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copat et du haut clergé, même pour ceux qui l'avaient le plus entouré de prévenances et d'affection dans les beaux jours de sa vie religieuse. Obéissant à sa conscience, entraîné par son amour filial de la sainte Église, il publia, en 1846, sous ce tifre plein d'actualité : 1° Les vrais principes d'après lesquels doivent se résoudre, au temps présent, les deux grandes questions des rapports de l'Eglise et de l'Etat; 2o De la liberté et de l'organisation de l'enseignement; on l'admira, on lui fit de nombreux emprunts, mais sans prononcer le nom de l'auteur, considéré peut-être comme transfuge.

En 1848, cependant, Mgr Sibour, archevêque de Paris, daigna le nommer second aumônier du lycée Louis-le-Grand. Il y resta quelques années; mais en présence de la désorganisation momentanée de cet établissement autrefois et aujourd'hui encore si florissant, las aussi de la vie séculière, et désireux de retrouver le calme de la vie religieuse, il donna sa démission. Son projet d'entrer dans un ordre, alors naissant, ne devait pas se réaliser; une carrière plus importante s'ouvrait devant lui, la fondation et la rédaction du journal hebdomadaire le Cosmos, devenu plus tard les Mondes. Il s'y consacra pauvre et humilié, sans place dans l'Université, sans emploi dans l'Eglise.

Après trois années de vie cachée dans une communauté, il fut heureux d'exercer à Saint-Sulpice, avec un traitement modique de 400 francs par an, les fonctions de diacre. Aussi, l'auteur du Maudit a-t-il pu dire cette fois sans calomnie: «Un » savant du premier ordre, dont le nom est européen, qui a » quitté les jésuites il y a déjà plusieurs années, est aujour» d'hui diacre d'office dans une des paroisses de Paris. >>

En 1857, sur l'invitation de M. Comte, curé de Saint-Germain des Prés, il accepta d'être, dans des conditions beaucoup meilleures, sous-diacre d'office et prêtre des derniers sacrements. C'est la plus humble des positions ecclésiastiques, mais elle est honorable; d'abord, parce que tout est glorieux dans la maison de Dieu; en second lieu, parce qu'il a le pouvoir de confesser et de prêcher, et que le salut des âmes de la paroisse lui est en partie confié pendant la nuit. Bien des fois, cependant, il a entendu dire à des savants.

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célèbres qui semblaient avoir pour lui plus que de la bienveillance, une sincère amitié, qui savaient à la fois sa position et le rang inférieur qu'un sous-diacre occupe dans le clergé : « Si vous n'étiez pas un mauvais prêtre, l'Eglise de Paris, au » risque de passer pour une marâtre, vous dirait : Mon ami, » montez plus haut. » Il se contentait de répondre avec une conviction sincère : « L'Eglise de Paris n'est pas une marâtre; » elle sait que je ne suis pas un mauvais prêtre; et elle est en » droit de penser qu'elle fait pour moi tout ce qu'elle peut. » Mon minime emploi me donne le nécessaire et me laisse » beaucoup de temps; il me met en possession, dans l'église » même, d'un petit ermitage, à distance du bruit de la rue, » véritable sanctuaire de prière et de travail, les seules occu>>pations de ma vie. »

Sans doute que, comme tant d'autres ecclésiastiques, il aurait pu se constituer prêtre simplement habitué d'une paroisse ou d'une chapelle. Mais, d'une part, il est pauvre, sans autres ressources que sa plume, et entouré, écrasé de misères à soulager; d'autre part, il n'a jamais pu se résoudre à rester en dehors des cadres de la hiérarchie ecclésiastique.

Il se félicite donc chaque jour de la résolution énergique qu'il a prise de rester et de mourir, s'il le faut, simple sousdiacre d'office à Saint-Germain-des-Prés : Elegi abjectus esse in domo Dei mei (Ps. LXXXIII, 11).

Depuis, Mgr Gazailhan, ancien évêque de Vannes, l'a fait chanoine honoraire du diocèse dans lequel il est né; c'est sa seule dignité ecclésiastique.

Ce simple récit prouvera surabondamment que l'Eglise ne l'a pas traité en enfant gâté.

Je lui devais ces explications en raison du but glorieux qu'il veut atteindre, l'accord de la raison et de la foi, de la science et de la religion. Les académies reconnaissent en lui un savant, il parlera donc avec autorité; l'Eglise reconnaît en lui un bon prêtre, prêtre humilié si l'on veut, comme le grain de froment qui devait mourir avant d'être fécond, mais prêtre fidèle à ses croyances et à ses devoirs; il parlera donc avec conviction, et aussi avec grâce d'état.

M. B.....

Apologétique catholique.

LES SPLENDEURS DE LA FOI ACCORD DE LA SCIENCE AVEC LA RÉVÉLATION.

Préface ou plan de l'ouvrage.

Je ne viens pas faire de la polémique comme les écrivains catholiques du 18° siècle. J'ai peu de confiance dans la lutte des esprits, et nous sommes d'ailleurs dans un siècle où l'on a horreur du syllogisme, élément indispensable de toute discussion. J'ai la persuasion intime, et je consacrerai à cette thèse un des chapitres de cet ouvrage, que l'argumentation et la controverse ont rarement éclairé un esprit ou converti un cœur; et que, dans la discussion, le défenseur du droit et du yrai arrive facilement à faire assez de concessions pour que la raison passe du côté de son adversaire.

Je ne viens pas non plus, comme Chateaubriand, mon illustre compatriote, dont j'admire la mission certainement providentielle, parler à l'imagination et au cœur par une série de tableaux enchanteurs et de scènes poétiques. A la fin de la grande Révolution, les âmes étaient violemment excitées par des spectacles cruels et lugubres; les beautés et les harmonies de la religion, par un contraste heureux, étaient de nature à les impressionner profondément, à les réconcilier, sans qu'elles songeassent à s'en défendre, avec des sentiments qui semblaient être à jamais exilés.

Aujourd'hui les conditions d'étude et de logique nécessaires à une discussion approfondie n'existent plus, les imaginations, dans le domaine au moins des choses de l'esprit, sont tout à fait blasées, rien ne saurait les fixer et les impressionner.

Mais il est heureusement une faculté qui n'a pas encore été profondément blessée, la faculté de comprendre, l'intelligence, et jusqu'à un certain point l'esprit. Nous avons encore en France, et il y a dans le monde beaucoup d'intelligence, et d'intelligence très-éveillée, très-exercée!

Donc, sans discuter et sans peindre, je viens parler à l'esprit, faire briller devant lui la lumière de la vérité et de la foi. Mon livre ne sera pas autre chose que l'expression animée de « la loi immaculée de Dieu qui convertit les âmes, le témoi>> gnage fidèle de Dieu qui donne la sagesse aux plus petits. Lex » Domini immaculata convertens animas; testimonium Domini » fidele sapientiam præstans parvulis (Ps. XXVIII). » J'ai la conviction intime,- et j'espère la faire partager aux intelligences qui me liront, malgré les efforts d'une volonté égarée, toujours prête, hélas! à fermer accès à la lumière la plus vive et la plus pure, que la divinité de la foi catholique, apostolique, romaine est une vérité claire comme le jour; croyable au-delà de ce que l'on peut dire, en conformité parfaite avec la science dans les points de contact qu'elles ont l'une avec l'autre.

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Oui, du plus profond de mon âme, éclairée par la science el sanctifiée par la foi, s'échappe ce cri de reconnaissance : « Je vous rends ce témoignage, ô mon Père! Seigneur du ciel et de la terre, que si votre révélation demeure, hélas! cachée aux savants et aux sages, elle est parfaitement accessible aux plus petits et aux plus humbles. »

Si mon plan n'est pas entièrement nouveau, s'il a été ébauché ailleurs dans quelques-uns de ses détails, il est neuf au moins dans son ensemble.

J'ai été vivement frappé de la portée d'une sentence de saint Grégoire Ier, que le Bréviaire romain rappelle souvent au prêtre. Le grand docteur avait à expliquer pourquoi, si ordinaires, si communs même, dans les premiers âges du Christianisme, les miracles sont aujourd'hui relativement rares. «Le miracle, disait-il, est l'eau nécessaire à faire naître et » grandir l'arbre du ciel qui devra donner asile sur ses branches » à tous les enfants de Dieu. Quand nous plantons un arbre, »> nous avons soin de l'arroser, et nous l'arrosons aussi long>> temps qu'il n'a pas repris; mais quand il a jeté dans le sol >> des racines profondes, qu'il vit de la fraîcheur qu'il aspire, » nous cessons de lui prodiguer une eau devenue désormais » inutile. Les miracles sont indispensables au début, quand la >> majorité est encore infidèle, et ils se multiplient alors sur les >> pas des apôtres de l'évangile; mais ils sont superflus quand

» la majorité est devenue croyante et fidèle: Miracula infide» libus, non fidelibus. »

L'établissement du Christianisme, le fait qu'il a vaincu, conquis, renouvelé le monde, est le plus éclatant, le plus indiscutable des miracles. Il fait pâlir à lui seul tous les faits merveilleux individuels que l'on peut discuter à perte de vue. Ce que nous aurions voulu appeler les Evidences de la Foi, si l'expression était permise, ce que nous appellerons les SPLENDEURS DE LA FOI, ce sont les lumières éclatantes d'un certain nombre de faits considérables, clairement énoncés à l'avance, réalisés de la manière la plus étonnante, contre toute attente humaine, en dehors de toutes les conditions naturelles. Ces oracles, devenus, des réalités immenses et palpables, sont désormais des phares éblouissants dont la lumière, dans l'ordre moral et intellectuel, surpasse infiniment la lumière électrique, la plus vive des lumières de la science moderne. Grâce à eux, nous sommes pleinement autorisés à dire de notre foi, que, semblable au soleil, elle s'est levée comme un géant pour parcourir sa vaste carrière, qu'elle a atteint les splendeurs du midi, qu'une volonté rebelle peut seule échapper à l'éclat et à la chaleur de ses rayons.

J'énumérerai bientôt ces petites paroles devenues des réalités grandioses. Leur portée divine n'exige nullement que les évangiles soient démontrés authentiques, ou l'œuvre originale des écrivains apostoliques dont elles portent les noms. Il suffit surabondamment, ce qu'accordent sans difficulté aucune les ennemis les plus acharnés du Christianisme, ce que la critique moderne n'a jamais nié, que les textes que j'invoque aient été écrits et connus dans le 1er siècle de l'ère chrétienne, alors que rien ne faisait encore prévoir l'accomplissement de ces oracles si étonnants.

J'arrive au plan de mon livre.

PREMIÈRE PARTIE. J'établis dans autant de chapitres préliminaires plusieurs vérités importantes.

CHAPITRE PREMIER.

-

La foi est absolument nécessaire ; je prends acte de cette nécessité, affirmée par la raison, exprimée par le divin Sauveur des hommes dans des termes qui s'imposent à toutes les âmes droites, à tous les esprits sin

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