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Et Capitolinis generosior, et Marcellis,
Et Catulis, Paulique minoribus, et Fabiis, et
Omnibus ad podium 36 spectantibus: his licet ipsum
Admoveas, cujus tunc munere retia misit.

Esse aliquos manes, et subterranea regna, Et contum, et Stygio ranas in gurgite nigras, Atque unâ transire vadum tot millia cymbâ, Nec pueri credunt, nisi qui nondùm ære lavantur. Sed tu vera puta 37. Curius quid sentit, et ambo Scipiadæ, quid Fabricius, manesque Camilli? Quid Cremeræ legio, et Cannis consumpta juventus, Tot bellorum animæ, quotiès hinc talis ad illos Umbra venit? cuperent lustrari, si qua darentur Sulphura cum tædis, et si foret humida laurus. Illùc, heu! miseri traducimur. Arma quid ultrà

ritables Romains que le crime. Le morceau de Labérius, qu'Aulu-Gelle nous a conservé, prouve que l'avilissement même, quand il était forcé, révoltait les hommes qui se souvenaient d'avoir été les maîtres de l'univers. Plût au ciel que ce souvenir fût gravé dans le cœur de toutes les nations!

a Mánes. Les anciens n'avaient point des idées bien fixes sur la signification de ce mot: terra tegit carnem, ou bien tumulum circumvolat umbra. Qu'entendent-ils par ce mot umbra? Est-ce l'âme ? estce une espèce de fantôme? orcus habet manes. Voilà le difficile. Cette troisième partie de l'individn de quoi se composait-elle ? Quel bizarre partage! Il y a apparence que les orpheistes ne s'entendaient pas eux-mêmes, en prononçant ce mot. Et nous, nous l'employons dans le style noble : nous extravaguons, parce qu'il a plu aux anciens d'extravaguer.

Diodore de Sicile nous explique, par le secours des traditions égyptiennes, la plupart des fables que l'on a débitées sur l'enfer des anciens; c'est dans cet auteur que Lantier a puisé, pour nous en

Gracchus, qui se présente un trident à la main.
Assis aux premiers rangs, vous, Fabius, Catulle,
Emile, Marcellus, vous, descendans d'Iule,
Le sang des Scipions est-il moins précieux ?
Et du maître lui-même où sont donc les aïeux?
Où sont-ils? ô Gracchus, le fils d'un prolétaire,
A placé dans tes mains l'arme du rétiaire.

;

Des mânes! des enfers! préjugé! fiction!
Sur les marais du Styx, l'inflexible Caron
Ne doit épouvanter que la première enfance...
Mais de ces sombres lieux supposez l'existence
Quelle indignation éprouvent Curius,
Emile, Scipion, Numa, Fabricius !!!!
Que pensez-vous, héros immolés à Crémère,
Victimes d'Annibal, d'un consul téméraire,
Quand parmi vous descend un moderne Romain?
Pour se purifier ils cherchent, mais en vain,
Et soufre et laurier imbibé d'eau lustrale ©.
O vous, qui de Minos brisez l'urne fatale d,
Devant son tribunal vous comparaîtrez tous.

exposer l'origine. Cicéron rapporte que de son temps il n'y avait pas de vieilles assez sottes pour ajouter foi aux fictions des poëtes, et cependant il était membre du collége des pontifes. Malgré ce changement dans l'opinion des particuliers, le culte public ne changea point: on vit subsister les mêmes fêtes, les mêmes processions, les mêmes sacrifices en l'honneur de Pluton. Polybe fait à ce sujet les réflexions les plus judicieuses. (Voyez cet auteur, liv. VII.) Mais Lucrèce n'admet point les opinions de Polybe; et je crois, en effet, qu'il ne faut jamais avilir l'espèce humaine: n'est-ce pas s'avilir soi-même ?

c Il y avait dans Rome païenne trois sortes de lustrations : la première par le feu et le soufre. On voit donc que le mot soufre est absolument nécessaire dans la traduction; la deuxième, par l'eau lustrale dans laquelle on plongeait un rameau d'olivier. Quant à la troisième qui se faisait en agitant l'air, Juvénal n'en parle point, et je crois que c'est le meilleur moyen de le purifier. ( Voyez les expériences de M. Guiton Morvaux.)

d Gilbert a eu en vue ce passage de Juvénal quand il dit :

Voyez donc cet abbé, sophiste bel-esprit, etc.

Littora Juvernæ promovimus, et modò captas
Orcadas, ac minimâ contentos nocte 38 Britannos;
Sed, quæ nunc populi fiunt victoris in Urbe,
Non faciunt illi quos vicimus : et tamen unus
Armenius Zalates cunctis narratur ephebis
Mollior ardenti sese indulsisse Tribuno.

Aspice quid faciant commercia! venerat obses.
Hic fiunt homines: nam si mora longior 39 Urbem
Indulsit pueris, non unquàm deerit amator;
Mittentur bracca 4o, cultelli, frena, flagellum.
Sio prætextatos 41 referunt Artaxata mores.

a Ce jeune Arménien était un des otages que les Arméniens furent obligés d'envoyer à Rome, et que reçut de Vologèse le préfet Arius Varrus. Ces otages étaient tous de la famille des Arsacides. (Voyez Tacite, Ann. liv. xII et xv. ) Suétone rapporte que Caligula prit du goût pour quelques-uns de ces otages, et se livra avec eux aux plus hideux excès. C'est sans doute à ces Arméniens que fait allusion Juvénal.

b J'ai traduit amator par protecteur obscène. Je renvoie à la

a

Ne croyez pas du juge apaiser le courroux,
En citant vos combats, vos immenses conquêtes.
L'Océan vous a vus, méprisant les tempêtes,
Sur les glaces du nord aller dicter vos lois;
Qu'importent à Minos vos succès, vos exploits,
Si vous épouvantez les nations vaincues
Par le hideux tableau de vos mœurs corrompues?
On nous dit cependant qu'un jeune Arménien ",
Plus mou, plus débauché qu'Antoine ou Flavien,
Se livrait aux tribuns... Mais, en otage, à Rome,
Zalatès fut conduit... Ici l'on devient homme.
Voilà de vos leçons le fruit contagieux;
Pour un jeune étranger rien n'est pernicieux.
Autant qu'un long séjour, au pied du Capitole,
Un protecteur obscène en fera son idole;

b

Dans les bras du plaisir il quittera bientôt
Ses premiers vêtemens, son fouet, son javelot;
Et de retour, il porte au fond de l'Arménie,

De nos jeunes Romains les mœurs et l'infamie.

neuvième satire pour tout ce qui est relatif à cette espèce de protec

teurs.

Je n'ai point adopté ici le sens donné par Achaintre au mot prætextatos, malgré la citation de Suétone tirée de la vie de Vespasien. Les mœurs de nos jeunes Romains, telle est l'acception de ce mot, et tous les commentaires sont d'accord sur ce point. D'ailleurs n'est-il pas en relation avec l'expression ephebis qui se trouve un peu plus haut?

SATIRA IIL

Inducitur Umbritius Haruspex poëtæ causas reddens, cur Baias · migret à Româ, in quâ, per Græcorum aliarumque gentium, quæ Urbem confluxêre, adulationes, delationes, veneficia, aliasque malas artes, ut et ruinas, incendia, pauperum contemptum, vim et latrocinia, honesto civi in Urbe non sit locus.

Sub Trajano, et Juvenale jam sene, scripta est.

URBIS INCOMMODA.

QUAMVIS digressu veteris confusus amici,

Laudo tamen, vacuis quòd sedem figere Cumis
Destinet, atque unum civem donare Sibyllæ '.
Janua Bajarum est, et gratum litus amœni
Secessûs. Ego vel Prochytam præpono Suburræ.

a Boileau a imité cette satire; mais il l'a divisée. Voyez la première satire, où le poëte français introduit un personnage obéré, qui abandonne Paris, où il ne peut plus vivre. Par respect pour notre législateur, je ne dirai rien sur le personnage qu'il a mis en scène ; mais si le lecteur veut bien le comparer avec le personnage que Juvenal introduit ici, il sentira la prodigieuse distance qu'il y a de l'un à l'autre. Dans la cinquième satire, Boileau peint les embarras de Paris, et tous ses tableaux sont calqués sur ceux du poëte latin.

La ville de Cumes que Virgile a rendue si fameuse par son oracle de la sibylle Déiphobe, fille de Glaucus. Cette ville fut bâtie par les Grecs, qui établirent des colonies dans toute l'Italie méridionale : elles conservèrent leurs moeurs, leurs usages, et la langue de la mère patrie, jusqu'à la conquête de ces farouches guerriers, dont les victoires ont causé tant de maux à l'univers, et sont encore la source de tous nos désastres.

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