espèce de leurs comédies. Les auteurs s'y distinguaient par une imitation licencieuse des mœurs du temps, comme on le voit par ce vers d'Ovide: Scribere si fas est imitantes turpia mimos. Ils y jouaient sans chaussure, ce qui faisait quelquefois nommer cette comédie déchaussée, au lieu que dans les trois autres, les acteurs chaussaient le brodequin. Aux funérailles, il y avait un archimime qui devançait le cercueil, et peignait par ses gestes les actions et les mœurs du défunt. 32. La bulle d'or Etrurienne, ou le simple nœud et le plus modeste cordon, v. 164. Par Etruscum aurum, Juvénal entend la bulle d'or que Tullus Hostilius fit porter aux enfans de condition libre, après qu'il eut vaincu les Etrusques. Mais il y avait une autre bulle réservée aux affranchis; on l'appelait bulla scortea. (PLUTARCHUS, Vita Romuli.) Un affranchi était originairement un esclave à qui son maître avait accordé la liberté, et qu'il avait fait agréger au nombre des citoyens. On l'appelait libertus ou libertinus. Le mot libertus était relatif au patron: on disait libertus Ciceronis, affranchi de Cicéron. Libertinus exprimait la condition; homo libertinus, un homme de condition affranchie. Les affranchis avaient la tête rasée, et portaient une espèce de bonnet ou chapeau, qui était la marque de la liberté. Quoique les esclaves, par leur affranchissement, devinssent citoyens Romains, ils n'étaient admis, comme ceux qui étaient nés libres et que l'on appelait ingenui, ni parmi les chevaliers, ni parmi les sénateurs, quelque bien qu'ils eussent. Ils n'étaient associés qu'aux privilèges dont jouissaient les derniers citoyens ; aussi n'avaient-ils place que dans les tribus de la ville qui étaient les moins considérées. 33. Puisque vous pouvez souffrir tous les affronts, il ne faut pas vous les épargner, v. 170. Dusaulx avait adopté une autre leçon, d'après Grævius: il lisait: Omnia ferre si potes, ut debes, pulsandum vertice, etc., et il traduisait : Puisque vous avez la bassesse de souffrir ces affronts trop mérités, on vous verra bientôt livrer aux soufflets, etc. Cette phrase a du sens; mais pourquoi changer la leçon des manuscrits et des anciennes éditions? Si potes, et debes ne manque ni de clarté ni d'élégance : et est employé pour etiam, acception connue et familière, qu'il est inutile de justifier. J. P. SATIRA VI. Mulieres. CREDO Pudicitiam, Saturno rege, moratam Aut aliqua exstiterint et sub Jove, sed Jove nondum Per caput alterius; quum furem nemo timeret SATIRE VI Les Femmes 1. JE E veux croire que sous le règne de Saturne la Pudeur habita sur la terre 2; qu'on y jouit long-temps de sa présence, lorsque de froides cavernes renfermaient, sous un abri commun, le foyer, les dieux Lares, les troupeaux et les pasteurs; lorsque les épouses, errantes sur les montagnes, n'avaient pour lits entrelacés et les peaux des vaient entourées; lorsque, bien différentes de vous, Cynthie, et de celle3 dont les beaux yeux versèrent tant de larmes sur la mort d'un moineau, farouches et d'un aspect souvent plus sauvage que leurs grossiers époux, elles abreuvaient de leurs mamelles gonflées de lait des enfans déjà robustes. Il est certain, en effet, que dans cette enfance du monde éclairé d'un soleil aussi jeune que lui, les premiers humains, nés sans pères, sortis du sein des chênes ou pétris de limon, vivaient bien autrement que nous. Peutêtre distinguait-on encore quelques traces de l'antique pudeur sous Jupiter, mais sous le Jupiter dont la barbe n'avait pas encore ombragé le menton, mais avant que le Grec osât se parjurer 4, lorsqu'on ne craignait le voleur ni pour ses légumes ni pour ses fruits, et qu'il était inutile d'enclore son jardin 5. Bientôt après, Astrée, suivie de la Pudeur, se rapprocha insensiblement de l'Olympe, et ces deux sœurs s'envolèrent en même temps 6. que des feuillages, des joncs bêtes féroces dont elles vi ANTIQUUM et vetus est alienum, Postume, lectum : |