Obrázky na stránke
PDF
ePub

1865.

55. Preuves par les livres chinois que les lois morales ne sont pas dues à l'homme, mais à Dieu qui a créé l'homme et l'a doué d'intelligence1 (7 p., Ann., t. xi, p. 158).

56. Du signe interrogatif des divers peuples et des fausses idées de l'Europe sur les hiéroglyphes (23 p., dans la France lillér. de Lyon). A. BONNETTY.

1 In-8° de 7 pages; tirage à part.

Histoire catholique.

QUELQUES DOCUMENTS HISTORIQUES

SUR LA RELIGION DES ROMAINS, ET SUR LA CONNAISSANCE

QU'ILS ONT PU AVOIR DES TRADITIONS BIBLIQUES, PAR LEURS RAPPORTS AVEC LES JUIFS;

FORMANT UN SUPPLÉMENT A TOUTES LES HISTOIRES ROMAINES '.

XLV

14 ans avant Jésus-Christ.

2e année de la vierge Marie, à partir du 8 septembre.

10e année du pontificat de Simon, à Jérusalem.

2e année de M. Agrippa, président de la Syrie.

23° année d'Hérode, roi des Juifs.

738° année de Rome: M. Livius Drusus Libo et L. Calpurnius, consuls.

29e année du règne d'Auguste.

I. Événements politiques.

Auguste s'occupe dans les Gaules à protéger les Gaulois contre les Celtes. Licinius, leur gouverneur, leur avait extorqué d'immenses richesses; sur leur plainte, Auguste se prépare à sévir contre lui. Celui-ci évite le châtiment en disant que c'était pour Auguste qu'il les avait amassées. Auguste les accepte. Tibère et Drusus soumettent les peuples de la Rhétie. — Agrippa achève de dompter les peuples du Bosphore.

II. Nature de la religion païenne. Les affaires romaines dirigées par les oracles, les apparitions, les démons, etc.— De quel esclavage et de quelle DÉMONOCRATIE le CHRIST a délivré les hommes?

Voici comment Dion rapporte ce qu'on pensait à Rome des pronostics qui avaient annoncé les souffrances des Gaulois :

«< La Gaule avait eu beaucoup à souffrir des Celtes et aussi » d'un certain Licinius. Or ce malheur avait, selon moi, été 1 Voir le dernier article au N° d'août, ci-dessus, p. 100.

» surtout annoncé par une baleine, large de 20 pieds et trois >> fois aussi longue, semblable à une femme à l'exception de » la tête; ce cétacé était venu de l'Océan s'échouer sur leurs » côtes 1. >>>

A cette croyance superstitieuse, il faut adjoindre un acte de cruauté, qui fait bien connaître les mœurs romaines de cette époque, c'est encore Dion qui nous en instruit :

<< En cette même année mourut Vedius Pollion... qui s'est » acquis par ses richesses et par sa cruauté un renom assez » grand pour avoir une place dans l'histoire. Le récit des >> autres choses qu'il fit serait fastidieux, je parlerai seulement >> des murènes instruites à manger des hommes, qu'il nour>> rissait dans ses viviers, et auxquelles il jetait les esclaves » qu'il condamnait à mort. Un jour qu'il donnait un festin à » Auguste, son échanson ayant brisé une coupe de cristal, il » donna l'ordre de le jeter aux murènes, sans respect pour » son convive. Auguste, aux pieds duquel l'esclave était tombé » en suppliant, essaya tout d'abord de persuader Pollion de »> ne pas commettre un tel acte; celui-ci ayant répondu par » un refus eh bien! lui dit Auguste, fais apporter toutes » les coupes de cette espèce et autres vases précieux que tu » possèdes, afin que je puisse en jouir. Ils ne furent pas plu» tôt arrivés, qu'Auguste ordonna de les briser. A cette vue » Pollion fut affligé sans doute, mais, renonçant à s'irriter » pour un seul vase, en songeant au nombre des autres qu'il » perdait, et ne pouvant non plus punir son esclave pour un » crime qu'Auguste avait commis aussi, se résigna bien qu'à » regret 2. »

Tertullien dit à cette occasion avec sa verve et son indignation ordinaires :

« J'ouvre encore avec le scalpel la cruauté de Vedius Pol» lion, qui jetait ses esclaves à l'avidité des murènes. Barbare » qui, prenant plaisir à la cruauté, nouvelle pour lui, d'une >> bête terrestre, sans dents, sans ongles, sans cornes, se com» plut à convertir ses poissons en animaux féroces, qu'il fai

1

Dion, Hist. rom., 1. LIV, c. 21; trad. franç., t. vè, p. 499.

[ocr errors]

2 Dion, ibid., c. 24; trad., p. 505. Voir aussi Pline, Hist. nat., IX, 23. - Sénèque, De ira, III, 40 et De clementia. 1, 18.

» sait cuire immédiatement, afin de goûter la chair de ses >> esclaves qu'il retrouvait encore dans leurs entrailles1. »

III. Rapports des Romains avec les Juifs et influence du peuple choisi de Dieu pour conserver les traditions primitives sur le peuple conquérant du monde.

L'ancien temple étant détruit, et les matériaux du nouveau étant achevés, Hérode presse la construction du nouveau temple.

Au printemps Hérode va se joindre à Agrippa qui faisait la guerre dans le Bosphore; passant à Chio, il donne de l'argent aux habitants pour réparer les monuments de leur ville ruinés dans la guerre de Mithridate, puis il joignit Agrippa à Synope.

<< Agrippa ne fut pas moins aise que surpris de le voir arri>> ver avec une flotte lorsqu'il s'y attendait le moins. Il le reçut » avec tous les témoignages de reconnaissance que méritait » une si grande preuve qu'il lui donnait de son amitié de » quitter ainsi son royaume et les affaires de son État pour lui » amener un secours si considérable. Ce redoublement d'af>>fection les unit d'une telle sorte qu'ils étaient toujours en» semble et Agrippa ne faisait rien sans sa participation. Il » l'appelait à tous les conseils, lui donnait part à l'exécution » de toutes ses entreprises, et lorsqu'il voulait prendre quel» que divertissement pour relâcher son esprit il était le seul » qu'il y admettait, et ne lui donnait ainsi pas moins de » marques de son amitié dans les choses agréables, que de sa >> confiance dans les importantes et les difficiles 2. »

Quand la guerre fut terminée, Agrippa et Hérode reviennent par terre à Ephèse, et dans toutes les villes où il passe, Hérode laisse des preuves de sa magnificence, et protége partout les Juifs d'Asie auprès d'Agrippa. Il le fit surtout dans une circonstance qui ne doit pas être passée sous silence parce

'Immergo æque scapellum acerbitati ei qua Vedius Pollio servos murœnis invadendos objectabat. Nova scilicet sævitia delectata terrenæ bestiæ, et edentulæ, et exunguis, et excornis de piscibus placuit feras cogere, utique statim coquendis, ut in visceribus earum aliquid de servorum suorum corporibus et ipse gustaret (Tertul., De Pallio, c. v; Pat. lat., t. 11, p. 1048). ? Josèphe, Ant. Jud., l. xvi, c. 3,

qu'elle prouve de nouveau et les priviléges que les Romains avaient accordés aux Juifs, et combien les Juifs et leur religion étaient connus des Romains, des Grecs et des Asiatiques. Peu importe que les historiens n'en parlent pas, le fait est certain; voici en effet ce qui eut lieu en lonie.

Quand Agrippa et Hérode y furent arrivés, une grande multitude de Juifs, qui habitaient ces villes, profitant de l'occasion et de la confiance, qu'Agrippa leur inspirait, se présentèrent à lui et se plaignirent des injures qu'on leur faisait, « en les empêchant de vivre selon leurs lois, en les forçant de » comparaître en justice les jours consacrés, sur l'ordre inique » des magistrats, en leur extorquant l'argent qu'ils voulaient » envoyer à Jérusalem, en les contraignant de servir dans la » milice et dans les charges publiques, pour lesquelles on » leur enlevait l'argent consacré, toutes choses dont ils étaient > exempts, les Romains leur ayant permis de vivre selon leurs » lois1.

Sollicité par Hérode, Agrippa appela auprès de lui les principaux des Romains, les rois et les dynastes qui se trouvaient présents, et c'est devant ce tribunal que la cause fut plaidée par un des principaux personnages juifs, de ce temps, l'ami d'Auguste, l'historien de l'époque, Nicolas de Damas.

Nous allons extraire de sa harangue ce qui concerne principalement les croyances des Juifs et les libertés que les Romains leur avaient accordées.

L'orateur commence ainsi :

• Grand et généreux Agrippa : il n'y a pas sujet de s'éton>>ner que des personnes opprimées ayent recours à ceux dont » l'autorité peut les soulager dans les maux qu'ils souffrent: >> et nous ne saurions douter d'obtenir ce que nous avons à » vous demander, puisque nous ne désirons que d'être main» tenus dans ce qu'il vous a plu de nous accorder et que nos >> ennemis s'efforcent de nous ravir, quoique vous étant assu>> jettis aussi bien que nous il ne leur appartient pas de s'op» poser à vos volontés. Quel prétexte peuvent-ils prendre, » puisque si la grâce que vous nous avez faite est grande, il >> faut que vous nous ayez jugés dignes de la recevoir et Josèphe, ibid.,c. 4.

« PredošláPokračovať »