Committas: nulli gravis est percussus Achilles, a Tout le monde connait l'aventure d'Hylas, fils de Thiodamante, roi de Mysie. Ce jeune homme s'attacha de bonne heure à Hercule, et l'accompagna à l'expédition de la Colchide. Il périt dans le fleuve Ascagne; ce dieu jaloux l'entraîna dans ses flots avec l'urne qu'il portait. b Je ne puis m'empêcher, en finissant les notes de cette satire, de citer un passage du discours préliminaire de M. Dussault; il fait en peu de mots le portrait de Juvénal. « Quoi qu'il en soit, dit-il, l'apolo«giste du courage, de la tempérance, de la fidélité conjugale, et de << toutes les vertus dont l'absence annonce la chute des Empires; le « censeur du parjure, de l'hypocrisic, du fanatisme, des tyrans et de « leurs satellites; ce digne censeur ne fut ni fourbe ni méchant, comme « l'ont insinué quelques fauteurs du despotisme, » qui préfèrent sans ་ Chantez la mort d'Achille, ou l'ami d'un héros a, rage; Je pourrai, sans danger, fouiller dans les tombeaux c. doute l'élégant, le spirituel Horace, toujours aux genoux d'Auguste, de cet Octave qui se baigna dans le sang des Romains. Ceux qui répètent ces blasphemes n'ont point lu les vers de Juvénal, ou ne les ont point sentis... Je ne parle point de ces hommes à qui l'intérêt ou l'orgueil a fait perdre le jugement et la raison. c Qui se trouvent sur la voie Latine et la voie Flaminienne. Jusqu'à présent personne n'a senti l'allusion. Pourquoi Juvénal a-t-il choisi les tombeaux placés sur ces deux voies plutôt qu'ailleurs? C'est que sur ces deux voies, on trouvait les tombeaux des Pallas et autres scélérats de cette espèce, avec les inscriptions les plus fastueuses. Reprehendit hypocrisin in philosophis, judicibus, sacerdotibus, ducibus, nobilibus : qui omnes impiè de inferorum supplicis sentientes, victores ipsi à victis gentibus corrumpuntur, nec non alios corrumpunt. Sub finem secundi anni Trajani aut initio terti. HYPOCRITE. ULTRA Sauromatas fugere hinc libet, et glacialem Hypocrites. Sans doute les anciens définissaient comme nous les hypocrites, des hommes constamment faux et pervers, qui, sans vertus et sans religion, prétendent faire respecter en eux la religion et les plus grandes vertus. Ils sont zélés pour se dispenser d'être honnêtes; héros ou saints, pour se dispenser d'être bons. De la fange du vice ils élèvent une voix fanatique pour accuser le mérite ou de crime ou d'impiété. b Imitation: J'irais au fond des bois, dans les antres sauvages, Pour fuir ces imposteurs qu'on met au rang des sages. CLEMENT, Sat. v. • Curius Dentatus, l'un des plus grands personnages de la république, fut élu consul l'an 465, et réélu l'an 480 et 481. Il vainquit les Samnites, les Sabins et les Lucaniens. Il distribua quatre arpens de terre à chaque citoyen, et n'en conserva pas davantage pour lui: ce grand homme n'était pas ami de la grande propriété, qui tôt ou tard amène l'esclavage, c'est-à-dire, le système des serfs. L'auteur, dans cette satire, attaque l'hypocrisie des philosophes, des juges, des pontifes, des généraux, des nobles patriciens, qui tous intérieuren ent se moquaient de la justice des dieux, et des supplices du Tartare. Il leur reproche de s'être laissé corrompre par les nations vaincues, et de corrompre ensuite d'autres peuples. Cette satire a été publiée vers la fin de la deuxième année de Trajan ou au commencement de la troisième. LES HYPOCRITES". Ex qui ne fuirait pas vers les glaces du pôle En voyant les Zénons qu'a vomis notre école, De Chrysipped, chez eux, partout on voit l'image; L'homme qui d'Aristote achète un beau portrait. d Chrysippe, un des plus fermes soutiens de la philosophie stoicienne, dont le chef fut Zénon. J'ai toujours été frappé de la belle maxime de ce philosophe : « La nature nous a donné deux oreilles et << une bouche, pour nous apprendre que nous devons presque toujours a écouter, et parler rarement. » En vain Cicéron, Horace, ont-ils voulu ridiculiser quelques-unes des maximes de ces philosophes, peut-être exagérées. Il n'en est pas moins vrai que nous devons au stoïcisme tout ce que l'antiquité a produit de plus vertueux. Les Brutus, les Catons, les Antonins. Thomas et Montesquieu, chez les modernes, leur ont rendu justice, ainsi que Goldsmith et Hume. e Pittacus naquit à Lesbos, dans la 32o. olympiade. Il donna de bonnes lois à ses concitoyens; après avoir assuré leur indépendance et 5 Si quis Aristotelem similem, vel Pittacon emit, 8 fatis Clunem agitant. Ego te ceventem, Sexte, Loripedem rectus derideat, Æthiopem albus. leur liberté, il résigna l'autorité souveraine dont il avait été revêtu, et passa les dernières années de sa vie dans une douce obscurité. Qu'il serait à désirer que tous les législateurs lui ressemblassent! a Cléanthe arriva dans Athènes avec quatre drachmes. Les Athéniens croyaient qu'un homme indigent et paresseux est l'ennemi de tous. Une loi donc obligeait, sous peine de mort, tous les citoyens de déclarer à l'Areopage leurs moyens d'existence. Ne serait-il pas convenable de renouveler cette loi politique? Dans tout Etat bien policé, quiconque vit dans l'inaction donne un exemple funeste. Hippocrate sourit. A Rome les médecins étaient chirurgiens, pharmaciens, etc. Après quinze siècles de cette division que Celse autorisa, |