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«lors de son exaltation à la dignité papale; en présence du domamage causé à la situation temporelle de l'Église d'Allemagne, << par lequel il est en outre porté une grave atteinte aux intérêts <«< du catholicisme lui-même par la suppression de nombreuses « et fécondes ressources, non-seulement il ne peut garder le si«lence, afin de ne pas paraître approuver ces actes par son in«dulgence, mais encore il est obligé, à l'exemple de ses prédé«cesseurs, qui n'ont cessé d'élever la voix contre des lésions << moins considérables faites à l'Église, de conserver intacts, au<< tant qu'il est en lui, les intérêts et les droits du royaume du « Christ; moi, représentant le saint-père dans ce congrès, je « proteste, m'inscris en faux et m'oppose, suivant en cela l'exem« ple d'autres légats du saint-siége, et nommément de Fabio « Chigi, évêque de Narbo, nonce apostolique auprès du célèbre «< congrès de Westphalie, à Munster, à tout ce qui a été disposé <«< ou maintenu dans le congrès de Vienne contre les intérêts de «l'Église d'Allemagne, comme aussi contre tout préjudice qui « pourra en résulter pour le culte de Dieu et le salut des âmes, « et que je me suis efforcé autant qu'il était en moi d'empêcher. «Et je le fais solennellement, au nom du saint-siége apostolique «<et de notre très-saint père, le seigneur Pie, pape par la grâce a de Dieu, VII du nom, par les présentes, dans la forme, la <«< mesure, la manière et la voie les meilleures que je doive et « puisse employer en vertu de ma charge. »

C'est une protestation de l'Église (1) qui clôt cette phase du développement historique de ses rapports avec l'État. Là se trouve encore le caractère du temps actuel que nous avons maintenant à retracer et qui a été résumé par le grand homme à qui nous avons dédié ce livre, dans ce mot laconique prononcé sur son lit de mort « Conclusion: l'État gouverne, l'Église proteste (2). »

(1) Inutile de faire observer ici qu'il en est de cette protestation comme de celle provoquée par le traité de Westphalie, et que l'on peut dire de celle-là ce que Walter a dit judicieusement de celle-ci : « La protestation n'était, de la part du pape, qu'un acte de position et de conscience, mais qui, en définitive, ne saurait avoir d'effet dans le domaine des faits accomplis et de l'ordre légal extérieur. » Kirchenrecht, § 115, note d. (2) Augsb, Postzeit., 1848, n. 55. — Allg. Zeit., 1848, n. 35.

IX

Position actuelle de l'Église vis-a-vis des États.

§ CXLIV.

1. Coup d'oeil général.

Voilà plus de quinze siècles qu'après trois cents ans de combats livrés au royaume de Dieu par l'État païen a eu lieu la conversion de la puissance temporelle qui, la première, a embrassé la religion du Christ. Dans le cours des temps, grand nombre de races d'empereurs et de rois qui avaient pratiqué plus ou moins fidèlement leur devoir de protection à l'égard de l'Église, ou qui s'étaient montrés hostiles à sa doctrine ou à son autorité, se sont effacés successivement de la scène du monde. Dans les vicissitudes incessantes des choses, une foule d'États ont péri; sur leurs ruines il en est surgi de nouveau une foule d'autres, qui ont disparu à leur tour, et de tous ceux qui subsistent actuellement, il n'en est aucun qui puisse se promettre avec certitude une plus longue durée. L'Église, l'Église seule, dont, à dater de Dioclétien, la mort a été si souvent prédite (§ 117), a passé à travers toutes les persécutions, et est sortie de sa longue lutte avec ses ennemis déclarés et secrets, avec le même caractère de jeunesse, de force et d'immutabilité! Vaincue en apparence, elle fut toujours victorieuse de ses ennemis, car elle survécut à tous, et elle leur survécut parce qu'ils étaient périssables comme tout ce qui est humain et qu'elle est immortelle à cause de son origine divine (1); et, quels que soient les orages qui peuvent la menacer encore aujourd'hui, elle durera néanmoins jusqu'à la fin des temps. Les Etats n'ont pas de semblables promesses d'immortalité; recélant dans leurs entrailles un germe de mort, ils sont menacés de périr dans les tempêtes qui les assaillent, et ce danger est d'autant plus

(1) Fr. v. Champagny, Von dem gegenwärtigen Zustande der katholischen Religion in den Histor. pol. Blætter, vol. 14, p. 347 sqq., p. 405 sqq.

grand pour eux, qu'ils sont moins disposés à vivre dans les rapports de paix et de bonne harmonie avec l'Église, et à lui restituer la puissance qui, d'après l'institution divine, lui appartient exclusivement, et dont ils l'ont dépouillée à leur profit.

Nous avous montré précédemment dans quelle mesure a eu lieu cette spoliation; l'histoire de notre siècle nous en offre le résultat; nous allons maintenant en esquisser le tableau.

Hélas! ces conséquences sont immenses, déplorables! elles ont abouti à mettre l'Église, presque par toute la terre, dans l'impuissance d'exercer dans toute leur plénitude ses pouvoirs spirituels, tels qu'ils lui ont été transmis par le Christ; et c'est là l'œuvre du pouvoir temporel! Si, depuis que l'Église existe, l'État, dans les rapports qu'il a naturellement avec elle, ne s'est approché qu'à de très-rares intervalles de la réalisation du droit divin, il n'est que trop vrai de dire que, de nos jours, il en est presque partout extrêmement éloigné. Nulle part il n'existe plus d'État catholique, dans le sens véritable du mot; et, à l'exception de ceux qui portent encore ce nom parce qu'ils font profession de catholicisme, mais qui ne le justifient point par la réalité du fait, l'Église ne se voit entourée de toutes parts que de gouvernements et de peuples dont elle est obligée de désapprouver le système religieux, sinon à cause de leurs institutions en elles-mêmes, du moins pour les principes qu'elles consacrent relativement à la position de ces gouvernements vis-à-vis de la puissance ecclésiastique et du catholicisme en général.

Toutefois elle reconnaît le droit positif et la situation qu'il a enfantée comme un effet de la permission divine; elle n'omet nulle part le devoir qui lui incombe d'enseigner aux sujets l'obéissance envers leurs souverains, et attend patiemment de la misé ricorde de Dieu qu'il veuille bien encore une fois faire la gràce aux puissances temporelles de les amener à une réconciliation sincère avec son Église.

Un coup d'œil rapide sur les divers États du monde suffit pour faire connaître la situation actuelle : le paganisme et l'islamisme, le schisme et l'hérésie se sont partagé la domination de l'Asie et de l'Afrique, C'est à peine si l'Église peut approcher du tombeau

de son époux: il faut qu'elle en mendie l'accès auprès des Turcs et des schismatiques (1).

Dans ces deux grandes parties du monde, la vraie religion n'at trouvé à jeter ses racines que çà et là, le plus souvent sous la protection des armes françaises. En Europe (2), la situation des catholiques dans les États du sultan, du czar et des rois scandinaves est toujours encore des plus précaires. En Russie, il est vrai, la liberté de conscience est accordée aux étrangers (3), et la profession religieuse n'est pas un obstacle à l'admission aux emplois publics; tous les traités de partage (4), ainsi que la constitution donnée par Alexandre Ier à la Pologne, en 1815 (5), ont garanti aux catholiques des deux rites une entière liberté dans l'exercice de leur culte; le statut organique de l'an 1832 promet également à la religion catholique romaine la protection spéciale et la bienveillance du gouvernement (6); mais, dans la pratique, grâce aux progrès du système de russification, les choses se passent tout autrement (7); et, bien que le moment solennel où le czar Nicolas se vit en présence du vénérable chef de la chré

vol. XX,

p.

(1) Hist. polit. Blætter, vol. II, p. 319 sqq.; vol. V, p. 1 sqq., p. 704 sqq.; vol. XVIII, p. 1 sqq.; v. XIX, 65 $97. p. 129 sqq., p. 321 sqq. — Il est peut-être permis d'espérer de voir sous peu un patriarche résidant à Jérusalem.

(2) Walter, Kirchenrecht, § 54. - Permaneder, Handbuch des gemeingültigen katholischen Kirchenrechts, § 97 sqq.: Wo auch eine statistische Uebersicht der Bevolkerung der einzelnen Staaten nach Berschiedenheit der Confession gegeben wird.

(3) Ukas v 22 juli 1763, art. 6; Ukas v. 21, April 1785. — (Theiner), Die neuesten Zustande der katholischen Kirche beider Ritus in Polen und Russland. Docum. 58, 89, p. 202 sqq.

(4) Traité signé à Varsovie le 18 sept. 1773, art. 5 (Theiner, loc. cit., n. 55, p. 198). — Traité à Grodno le 13 juillet 1793 (n. 63, p. 208). Theiner, loc. cit.

-

(5) Berfassung des Koenigreichs Polen vom 27 nov. 1815, Buch. II, § 11. § 14 (Poliz, die Europæischen Berfassungen seit dem Jahre 1789 bis auf die neueste Zeit, vol. 3, p. 24). - La constitution du 3 mars 1815 assurait à la ville de Cracovie le maintien de la religion catholique et le libre exercice de tous les cultes chrétiens (art. 1 et 2).

(6) Org. Stat. v. 26 febr. 1832, art. 5 (Politz, loc. cit., vol. 3, p. 37). (7) Gregor. XVI, P., Alloc. hab. in consist., 22 nov. 1839.- Histor. polit. Blætter, vol. IV, p.

739 sqq.

tienté (1) ait fait une vive impression sur le cœur de l'autocrate, Pie IX n'en était pas moins forcé, à la fin de l'année 1847, d'élever la voix (2) sur les obstacles sans fin apportés à la conclusion d'un accord entre Rome et Saint-Pétersbourg, pour l'amélioration du sort des catholiques russes. Depuis lors il y a eu, dit-on, un concordat de signé, mais les clauses n'en sont pas connues (3).

En Suède et en Danemark, les catholiques jouissent du libre exercice de leur religion, mais ils sont exclus de toutes les fonctions civiles et politiques; et en Norwége, il a fallu toute la persévérance du storthing pour leur obtenir une égalité complète avec les protestants (4).

Mais ce qui dévoile plus clairement encore la position de l'Église dans ces différents États, ce sont les peines portées contre ceux qui ont le courage de rentrer dans son sein. Dans l'empire du grand sultan, la conversion d'un mahométan et le retour d'un renégat sont également punis de mort; en Russie, l'abjuration d'un grec schismatique est suivie de la confiscation de sa fortune et de la perte de tout emploi; en Danemark (5) et en Suède (6), l'apostasie de la pure doctrine évangélique du luthéranisme entraîne l'expatriation, la déchéance des droits héréditaires et civils (7).

Comme contraste à opposer à ces États infidèles, hérétiques ou schismatiques, on peut citer les États européens, où, comme en Espagne, à Naples, en Sardaigne et dans les provinces pontificales, la religion catholique est seule autorisée; cependant, même dans ces pays, il est permis aux ambassadeurs apparte

(1) Hist. polit. Blætter, vol. XVII, p. 290 sqq.

(2) Pii IX, P., Alloc. hab. in consist. 17 decbr. 1847.

ter, vol. XXI, p. 64.

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(3) Buss, Concordate (Freiburger, Kirchenlexikon, vol. II, p. 758) (VII). (4) Histor. polit. Blætter, vol. XX, p. 437.

(5) Christ. V, Gesetsb., vol. VI, kap. 1, art. 1.

(6) Schewed Strafgesetsb, kap. 1, §3.

109,

(7) Le triste sort du peintre Nielson est encore vivant dans le souvenir de tout le monde. Allgem. Zeit., Jahrg. 1844, n. 107; p. 854; n. p. 870; n. 250, p. 1999; 1848, n. 41, p. 653 sqq.

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