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» Hérode, lui adressa des félicitations et en fut comblé à son » tour. Il fut reconduit à la mer par les populations, non pas » de Jérusalem seulement, mais de toute la contrée, qui le >> couvraient de feuillage et de fleurs, et célébraient sa » piété 1. >>

IV. Naissance de la Vierge Marie.

C'est sur l'autorité d'Evodius, que l'on croit avoir été suscesseur de saint Pierre, au siége d'Antioche, et martyr, que l'on place en cette année cette naissance. Voici en effet ce qu'il dit dans un texte conservé par Nicéphore, qui s'exprime ainsi :

« Or le divin Evodius, qui fut lui-même successeur des » saints apôtres, dans ses Commentaires, et principalement » dans la lettre qu'il appelle la lumière, a écrit ces paroles :

» ... Quand la Vierge Marie fut âgée de 3 ans, elle fut pré» sentée au temple, et elle y passa 11 ans dans les saints des >> saints. Ensuite elle fut confiée à la garde de Joseph par » les mains des prêtres. Quand elle eut passé 4 mois dans la » maison de Joseph, elle y reçut le bon salut de l'archange » Gabriel, et elle enfanta la Lumière du monde, au commen» cement de sa 15e année, le 25 du mois de décembre. Elle » vécut ensuite 33 ans, pendant lesquels le Verbe antésécu» laire, et son Fils, passa sur la terre, et après le crucifiement » elle accomplit encore 11 ans dans la maison de Jean, en sorte qu'elle vécut en tout 59 ans 2. »>

Tel est le récit d'Evodius, cité seulement par Nicéphore, au 13° siècle, et qui par cela est d'une authenticité douteuse. On

1 Philon, Legation à Caius ou des vertus, p. 1033, in-fol., Paris, 1640, et dans la traduct. française de M. Delaunay. p. 366.

2 Τριετὴς γὰρ γενομένη τῷ ἱερῷ προσήχθη, καὶ ἐν τοῖς ἁγίοις τῶν ἁγίων ἔτη ένδεκα διεβίβασε, καὶ εὐθὺς διὰ χειρὸς τῶν ἱερέων τῷ Ἰωσὴφ πρὸς φυλακὴν παρεδόθη. Τέσσαρας δὲ μῆνας ἐν τῇ οἰκίᾳ τοῦ Ἰωσὴφ διετέλεσε· καὶ ὑπὸ τοῦ ἀρχαγγέλου εὐαγγελίζεται Γαβριήλ· καὶ τίκτει τὸ φῶς τοῦ κόσμου, χρόνων ὑπάρχουσα ιεʹ, τῇ εἰκοστῇ πέμπτῃ τοῦ Δεκεμβρίου μηνός. Εἶτα ἕτερα λγ' ἔτη ζῇ· ἃ καὶ ὁ προαιώνιος Λόγος καὶ Υἱὸς αὐτῆς ἐπὶ τῆς γῆς διεβίβασε· καὶ μετὰ τὴν σταύρωσιν ἐν τῇ τοῦ Ἰωάννου οἰκίᾳ ἔτη διετέλε- σεν ια' ὡς ὁμοῦ τὰ ἔτη ταύτης ν', καὶ θ', συνάγεσθαι. (Evodius, dans Nicephore Hist. Eccl. 1. 11, c. 3; Patr. grecque, t. 145, p. 757.)

voit qu'il ne dit rien de la Nativité de Marie. C'est encore aux livres apocryphes qu'il faut demander quelques détails. Le plus ancien et le plus acceptable est le Proto-Evangile de saint Jacques, déjà cité pour la Conception, et qui se borne à ces mots :

<< Anne conçut donc, et elle mit au monde une fille, et > suivant le commandement de l'ange, ses parents l'appelèrent » du nom de Marie 1. >>

L'histoire de la nativité de Marie, publiée d'abord par Thilo en 1832, et puis en 1853 par M. Tischendorf, sous le titre de Pseudo Matthæi Evangelium, et que l'on croit être l'œuvre d'un Ebionite, presque aussi ancien que le livre précédent, se contente aussi de ces mots :

<«< Ensuite Anne conçut, et après neuf mois accomplis >> elle enfanta une fille, à laquelle elle donna le nom de » Marie 2. >>

C'est sur le témoignage d'Hippolyte, évêque de Porto, que l'on croit que c'est à Nazareth, en Galilée, que naquit la Vierge3. Le R. Haccanas semble dire au contraire qu'elle naquit à Bethleem: «Il y avait une jeune fille à Bethleem de Juda » nommée Marie, fille de Jéhoiakim-Eli, de la famille de Zé>>robabel, fils de Sealthiel, de la tribu de Juda 4. »

De plus, Marie était aussi de là tribu de David, ce que nous verrons quand nous aurons à raconter la généalogie du Christ.

La Nativité de la Vierge est célébrée par les pères dans leurs discours dès les premiers siècles. Elle est déjà dans le Sacramentaire de saint Grégoire élu pape en 590, et Hildefonce la mentionne en 662; le P. Serge Ier la met au nombre des fêtes en 687; elle est déjà fixée au 8 septembre dès le 7° siècle dans le Martyrologe de Bède. Les Grecs la célèbrent le même jour, et Manuel Comnène la rend civilement obligatoire en 1166.

'Proto-Evan. de S. Jacques, c. v; dans le Dict. des Apocryphes, t. 1, p. 1052. 2 Ibid., p. 1064.

3 Hippolyte, dans Nicéphore, Hist. Ecc., 1. 11, c. 3. (Pat. gr., t. 145, p. 749). Hippolyte dit simplement en Galilée.

Dans Pet. Galatinus opus de arcanis catholicæ veritatis, etc., p. 522; in-fol., Basileæ 1550.

Voir le nom des Pères dans le Martyrologe de Baronius, à ce jour.

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Il ne sera pas inutile de consigner ici ce qu'au 6° siècle, Mahomet avait appris, soit de la tradition, soit des livres apocryphes, sur la naissance de Marie. Voici comment il s'exprime dans son Coran 1, où, par parenthèse, il confond Marie sœur de Moïse et fille d'Imram, avec Marie fille de Joachim.

« L'épouse d'Imram adressa cette prière à Dieu : «Seigneur, » je t'ai voué le fruit de mon sein; agrée-le, car tu entends et > connais tout.» Lorsqu'elle eut enfanté, elle dit : « Seigneur, » j'ai mis au monde une fille (Dieu savait ce qu'elle avait mis » au monde; le garçon n'est pas comme la fille 2), et je l'ai » nommée Mariam; je la mets sous ta protection, elle et sa » postérité, afin que tu la préserves des ruses de Satan, le » lapidé 3. »

V. Quelques lettres composées par Auguste.

Après la mort de Virgile, Auguste veut attacher Horace à sa personne en qualité de secrétaire, et c'est pour cela qu'il écrit la lettre suivante à Mécène :

« Jusqu'ici je n'ai eu besoin de personne pour les lettres » que j'écrivais à mes amis, mais actuellement que je suis >> accablé d'affaires et infirme, je désire t'enlever notre Horace; » qu'il vienne échanger ta table parasitique contre une table » simplement royale. Il nous aidera à écrire nos lettres. »>

Ante ipse scribendis epistolis amicorum sufficiebam. Nunc occupatissimus - et infirmus, Horatium nostrum a te cupio abducere. Veniet ergo ab ista parasitica mensa ad hanc regiam, et nos in scribendis epistolis juvabit (Suét., Horatii vita).

Horace refusa; mais Auguste, loin de lui en vouloir, ne cessa de lui faire les avances les plus amicales. Nous rapporterons en preuve quelques passages des lettres de cet empereur qui existent encore. Dans une d'elles il lui dit : « Fais» toi fort de quelque crédit auprès de moi, comme si tu » avais vécu avec moi; ce sera fort bien et sans témérité. Car

1 Coran, c. III, v. 31; dans les livres sacrés de l'Orient, p. 556.

2 C'est-à-dire que le garçon seul peut pratiquer les cérémonies religieuses. 3 Épithète donnée constamment par les Arabes à Satan, parce que, dit leur tradition, Abraham assaillit à coup de pierres le Diable qui venait le tenter.

Ve SÉRIE. TOME XVIII.— No 104; 1868. (77° vol. de la coll.) 9

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» il n'a pas dépendu de moi que cela ne fût, c'est ta santé » qui y a mis obstacle. »

Sume tibi aliquid juris apud me, tanquam si convictor mihi fueris; recte enim, et non temere feceris, quoniam id usus mihi tecum esse volui, si per valetudinem tuam fieri possit (Suet., Horatii vita).

Et dans une autre lettre :

« Notre Septimius pourra aussi te dire combien je me sou» viens de toi. Car j'ai eu occasion de parler de toi en sa pré»sence. Si tu as superbement méprisé mon amitié, je ne » dois pas pour cela. faire le fier moi-même. »

Tui qualem habeam memoriam, poteris ex Septimio quoque nostro audire; nam incidit, ut illo coram fieret a me tui mentio. Neque si tu superbus amicitiam nostram sprevisti, ideo nos quoque ἀνθυπερηφανοῦμεν (Ibid.)

Quand Auguste reçut le livre des Satires et Épîtres, il regretta qu'aucune de ces pièces ne lui fût adressée, et il lui écrivit pour s'en plaindre la lettre suivante :

« Sache que je suis irrité contre toi de ce que dans la plu» pari de ces pièces tu ne t'adresses jamais à moi. Est-ce que tu craindrais que ce ne soit une infamie pour toi auprès de » la postérité d'avoir été familier avec moi? »

Irasci me tibi scito, quod non in plerisque ejusmodi scriptis mecum potissimum loquaris. An vereris, ne apud posteros tibi infame sit, quod videaris familiaris nobis esse (Ibid)?

VI. Ecrits composés cette année par Horace.

Après les fêtes séculaires, Horace s'était retiré à sa campagne de Sabine; son ami Aristius Fuscus lui écrit pour le rappeler à la ville. Dans son épître Urbis amatorem (1, 10), Horace lui expose combien la vie des champs est préférable à celle de la ville. C'est là que, rappelant qu'à Rome on a introduit des forêts et qu'on y recherche la vue de la campagne, il dit le mot souvent cité :

<< Chassez la nature avec une fourche, elle n'en reviendra » pas moins pour cela. »

Naturam expellas furca, tamen usque recurret (v. 24).

D'après M. Walckenaer, il aurait aussi composé à cette époque l'épître Ne perconteris (1, 16), dont nous avons déjà parlé et dans laquelle il décrit tous les agréments de sa campagne. C'est aussi là qu'il place l'ode Diffugere nives (1, 7), dans la

quelle il conseille à Torquatus, vu la brièveté de la vie, de profiter du temps présent.

Cependant la vie des champs, représentée si pure, est loin d'épurer la vie d'Horace. En ce moment, il adresse à Phyllis l'ode Est mihi nonum (IV, 11), dans laquelle il l'invite à venir fêter avec lui le 13 avril, l'anniversaire de la naissance de Mécène, et lui conseille d'abandonner Télèphe et d'accepter

son amour.

« Viens, le dernier de mes amours, car je n'aimerai plus » désormais aucune autre femme, viens apprendre des chants » que tu répéteras de ta voix chérie. Les chants adoucissent » les noirs chagrins. »

Age, jam meorum

Finis amorum,

Non enim posthac alia calebo
Femina, condisce modos, amanda

Voce quos reddas. Minuuntur atræ

Carmine curæ (v. 31).

« Cette ode, dit le P. Saradon, n'est proprement qu'un bil» let qu'Horace écrit à une de ses amies pour la prier de venir » passer la journée chez lui 1. »

Lollius Palicanus commandait l'armée contre les Germains; il subit d'abord un échec, et perdit une de ses aigles. Mais il reprit bientôt sa revanche et obligea les Germains à accepter la paix. C'est pour le consoler de cet échec et célébrer sa victoire qu'Horace lui adresse l'ode Ne forte credas (iv, 9), où il le représente doué de toutes les vertus, et lui promet l'immortalité grâce à ses vers. Il faut croire qu'Horace était de bonne foi, mais les historiens sont unanimes à représenter ce Lollius «< comme un lâche, un fourbe, un avare et un traître, >> dit le P. Sanadon 2; aussi, disgracié en particulier par Caïus César, il finit par s'empoisonner 3.

1 Trad. d'Horace, t. iv, p. 134.

2 Ibid., t. iv, p. 316.

A. BONNETTY.

Infamatus regum muneribus in toto Oriente, interdicta amicitia a Caïo Cæsare Augusti filio, venenum bibit (Plinius, Hist. nat., l. 1x, c. 35).

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