sa veine en pate * 3 * On trouve re fur Comme on voit les frelons, troupe lâche & stérile, tage, L'habit qu'il eut sur lui, fue fon seul héritage : Un lit & deux placets composoient tout son bien, ra un ComOu, pour mieux en parler,Saint-Amand n'avoit rien. mentaiMais quoi , las de traîner une vie importune , ce vers, Il engagea ce rien pour chercher la Fortune ; dans le Er tout chargé de vers qu'il devoir mettre au jour, I.rome Conduit d'un vain espoir il parut à la Cour. à des CheQu'arriva-t'il enfin de fa Muse abusée ? vrzana, Il en revint couvert de honte & de risée ; P. 34. Et la fiévre au retour terminant son deftin, Fit par avance en lui ce qu'auroit fait la faim. Un Poëte à la Cour fut jadis à la mode : Mais des fous aujourd'hui c'est le plus incommode, Et l'esprit le plus beau , l'Auteur le plus poli, N'y parviendra jamais au sort de * l'Angéli. *C'étoit Faut-il donc deformais jouer un nouveau rôle ? · un fou de Dois-je , las d'Apollon , recourir à Bartole Louis Et feuilletant Louet allongé par Brodeau , , II. Prin- ce de (8) Il y a dans cette description dela pauvreté de S. Amål, Nil habuit Codrus, quis enim negat? & tamen illud 1 Et dans l'amas confus des chicanes énormes, Quittons, donc pour jamais, une Ville importune par-tout des bons lieux comme infâme chassée (9) Regnier a dit, Sert au peuple de Fable, aux plus grands de risée. Il y a aparence que l' Auteur a eu en vúe ces Vers de Régnier, fameux Poète Satirique qu'il estime beaucoup, comme il paroît par l'éloge qu'il en fuit dans son Art Poëtique, Chant. 2. vers la fin. (10) Juvénal, Sat. l. ul. 79 Și natura negat, facit indignatio versum. Puis souvent la colère engendra de bons vers. C'est ainsi que Régnier a traduit ce vers de Juvinal. On Tout beau , dira quelqu'un , vous entrez en furie. A quoi bon ces grands inocs! Doucement, je vous prie, Ou bien montez en chaire, & là,comme un Docteur, Allez de vos sermons endormir l'auditeur, C'est là que bien ou mal on a droit de tout dire. Ainsi parle un esprit qu'irite la Satire, Qui contre ses défauts croit être en sûreté, En raillant d'un Censeur la triste austérité : Qui fait l'homme intrépide, & tremblant de foibles fe, Attend pour croire en Dieu que la fiévre le presse : Et toûjours dans l'orage au Ciel levant les mains , Dés que l'air eft calmé, ric des foibles humains. Car de penser alors qu'un Dieu tourne le monde, Et régle les ressorts de la machine ronde , Ou qu'il ait un vie au-delà du trépas, C'est-là, tout haut du moins ce qu'if n'avoura pas. Pour moi qu'en santé même un autre monde étonne, Qui croit l'ame immortelle , & que c'eft Dieu qui conne, 1 vaut mieux pour jamais me bannir de ce Lieu , Je me retire donc, Adieu, Paris. Adieu. 2 voit combien l'expression de M. D.:.. eft plus libre plus noble. La comparaison des endroits que ces deux Satiriques ont imité des Anciens , ne feroit pas desagréable ni sans instruction. Cette première Satire de M. D. Lg In troisiéme de Régnier en fournissent plusieurs autres exemples, comme les Curieux pourront le voir s'ils veulent en: prendre la peine. SATIRE II. A Monsieur DE MOLIERE. R ARE & fameux Esprit, donc la fertile veine Ignore en écrivant le travail & la peine ; Pour qui tient Apollon tous ses trésorts ouverts , Et qui sçais à quel coin se marquent les bons vers. Dans les combats d'esprit sçavant Maître d'escrime, Enseigne-moi , Moliére , où tu trouve la rime. On diroit quand tu veux, qu'elle te vient chercher : Jamais au bout du vers on ne te voic broncher ; Et sans qu'un long détour, t'arrête, ou t'embarrasse, A peine as-tu parlé, qu'elle-même s'y place. Mais moi qu'un vain caprice, une bizarre humeur, Pour mes pechés, je croi fit devenir Rimeur ; Dans ce rude métier , où mon esprit se tue ; Souvent j'ai beau rêver du matin jusqu'au soir, Quand je veux dire blanc, , la quinteuse dit noir, Si je veux d'un Galant dépeindre la figure , Ma plume pour rimer trouve l'Abbé de Pure: Si je pense exprimer un Auteur fans défaue , La raison dit Virgile , & la rime Quinaut. Enfin quoique je fasse ou que je veuille faire , La bizarre toûjours vient m'offrir le contraire. De rage quelquefois ne pouvant la trouver , Triste, las , & confus , je cesse d'y rêver : Et maudissant vingt fois le Démon qui m'inspire, Je fais mille sermens de ne jamais écrire : Mais quand j'ai bien maudit & Muses & Phébus, Je la vois qui paroît, quand je n'y pense plus. Ausli-tôt , malgré moi , couc mon feu se rallume ; Je reprens sur le champ le papier & la plume, Maudit soit le premier doar la verve insensée |