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étoiles comme des lampions; elle fait tomber les étoiles sur la terre mille fois plus petite qu'elles! - Qui ne parle encore aujourd'hui de la lumière de la lune, des pâles rayons de Phébé, avec la pleine conviction qu'elle reçoit sa lumière du soleil. Partout la Bible nous représente la lune comme un corps dont la lumière varie sans cesse, croît et décroît, monte et descend, ayant ses temps et ses phases, recevant par conséquent une lumière qu'elle réfléchit diversement, suivant sa position dans le ciel. Un des prophètes, Baruch, fait même cette distinction admirable : « Le soleil brille, la lune éclaire, ils brille»ront comme le soleil, ils éclaireront comme la lune 1. « Ecoutez bien M. de Castelnau: L'homme saint, dit l'Ecclésiastique, reste immuable dans sa » sagesse comme le soleil; l'insensé varie comme la lune 2, » et c'est pour cela qu'on l'a appelé lunatique! Vous ignorez donc que la science moderne a fixé l'époque après laquelle le soleil sera éteint, qu'elle nous fait prévoir l'instant où la terre ira alimenter la lumière et la chaleur solaire en se consumant; que nous montrer les étoiles tombant sur la terre, c'est nous montrer la terre se précipitant sur le soleil qui fait partie du système stellaire; qu'il n'est question actuellement que d'étoiles filantes, tombantes, etc., etc. Pitié.

5o La Bible enseigne que le jour du supplice de Jésus, toute la terre fut couverte de ténèbres, ce qui est encore affirmer la sphéricité de la terre! Cet obscurcissement du soleil n'était pas le résultat d'une éclipse ordinaire, puisqu'il survint à l'époque de la pleine lune; il a donc pu s'étendre à toute la terre. Vous ne savez donc rien de la science moderne, Monsieur de Castelnau, puisque vous ignorez qu'indépendamment des éclipses, il est des offuscations du soleil dont les annales de tous les peuples font mention 3, et que l'on explique, soit par la matière cosmîque qui entoure le soleil et dont la présence est aujourd'hui démontrée, soit par le passage des météores, soit par les brouillards secs, etc. Et votre Virgile, vous êtes donc aussi brouillé avec lui. Il est vrai, que comme beaucoup de vos confrères, ce qui précède suffit à le prouver, quand il s'agit d'attaquer la Bible et la Révélation, vous commencez par ne vouloir plus rien savoir, par vous condamner à une ignorance absolue, dont vous rougiriez partout ailleurs, mais dont vous êtes fier ici, tant je ne dirai pas la haine vous aveugle, mais tant la répulsion instinctive de tout ce qui est surnaturel vous place en dehors des limites de la vision.

Comment l'expliquer chez vous comme chez tant d'autres, cette horreur instinctive du surnaturel? D'une manière bien simple: vous êtes plongé, noyé, { dans le naturel, pourquoi ne dirions-nous pas dans la matière, comme un oiseau dans l'air, comme un poisson dans l'eau. Vous en avez fait l'élément de votre vie; le surnaturel sera donc pour vous mortel comme l'air pour le poisson, comme l'eau pour l'oiseau; l'air, l'eau, le surnaturel sont des milieux excellents en eux-mêmes, que bénissent les êtres appelés à vivre dans leur sein, que

1

(Dii gentium) neque ut sol lucebunt, neque illuminabunt ut luna (Baruch, VI, 66).

2 Homo sanctus in sapientia manet ut sol: nam stultus sicut luna mutatur (Eccli. XXVII, 12).

3 Voir le Miracle de Josué attesté par le témoignage des différents peuples, dans les Annales, t. x, p. 321 (1re série).

maudissent les êtres organisés ou qui se sont organisés pour vivre dans un autre milieu. Voilà le secret de la haine de la Révélation qui va grandissant toujours, voilà aussi ce qui doit nous rendre tolérant pour les personnes, alors même que nous détestons le plus leurs doctrines. - Voulez-vous une autre comparaison qui vous frappera peut-être davantage? Vous savez qu'un organe qui n'exerce pas ses fonctions s'atrophie; les poissons qui vivent dans les rivières souterraines des cavernes géantes du Kentucky ne voient pas, leur œil est resté à l'état purement rudimentaire. Il en est de même des canards et des oies que l'on élève dans les profondeurs inaccessibles à la lumière des salines de la Pologne. Vous vous êtes placé volontairement ou par la fatalité de vos études spéciales dans un milieu où la lumière surnaturelle ne peut plus vous atteindre; l'œil du surnaturel s'est atrophié, sa perception est devenue pour vous impossible. Vous voyez l'artiste qui a fait un bon dîner ou une bonne montre, mais vous ne voyez pas le créateur des mondes! Ce qui nous semble à nous le plus simple, le plus absolument certain et nécessaire, l'existence d'un Dieu, des esprits bons et mauvais, de l'âme humaine, des sacrements, des miracles, d'un culte, d'une liturgie, etc., etc., sont pour vous ce que les couleurs si bonnes, cependant, et si belles sont pour un aveugle. Vous êtes des aveugles volontaires souvent, involontaires quelquefois! Au moins ne nous méprisez point! L'aveugle n'est pas en droit de mépriser, pas même de plaindre le clairvoyant qui pleure avec raison sur son sort.

(Les Mondes du 16 juillet 1868.)

F. MOIGNO.

NOUVELLES ET MÉLANGES.

ITALIE. ROME.

Notice sur la collection numismatique de la bibliothèque du Vatican.

Cette collection ne. date que de peu d'années, l'ancienne ayant été volée pendant les troubles de la république romaine. On la doit au zèle et à la science bien connue du professeur Tessieri. Elle est installée dans une des pièces attenantes aux chambres Borgia. Comme elle n'est pas publique, il faut une permission spéciale du conservateur pour la visiter.

Son intérêt est doublé par la réunion de tous les ouvrages qui traitent de la numismatique.

Le fonds provient du riche médailler du chevalier Belli, acheté par les soins du cardinal Antonelli et classé par Sibilio. Depuis, il s'est considérablement augmenté, grâce aux acquisitions faites au compte du ministère du com

merce.

La collection numismatique se compose de médailles et monnaies en or, argent et bronze, classées méthodiquement dans des casiers étiquetés, et les plus précieuses sont mises entre deux verres, d'après un système fort ingénieux dont M. Tessieri est l'auteur, en sorte qu'on peut les voir dans tous les sens, sans être obligé d'y toucher.

Les grandes divisions de ce médailler colossal comprennent l'ancienne Grèce, l'empire romain, les familles consulaires, la série des souverains pontifes, y compris leurs bulles de plomb, et les divers États de l'Italie, ainsi que ceux de l'Europe moderne.

La plus ancienne monnaie pontificale remonte à Grégoire III (731-741). La plus ancienne bulle de plomb date du pontificat de Dieudonné (614). Voici l'indication de quelques livres qui traitent de la numismatique papale et qui sont entre les mains de tous les collectionneurs, omettant à dessein ceux publiés en France par du Molinet et Ch. Lenormant.

SCILLA. Delle monete pontificie antiche e moderne. Rome, 1705, in-4o, VIGNOLII. Antiquiores et antiqui Pontificum Romanorum Denarii a Floravante notis illustrati. In-4o, Rome, 1734-38, tom. 2, rare.

VENUTI. Numismata RR. Pontificum præstantium a Martino V, ad Benedictum XIV. Rome, 1744, in-8°, fig.

ACAMI. Sulla zecca di Roma ed altre dello Stato Pontificio, sopra i valori delle monete, alterazioni, etc. In-4°, Rome, 1752.

ZANETTI. Delle monete di Faenza. In-4o, Bologna, 1777, fig.

Serie de' conj di medaglie pontificie esistenti nella zecca di Roma. Rome,

in-8°,

1824.

CINAGLI. Le monete dei Papi descritte in tavole sinottiche. Fermo, 1848, in-fol.

On voit aussi, dans le même cabinet, une collection de monnaies chinoises,

classées et cataloguées, qui ont été offertes récemment à S. S. Pie IX par un missionnaire. La plus reculée serait contemporaine de Salomon.

(Extrait du livre sur la Bibliothèque Vaticane de Mgr X. Barbier de Montault.)

BIBLIOGRAPHIE.

DISSERTAZIONE, etc. (Dissertations sur quelques controverses d'histoire et d'archéologie ecclésiastique), par Generoso Calenzio, prêtre de l'Oratoire de Rome. Rome, imp. de la Propagande, 1868. Un vol. in-16 de 226 pages. Si l'auteur se montre un peu diffus dans ces dix savantes dissertations, il abonde en vraie doctrine et en juste critique. Voici l'ordre des controverses : - 1. De l'an de la naissance du Sauveur, qu'il fixe à l'an 747 de Rome. 2. De la lettre d'Abgar à Jésus-Christ et de celle de Jésus-Christ à Abgar, lettres qu'il démontre être apocryphes. 3. De l'usage du sort dans l'élection des ministres sacrés ; il prouve qu'il est illicite. 4. Du ministère des sept premiers diacres; il démontre que leur ministère principal était celui des tables eucharistiques.— 5. De l'usage que firent les apôtres et les Pères apostoliques des paroles episcopus et presbyter ; il prouve que souvent on s'en servait indifféremment. 6. Du prétendu droit du peuple chrétien à l'élection des ministres sacrés, lequel ne fut jamais reconnu par l'Église. - 7. De la discipline du secret; il montre son origine apostolique. 8. De l'orthodoxie d'Honorius Ier; il fait voir que ce pape ne fut ni hérétique, ni fauteur d'hérésie. — 9. De l'œcuménicité du concile de Florence, qu'il défend contre les objections des schismatiques et des hérétiques. 10. De l'œcuménicité du concile de Florence, même après la venue des Grecs, qu'il défend contre les objections de Noël Alexandre.

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Le Propriétaire-Gérant : A. BONNETTY.

Versailles. Imprimerie de BEAU jeune, rue de l'Orangerie, 36.

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L'AUTHENTICITÉ MOSAÏQUE DES NOMBRES

DÉFENDUE CONTRE LES ATTAQUES DU RATIONALISME ALLEMAND '.

Chapitre XII.

La révolte de Coré (Korach) et de ses adhérents, le châtiment terrible qui atteignit toute la bande et la confirmation divine du sacerdoce d'Aaron à laquelle donna lieu cette rébellion, voilà le sujet des chapitres XVI et XVII. La révolte étant dirigée contre le sacerdoce tel qu'il était institué et constitué, l'histoire de Coré ne peut s'expliquer, dans aucune de ses parties, sans la législation préexistante, sans cette loi répétée si souvent : « Un profane,, qui approchera (des choses sa» crées ou du sacerdoce) mourra. » Coré et ses adhérents, quoique lévites, étaient des profanes par rapport aux sacerdoles 2, sur les fonctions desquels il ne leur était pas plus permis d'empiéter qu'aux simples Israélites. Voulant ouvertement enfreindre la loi, ils tombaient du coup sous celle que le législateur venait de poser en disant: « La personne qui » agira à main levée... elle a blasphémé Jéhovah... elle a mé» prisé la parole de Jéhovah... qu'elle soit retranchée du mi» lieu de son peuple 3. »

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Ainsi, pas de doute, le rapport des ch. xvi et XVII, avec toute la thorah comme avec la partie qui précède immédiatement

1 Voir le dernier article au N° précédent ci dessu, p. 165.

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Va SÉRIE. TOME XVIII.—N° 106; 1868. (77° vol. de la coll.) 16

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