comme Satirique; & c'eft-là ce qu'il faudroit cons tater. (s) J'ai donné des raisons, & je suis prêt à me rétracter quand on m'aura prouvé qu'elles sont insuffisantes, p. lviij. Qu'on ne se figure pas, néanmoins, que j'aye, à l'exemple de quelques Savans, formé le projet de supprimer le livre du vertueux Élève de Cornutus (1): je décrierois mon jugement beaucoup plus que sa mémoire. Quand je ne songe qu'à ses beaux vers, à ses grands sentimens, à quelques-uns de ses morceaux sublimes & qui paroîtront toujours tels, pourvû qu'on Les sépare de ce qui les précéde & les suit, je me plais à croire que s'il avoit joui d'une plus longue vie, il auroit, comme Cicéron, retouché les productions de sa jeunesse, & même qu'il en auroit désavoué quelques-unes (2): ou plutôt, lorsque je trouve chez lui l'esquisse d'un Poëme digne de sa Secte & de sa gravité (3), j'aime à croire que, renonçant à la Satire, il (1) Solus ad nos pervenit Liber sex Satirarum, doctus & argutus, sed cùm acerbis salibus plenus, tùm obscurus, ut proptereà aliquibus abjiciendus esse videretur. Fabr. Bibil. Lat. tom. 11, p. 164. (2) M. Tullius non dubitavit aliquos jam editos libros aliis posteà scriptis ipse damnare, sicut Catulum atque Lucul lum, & hos ipsos de quibus modò sum locutus, artis Rhetorica. Quinct. Lib. 11, Cap. 4. (3) J'ai prévenu, p. xlvj, que je me servirois de la Traduction de M. l'Abbé le Monnier. « Instruisez-vous, malheureux; des effets, remontez aux » causes; sachez ce que vous êtes, à quelle condition l'être vous est donné, quel ordre vous est prescrit, à quel endroit → vous devez mollement faire le tour de la borne, de quel auroit fait pour Zénon ce que fit Lucrèce pour Epicure; & qu'il seroit, maintenant, assis sur le Parnasse à coté de ce grand Poëte. C'est accorder à Perse beaucoup plus que je ne lui refuse. » point vous devez partir; sachez jusqu'où doit aller l'amour » de l'argent, ce qu'on peut licitement desirer, quelle est » l'utilité d'un écu; quelle portion vous en devez à la » Patrie, à des Parens chéris: enfin, sachez quel poste la » Providence vous a donné, quel rang elle vous a marqué » dans la nature humaine : 0 ස Discite ô miseri, & causas cognoscite rerum, Quid sumus, & quidnam victuri gignimur, ordo Pers. Sat. 111, v. 66. FIN. 1 NICOLAS Rigault, l'un des plus savans hommes du XVIIe siècle, présume, dans une Dissertation adressée à M. de Thou, que la division des XVI Satires du Juvénal en cinq Livres, vient de ce que l'Auteur les avoit ainsi partagées, pour les lire à ses amis en cinq séances différentes comme ce n'est SATIR Æ. SATIRA I. CUR SATIRAS SCRIBAT. SEMPER ego auditor tantum? Numquamne reponam Vexatus toties rauci Theseïde Codri? Impunè ergo mihi recitaverit ille togatas, Hic elegos? Impunè diem consumpserit ingens 5 Telephus? aut summi plenâ jam margine libri Scriptus & in tergo, necdum finitus, Orestes? NOTA magis nulli domus est sua quàm mihi lucus Pellicula; quantas jaculetur Monychus ornos ; 15 ET NOS ergo manum ferulæ subduximus : & nos |