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364.

365.

366.

367.

Appendice.

GALLICISMES.

Chapitre I.
Gallicismes relatifs à quelques prépositions

1. Lorsque à, devant un infinitif, exprime le mène sens

que si, la proposition latine se construit avec si.

Le mensonge, à bien l'examiner, est transparent, mendacium perlucet, si diligenter inspexeris. Sen. Ep. 79. On pourrait, dans le même sens, se servir du participe: Tous les objets paraissent plus grands à les voir dans l'eau, omnia per aquam videntibus majora sunt. Sen. Nat. Quaest. 1, 6.

2. Les expressions à la charge que, bien entendu que ont pour équivalents en latin, sub ea conditione, ea conditione, ea lege, qui se construisent avec ut et le conjonctif, ou, si la proposition suivante est négative, avec ne:

Une récompense lui fut accordée à la charge qu'il n'écrirait plus, praemium ei datum est, sub ea conditione, ne quid postea scriberet. Cic.

3. A force de équivant à par beaucoup, et se traduit soit par l'adjectif multus ou plurimus avec un substantif à l'ablatif, soit par l'adverbe multum ou plurimum devant un gérondif- ablatif:

Biens acquis à force de travail, bona multo labore quaesita Cic.; à force de travailler, multum laborando.

4. L'expression à l'insu de, à mon insu, à notre insu, à votre insu, se traduit par l'adjectif inscius ou insciens, quand le sens permet de l'appliquer à un nom ou pronom de la proposition principale:

J'ai fait cela à mon insu, id inscius ou insciens feci.
Cic.

Lorsque à l'insu s'applique à un nom de la phrase subordonnée, on forme un ablatif absolu:

Il ne fit rien à l'insu de son collègue, insciente collega
nihil egit. Cic.

5. A plus forte raison se rend par tum maxime. Tum 368. est le corrélatif de quum, qui se place dans la proposition précédente:

Dans toute chose, à plus forte raison dans l'affaire présente,
quum in omni re, tum in hoc maxime negotio. Cic.

6. Au lieu que, établissant un contraste se tourne par 369. mais, au contraire, et peut quelquefois se rendre par autem ou vero. Cependant ces deux particules adversatives manquent souvent en latin, si le contraste se réduit à peu de mots.

Le poëte est plus géné dans la mesure, au lieu qu'il est plus libre dans l'emploi des mots, poeta numeris adstrictior, verborum autem licentia liberior est. Cic. Tandisque, pouvant exprimer le même contraste, se traduirait de même.

Au lieu de sert au même emploi après une recommandation on un ordre:

Vous lirez au lieu de jouer, leges, non ludes.

Dans les autres cas, au lieu de se tourne soit par loin de et se traduit par nedum, soit par tant s'en faut et se traduit par tantum abest ut ut; on par adeo non

ut.

7. Malgré, contre le gré, en parlant des personnes 370. ou des objets auxquels on prête une volonté, se rend par l'adjectif invitus:

Comment avez-vous pu les retenir malgré eux? eos in-
vitos retinere qui potuisti? Cic.

Mon discours insiste malgre lui sur ce point, invita in
hoc loco versatur oratio. Cic.

Malgré, (en dépit de) se rend aussi par un ablatif absolu, formé soit avec l'adjectif invitus, soit avec un participe d'une signification analogue, comme adversans, repugnans, reluctans:

N'entreprenez rien malgré le père ou en dépit du père,
nihil patre invito suscipies.

Enfin malgré (non obstant) se tourne quelquefois par quoique, et se rend par quamvis.

Je ne crains pas un rhéteur malgré son éloquence, non timeo
rhetorem quamvis eloquentem, ou quamvis sit eloquens. Cic.

8. Pour signifiant au lieu de, peut se traduire soit par 371. pro et l'ablatif, soit par loco et le génitif:

372.

Prendre quelque chose pour un affront, aliquid in contumeliae loco ponere. Cic.

Pour établissant une comparaison, un rapprochement, peut se traduire par ut.

Il avait beaucoup de littérature pour un Romain, in illo multae, ut in homine Romano, litterae erant. Cic.

Pour peu que équivaut à si-même très peu et se rend par si vel minimum, si vel levissime ou d'autres exprèssions semblables:

Pour peu que vous le touchiez, si vel levissime eum perstrinxeris.

9. Sans employé après une proposition affirmative se tourne souveut par et ne pas, et se rend par la conjonction nec ou neque :

Beaucoup de gens font semblant de tout savoir, sans rien savoir, multi omnia se simulant scire, nec quidquam sciunt. Plaut.

La vertu brille toujours par elle-même, sans que jamais les taches étrangères l'obscurcissent, virtus splendet per se semper, neque alienis unquam sordibus obsolescit. Cic. Après une proposition négative ou interrogative sans est souvent l'équivalent de si-ne pas; à moins que, et se traduit par nisi:

Ils ne gagnent rien sans mentir beaucoup, nihil proficiunt, nisi admodum mentiantur. Cic. Off. 1, 150. Après une proposition négative ou interrogative sans peut aussi être l'équivalent de avant que, et il se traduit par prius quam: Je n'essayai point d'éveiller la pitié dans les autres, sans être moi-même saisi de pitié, non prius sum conatus misericordiam aliis commovere, quam misericordia sum ipse captus. Cic. de or. 2, 47.

Après une proposition négative sans peut aussi quelquefois se traduire par quin:

Catulus fut un homme d'un esprit si distingué que je ne l'ai jamais vu sans l'admirer Catulus tanti fuit ingenii, ut nunquam eum viderim, quin admirarer.

Comme équivalents de sans suivi d'un verbe on emploie fréquemment plusieurs adjectifs ou adverbes négatifs composés de ne et surtout de in:

sans s'appliquer, negligens, negligenter,

sans prendre ses précautions, incautus, incaute,
sans avoir de prévoyance, improvidus, improvide,

sans le vouloir, par mégarde, imprudens, imprudenter,
sans y être préparé, imparatus.

Ceux qui vous ont offensé sans le vouloir, qui impruden-
tes ou imprudenter te laeserunt. Cic.

Tout cela s'est fait sans que Sylla le voulût, haec omnia
imprudente Sylla facta sunt. Cic. de fin 2, 5.

Condamner quelqu'un sans l'entendre, aliquem indicta
causa (ou incognita causa) damnare. Cic.

II passe la nuit sans dormir, noctem ducit insomnem.
Virg. Aen. 9, 166.

Il en est de même de quelques substantifs:

Quitter son poste sans l'ordre du général (sans que le
général l'ait ordonné), injussu imperatoris de statione de-
cedere. Cic. Sen. 73.

Chapitre II.

Gallicismes relatifs à quelques conjonctions.

1. En francais, au lieu de répéter une conjonction déjà 373. exprimée dans la phrase, on peut la remplacer par que, après le quel on met le plus souvent le conjonctif; ce que ne se rend pas en latin après et:

Le témoignage des sens est vrai, s'ils sont sains et que
tous les obstacles soient écartés, est in sensibus veritas,
si sani sunt et omnia removentur quae obstant. Cic.
Acad. 4, 19.

Les Romains répétent la conjonction précédente tantôt avec et, tantôt sans et:

Si votre esprit a adopté une opinion, et que la raison
vienne la détruire, ne résistez pas, si quam opinionem
mentibus vestris comprehendistis, si eam ratio convellet,
ne repugnetis. Cic. Cluent. 6. Il ferait la paix avec eux,
si ils lui donnaient des otages et qu'ils fisseut satisfac-
tion des injures aux Eduens, si obsides ab iis sibi dentur,
et si Aeduis de injuriis satisfaciant, sese cum iis pacem
esse facturum. Caes.

2. Ne- que équivaut à seulement et se rend en latin 374. par un des adverbes tantum, tantummodo, solum, ou bien par non précédé ou suivi de nisi:

Vous ne prenez de la vertu que le nom, nomen tan-
tum virtutis usurpas. Cic.

Il ne s'est trompé que dans ce seul point, nisi in hoc
uno non erravit ou non erravit nisi in hoc uno.

3. Les expressions tout-que, quelque-que, si- 375. que, séparées par un adjectif, sont des équivalents de quoique et se traduisent par quamvis ou quantumvis, et tamen se met ordinairement dans la proposition corrélative:

376.

377.

378.

Toutes faibles que sont les passions ou quelque faibles que soient les passions, ou si faibles que soient les passions, elles deviennent excessives, quantumvis exigui sint affectus, in majus excedunt. Sen. Ep. 85.

Il avait fait à la guerre de grandes actions, quelque funestes qu'elles aient été à la république, res bello gesserat, quamvis reipublicae calamitosas, attamen magnas. Cic. Phil. 2, 45.

Chapitre III.

Gallicismes relatifs à quelques pronoms

adjectifs.

1. L'adjectif tel, signifiant quelque, certain, se rend par quidam certus, quidam ou aliquis.

Il y a telle prononciation où rien ne peut déplaire, est quaedam certa vox, in qua nihil displicere possit. Cic. de orat. 3, 12.

Les locutions il y a tel homme, telle femme, telle chose qui se traduisent par sunt qui, sunt quae.

Tel ou tel se dit unus aliquis, ou unus quidam:

On cherchait un appui auprès de tel ou tel homme vertueux, ad unum aliquem confugiebant virtute praestantem. Cic. off. 2, 12.

2. Le premier venu se rend par unus quivis, ou unus quilibet:

Autant qu'en pourrait juger, non le premier venu, mais un critique éclairé, quantum non unus quivis, sed aestimator doctus posset cognoscere. Cic. Brut. 93.

Chapitre IV.

Pronom démonstratif avec le verbe être.

1. Le pronom ce et le verbe être se placent fréquemment devant certains mots suivis de qui ou de que, pour les faire remarquer: c'est à vous que je parle. Pour obtenir un effet équivalent en latin, on ne traduit point c'est-que, mais on place en tête de la proposition les mots sur lesquels on veut appeler l'attention:

C'est moi qui suis ce consul, ego sum ille consul. Cic. C'est l'honneur qui est la récompense de la vertu, honor est praemium virtutis. Cic.

C'est par notre vertu que nous méritons des éloges, propter virtutem jure laudamur. Cic.

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