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Yves de Chartres (1); Bernard, abbé de Clairvaux (2); Thomas Becket de Cantorbéry (3); Bonaventure (4) et Thomas d'Aquin(5). Outre les Pères proprement dits, l'antiquité chrétienne nous présente encore un grand nombre d'hommes éminents dans la science sacrée, mais qui n'ont point été proclamés saints par l'Église; c'est pourquoi on ne les désigne point sous le titre de Pères de l'Église, mais seulement sous celui d'Écrivains ecclėsiastiques (6). Parmi ceux-ci se trouvent des noms très-illustres, comme Origène (7) et Tertullien (8), sublimes intelligences que leur génie ne préserva point cependant de l'erreur. A leur suite brillent encore d'autres noms également célèbres : Clément d'Alexandrie (9), Minutius Félix (10), Arnobe (11), Lactance (12), Eusèbe de Césarée (15), Eusèbe d'Émèse (14), Di

(1) S. Ivonis Carnot. Opera, edid. Souchet., Paris., 1647, in-fol. Fronto, Vita S. Ivonis.

(2) S. Bernardi Clarævall. Opera, edid. Mabillon, Paris., 1667, 1719, 2 vol. in-fol. — Ratisbonne, Histoire de S. Bernard, Paris, 1843.

(3) S. Thomæ Cantuariensis Opera, edid. Giles., Lond. 1845, 8 vol. in-8°. (4) S. Bonaventura Opera, Rom., 1588, 8 vol. in-fol.; Venet, 1751, 14 vol. in-4°.

(5) S. Thomæ Aquinat. Opera, Rom., 1570, 17 vol. in-fol.; Paris., 1656, 23 vol. in-fol.; Venet., 1745, 28 vol. in-4o.

(6) Devoti, loc. cit., c. 15, § 17, not. 4, p. 320.

(7) Origenis Opera omn. edid. de la Rue, Paris., 1733, 4 vol. in-fol. Edid. Lommatzsch, Berol., 1831, 4 vol. in-8°.

(8) Q. Sept. Flav. Tertulliani Opera, Paris., 1641, in-fol.; Venet., 1744, in-fol.; Hall., 1770, 6 vol. in-8°.

(9) Clem. Alexandr. Opera, edid. Potter., Oxon., 1715; Venet, 1757, 2 vol. in-fol. Ed. Klotz, Lips., 1851, 2 vol. in-8°.

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(10) Minut. Felic., Octavius ex rec. Gronovii, Lugd. Bat., 1709, in-8°. (11) Arnobii, adv. Gentes, lib. VII, Lugd. Bat., 1651, in-4°; ed. Orelli, Lips., 1816.

(12) Lactantii Opera, Colon., 1544; Lips., 1715; Paris, 1748, 2 vol. in-4°. Ed. Oberthür., Wirceb., 1783.

(15) Euseb. Cæsarensis Chronicon bipartitum, ed. Aucher., Venet, 1818, in-4.- Præparationis evangel. lib. XV, ed. Vigerus., Paris., 1628, in-fol. Demonstrationis evangel. lib. X, ed. Montacucius, Paris., 1628, in-fol. Historiæ ecclesiasticæ lib. X, et de vita Constantini lib. IV, ex rec. Zimmermann., Frcf., 1822, in-8°, n. rec. F. A. Heinichen., Lips., 1827. Opuscula XIV (Sirmond Oper., tom, I). Ang. Maj., Script. vet. nov. Collectio, t. I, Rom., 1825.

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(14) Euseb. Emes., quae supersunt, opuscula græca, ed. Augusti, Elberf., 1829, in-8°.

dyme d'Alexandrie (1), Rufin (2), Paul Orose (3), Fulgence de Raspe (4), Aurélius Cassiodore (5), Alcuin (6), Hraban Maurus (7), Hincmar de Reims (8), Fulbert de Chartres (9), Lanfranc de Cantorbéry (10), Hugues de Saint-Victor (11), Pierre Lombard (12) et le pape Innocent III (13).

Les Pères de l'Église sont les témoins de la révélation divine pour tous les points de dogme et de doctrine qui n'ont pas été recueillis par la sainte Écriture; mais là ne se borne point leur mission; ils déposent encore du sens dans lequel l'Église, assistée du Saint-Esprit, a de tout temps entendu les livres sacrés (14). De là, la défense du concile de Trente (15) d'interpréter la sainte Écriture d'une manière opposée au sentiment unanime des Pères (16). Les discours et les écrits de ces saints docteurs, qu'ils eussent ou non pour objet immédiat l'exposition de telle ou telle partie de la sainte Écriture, se rapportaient nécessairement toujours à ce code sacré et en étaient le commentaire.

(1) Didymi Alexandr. varia opera (Gallandi, Biblioth., tom. VI). (2) Rufini Opera, edid. Vallarsi, Veron., 1745, tom. I, in-fol. (3) P. Orosii, adv. Paganos, lib. VII, Lugd. Batav., 1738-1764, in-4°. (4) Fulgent. Rasp. Opera, Paris., 1684; Venet., 1742, in-fol.

(5) Aurel. Cassiod. Opera, el. Jo. Garet., Rothom., 1679. (6) Alcuini Opera, ed. Froben., Ratisb., 1777, 2 vol. in-fol. (7) Hrab. Mauri Opera, ed. Colvener., Colon., 1627, 6 vol. in-fol. Kunstmann, Hrabanus Magnentius Maurus, Eine historische Monographie, Mainz, 1841.

F.

(8) Hincmar. Remens. Opera, edid. Sirmond., Paris., 1618, 2 vol. in-sol. (9) Fulbert. Carnot. Opera, Paris., 1608, in-8°.

(10) Lanfranci Opera, edid. d'Achery, Paris, 1651; Venet., 1745, in-fol. (11) Hugon. S. Victor. Opera, Rothom., 1648, in-fol.

(12) Petr. Lombardi Opera, edid. d'Aleaume, Lovan., 1546, in-fol. (15) Innoc. III, P., Opera, Venet., 1578, in-fol. Epistolæ, ed. Baluz., 1682, 2 vol. in-fol., ed. Bréquigny, Paris., 1791, 2 vol. in-fol. Ang. Maj., Spicilegium, tom. VI, 475-578. p.

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Hurter, Papst Innocent III und seine

Zeit, 4 vol., Hamb., 1833; 2e édit., 1836.

(14) De là la distinction entre tradition constitutive et tradition interprétative. Permaneder, loc. cit., p. I, p. 6.

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(15) Conc. Trid., Sess. 4, de Edit. et usu sacr. libr. - Ut nemo contra unanimem Patrum consensum ipsam Scripturam sacram interpretari audeat.

(16) A. J. Dorsch, de Auctoritate SS. Ecclesiæ Patrum, Mogunt., 1780,

p. 27.

Mais, entre tous, celui qui a rendu à la religion un service sans égal, c'est saint Jérôme, dont la traduction d'une partie notable des livres saints nous a fourni la base du texte de la Vulgate, adoptée usuellement de nos jours dans toute l'Église (1)..

Les saintes Écritures, en effet, n'ont pas été, originairement, composées dans une seule et même langue (2). Dans l'Ancien Testament, le texte primitif est principalement en langage hébraïque; cependant une partie du livre de Daniel, celui de Tobie, la Sagesse de Salomon (3), l'Ecclésiastique, le livre de Judith, ont été écrits en chaldéen, ainsi que le premier livre des Machabées; le second l'a été en grec. Dans le Nouveau Testament, à l'exception de l'évangile de saint Matthieu, écrit en syriaque (4), tous les livres l'ont été en grec.

Le besoin de mettre la parole divine à la portée des différentes races de peuples fit naître diverses traductions de la sainte Écriture, notamment de l'Ancien Testament. De ce nombre sont : les versions chaldaïques ou targumim (5), nécessitées par l'oubli presque général de leur langue nationale où les Hébreux étaient tombés depuis la captivité de Babylone; puis l'ancienne version syriaque ou peschito (c'est-à-dire la claire) du troisième siècle de l'ère chrétienne (6); une version éthiopienne, une autre arménienne et plusieurs égyptiennes et arabes, pour la plupart empruntées, toutefois, partie à la peschito, partie à la version d'Alexandrie ou à la vulgate latine. Ces deux dernières sont d'une importance particulière pour l'Église occidentale.

La version alexandrine de l'Ancien Testament dans l'idiome

(1) Dion. Corinth., Epist. ad Soter. fragm. 3 (Coustant, Epist. Rom. Pontif.), c. 77, se plaignait déjà de l'altération du texte sacré par les hérétiques.

(2) Lupoli, Prælectiones juris ecclesiastici, tom. I, p. 239 sqq. Devoti, Proleg., c. 14, § 7, p. 295 sq. Haneberg, Einleitung in's alte Testainent, p. 318 sqq.

(3) Le sentiment commun est que le grec.

(4) Histor. polit. Blætter, vol. XIX, p. (5) Haneberg, loc. cit., p. 331 sqq.

livre de la Sagesse a été écrit en (Note du Traducteur.)

214 sqq.

(6) Cette version, selon toutes les apparences, est plus ancienne.

(Note du Traducteur.)

grec, commencée par les ordres de Ptolémée II Philadelphe (284-246 avant l'ère chrétienne) et terminée sous son successeur, Ptolémée III Évergète (246-221), est désignée ordinairement sous le nom de version des Septante, du nombre des savants interprètes (ils étaient soixante-douze) qui prirent part à cette œuvre mémorable.

Par suite de la propagation considérable, en une multitude de copies, de cette traduction, il s'y était glissé de grandes et nombrenses altérations de texte. C'est pour la rétablir dans toute sa pureté primitive qu'Origène entreprit ce gigantesque travail des hexaples qui a servi de modèle aux polyglottes ultérieurs (1), et dans lequel il mit le texte hébreu, reproduit en caractères hébraïques et en caractères grecs, en regard de la version des Septante et des autres versions grecques d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, et de la Vulgate latine (2).

La récension d'Origène ne fit point cependant tomber en discrédit les manuscrits antérieurs, dont le texte, sous le nom de Vulgate (3), obtint également une grande faveur en Occident, spécialement à Rome, où dominait alors l'usage de la langue grecque.

La première version latine des Septante, déjà connue de Tertullien, parut en Afrique; elle est faite sur un manuscrit antérieur aux hexaples et porte également le nom de Vulgate. Elle fut aussi considérablemeut altérée par la multiplicité des copies dans lesquelles on s'était permis d'introduire des changements tout à fait arbitraires (4), de telle sorte que, bien qu'un texte

(1) Jusqu'à présent on en compte quatre : 1° Celle du cardinal de Ximenez (1517, 6 vol. in-fol.). — Hefele, in der Tübing. Quartalsch., Jahrg. 1844, Helft 2, und desselben: Cardinal Ximenez, p. 120 sqq.; 2° la Biblia regia de Philippe II (Antw. 1572, 8 vol. in-fol.); 3° Celle de Paris (1645, 10 vol. in-fol.); 4° Celle de Londres (1657, 7 vol. in-fol.). Devoti, loc. cit., not. 6, p. 298. - Haneberg, loc. cit., p. 352.

(2) Outre les traductions mentionnées, il en existait déjà plusieurs à cette époque, en langue grecque. Origène en avait découvert une à Jéricho. une autre à Nicopolis. Vid. Devoti, p. 297. Celles de S. Lucien et d'Hésychius sont d'une date postérieure.

(5) Elle fut éditée à Rome par Sixte-Quint, en l'année 1587, sur le cé

lèbre Cod. Vatic.

(4) C'est dans ce sens que doit être entendu le passage de saint Au

plus pur en eût été conservé dans l'Itala (1), qui comprenait aussi le Nouveau Testament, le besoin d'une révision nouvelle se faisait vivement sentir. Ce nouveau travail, ordonné par Damase, fut exécuté par saint Jérôme, qui revisa d'abord le texte latin sur le grec. On croit même qu'il fit une double révision du Psautier. La dernière, plus complète, fut adoptée d'abord en Gaule, puis dans toute l'Église. Le saint docteur ne s'en tint pas là: il entreprit une version latine qui lui fùt propre, sur le texte original. Cette version, ayant obtenu, peu de siècles après, l'assentiment universel, est, quant au fond, celle qui a été déclarée authentique par le concile de Trente (2), et publiée avec beaucoup de soin, d'après les anciens manuscrits, par les papes SixteQuint et Clément VIII (3). Ainsi, à l'exception du Psautier, composé d'après la version des Septante, la Vulgate actuellement reçue dans toute l'Église a puisé dans la traduction de saint Jérôme, faite sur le texte primitif, tous les livres protocanoniques, et, parmi les deutérocanoniques, le livre de Tobie et celui de Judith. Les autres livres de l'Ancien Testament ont été empruntés à la Vulgate antérieure à celle de saint Jérôme, et ceux du Nouveau Testament à l'Itala, corrigée par lui sur le texte grec (4).

Nous allons revenir maintenant à la question posée plus haut, savoir : Dans quel sens la révélation divine de l'ancienne et de la nouvelle alliance sert-elle de base au droit ecclésiastique?

gustin, de Doctrina christiana, lib. II, c. 11 (edit. Paris, 1845, tom. III, col. 43). Haneberg, loc. cit., p. 538.

(1) Ang. Mar, Spicilegium, tom. IX, p. 1–88.

(2) Conc. Trid., Sess. 4, loc. cit. : Sacrosancta Synodus considerans non parum utilitatis accedere posse Ecclesiæ Dei, si ex omnibus Latinis editionibus, quæ circumferuntur, sacrorum librorum quænam pro authentica habenda sit, innotescat, statuit et declarat, ut hæc ipsa vetus et vulgata editio, quæ longo tot sæculorum usu in ipsa Ecclesia probata est, in publicis lectionibus, disputationibus, prædicationibus et expositionibus pro authentica habeatur, et ut nemo illam rejicere quovis prætextu audeat vel præsumat.

(3) Biblia sacra vulgate editionis ad Concilii Tridentini instar præscriptum emendata, a Sixto V Pontifice maximo recognita et adprobata; Romæ, ex typographia apostolica Vaticana, 1590, in-fol. Biblia sacra vulgatæ editionis Sixti V Pont. Max. jussu recognita et edita; Rom., 1592, in-fol. (4) Haneberg, loc. cit., p. 348 sqq.

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