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ANNALES

DE

PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE

DE

PHILOSOPHIE CHRÉTIENNE

REVUE MENSUELLE

DIRECTEUR : M. L'ABBÉ J. GUIEU

SOIXANTE-UNIÈME ANNÉE

NOUVELLE SÉRIE

TOME XXIV

(122o DE LA COLLECTION)

Avril-Septembre

PARIS

A. ROGER ET F. CHERNOVIZ, ÉDITEURS

7, RUE DES GRANDS-AUGUSTINS, 7.

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1891

J Hicksik 410-22-31 24948

LA PERCEPTION

ET LA PSYCHOLOGIE THOMISTE

Nous avons étudié ici même1, il y a quelques années, les rapports de la vie et de la sensation. Nous avons vu la vie intermédiaire entre la sensation et le monde extérieur. Par la vie, l'action des corps étrangers pénètre en nous et retentit jusqu'au plus intime de notre être, dont elle émeut le fond à la fois vivant et sensible 2. Réciproquement, par la vie l'être sensible agit sur son propre corps, et par lui sur le monde extérieur. C'est la vie qui règle la forme du corps; elle détermine les vibrations nerveuses inséparables de l'appétit sensitif; elle est cette force qui, dans nos membres, les rend exécuteurs dociles des ordres de la sensibilité 3. Ainsi s'établit la hiérarchie des facultés, à la fois distinctes dans leur rôle et indispensables l'une à l'autre le mouvement qui rend la vie possible, la vie qui dirige le mouvement, et la sensibilité qui complète et commande la vie : trois facultés issues d'un même fond, matière et forme, corps et àme intimement soudés dans l'unité d'un même être *.

3

Ici s'arrête la vie animale. Dans l'homme il y a quelque chose de plus, car, si l'âme humaine est la forme du corps, elle le dépasse 5. Par suite, l'homme a une perfection nouvelle, une faculté supérieure, qui n'est pas, comme les pré

1. Annales de philosophie chrétienne, décembre 1886.

2. « Sensus licet non patiatur a sensibili passione proprie dicta, patitur tamen per accidens » (S. Thomas, Comment. de an. 3, 7).

3. Hæc vis motiva, non solum est in appetitu et sensu ut imperante motum, sed etiam est in ipsis partibus corporis ut sint habiles ad obediendum appetitui animæ moventis » (Sum. theol. I, 78, 2).

4.

Forma et materia conveniunt in uno esse » (C. Gent. II, 68).

5. << Humana anima non est forma in materia corporali immersa vel ab ea totaliter comprehensa, propter suam perfectionem » (Sum, theol. I, 76, 1),

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