«< ici, infructeux pour moi, quoique le fruit soit << ici en abondance. Le bénéfice de sa vertu sera « seul pour toi; vertu merveilleuse en vérité, << si elle produit de pareils effets! Mais nous ne « pouvons à cet arbre, ni toucher, ni goûter: << ainsi DIEU l'a ordonné, et il nous a laissé cette « défense, la seule fille de sa Voix : pour le reste, <«< nous vivons loi à nous-mêmes; notre raison est <<< notre loi.>> Le tentateur plein de tromperie répliqua : << En vérité! Dieu a donc dit que du fruit de a tous les arbres de ce jardin vous ne mange« rez pas, bien que vous soyez déclarés seigneurs « de tout sur la terre et dans l'air? »> Ève encore sans péché : « Du fruit de chaque arbre de ce jardin nous. « pouvons manger, mais du fruit de ce bel arbre « dans le jardin, DIEU a dit : Vous n'en mange<< rez point; vous n'y toucherez point, de peur « que vous ne mouriez. »> A peine a-t-elle dit brièvement, que le tentateur, maintenant plus hardi, (mais avec une To man, and indignation at his wrong, New part puts on; and, as to passion moved, O sacred, wise, and wisdom-giving plant, Those rigid threats of death: ye shall not die; apparence de zèle et d'amour pour l'homme, d'indignation pour le tort qu'on lui faisait), joue un rôle nouveau. Comme touché de compassion, il se balance troublé, pourtant avec grâce, et il se lève posé comme prêt à traiter quelque matière importante: au vieux temps, dans Athènes et dans Rome libre où florissait l'éloquence (muette depuis!), un orateur renommé, chargé de quelque grande cause, se tenait debout en lui-même recueilli, tandis que chaque partie de son corps, chacun de ses mouvemens, chacun de ses gestes obtenaient audience avant sa parole; quelquefois il débutait avec hauteur, son zèle pour la justice ne lui permettant pas le délai d'un exorde: ainsi s'arrêtant, se remuant, se grandissant de toute sa hauteur, le tentateur tout passionné, s'écria: O plante sacrée, sage et donnant la sagesse, mè« re de la science, à présent je sens au dedans de « moi ton pouvoir qui m'éclaire, non seulement « pour discerner les choses dans leurs causes, << mais pour découvrir les voies des agens suprêmes, réputés sages cependant. Reine de cet «< univers, ne crois pas ces rigides menaces de <«< mort: vous ne mourrez point comment le << pourriez-vous? Par le fruit? Il vous donnera la << vie de la science. Par l'auteur de la menace? Re Me, who have touch'd and tasted; yet both live, Rather Why then was this forbid? why, but to awe? Why, but to keep ye low and ignorant, His worshippers? He knows, that in the day Ye eat thereof, your eyes, that seem so clear, Yet are but dim, shall perfectly be then Open'd and clear'd, and ye shall be as gods, Knowing both good and evil, as they know. « « gardez-moi ; moi qui ai touché et goûté, cepen<< dant je vis, j'ai même atteint une vie plus par«< faite que celle que le Sort me destinait, en « osant m'élever au-dessus de mon lot. Serait-il << fermé à l'homme ce qui est ouvert à la bête? « OU DIEU allumera-t-il sa colère pour une si légère offense? Ne louera-t-il pas plutôt votre « courage indompté qui, sous la menace de la <«< mort dénoncée (quelque chose que soit la mort), ne fut point détourné d'achever ce qui pouvait conduire à une plus heureuse vie, « à la connaissance du bien et du mal. Du <«< bien ? quoi de plus juste! Du mal? (si ce qui « est mal est réel) pourquoi ne pas le connaître, puisqu'il en serait plus facilement évité! Dieu « ne peut donc vous frapper et être juste: s'il << n'est pas juste, il n'est pas DIEU; il ne faut alors <«< ni le craindre, ni lui obéir. Votre crainte elle<< même écarte la crainte de la mort. Pourquoi donc fut ceci défendu? Pourquoi, << sinon pour vous effrayer. Pourquoi, sinon « pour vous tenir bas et ignorans, vous ses ado<< rateurs. Il sait que le jour où vous man<< gerez du fruit, vos yeux qui semblent si clairs, << et qui cependant sont troubles, seront par<< faitement ouverts et éclaircis, et vous serez << comme des Dieux, connaissant à la fois le bien << et le mal, comme ils le connaissent. Que vous |