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fers pour en retirer sa mère, d'autres disent Ariadne. Horace prononce deux fois le nom sémitique Evoe des Mystères. Le P. Sanadon le traduit par Hola.

Nous avons parlé, d'après le P. Sanadon, de la 2o ode qui termine le 2o livre Non usitata (11, 20), el nous avons dit comment Horace annonce qu'il ne mourra pas, que tous les peuples connaîtront ses vers, et qu'en particulier les Gaulois, buveurs du Rhône, le célébreront; ce qui est encore vrai au delà de ce qu'il pouvait espérer, grâce aux maîtres de la jeunesse. Ce recueil d'odes fut dédié à Mécène, et, à cette occasion, Horace compose l'ode mise en tête du recueil: Mecœnas, atavis edite regibus (1, 1), dans laquelle il décrit les divers états qui passionnent les hommes; il commence par égaler Mécène aux Dieux, à cause des éloges qu'en ont fait les poëtes, et que lui il est séparé du peuple par les chants qu'il a consacrés aux forêts, aux danses des nymphes légères avec les satyres.

Te doctarum hederæ præmia frontium
Dis miscent superis; me gelidum nemus,
Nympharumque leves cum Satyris chori
Secernunt populo (v. 29).

A. BONNETTY.

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Histoire ancienne.

TRADUCTION DU CHANT DE LA SIBYLLE HÉBRAIQUE

document

LE PLUS ANCIEN, LE PLUS IMPORTANT ET LE MOINS CONTESTÉ

DES LIVRES SIBYLLINS.

5o ARTICLE 1.

» Mais ils lèvent vers le ciel leurs mains chastes, qu'ils >> purifient le matin au sortir de leurs couches, honorant le » Dieu toujours grand, immortel et ensuite leurs parents, » plus que tous les autres respectant la sainteté du lit nup» tial. Ils ne se souillent point par les amours contre nature » des jeunes garçons, comme les Phéniciens, les Egyptiens, » les Latins, les Grecs, et la plupart des autres nations, les » Perses, les Galates, l'Asie entière, et ne transgressent pas » comme eux la loi pure du Dieu immortel. >>

Ἀλλὰ μὲν ἀείρουσι πρός οὐρανὸν ὠλένας ἀγνὰς,
Ὄρθριοι ἐξ εὐνῆς αἰεὶ χέρας ἁγρνίζοντες

Ὕδατι, καὶ τιμῶσι Θεὸν τὸν ἀεὶ μέγαν ὄντα,
Ἀθάνατον, καὶ ἔπειτα γονεῖς· μετὰ δ ̓ ἔξοχα πάντων

595 Ανθρώπων ὁσίης εὐνῆς μεμνημένοι εἰσί·
Κοὐδὲ πρὸς ἀρσενικοὺς παῖδας μίγνυνται ἀνάγνως,
Όσσα τε Φοίνικες, Αἰγύπτιοι, ἠδὲ Λατῖνοι,
Ἑλλάς τ ̓ εὐρύκορος, καὶ ἄλλων ἔθνεα πολλὰ,

Περσῶν, καὶ Γαλατῶν, πάσης δ' Ασίης, παραβάντες

600 Ἀθανάτοιο Θεοῦ ἁγνὸν νόμον, ὅν παρέβησαν.

Clément d'Alexandrie cite ces derniers vers, sans nommer la Sibylle, et comme provenant des hébreux; ce qui confirme ce fait que le Sibylliste était Juif 2.

C'est une chose très-digne de remarque de voir ce Juif, vivant au milieu des Egyptiens, flétrissant au nom de son Dieu tous ces amours contre nature, qui souillèrent à peu

1 Voir le 3o article au N° précédent ci-dessus, p. 374.

2 Voir Clément, Exhortation aux Grecs, c. vi; dans Patr. grecq., t. viii, p. 176.

près tous les peuples de l'antiquité. C'est en effet un des plus grands forfaits contre la nature elle-même, telle que Dieu l'a créée. Il n'allait à rien moins qu'à supprimer la création.

Phocylide, dans ses Admonitions, a une sentence tout à fait semblable à celle du vers 593 : « D'abord honore Dieu, et » puis après tes parents. »

Πρῶτα Θεὸν τίμα, μέτεπειτα δὲ σεῖο γονῆας (ν. 6.)

« C'est pourquoi l'Eternel enverra à tous les hommes des » maux effroyables, la famine, la guerre, la peste, et tous les » fléaux qui leur feront répandre des torrents de larmes1, » pousser des sanglots et des gémissements; parce qu'ils » n'ont pas voulu honorer saintement le Dieu immortel, » père de tous les hommes, et qu'ils ont révéré des idoles » faites par des mains profanes, que par pudeur ils jetteront > eux-mêmes et cacheront dans les creux des rochers, lorsque >> le nouveau roi de l'Egypte, le 7° qui gouvernera cette terre, » depuis le règne des Grecs, ayant pour premiers fondateurs » des guerriers courageux venus de la Macédoine. Mais il sor» tira de l'Asie un grand roi, semblable à l'aigle rapace, qui >>couvrira toute la terre de fantassins et de cavaliers, brisera » tout et sèmera partout la ruine et le deuil; il renversera » le royaume d'Egypte et emportera toutes ses richesses, tra» versant l'immensité des mers. »

Ἀνθ ̓ ὧν ἀθάνατος θήσει πάντεσσι βροτοῖσιν

Ἄτην, καὶ λιμὸν, καὶ πήματά τε στοναχάς τε,
Καὶ πόλεμον, καὶ λοιμὸν, ἴδ ̓ ἄλγεα δακρυόεντα 1.
Οὕνεκεν ἀθάνατον γενέτην πάντων ἀνθρώπων
605 Οὐκ ἔθελον τιμᾶν ὁσίως, εἴδωλα δι' ἐτίμων
Χειροποίητα σέβοντες· ἃ ῥίψουσι βροτοὶ αὐτοὶ
Ἐν σχισμαῖς πετρῶν κατακρύψαντες δ ̓ ὄνειδος,
Ὁππόταν Αἰγύπτου βασιλεὺς νέος ἕβδομον άρχῃ
Τῆς ἰδίης γαίης, ἀριθμούμενος ἐξ Ἑλλήνων
610 Αρχῆς, ἧς ἀρξουσι Μακήδονες ἄσπετοι ἄνδρες·
Ἔλθῃ δ ̓ ἐξ ̓Ασίης βασιλεὺς μέγας, αἰετὸς αἴθων,
Ὃς πᾶσαν σκεπάσει γαῖαν πεζῶν τε καὶ ἱππέων,
Πάντα δὲ συγκόψει, καὶ πάντα κακῶν ἀναπλήσει·

1 Le vers 603 est dans Hesiode Theogonie, 227; dans l'Orphée d'Hermann, fragm. Ier, v. 12, et ailleurs dans la Sibylle.

ve SÉRIE. TOME XVIII.-N° 103; 1867. (77° vol. de la coll.) 4

Ῥίψει δ' Αἰγύπτου βασιλήϊον· ἐκ δέ τε πάντα

615 Κτήμαθ ̓ ἑλὼν ἀποχεῖται ἐπ ̓ εὐρέα νῶτα θαλάσσῃς.

« Il s'agit probablement des cavernes ou souterrains, existant encore en grand nombre, dans lesquels les Egyptiens cachaient leurs cadavres, et aussi leurs dieux, à l'approche de l'attaque des ennemis.

» Il n'est pas douteux que par le 7° roi il faut comprendre qu'il s'agit de Ptolémée Philométor (180 ans av. J.-C.). Or comme le Sibylliste assigne faussement à cette époque la fin de l'idolâtrie, il est nécessaire que cela ait été écrit pendant qu'il régnait encore. La conversion de l'Egypte au vrai Dieu, alors même qu'elle avait commencé à être asservie aux Assyriens est prédite par Isaïe, XIX, 19. Il ne faut pas s'étonner si, quand Antiochus Epiphane (1 expédition, 179 ans avant J.-C.) envahit ce pays, les Juifs alexandrins ont appliqué à leur époque les prophéties qui leur étaient favorables.

re

» Le poëte fait au v. 612 allusion à la 2o expédition d'Antiochus en Egypte (169 ans av. J.-C.), d'où, quoique victorieux, il se retira sur l'injonction des Romains, tout en emportant d'immenses dépouilles. Voyez, outre Josèphe et les autres historiens, ce qu'en dit Daniel, 11, 25 et suiv. Au reste il s'agit ici non de la 1re expédition où le roi avait causé fant de ruines en Egypte, mais de la 2o où, avant d'arriver à Alexandrie, il rencontra les légions romaines qui le firent rebrousser chemin, et où il retourna chez lui par terre, et non par mer, comme le dit le vers 615.

» Sur les dépouilles de l'Egypte enlevées par Antiochus, on trouve un témoignage remarquable dans Athénée, 1. v, c. 24; 1. 11, p. 255, édit. de Schweigh.

>> Alors, dit ensuite le poëte, l'idolâtrie touchera à sa fin et les nations purifiées jouiront de tout en abondance.

« Et alors ils fléchiront avec joie le genou devant le grand » Dieu, le Roi immortel, sur une terre fertile; et les dieux, » ouvrages des mains des hommes, seront livrés aux flammes. » Et Dieu répandra une grande joie parmi la race humaine, » car la terre, les arbres et les immenses troupeaux de grasses brebis produiront à l'envi des fruits véritables pour les » hommes, du vin, de doux rayons de miel, la blanche li

» queur du lait et du blé, la plus précieuse nourriture des » mortels. »

Καὶ τότε δὴ κάμψουσι Θεῶ μεγάλῳ βασιλῆϊ
Αθανάτῳ γόνυ λευκὸν ἐπὶ χθονὶ πουλυβοτείρη
Ἔργα δὲ χειροποίητα πυρὸς φλογὶ πάντα πεσεῖται 1.
Καὶ τότε δὴ χάρμην μεγάλην Θεὸς ἀνδράσι δώσει 2.
620 Καὶ γὰρ γῆ καὶ δένδρα καὶ ἄσπετα ποίμνια μήλων
Δώσουσι καρπὸν τὸν ἀληθινὸν ἀνθρώποισιν

Οἴνου, καὶ μέλιτος γλυκεροῦ, λευκοῦ τε γάλακτος,

Καὶ σίτου, ὅπερ ἐστὶ βροτοῖς κάλλιστον ἁπάντων.

« Les nations sont invitées à abandonner le culte des idoles, à offrir des victimes au Dieu unique. C'est l'unique moyen de faire cesser les guerres, les séditions, les rapines surtout de la race barbare. - Est-ce celle des Romains, et les terribles incursions dans la Grèce entière?

« Mais toi, sans différer, o homme versatile et pervers, Drevenant de tes erreurs, apaise Dieu, offre-lui des héca>> tombes de taureaux, d'agneaux premiers-nés et de béliers, » aux heures prescrites, chaque jour, oui, offre des victimes » au Dieu immortel, adore-le, peut-être aura-t-il pitié de toi. » Car lui seul est Dieu, et il n'y a point d'autre Dieu que lui. » Pratique la justice, et n'opprime personne, c'est la ce qu'or» donne l'Immortel aux mortels malheureux. »

Ἀλλὰ σὺ μὴ μέλλων, βροτὲ ποικιλόμητι κακόφρον, 625 Ἀλλὰ παλίμπλαγκτος στρέψας, Θεὸν ἱλάσκοιο Θε Θεῷ ταύρων ἑκατοντάδας, ἠδὲ καὶ ἀρνῶν Πρωτοτόκων, αἰγῶν τε, περιπλομέναισιν ἐν ὥραις. Ἀλλά μιν ἱλάσκου, Θεὸν ἄμβροτον, αἴκ ̓ ἐλεήσῃ. Οὗτος γὰρ μόνος ἐστὶ Θεός, κοὐκ ἔστιν ἔτ ̓ ἄλλος. 630 Τὴν δὲ δικαιοσύνην τίμα, καὶ μηδένα θλῖβε.

Ταῦτα γὰρ ἀθάνατος κέλεται δειλοῖσι βροτοῖσιν.

» La vraie legon du vers 624 est donnée par Clément d'Alexandrie qui le cite, ainsi que les suivants, comme d'Orphée par défaut de mémoire, ce qui arrive quelquefois à ce Père.

'Lactance cite ce vers, mais un peu différemment, Inst. div., VII, c. 19 (Pat. lat. t. vi, p. 798.)

2 Lactance cite encore ce vers et les quatre suivants, ibid., l. vi, c. 24, Pat. lat., t. vi, p. 801.

Exhort. aux Grecs, c. vii; Patr. grecq., t. vii, p. 183.

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