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d'Abraham forme seulement la troisième des époques historiques de l'humanité. Peut-être est-il permis de dire que ce peuple fut plus fidèle à conserver le double caractère intellectuel et matériel, de la poésie primitive, comme il conserva en général le dépôt des vérités, au milieu des erreurs qui sillonnaient alors le monde. Toujours est-il que ceci n'affaiblit en rien le raisonnement d'analogie qui vient se joindre aux faits observés, pour montrer que sûrement les Hébreux ne restèrent point en dehors du système matériel adopté par tous les peuples, dès l'origine, et avant l'existence des Hěbreux comme corps de nation, puisque la Chine nous en donne des exemples bien plus anciens.

Il me semble donc très-légitime de conclure ainsi qu'il suit:

La forme primitive de la versification fut établie sur la numération des syllabes.

Ceci étant démontré vrai, d'abord pour les Chinois, puis pour les Indiens et leurs congénères les Indo-Européens, doit nous induire à croire que les Hebreux n'ont pas dû avoir un autre système que celui de ces deux familles de peuples si dissemblables d'ailleurs sous d'autres rapports;

Comme à cette raison d'analogie, si forte en pareille matière, vient se joindre une série de faits qui équivalent à une démonstration morale, et qu'il ne reste qu'un seul doute fondé sur la prononciation, dont personne n'est certain;

Il est raisonnable de conclure que la littérature hébraïque n'est point différente de celle des autres peuples sous ce rapport;

Et que la versification fondée sur la numération des syllabes a été le mode primitif employé par toutes les familles de l'humanité ancienne, comme il l'est encore dans la plupart des nations modernes et par les peuples immuables du moyen et de l'extrême Orient.

L'abbé E. VAN DRIVAL.

Traditions primitives.

CONFIRMATION DE LA BIBLE Et des Traditions Égyptiennes et Grecques, Par les livres hiéroglyphiques trouvés et conservés en Chine,

PAR M. LE CHEV. DE PARAVEY, DU CORPS DU GÉNIE 1.

Quelque savant que vous soyiez, voulez-vous voir traiter toutes les questions historiques d'une manière neuve et jusqu'à ce jour inusitée, inexplorée? Voulez-vous parcourir toute l'Asie et y lire des monuments que jamais personne n'avait lus? Voulez-vous entendre des voix éteintes depuis des siècles et reparaître au monde avec une jeunesse nouvelle? Voulez-vous fouiller dans les plus secrets mystères du monde antique, lire ses plus vieux livres sacrés, ses plus anciens livres historiques, et y trouver partout des preuves de l'unité d'origine de tous les peuples de la similitude de leurs religions, de l'identité d'une langue générale? Voulezvous surtout retrouver chez les Chinois, et conservée, dans leurs caractères, dans leur langue, dans leur histoire, l'histoire des peuples primitifs et antediluviens, l'histoire d'Adam, d'Ève, de nos patriarches, des fondateurs des premiers empires? Voulez-vous enfin voir les questions les plus difficiles, les plus nombreux problèmes historiques, réunis en masse, et expliqués, d'après un système tout d'une pièce?les plus graves problèmes assurés, critiqués avec la plus grande hardiesse et la plus imperturbable bonne foi?

Lisez, lisez cet ouvrage de M. de Paravey, petit de volume, mais qui vous donnera, si vous voulez résoudre toutes les questions qu'il soulève, de la besogne pour toute votre vie quelque longue qu'elle puisse être.

Pour justifier ce que nous venons de dire nous allons essayer de donner une idée générale des problèmes historiques sou

1 Grand in-8° de 88 pages. 1868, à Paris, chez Maisonneuve, quai Voltaire.

levés par M. de Paravey, et de tracer une esquisse de sa vie toute consacrée à l'étude.

I

But des travaux de M. de Paravey. — Esquisso de sa vie.

Il n'est pas facile de démêler ce qu'il y a de réel ou de systématique dans les travaux de M. de Paravey; ces travaux peuvent être jugés différemment, et en général nous pouvons dire qu'ils ont été jugés très-légèrement et avec peu de bienveillance. Mais dans ces travaux on peut toujours constater le but, et ce but on lui doit la justice de convenir qu'il a toujours été louable. Ce but est marqué dans les deux épigraphes suivantes, qui se trouvent dans les deux 'dissertations qui entrent dans l'ouvrage que nous annonçons. La première est tirée de saint Épiphane:

« Sous la loi de nature... on voyait prévaloir alors cette foi, » qui persévère aujourd'hui dans la sainte et catholique Eglise >> de Dieu, foi qui florit dès l'origine même des choses, et fut >> plus tard manifestée de nouveau1. »

On ne peut qu'applaudir à cette thèse historique que nous voyons beaucoup trop oubliée dans nos livres d'histoire, qui ne font commencer le Christianisme, ou l'Eglise, qu'à la venue du Christ. Or cet oubli donne une fausse idée de son origine, de ses enseignements et de son influence dans le monde ancien. Saint Épiphane est ici complétement d'accord avec saint Augustin, qui dit en termes encore plus explicites:

« Cette chose même, qui est appelée maintenant la Religion v chrétienne, existait aussi chez les anciens, et n'a jamais cessé » d'exister depuis le commencement du genre humain, jus» qu'au jour où le Christ lui-même vint dans la chair, époque » où la vraie Religion, qui existait déjà, commença à être ap» pelée Chrétienne2. »>

1 Saint Epiphane, Contre les hérésies, 1.

Hérésie 1, no 5; voir le texte dans ses Œuvres, dans la Patrol. grecq. de Migne, t. 41, p. 181; et dans les Annales, t. xx, p. 131 (4e série).

2 Voir le texte dans le civit. Dei, 1. xvin, c. 51; Patr. lat., t. 41, p. 614 et dans Retract., 1. 1, c. 13, no 3; ibid., t. 35, p. 603; et dans les Annales, t. xx, p. 132 (4° série).

Nous disons de nouveau que nous ne pouvons qu'applaudir à ce but des travaux de M. de Paravey. Il y a bien quelques points de sa défense de la Bible que nous ne saurions admettre; mais ils sont en bien petit nombre; nous parlons ici de l'intention et elle est toujours droite et louable.

La 2o épigraphe qui résume la pensée de M. de Paravey sur les peuples grecs et romains, est tirée de ces paroles de l'hiérophante égyptien :

<< O Solon, Solon, vous autres Grecs vous êtes toujours des >> enfants; il n'est point de vieillard chez les Grecs, tous vos » esprits sont jeunes. Car vous n'avez aucune doctrine qui » vous vienne d'une tradition ancienne; aucune science blan»chie par le temps 1. »>

C'est encore une thèse à laquelle nous donnons notre adhésion, et que peu de personnes contestent. On pourra toujours reprocher aux Grecs de n'avoir pas traduit quelques-unes de ces archives que la plupart des peuples de l'Orient conservaient très-soigneusement. Ils n'en ont presque pris que leurs Mythologies.

Une 3 thèse est celle-ci :

« Les commencements de l'histoire de la Chine n'appar» tiennent pas à la Chine telle que nous la connaissons: ils » appartiennent aux temps primitifs et antediluviens des » peuples; les premiers empereurs ou chefs des Chinois sont » les patriarches de la Bible, et les anciens livres chinois » sont les fastes hiéroglyphiques conservés par les fils de » Noé, qui plus tard ont peuplé la Chine. >>

Voilà la thèse controversée, thèse hardie, et pour laquelle M. de Paravey a accumulé toute sa vie des documents, qui ont de quoi surprendre, mais qui ne doivent pas être tous rejetés ou passés sous silence. Les Annales renferment une grande partie de ces travaux, et nous en donnerons la liste à la fin de cette esquisse. Quelques détails en ce moment sur sa vie.

M. de Paravey est né à Fumay (Ardennes), le 25 septembre 1787; admis en 1803 à l'école polytechnique il en sortit avec le titre d'ingénieur des ponts et chaussées et contribua Platon, Timée; texte cité dans les Annales, t. x, p. 329 (1re série).

en cette qualité à la confection d'un des canaux de l'Est. Plus tard il rentra à l'école avec le titre de sous-inspecteur et y resta avec cette qualité jusqu'en 1830. Mais avant cette époque, il avait cessé ses fonctions d'ingénieur pour se livrer à l'étude de l'astronomie et de l'histoire de la Chine, dont M. de Rémusat lui avait ouvert les portes, en lui donnant les premières notions de la langue et des caractères chinois.

En 1821, il publie :

Aperçu des mémoires sur l'origine de la sphère et sur l'âge des zodiaques égyptiens1, sur lesquels MM. Ampère, Cuvier et Delambre firent un rapport très-remarquable à l'Académie des inscriptions, le 5 février 1821 2.

Or il y a là déjà en germe toutes les thèses soutenues dans la suite par M. de Paravey.

En 1822, il publie :

« Nouvelles considérations sur le planisphère de Denderah, » où, nonobstant les calculs de M. Biot, et en employant aussi » le système de projection, indiqué par M. Delambre, on dé» montre que ce monument n'offre autre chose que la sphère » d'Hipparque, telle qu'elle est figurée sur le globe Farnèse; » considérations confirmées par la lecture des noms des rois » grecs et des empereurs romains, noms que l'on vient de » découvrir sur la plupart des monuments encore subsistant >> en Egypte 3. »

Il faut noter que cet opuscule est le premier qui prouve la nouveauté de ce document que quelques astronomes qualifiaient d'infiniment ancien, et en opposition à la Bible.

En 1826 il fait paraître :

& Essai sur l'origine unique et hieroglyphique des chiffres et » des lettres de tous les peuples. Ouvrage accompagné de plan>>ches soignées et très-étendues, précédé d'un coup-d'œil » rapide sur l'histoire du monde entre l'époque de la Création » et l'Ère de Nabonassar, et de quelques idées sur la formation

Paris, Belin, in-8°. Tous les ouvrages de M. de Paravey, dont il reste des exemplaires, se trouvent chez Maisonneuve, quai Voltaire, no 15.

Ce rapport très-rare se trouve dans les Annales, t. IV, p. 39 (1rẻ série).
In-8° de 32 p. et une planche. Paris, Treutel. Voir de plus le jugement

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que porte M. Cuvier sur cet opuscule dans les Annāles, t. 1, p. 291 (1гo série).

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