Obrázky na stránke
PDF
ePub

duquel ce que fit le peuple fut mal (v. 10), sur 70 hommes choisis parmi les anciens d'Israë!.

En voilà assez sur ce sujet. Celui qui, après cela, ne voit pas que l'institution des juges et celle des anciens sont des choses essentiellement différentes, celui-là est plus aveugle qu'un aveugle-né.

Une absurdité tout aussi flagrante est de dire, comme le fait de Wette, que notre récit est en contradiction avec celui de l'Exode qui nous parle de 70 des anciens d'Israël, montant avec Moïse et Aaron vers Jehovah sur le Sinaï '.

Pour que cette objection eût quelque valeur, il faudrait d'abord faire voir qu'il s'agit, dans les deux endroits, d'un seul et même sujet. S'il ne s'agit pas du même sujet, comme cela est évident, pourquoi les deux histoires s'accorderaientelles? Et comment peut-on, dans l'état des choses, tirer un argument de ce qu'elles ne s'accordent pas contre l'authenticité de l'un ou de l'autre texte? N'est-ce pas renverser de fond en comble toute notion de critique?

Mais j'entends. De Wette veut dire que l'Exode nous montre les 70 en fonction antérieurement à l'époque de leur institution qui apparaît dans les Nombres, et que c'est en cela que se manifeste la contradiction".

Eh bien, l'argument produit sous cette forme est tout aussi faux que sous toute autre, et je reviens à ma remarque précédente, à savoir qu'il faudrait d'abord démontrer qu'il s'agit dans les deux endroits d'un seul et même sujet, que les 70 anciens de l'Exode sont identiques à la compagnie des 70 anciens des Nombres. Il n'y a pas trace d'une telle identité; il y a une identité, celle du chiffre de 70, mais voilà tout. Soyez de bonne foi. Est-ce que cette identité des chiffres suffit pour donner une base tant soit peu solide à votre argument? Vous ne sauriez le prétendre, et si néanmoins vous le prétendiez vous pourriez soutenir avec la même intrépidité, que la Charte de 1830 existait déjà avant les causes qui la produisirent, parce qu'on parle de la Charte à la date du 4 juin 1814. Quels historiens que nous donnerait la critique adverse si ses procédés venaient à prévaloir!

Nous pourrions relever encore un autre argument de de Wette contre l'au

1 Ex., XXIV, 1, 9.

2 De Wette, Beiträge etc., 11, 345. Einleitung etc., 1, 236.

thenticité de ce récit des 70 anciens, et qu'il puise, comme il dit, dans l'idée si grossièrement superstitieuse de la distribution de l'Esprit divin, dont il est parlé aux v. 17, 25. Cela prouve, selon lui, que le récit de l'élection des anciens est un mythe compliqué par l'amour du merveilleux des âges postérieurs.

Passons cet argument. Seulement une réflexion. M. de Wette est professeur de théologie et comme tel il encaisse régulièrement des émoluments qui lui paraissent sans doute bien gagnés. Eh bien, qu'il se détrompe. N'a-t-il jamais réfléchi qu'il enseigne les sciences religieuses en vertu d'une « idée » grossièrement superstitieuse? Car enfin si Dieu n'avait pas répandu son Esprit sur les Apôtres, le christianisme n'existerait pas, et alors M. de Wette ne serait pas docteur en théologie. Comment se fait-il qu'il ne renie pas ce titre fondé sur une grosse superstition? Comment ne répudie-t-il pas sa charge théologique? Lui semble-t-il par hasard que la superstition est digne de tout respect parce qu'elle le nourrit? Qu'il suive un peu le filon que nous lui indiquons ici, et nous ne doutons pas que, par toutes sortes de raisons de ménage et autres il n'arrive à se convaincre que Dieu peut effectivement répandre son Esprit quand et sur qui il lui plaît. Sa conversion à cette idée se fera ainsi, il est vrai, par une voie un peu trop terre à terre, le pot-au-feu y jouera un rôle que nous n'aimons guère, mais enfin ce sera toujours un acheminement, et, l'Esprit de Dieu aidant, il pourra aboutir à une conversion divine. Et voilà le mythe des Nombres devenu une vérité vraie et une réalité historique.

[ocr errors]

Ce chapitre XI, tant et tant attaqué comme non authentique, fournit cependant une preuve matérielle de son authenticité mosaïque, et cette preuve se présente dans le v. 5, qui dit :

« Nous nous rappelons le poisson que nous mangions » en Egypte pour rien, les concombres et les pastèques, et » l'herbe, et les oignons, et les aulx. »>

Il y a là des particularités très-remarquables, sur l'alimentation des Israélites en Egypte, et on voit du premier coup qu'un auteur contemporain seul pouvait les connaître et les consigner par écrit. Nous disons que lui seul pouvait les con-" naître, car il est évident que les Israélites égyptiens ne de

vaient pas laisser une longue tradition d'un fait qui les présentait à leurs descendants au Canaan comme ayant mangé l'herbe des champs; lui seul pouvait les consigner par écrit, car un écrivain israélite de la Palestine, et de l'époque royale encore, n'aurait jamais osé écrire et n'aurait jamais voulu croire que ses ancêtres avaient mangé en Egypte de l'herbe, ce qui s'appelle de l'herbe, ou, si vous voulez, du trèfle. C'est en effet là le sens du mot 1. C'est inexactement, et par suite du sentiment sans doute que nous venons d'indiquer, que les LXX ont traduit ce mot par « poireaux » và πpάoά; il s'agit réellement d'une herbe, Gras2, connue en Egypte sous le nom de helbeh, le trigonella fænum Graecum de Linnée, dit Raffeneau Delile3, et servant également de fourrage aux animaux et aux hommes. Cette nourriture, dont notre texte parle comme si de rien n'était, ce qui prouve bien son authenticité égyptienne, c'est-à-dire mosaïque, cette nourriture a fait l'étonnement de tous les voyageurs. Et en effet il y a de quoi. Ecoutons Mayr4:

«< On jeta aux animaux une grosse botte de trèfle; une botte » plus petite fut placée devant le maître de la maison et sa » compagnie. Les quadrupèdes et les bipèdes y mordirent à » belles dents, et la botte de ces derniers était consommée » avant que les premiers ne fussent venus à bout de la leur. » Cette herbe ressemble beaucoup au trèfle, seulement les » feuilles en sont plus pointues... Les indigènes s'en régalent » très-fréquemment; elle n'est pas désagréable au goût. Moi» même j'ai été plus d'une fois dans le cas, quand j'avais ⚫ faim, de m'allonger dans les champs où croît cette herbe » et d'y paître à cœur joie. »

Voici maintenant une autorité française; c'est Sonnini5:

« Quoique cet helbe des Egyptiens, dit-il, soit un fourrage » succulent pour le nombreux bétail, qui couvre les plaines

1 Cf. III Reg., XVIII, 5; Job, XL, 15; Psalm. civ, 14.

2 Voy. Hengstenberg, die Bücher Mose's, p. 219.

• Histoire des plantes cultivées en Égypte, dans la Descript. de l'Égypte, etc. Hist. nat., II, p. 21.

Reise nach Egypten, 226.

• Voyage dans la haute et basse Égypte, 1, 379 sqq.

» du delta, etc. Mais ce qui paraîtra fort extraordinaire, c'est » que, dans ce pays fécond en singularités, ce sont les Egyp» tiens eux-mêmes qui mangent le fenu grec, en sorte qu'on >> auroit raison de l'y appeler le fourrage des hommes. C'est au » mois de novembre que, dans les rues des villes, l'on crie le » helbè vert à vendre. Il est lié en gros paquets, que les habi» tants s'empressent d'acheter à bas prix, et qu'ils mangent avec » une avidité incroyable, sans aucune espèce d'assaisonne>> ment... J'ai aussi mangé quelques bottes de ce fourrage. Je >> ne l'ai point trouvé mauvais... Les Egyptiens regardent cette > plante comme douée de tant de bonnes qualités, qu'elle est, » à leurs yeux, une véritable panacée... D'après tant d'excel>> lentes qualités, vraies ou supposées, il n'est pas étonnant » que les Egyptiens aient le fenu grec en si grande recom» mandation, que, suivant un de leurs proverbes : Heureux » sont les pieds qui pressent la terre sur laquelle croît le » helbè. »

C. SCHOEBEL.

Histoire catholique.

QUELQUES DOCUMENTS HISTORIQUES

SUR LA RELIGION DES ROMAINS,

QU'ILS ONT PU

ET SUR LA CONNAISSANCE

AVOIR DES TRADITIONS BIBLIQUES, PAR LEURS
RAPPORTS AVEC LES JUIFS;

FORMANT UN SUPPLÉMENT A TOUTES LES HISTOIRES ROMAINES '.

XLII.

17 ans avant Jésus-Christ.

70 année du pontificat de Simon, à Jérusalem.

6e année de M. Agrippa, président de la Syrie.

20° année d'Hérode, roi des Juifs.

735° année de Rome; Cn. Cornelius Lentulus et P. Cornelius Lentulus Marcellinus, consuls.

26e année du règne d'Auguste.

1. Événements politiques.

Agrippa est en quelque sorte élevé par Auguste au pouvoir suprême. Craignant quelque complot, et se fiant peu à la petite cuirasse qu'il portait sous sa toge, mênie en allant au sénat, Auguste, dit Dion, crut diviser le péril en adjoignant Agrippa à sa puissance. H se continue à lui-même le principat pour 5 ans, et donne la puissance tribunicienne à Agrippa pour 5 ans aussi. Il épure le sénat avec difficulté et réduit le nombre des sénateurs à 600.- Il prive pendant 5 ans, de toute magistrature, ceux qui auraient acheté les suffrages, et porte diverses lois pour obvier à la corruption des mœurs, qui tendait à dépeupler l'empire.

II. Nature de la religion païenne. → Les affaires romaines dirigées par les oracles, les apparitions, les démons, etc.— De quel esclavage et de quelle DÉMONOCRATIE le CHRIST a délivré les hommes?

Comme nous l'a dit Suétone, Auguste était très-supersti1 Voir le dernier article au N° précédent, ci-dessus, p. 27.

« PredošláPokračovať »