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publié à la même époque, et dont une fausse interprétation l'a fait accuser même d'hérésie (1), pada" ¦ gene

Henri, qui ne concevait pas autrement le pouvoir impérial, se flattait, dans l'espoir d'arriver à la domination universellé dont il devait être investi à l'égard du peuple romain, de se placer au-dessus des diverses factions et de les réunir toutes autour de son trône. Il ne tarda pas à se convaincre que cette pensée était complétement irréalisable; aussi, ne pouvant résister à l'entraî+ nement des circonstances, il se jeta brusquement dans la mêlée des partis, et eut bientôt, comme chef des Gibelins, tous les Guelfes contre lui. Mais c'est à Rome même, où se concentre tout F'intérêt de cette lutte, qu'il faut suivre ce prince pour apprécier sainement la situation que lui firent les événements. Les Orsini, soutenus par le roi de Naples qu'ils avaient appelé à leur secours, se déclarèrent contre Henri; les Colonna lui permirent au contraire l'entrée de la partie de la ville occupée par leurs partisans, de sorte que l'empereur ne fut pas couronné dans l'église de Saint-Pierre, mais dans celle do Latran, où il reçut le diadème des mains des cardinaux délégués à cette fins par le souverain pontife (2), touron 299 2009 alb st peopur moon ze Le rôle agressif du roi de Naples rendait la guerre inévitable entre ce prince et Henri; mais le pape intervint aussitôt et ordonna la suspension des hostilités, en vertu des serments de fidelité qué celui-ci lui avait prêtés, soit lors de sa réconnaissance comme roi, avant son entrée en Italie (3), soit depuis, tant avant qu'après le couronnement (4). Le même ordre fut également intimé à Robert. Henri, qui ne marchait jamais que suivi d'une escorte de jurisconsultes, déclara (5), en présence d'une assem3 avtozó tab ab suabej za torba cald

(1) Bartolus ad Extrav. Ad

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Ad reprimendum (Henr., VII, tit. 1, note 59). Azpilcueta, Relect. ad cap. Novit, notab. 3, n. 19 (Opera, tom. II, p. 131), n. 42, p. 135. ́

p.

(2) Bæhmer, loc. cit., p. 302. - 21

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(3) Porro.- Promissio Lausann., ann. 1310 (Pertz, loc. cit., tom. IV, 501. - Raynald, h.a., n. 3894

p. 56)."

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14) $ Dudum Donniges, Henrici VIII, vol. II, p. 54, p. 251. Boehmer, loc. cit., p. 347 (n. 338) mob in poi consumsil (5) Barthold, loc. cit., vol. II, p. 271 sqq., p. 279.

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blée de notaires, et sur leur avis, qu'il n'avait jamais prêté au pape de juramentum fidelitatis. Il avait incontestablement raison s'il entendait dire par là qu'il n'avait point contracté, ainsi que Robert de Naples, une obligation de vassalité vis-à-vis du saint-siége. Si donc il avait été, en effet, dans la pensée de Clément V d'assimiler ces deux souverains, comme étant placés tous deux sous la suzeraineté du chef de l'Église, il ne serait certainement pas possible de l'excuser ici d'une prétention si évidemment usurpatrice! Mais on ne peut guère prêter au pape une pareille intention (1), et sa démarche s'explique très-bien d'ailleurs en donnant aux serments d'Henri et à ceux de Robert le sens qui convient aux uns et aux autres. Robert était le vassal du saintsiége; comme tel, il avait réellement prêté le serment d'hommage; aussi Clément V le désigne-t-il comme homo ligius du pontife romain (2). Henri, quoi qu'il en pût dire (3), ne pouvait nier avoir prêté, à l'exemple de tous ses prédécesseurs, un juramentum fidelitatis, en vertu duquel il avait promis au pape de lui être fidèle en toutes choses, et s'était engagé spécialement à le protéger dans sa personne et dans son autorité. Mais il y avait encore une autre clause dans ce serment, c'était la promesse de ne point prendre les armes contre les vassaux de l'Église romaine (4); cette clause emportait de soi le droit du pape d'en exiger l'accomplissement par tous les moyens.

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Sans avoir égard néanmoins à la défense du chef de l'Église, l'empereur poursuivit ses préparatifs de guerre, et resta ligué avec Frédéric, roi de Sicile, contre le roi de Naples. A l'instigation de Philippe le Bel, Clément V défendit une seconde fois, et

(1) Le pape qualifiait bien ces deux princes de defensores Ecclesiæ; mais ce n'était pas aux mêmes titres.

(2) Cap. Pastoralis, 2, de Sent. et re judic. § Rursus, in Clem. (II, 11). (3) Cap. Romani principes, § Dictis. - Simulans se immemorem juramentorum, quæ nobis ante coronationem suam præstiterat et post coronationem etiam innovaverat. - § Verum.

(4) § Sub eodem. Raynald., ann. 1274, n. 9, p. 220. Idem quod rex Rodolphus per se vel per alium non offendet vasallos Ecclesiæ, et specialiter magnificum principem dominum Carolum, regem Siciliæ illustrem, seu heredes ipsius.

sous peine d'excommunication, toute hostilité contre les États de Robert (1). Cette mesure transporta Henri de fureur, et lui inspira l'étrange idée d'intenter un procès à son adversaire 2). Il fit citer par trois fois à sa barre le roi de Naples, se fondant, pour justifier cet acte incroyable, sur la qualité de vassal qui afférait à Robert vis-à-vis de lui, à raison de quelques possessions de ce prince dans le Piémont (3). Toutefois, pour donner encore à ce procédé irrégulier une apparence de légalité, il s'appuyait aussi sur les prérogatives exceptionnelles de la majesté impériale dont il était revêtu.

Pour ce qui est du premier point, il pouvait à la rigueur servír de fondement légal à une action judiciaire; mais, Robert ayant son domicile à Naples et étant, par ce fait, vassal du pape, celui-ci était, par la même raison, son juge régulier, et l'empereur ne pouvait, sans son agrément, contraindre Robert à quitter son royaume (4); encore moins pouvait-il exiger de lui qu'il vint seul et sans armes se livrer à son ennemi, alors campé à Pise et entouré d'une puissante armée. « On est en droit, comme disait « Clément V, de craindre un pareil danger; l'ancienne coutumé « permet de l'éviter, la raison humaine le fuit, la nature s'en ef« fraye (5). » Quant à la considération basée sur les prérogatives de la puissance impériale, Henri puisait, dans l'idée fantastique qu'il avait conçue de la dignité d'empereur, un droit de juridiction suprême qui certainement n'allait pas aussi loin qu'il le prétendait (6). Cependant, s'engageant toujours plus avant dans cette voie, l'empereur publia ses fameuses constitutions: Quomodo in læsæ majestatis crimine procedatur, et qui sint rebelles, insé rées dans les dernières feuilles du Corpus juris civilis (7), et condamna le roi de Naples (8), comme rebelle, traître, ennemi

(1) Bohmer, loc. cit., p. 345 (n. 340).

(2) Pertz, loc. cit., p. 544 sqq.

(3) Cap. Pastoralis, cit. § Denique.

(4)

Nos quoque.

(5) § Numquid etiam.

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(6) Barthold, loc. cit., vol. II, p. 218.

(7) Extravagantes, quas nonnulli XI. Collationem appellant. 8) Barthold, loc. cit., vol. II, S. 381.

de l'empire, coupable du crime de lèse majesté, à perdre la vie par le glaive et à la déchéance de dous ses biens, droits et juridic tions, quels qu'en fussent les titres, définitifs ou transitoires (1). Calte sentence ne pouvait manquero de blesser au vif de pape et toute la maison capétienne., Dans cette circonstance, Philippe IV prouva que, lorsque son intérêt le demandait, il savait reconnaître toute l'étendue de la puissance pontificale. Il pria de pape d'anpuler, sans délai l'inique décision de l'empereur (2), et Clément s'empressa d'obtempérer à cette demande, en sommant Henri d'avoir à révoquer son arrêt; mais celui-ci n'était rien moins que disposé à tenir compte de cette injonction, et déjà il se préparait à marcher sur Naples, lorsqu'il mourut subitement, au moment où le pape était sur le point de le frapper d'excommunication (☎).

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Tous ces démêlés déterminèrent Clément Và se prononcer, dans deux décrétales, sur les principaux points en litige. C'étaient, d'une part, le doute élevé sur la nature des serments que l'em pereur lui avait prêtés, et auxquels il maintint leur caractère de juramenta fidelitatis (4), et, d'autre part, la question relative à la valeur juridique de la sentence portée contre Robert. Cette sentence fut pleinement annulée en des termes pù perçaient une antipathie visible pour l'empereur défunt et une bienveillance non moins marquée pour le roi de Naples (5), comme émanée, non d'un sage discernement, mère de toutes les vertus, mais d'une précipitation capricieuse, marâtre de la justice (6), ef ne méritant pas même, dans la bouche du peuple, le nom de sentence (7). :amit Teron Pozomi 202 sildug morogo

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Bien que, dès l'année 1311, Clément Veût édité, dans le cont cile de Vienne, la collection de ses décrétales, ces deux constitu tions y ont été néanmoins incorporées de ses mains et publiées

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(1) § Sane. § Propter quam.
(2) Barthold, loc. cit., vol. II,

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p. 408.

(3) Raynald., ann. 1313, n. 24, p. 128.

(4) Cap. Romani principes. § Nos itaque. § Verum quia.

(5) Cap. Pastoralis. § Sane.

· Romani principes,§ Dudums

(6) Cap. Pastoralis. § Bursus. D) 17 ilmason app cupoort
(7) Cap. Pastoralis. § Ut igitur. 183 P.I lov ..49 .56.,blogby 2

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avec tout le recueil peu de temps avant sa mort (1). La première est rangée sous le titre De jurejurando (2); la seconde, sous celui De sententia et De re judicata (5), voj in, ri xam on jeg.

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A la mort de Henri VII, le pape Clément éleva Robert de Nasl ples à la dignité de vicaire du saint-siége, et lui cónfia le gouver!) nement de l'Italie pendant toute la durée de la vacance du trône impérial (4) Les raisons de droit par lesquelles il justifia cette mesure, ainsi que l'annulation de la sentence de l'empereur, sont posées dans la décrétale Pastoralis; ou les trouve également reproduites par son successeur, Léon XII, dans l'Extravagante St fratrum, sous le titre Ne sede vacante aliquid innovetur (5).] Pour l'intelligence complète de la matière, il faut s'en référer! surtout à la décrétale d'Innocent III Licet ex suscepta (6), que nous avons mentionnée en passant (§129), y groepe thy clay

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Pour commencer par Clément V, il disait, daus la bulle Pastoralis, « qu'à hui seul appartenait le gouvernement de l'empire vacant (7), et il motivait l'annulation de la sentence de Henri VI sur ce qu'il avait usé d'un droit inhérent au saint-siége, en vertid de la supériorité (superioritas) du pouvoir pontifical sur le pou voir impérial; en vertu de la puissance au nom de laquelle le chef de l'Église succédait à l'empereur en cas de vacance, ainsi qu'en vertu des pleins pouvoirs que Jésus-Christ avait transférés aux papes dans la personne de saint Pierre (8)

Jean XXII s'exprimait dans le même sens. Ce qui l'avait mis dans le cas de faire cette déclaration de principes, 'c'étaient les prétentions illégitimes de plusieurs petits princes qui se posaient en vicaires impériaux et se faisaient prêter serment. Dans le cha pitre Si fratrum, le pape condamnait tous ces vicariats usurpés, é a seggo's req

' ́(1) Raynald, ann. 1314, n. 14, p. 156.broz ium mitorp sem zuh (2) 9 oven ‚'mary beans reg oil supol que o morodp: '! (3) II, 11.

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(4) Raynald., ann. 1514, n. 2, p. 135. — Barthold, loc. cit., vol. I, p. 467.

(5) Extrav. Joann. XXII, tit. 5.

(6) Cap. 10, X, de For. comp. (II, 2).
(7) Raynald., ann. 1314, n. 2, p. 135.
(8) Cap. Pastoralis. § Ut igitur.

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