Obrázky na stránke
PDF
ePub

les Juifs sans doute dans cette ville, c'est-à-dire Jérusalem de peur qu'elle n'agite Camarina et ne réveille le léopard. Nous trouvons de l'obscurité dans ces menaces des Juifs contre les Gentils qui s'opposent à leur retour dans la patrie; 3o à mériter une partie de la félicité qui est promise aux adorateurs du vrai Dieu.

« Mais, o malheureuse Grèce, cesse d'occuper ton esprit de » pensées pleines de faste et d'orgueil. Adresse tes supplica» tions au Dieu éternel et tout-puissant. Envoie dans cette » ville le peuple insensé, qui retire de la Terre sainte le >> peuple du grand Dieu; n'agite point Camarina; paisible, > elle ne saurait nuire; n'éveille point le léopard, de crainte » que tu n'éprouves quelque chose de fâcheux. Modère-toi, » que ton cœur ne soit plus enflé par tant d'arrogance et » d'orgueil, qui te fasse entreprendre avec assurance un com» bat terrible. Et révère le grand Dieu, afin que tu parti» cipes aux bienfaits divins, quand les temps malheureux » prendront fin et que des jours de bonheur se lèveront sur » les hommes justes du grand Dieu.»

Ἀλλὰ, τάλαιν ̓ Ἑλλὰς, ὑπερήφανα παθε φρονοῦσα·
Λίσσεο δ ̓ ἀθάνατον μεγαλήτορα, καὶ προφύλαξαι.
Στεῖλον δὴ ἐπὶ τήνδε πόλιν τὸν λαὸν ἄβουλον,
735 Οστε μιν ἐξ ὁσίης γαίης πέλεται μεγάλοιο.
Μὴ κίνει Καμάριναν· ἀκίνητος γὰρ ἀμείνων.
Πάρδαλιν ἐκ κοίτης, μήτοι κακὸν ἀντιβολήσῃς.
Ἀλλ ̓ ἀπέχου, μήδ ̓ ἴσχ ̓ ὑπερήφανον ἐν στήθεσσι
Θυμὸν ὑπερφίαλον, στείλας πρὸς ἀγῶνα κραταιόν.
740 Καὶ δούλευε Θεῷ μεγάλῳ, ἵνα τῶνδε μετάσχῃς,
Ὁππότε δὴ καὶ τοῦτο λάβῃ τέλος αἴσιμον ἦμαρ.

Ἥξει ἐπ' ἀνθρώπους ἀγαθοὺς μεγάλοιο κατ' ἀρχήν.

« Le Sibylliste conseille ici aux Grecs, c'est-à-dire aux Égyptiens, de renvoyer les Juifs dans leur patrie, au moment où. ils pensaient peut-être à quitter Alexandrie, et à porter secours à leurs frères, alors que les affaires avaient commencé à se relever sous les Macchabées, mais il paraît qu'ils étaient retenus par Ptolémée, par crainte d'Antiochus, et ne prenaient pas assez leur défense; d'où le Sibylliste les appelle peuple sans conseil. Voir le vers 730, et ce que nous disons à l'Excursus V.

Camarina était un marais en Sicile dont les exhalaisons étaient funestes. Les Siciliens, d'après Servius, demandèrent à l'oracle d'Apollon s'ils devaient le dessécher. Il leur fut répondu de ne pas y toucher et depuis ce vers passa en proverbe chez les Grecs. C'est ce que nous disent Servius1, Zenobius 2 el Suidas3. On voit que notre Sibylliste connaissait bien les usages et la littérature des Grecs'. M. Alexandre croit pouvoir trouver dans ces paroles une menace cachée contre Ptolémée qui traitait les Juifs trop durement. (A. B.)

Lactance cite les derniers vers comme de la sibylle Erythrée, et les applique au jugement que le Christ prononcera sur les bons et les méchants 5.

Le Sibylliste continue à tracer le tableau des faveurs innombrables que Dieu accordera à ses Saints. C'est un des passages les plus gracieux de ce poëme; c'est un abrégé de ce que les prophètes ont écrit sur le règne du Messie, avec quelque souvenir de l'âge d'or chanté par Hésiode. Notre Sibylliste sait ainsi se faire entendre des Juifs, des Egyptiens, des Grecs et des Romains.

(A. B.)

« Car la terre qui engendre tout donnera aux mortels les » fruits les plus excellents, du blé, du vin, de l'huile en abon>> dance. Du haut des cieux découlera une liqueur suave, ⚫ plus douce que le miel; les arbres produiront toute sorte » de fruits, les troupeaux de brebis, de génisses et de chèvres » se multiplieront à l'infini; et l'on verra couler de douces » fontaines de lait aussi blanc que la neige; les villes regor» geront de biens et les campagnes seront d'une fécondité ▷ merveilleuse. La terre ne redoutera plus le glaive, ni les >> horreurs de la terre, et paisible, ne gémira plus dans l'agi»tation et le trouble. Plus de combats, plus de champs tris» tement brûles par la chaleur, plus de famine, plus de grêle » ravageant les fruits des campagnes, mais une paix pro'Servius, ad Æneid., III, 701.

2 Zenobius, dans sa collection des Proverbes.

'Au mot Camarina, et aussi dans l'Anthologie grecque, 1. iv.

Lucien rappelle aussi ce proverbe dans son Pseudologos, n. 32; édit. Bipont, t. vIII, p. 88.

Inst. div., VII, 20; dans Patr. lat., t. vi, p. 796; il y fait aussi allusion dans De morte persec., c. 11; ibid., t. vII, p. 198.

» fonde régnera dans tout l'univers. Le roi sera fidèle au roi » jusqu'à la fin, observant toujours les traités. Et le Dieu » immortel qui règne au haut des cieux, dirigera par une

loi générale dans le monde entier toutes les affaires hu» maines. Car lui seul est Dieu, et il n'y en a point d'autre » que lui. Et il consumera lui-même par le feu l'orgueil » funeste des mortels. >>

Γὴ γὰρ παγγενέτειρα βροτοῖς δώσει τὸν ἄριστον
Καρπὸν ἀπειρέσιον σίτου, οἴνου, καὶ ἐλαίου.
743 Αὐτὰρ ἀπ ̓ οὐρανόθεν μέλιτος γλυκεροῦ ποτὸν ἡδυ,
Δένδρεα τ ̓ ἀκροδρύων καρπὸν, καὶ πίονα μῆλα,
Καὶ βόας, ἐκ τ ̓ ἀρνῶν ἄρνας, αἰγῶν τε χιμάρους·
Πηγάς τε ρήξει γλυκερὰς λευκοῖο γάλακτος·
Πλήρεις δ ̓ αὖτε πόλεις ἀγαθῶν καὶ πίοντες ἀγροὶ
750 Εσσοντ ̓· οὐδέ μάχαιρα κατὰ χθονός, οὐδὲ κυδοιμός·
Οὐδὲ βαρυστενάχουσα σαλεύσεται οὐκέτι γαῖα·
Οὐ πόλεμός τ', οὐδ ̓ αὖ γε κατὰ χθονὸς αὐχμὸς ἔτ ̓ ἔσται,
Οὐ λιμὸς, καρπῶν τε κακοῤῥέκτρειρα χάλαζα.
Ἀλλὰ μὲν εἰρήνη μεγάλη κατὰ γαῖαν ἅπασαν,
735 Καὶ βασιλεὺς βασιλῆϊ φίλος μέχρι τέρματος ἔσται
Αἰῶνος, κοινόν τε νόμον κατὰ γαῖαν ἅπασαν
Ανθρώποις τελέσειεν ἐν οὐρανῷ ἀστερόεντι
̓Αθάνατος, ὅσα πέπρακται δειλοῖσι βροτοῖσιν.

Αὐτὸς γὰρ μόνος ἐστὶ Θεὸς, κοὐκ ἔστιν ἔτ ̓ ἄλλος. 760 Αὐτὸς καὶ πυρὶ φλέξειεν χαλεπὸν μένος ἀνδρῶν 1.

Il faut noter cette persistance avec laquelle le Sibylliste crie aux Grecs et aux Egyptiens qu'il n'y a qu'un seul Dieu, et que c'est lui seul qu'il faut adorer. C'est le seul monument que nous avions de cette prédication de la religion primitive faite au milieu des païens. (A. B.)

Traduit du grec par M. l'abbé Th. BLANC, curé de Domazan.

'Lactance cite ces vers avec quelques variantes dans De ira Dei, c. 22; Patr. lat., t. vii, p. 143.

Archéologie chrétienne.

ÉTUDE SUR L'ARCHÉOLOGIE TUMULAIRE,

A L'OCCASION D'UNE

Tombe découverte à Saint-Denys en France.

Vaticinare de ossibus istis. (EZÉCH., XXXVII, 4).

L'Archéologie; dont de savants travaux ont, à notre époque, considérablement étendu le domaine, ne s'est pas arrêtée aux demeures des vivants, c'est-à-dire aux palais, aux temples et aux autres monuments, mais son active curiosité, pénétrant les mystérieuses profondeurs de la terre, leur a demandé les secrets de la mort; elle a, en effet, voulu étudier, à leur tour, les tombeaux, se rapprochant en cela de la pensée des Anciens qui les regardaient comme les maisons véritables que nous devions habiter durant des siècles infinis, tandis que les maisons étaient appelées des hôtelleries, où l'on n'était qu'en passant (Bossuet).

Ce qu'elle avait fait relativement aux monuments élevés par l'architecture, que des différences dans le style ont servi à classer, en permettant d'assigner leurs époques ; ce que fait la paléographie dans l'étude de ses vieux parchemins, où la forme des lettres, le système des abréviations et d'autres signes servent à fixer l'époque de la charte et du manuscrit ; l'Archéologie l'a tenté relativement aux tombes; elle est arrivée, à force d'études, d'observations et de rapprochements dans ses découvertes, à lire sur les cercueils, alors même qu'ils ne portent ni date ni inscription, l'époque à laquelle ils appartiennent ; elle est parvenue à en faire un classement suivant le cours des âges.

La destruction des tombes royales de Saint-Denys, l'extraction de toutes ces bières des caveaux de sa Basilique, quelque horrible qu'en soit le souvenir, avaient fourni de précieux matériaux à cette étude, par l'examen de cette masse de cer

Va SÉRIE. TOME XVIII.—No 103; 1868. (77° vol. de la coll.) 5

cueils qui, dans le cours de douze siècles, étaient venus successivement prendre leur place dans les caveaux de la nécropole royale de la France.

Là, en effet, on a pu suivre, depuis les premiers temps de la monarchie, le style, j'allais dire la mode changeante des cercueils, les variations qu'ils ont subies soit dans la matière qui s'y employait, soit dans leur forme et leur configuration, soit enfin dans leur ornementation intérieure ou extérieure. De nos jours, des travaux exécutés dans une partie du sol de la Basilique non fouillée jusque-là, sont venus compléter les découvertes antérieures par la rencontre d'un certain nombre de ces bières mérovingiennes que caractérisent les ciselures qui couvrent les parois extérieures de l'auge en pierre et de son couvercle.

En étudiant les observations recueillies sur les sépultures de Saint-Denys, et en les rapprochant les unes des autres, on arrive à résumer comme il suit, l'histoire de l'Archéologie sépulturale de la célèbre abbaye.

Dans les temps anciens, et jusqu'à la fin du 13° siècle, la matière ordinaire des cercueils est la pierre; ils étaient creusés en forme d'auge, se rétrécissaient le plus ordinairement dans le bas, et la place de la tête se trouvait marquée, au moins dès le 12 siècle, par une découpure circulaire lui servant d'encadrement; mais cette découpure de la pierre était tout intérieure, rien ne la révélait au dehors. On ne la rencontre plus guère au delà du 13° siècle.

Vers cette même époque, l'auge en pierre accuse moins le rétrécissement aux pieds, et le renflement du centre; en même temps, elle se revêt intérieurement d'une feuille de plomb (c'était la transition aux bières en plomb). Cet usage dure jusque vers le 16° siècle. Exceptionnellement, Dagobert et Nantilde reposaient non dans la pierre, mais dans une sorte de coffret en bois garni de plomb en dedans.

Au 16° siècle, l'usage des bières de plomb est général, mais une bière en bois servait de première enveloppe au corps. Au 17° et au 18° siècles, on fait l'inverse; dans le désir de mieux assurer la conservation des corps, on fait reposer ceux-ci immédiatement dans le sarcophage de plomb enfermé lui-même

« PredošláPokračovať »