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740e année de Rome: Tiberius Claudius Nero, et P. Quintilius Varo, consuls.

31° année du règne d'Auguste.

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I. Événements politiques.

Auguste abandonne la Gaule en laissant Drusus en Germanie. Il rentre dans Rome pendant la nuit, pour éviter les acclamations du peuple et les honneurs que le sénat lui avait décernés. Il règle les années du service militaire, 12 ans pour les cohortes prétoriennes, et 16 ans pour les autres, et à la fin du service, au lieu des terres que les soldats réclamaient, il assigne à chacun une somme d'argent plus ou moins forte. De plus il réforme de nouveau le sénat et quelques autres magistratures.

II, Nature de la religion païenne.

Les affaires romaines

dirigées par les oracles, les apparitions, les démons, etc. De quel esclavage et de quelle DÉMONOCRATIE le CHRIST a délivré les hommes ?

« A l'occasion du retour d'Auguste, le sénat décide qu'un » autel lui serait érigé dans la Curie même, où les suppliants, » lorsque le prince serait dans l'intérieur du Pomorium, » devaient trouver l'impunité. Mais Auguste n'accepte au» cun de ces décrets. Le lendemain de son retour, il monte » au Capitole, et dépose le laurier de ses faisceaux sur les ge» noux de Jupiter, et donne gratis au peuple bains et bar>> biers1. >>

Le grand pontife Lépide meurt cette année et Auguste est créé Grand-Pontife à sa place le 6 mars2. Dès ce moment l'empereur réunit en sa personne les deux pouvoirs, le pouvoir politique et le pouvoir religieux. Tous les empereurs héritèrent de lui ces deux pouvoirs, et ainsi s'établit la plus grande tyrannie qui ait pesé sur les hommes, tyrannie sur le corps et sur l'âme. Le Christianisme seul a séparé ces deux pouvoirs. Et cependant les premiers empereurs chrétiens, jusqu'à Gratien3, conservèrent ce titre, et tous, sous un prétexte ou sous un autre, ont voulu retenir quelque chose de

1 Dion, Hist. rom., 1. LIV, c. 25; trad. franç., t. vi, p. 515.

2 Voir Ovide, Fastes, III, 420.

Voir Zozime, 1. iv.

cette tyrannie. En ce moment, en dehors de l'Église catholique, tous les Rois sont aussi Pontifes, comme le fut Auguste. Voici ce qu'en rapporte Dion:

« Lorsqu'à la mort de Lépidus, il fut élu Grand-Pontife, et » que le sénat pour ce motif voulut lui décerner des hon»neurs, il protesta qu'il n'en accepterait aucun, et comme » on insistait il se leva et sortit de la salle des délibérations. » Ces décrets ne furent donc pas ratifiés, et au lieu de rece» voir de l'État une maison pour y demeurer, il donna au » public une partie de la sienne, attendu que le Grand-Pontife » était obligé de demeurer dans un édifice public. De plus il >> fit don aux Vestales de la maison du Roi des sacrifices, parce » qu'elle touchait à leur demeure1. >>

III. Auguste fait expurger les livres sybillins. Mais un événement bien plus important eut lieu cette année. Voici ce que nous en dit Suétone :

« Revêtu, après la mort de Lepide, du grand Pontificat, » qu'il n'avait jamais consenti à lui ôter de son vivant, il fit >> ramasser de toutes parts et brûla plus de 2,000 volumes de » prédictions, écrits en grec et en latin, dont les auteurs étaient » anonymes ou peu recommandables. Il ne réserva que les » Oracles sibyllins, et encore en fit-il un choix, et il les en» ferma dans deux cassettes d'or, sous le piédestal de la statue » d'Apollon palatin. >>

Postquam vero Pontificatum maximum, quem numquam vivo Lepido auferre sustinuerat, mortuo demum suscepit, quicquid fatidicorum librorum græci latinique generis, nullis vel parum idoneis auctoribus, vulgo ferebatur, supra duo millia contracta undique cremavit, ac solos retinuit Sibyllinos; hos quoque delectu habito; condiditque duobus ferulis auratis sub palatini Apollinis basi (Suet., Augustus, c. 31).

Il est à regretter qu'aucun de ces livres fatidiques ne soit arrivé jusqu'à nous. Mais le grand nombre de ceux qui furent brûlés ne permet pas de douter que les Juifs ne fussent les auteurs de plusieurs d'entre eux. Il est probable même que le Livre sibyllin composé par le juif d'Alexandrie devait en faire partie. Or par la traduction que nous en avons donnée, on 1 Dion, ibid., c. 27; trad., p. 523. Voir Senèque, De clementia, 1. 1, c. 18; et Eusèbe, Chronique.

12 ans avant J.-C. AUGUSTE FAIT EXPURGER LES LIVRES SYBILLINS. 403 voit le grand nombre de traditions primitives qui y étaient contenues 1. Les Juifs si nombreux et si influents à Rome, comme l'a dit Cicéron 2, devaient l'avoir traduit en latin. Il n'est pas improbable même que quelques-uns des livres des prophètes avaient été traduits aussi, ou au moins que la traduction grecque d'Alexandrie avait cours à Rome; et tous ces écrits durent être compris dans cet incendie. On sait que la statue d'Apollon dont il est ici parlé, était celle qu'Auguste avait inaugurée près de sa maison, au centre de sa bibliothèque palatine.

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A. BONNETTY.

BIBLIOGRAPHIE.

Dans les

ÉTUDE SUR WALAFRID STRABON, abbé de Reichenau, par le docteur
J. KOENIG, professeur de théologie à l'Université de Fribourg.
Freiburger Diocæsan-Archiv., 3° vol., p. 317-464.

Cette dissertation donne plus que le titre ne promet. Elle commence par un exposé des développements de l'instruction publique sous Charlemagne, qui se concentre plus particulièrement sur l'école monastique de Fulde et l'activité littéraire de Rhaban Maur; elle éclaire également l'histoire du monastère bénédictin de Reichenau, fondé par l'abbé Pirmin (753 ou 754), aux 8 et 9e siècles. Cette étude apporte de précieux documents à l'histoire de l'Église, sur la culture intellectuelle et sur la littérature à cette époque. De ce nombre sont les détails fournis, à l'aide d'études approfondies, sur la vie et l'activité littéraire du célèbre moine de Reichenau, qui complètent et rectifient fréquemment ce qu'avaient avancé ses biographes précédents. Walafrid, surnommé Strabon (Clouche), naquit en 806 ou 807. Il entra au monastère de Reichenau en 821. Vers 830, il alla passer une année à Fulde, pour y profiter des leçons de Rhaban Maur. On ne doit pas lui donner la qualification de moine de Fulde, comme cela est arrivé fréquemment, non plus que celle de doyen de Saint-Gall, qui est également fausse. Plus tard, en 838 ou 839, il paraît avoir été passer une seconde fois quelque temps à Fulde, auprès de Rhaban Maur. Il mourut, abbé de Reichenau, le 18 août 849. Walafrid doit être classé parmi les savants et les écrivains les plus distingués de son temps'. On trouve énumérés (p. 407-454) ses nombreux écrits, poétiques, historiques, biographiques et théologiques, avec de riches notices bibliogra1 Voir Annales, t. xvi et xvi (5a série).

2 Voir les textes, Annales, t. VI, p. 76.

phiques. Entre ses plus célèbres ouvrages est assurément sa Glose, compilation de notes sur la sainte Écriture, en majeure partie tirées des Pères de l'Église et des anciens exégètes. Le travail personnel de Walafrid a consisté à transcrire au milieu le texte de la Vulgate en distribuant ses annotations sur les marges supérieure et inférieure. Les travaux de ce genre reçurent par la suite le nom de chaînes (catenæ). Cette Glose, que Walafrid composa vraisemblablement durant son second séjour à Fulde et avec le concours de Rhaban Maur, a constitué pour une grande partie de l'Occident, pendant presque cinq siècles, la mine principale des anciens exégètes; elle jouissait de la plus haute considération auprès d'illustres théologiens, et fut citée comme une autorité par Pierre Lombard, Thomas d'Aquin et autres. Par analogie avec les Gloses considérées comme canoniques', elle fut postérieurement désignée sous le nom de Glossa ordinaria. A l'aide des copistes, les exemplaires s'en multiplièrent en grand nombre. M. Kœnig a usé d'un des très-rares exemplaires de la 1re édition, imprimée vers 1480, qui se conserve à Fribourg. A partir du 12e siècle la Glossa ordinaria fut habituellement jointe à la Glossa interlinearis d'Anselme de Laon (1117) et plus tard fréquemment réunie à la Postille de Nicolas de Lire (1340). Parmi les autres œuvres de Walafrid spécialement dignes d'attention et que pour cette raison M. Kenig analyse avec plus de détails, il faut nommer le livre De Ecclesiasticarum rerum exordiis et incrementis, « sorte d'archéologie du culte ecclésiastique, exposé et description des usages liturgiques et des principales actions du culte, tableau » de leurs développements successifs et des métamorphoses séparées de chaque >> acte liturgique; il offre dans ce traité de précieux détails pour l'histoire de la » liturgie. Walafrid et son maître Rhaban Maur sont les premiers auteurs » allemands qui aient traité ces questions. » Parmi les autres particularités intéressantes de cette dissertation, relevons (p. 62) les documents réunis sur l'étude de la langue grecque à Reichenau et à Saint-Gall du 8e au 11° siècle. M. Koenig fait remarquer (p. 25) que les observations de Nicolas de Lire sur le quadruple sens des Écritures sont à peu près littéralement empruntées à Thomas d'Aquin, comme l'auteur de cet article l'avait précédemment signalé dans sa dissertation sur ce commentateur du 14° siècle (dans le Katholik de 1859, II, 939.)

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(Theologisches Literaturblatt de Bonn-Reusch.)
L'abbé C.-U.-I. CHEVALIER.

1 Comme l'auteur le remarque (p. 44), on ne possède que peu de renseignements sur la personne de Walafrid. Dans un programme du R. P. Marti inséré dans le Katholik de 1857 nous lisons ce mémoire : « Comment on >> instruisait et on étudiait il y a mille ans, » où il a été question de Walafrid. SCHULTE, Lehrb. de Kirchenr., 2o édit., p. 40, 53.

Le Propriétaire-Gérant: A. Bonnetty.

Versailles.

Imprimerie de BEAU jeune, rue de l'Orangerie, 36.

405

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LES SPLENDEURS DE LA FOI,
SCIENCE ET RÉVÉLATION

Par M. l'abbé MOIGNO 1,

Docteur en théologie; professeur émérite de théologie, d'hébreu, d'EcritureSainte, d'Histoire ecclésiastique, de mathématiques, de physique et de chimie; auteur des Leçons de calcul différentiel et intégral, du Calcul de variations, de la Mécanique analytique, du Répertoire d'optique moderne, de la Télégraphie électrique, des Actualités scientifiques, de la Clef de la science, quatrième édition française; des Vrais principes sur les rapports de l'Église avec l'État et la Liberté d'enseignement; ancien rédacteur scientifique de l'Univers, de l'Union monarchique, de l'Epoque, de la Presse, du Pays; rédacteur des 21 premiers volumes du Cosmos, des premiers volumes des Annuaires du Cosmos, des 18 volumes des Mondes; traducteur de la Corrélation des forces physiques, de Grove; de la Chaleur considérée comme une forme de mouvement, de Tyndall; des Leçons sur le son, de Tyndall; membre de l'Association britannique pour l'avancement des sciences; de l'Académie împériale de Nancy; de la Société batave de Rotterdam; de la Société des sciences de Harlem; de l'Institut géologique de Vienne; des Sociétés industrielles de Mulhouse et de Lyon; de la Société des sciences, lettres et agriculture de Versailles, et de plusieurs autres Sociétés savantes; un des fondateurs de l'OEuvre de Saint-François-Xavier; chevalier de la Légion d'honneur, officier de l'ordre des Saints-Maurice-etLazare d'Italie; commandeur de l'ordre de Charles III d'Espagne ; sousdiacre d'office et prêtre des derniers Sacrements à Saint-Germain-des-Prés chanoine honoraire de Vannes.

M. l'abbé Moigno veut bien nous communiquer l'introduction qu'il a mise à l'ouvrage que nous annonçons ici. Mais avant de la publier, nous croyons que nos lecteurs liront avec intérêt la Notice sur sa vie et ses travaux que veut bien nous donner un ecclésiastique, savant distingué lui-même, qui a connu depuis longues années et l'auteur et ses ouvrages. V* SÉRIE. TOME XVIII.-N° 108; 1868. (77° vol. de la coll.) 26

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