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ble qu'ils dépendent des versions araméennes dont ils se rapprochent par-. fois aussi (1).

Ces ressemblances peuvent s'expliquer en partie par l'influence de la tradition exégétique qui guide plus ou moins tous les anciens traducteurs, en partie par des interpolations desquelles la traduction n'a pu entièrement se préserver.

2o La version du Nouveau Testament est faite sur le grec; d'après quelques auteurs (2), l'Evangile selon S. Mathieu a peut-être été traduit sur l'original araméen (3).

Elle a été faite, non pas à la fin du premier siècle (4), mais dans le second siècle (5), à une époque que l'on ne saurait préciser davantage. On peut admettre qu'elle fut écrite à Edesse ou dans la haute Syrie. L'auteur n'en est pas connu (6).

II. Son succès fut unanime dans les églises syriennes. Toutes les fractions entre lesquelles s'est divisée cette Eglise, à partir du Ve siècle et pendant le moyen âge, s'en servent dans leurs offices, leurs livres liturgiques, leurs commentaires. Les Nestoriens, les Melchites, les Jacobites, les Maronites l'admettent également. Aujourd'hui encore cette version reste la plus répandue, sinon la seule en usage parmi les chrétiens qui ont conservé l'araméen pour langue liturgique. Après avoir été portée aux Indes, elle est employée par les chrétiens du Malabar, les Nestoriens de Perse, les Chaldéens du Kurdistan, les Syriens de la Mésopotamie, les Jacobites et les Melchites de la Syrie, les Maronites du Liban (7).

De toutes les versions, il n'en est peut-être pas qui ait moins changé: ses manuscrits présentent peu de variantes en dehors de celles qui proviennent de l'orthographe et de la prononciation.

Il est plus que probable que nous ne la connaissons aujourd'hui que dans la forme qu'elle reçut d'une révision faite par ordre de l'autorité ecclésiastique, et qui produisit une vulgate syriaque analogue à notre vulgate latine (8). La forme actuelle de cette version ne peut représenter exactement le texte original. C'est ce qu'ont très bien vu Griesbach et Hug au commencement de ce siècle. D'après eux, l'ancienne version a été révisée sur les manuscrits grecs.

III. La version Cureton. Cette hypothèse a été vérifiée par les découvertes modernes.

(1) Gesenius l'admet (Jesaias, t. I, p. 83); la ressemblance des deux langues pourrait seule appuyer cette manière de voir. V. plus haut, p, 405.

(2) Telle est l'opinion du Dr Cureton, de M. Le Hir (le P. de Valroger, Introduction, t. I, pp. 460 et suiv.).

(3) Lamy, Introductio, t. 1, p. 177.

(4) Martin, op. cit., pp. 100 et suiv.

(5) Il faut bien en effet admettre que l'Evangile de S. Jean a été écrit avant d'être traduit. (6) Ce n'est pas l'endroit d'étudier la question de l'antériorité du A Tápa de Tatien sur la Peschito. V. sur ce point M. l'abbé Martin, le Diatessaron de Tatien, dans la Revue des questions historiques, avril 1883, pp. 350 et suiv.

(7) M. Martin, Introduction théorique, p. 105.

(8) M. Le Hir, dans la Notice citée plus bas, note 2, MM. Westcott et Hort, The New Testament in the original greek, Introduction, p. 84. - M. Martin est d'un avis complė

Un ancien manuscrit syriaque des Evangiles, attribué au IVe ou Ve siècle, a été découvert en 1858 par le Dr Cureton, chanoine anglican de Westminster (1). Ce manuscrit contient des fragments considérables de S. Matthieu, S. Luc et S. Jean. Il a été apporté d'Egypte au British Museum en 1842.

D'un examen attentif de ce manuscrit (2), il résulte que: 1o cette version est infiniment moins conforme au grec que la Peschito, est plus libre, pleine de leçons singulières et insolites. Malgré cela, ces deux versions se touchent par une multitude d'endroits, elles ont une foule de termes identiques, de locutions et de phrases communes. 2o Ces coïncidences ne peuvent s'expliquer ni par le hasard, ni par des emprunts faits par un second traducteur au premier. 3o Les divergences indiquent la main d'un correcteur et non d'un traducteur nouveau. C'est le texte le plus libre qui a été révisé et travaillé pour obtenir le texte plus exact de la Peschito. 4° La révision a été faite dans le but de rendre la version plus conforme au grec, et en même temps plus grammaticale et plus littéraire. 5o Ce but n'a pas été atteint, et en une foule d'endroits, la Peschito reste plus conforme au texte Cureton qu'au grec. De tout cela, il faut conclure, comme nous l'avons dit, que la Peschito actuelle ne donne pas l'état primitif de la traduction, mais n'en est qu'une révision sur le grec. Il faut admettre deux Peschito, l'une non révisée, représentée par le manuscrit Cureton, l'autre révisée et que l'on trouve dans les éditions ordinaires.

La révision s'est probablement faite à l'époque et sous l'influence de S. Ephrem. M. Le Hir s'était assuré que les citations des Evangiles faites par ce Père sont conformes à la Peschito révisée. Mais d'autres auteurs du IVe siècle (3), le maître de S. Etienne, S. Jacques de Nisibe, l'auteur de la version syriaque de la Théophanie d'Eusèbe (4), se servent encore de l'ancienne Peschito non révisée. Le mouvement de révision avait Edesse pour centre. Il a dû être à peu près achevé avant le milieu du Ve siècle.

Tout récemment, un syracisant distingué, M. l'abbé Martin, professeur à l'Institut catholique de Paris, a émis une opinion fort différente sur l'origine de la version Cureton. D'après ce savant (5), elle est l'œuvre de Jacques d'Edesse (630-709). Il reconnaît la parenté de cette version avec les plus anciens manuscrits connus du Nouveau Testament, x, B, surtout D. D'après lui, l'auteur de cette traduction ne savait pas très bien le grec (6) et n'écrit pas un syriaque très pur. Le manuscrit est postérieur d'au

tement opposé, op. cit., pp. 107 et suiv.; mais il nous semble que le tableau comparatif qu'il donne favorise plutôt la thêse de ses adversaires que la sienne.

(1) Remains of a very ancient recension of the four Gospels in Syriac, hitherto unknown in Europe, discovered, edited and translated by W. Cureton, Londres, 1858, in-4°. Cfr. Le Hir, Notice sur une ancienne version syriaque des Evangiles récemment découverte et publiée par le Dr Cureton, Paris, 1860, in-8°; le P. de Valroger, Introduction, t. I, pp. 449 et suiv.

(2) British Museum, Add. 14451.

(3) M. Martin (Introduction... théorique, pp. 117 et suiv.) croit qu'Aprhaates (mort en 350) cite la Peschito telle que nous l'avons. Plus loin cependant (p. 126), il reconnaît des diver gences, qu'il explique en disant qu'Aphraates écrivait en vers, et que l'exigence de la mesure a causé ces variantes. V. aussi p. 193, où il indique les rapports entre Aphraates et la version Cureton.

(4) Editée par S. Lee, Oxford, 1842.

(5) Introduction... théorique, pp. 168 et suiv., 212 et suiv.

(6) Il est remarquable, comme l'a fait voir M. Le Hir (op. cit.) que ces fautes ne se trou

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moins deux siècles à l'époque qu'on lui a assignée: c'est ce que prouveraient les ríxo qui s'y trouvent.

Sans nous permettre d'attaquer la thèse d'un auteur aussi érudit que l'est M. Martin, nous prendrons la liberté de faire à l'encontre de son système, les observations suivantes :

Les travaux de Jacques d'Edesse, comme M. Martin l'avoue d'ailleurs (1), portent surtout sur l'Ancien Testament, et ce n'est que par voie de supposition qu'on lui attribue des travaux relatifs au Nouveau Testament.

L'orthographe du manuscrit Cureton est blâmée par Jacques d'Edesse (2). Pour résoudre cette difficulté, M Martin admet que Jacques a changé d'orthographe. C'est ce qu'il faudrait démontrer.

En outre, le savant critique confond la stichométrie avec l'écriture per cola et commata.

IV. Manuscrits et éditions. 1o La version Cureton a été éditée par ce savant, comme on l'a déjà vu (3).

Quelques fragments de la même version (4) ont été découverts plus tard par Brugsch-Bey et publiés par Roediger (5).

2o La Peschito est conservée dans de nombreux manuscrits, dont, pour le Nouveau Testament onze sont du Ve siècle (6), proportion bien plus forte que pour les manuscrits grecs et latins.

L'Ancien Testament, a été publié dans les Polyglottes de Paris (7) et de Londres. Plus tard il a été réimprimé par S. Lee aux frais de la société biblique (8). La dernière édition est d'Ourmiah (9). Il faut noter aussi la publication de M. Ceriani (10).

M. P. de Lagarde a publié les deutéro-canoniques, d'après la Polyglotte de Londres, avec des variantes tirées des manuscrits de Nitrie (11). Le Pentateuque a été publié par Kirsch (12); les Psaumes par Dathe (13).

Le Nouveau Testament a été publié dans les Polyglottes d'Anvers, de Paris, de Londres. On cite les éditions de Widmanstadt (14), de Tremel

vent pas dans S. Matthieu, parce que l'auteur traduisait sur l'original araméen, qui existait encore de son temps; c'est là une grande preuve en faveur de l'antiquité de la version Cureton.

(1) Op. cit., p. 227.

(2) Ibid., p. 229.

(3) Plus haut, p. 422, note 1re.

(4) Jean. VII, 37-52, VIII, 12-19; Luc, XV, 12-XVI, 12, XVII, 1-23.

(5) Monatsbericht der Kæn. Preussischen Akademia der Wissenschaften zu Berlin, Juillet 1872, p. 557. Ils ont été reproduits, avec quelques corrections, par M. W. Wright. (6) V. la liste donnée par M. Martin, p. 132.

(7) Par Gabriel Sionite qui suppléa les lacunes de son manuscrit d'après la Vulgate.

(8) Londres, 1823, in-4° (sans voyelles).

(9) 1852, in-4°. On y a joint une traduction en syriaque moderne, tel que le parlent les Nestoriens d'Ourmiah et des environs.

(10) Translatio syra Peshitto veteris Testamenti ex codice Ambrosiano fere sæculi VI, photolithographice edita, Milan, 1876-1879, in-fo.

(11) Leipzig. 1861, in-8°.

(12) Hafnia, 1787, in-4°.

(13) Halle, 1768, in-4°.
(14) Vienne, 1555, in-8°.

lius (1), de Trostius (2), de Gutbir (3), de la Propagande (4), de Leusden et Schaaf (5), de S. Lee (6), de Greenfield (7), etc.

§ 2. Versions dérivées de la Peschito.

I. Les traductions arabes de livres particuliers, dans les Polyglottes de Paris et de Londres, dérivent de cette version. Outre les traductions de Job et des Paralipomènes (8), il y en a, provenant d'auteurs chrétiens du XIIIe et du XIVe siècle, qui comprennent les livres des Juges, de Ruth et des Rois (9).

II. Deux traductions arabes des Psaumes: celle de l'édition syriaque des Psaumes imprimée au mont Liban en 1585, et celle d'un Psautier manuscrit du British Museum.

III. Quelques Pentateuques arabes, soit inédits, soit inconnus (10).
IV. Plusieurs traductions des Evangiles (11).

Section III

TRADUCTIONS ARABES D'APRÈS LE TEXTE ORIGINAL

I. La traduction de R. Saadia Gaon (mort en 942) est écrite dans un style paraphrastique, qui se rapproche des explications des Targums et des rabbins. Elle a de l'importance, comme monument de la philologie juive au Xe siècle, pour l'intelligence des passages obscurs de la Bible (12). Tous les livres de cette traduction ne nous sont pas parvenus. Le Pentateuque et Isaïe sont imprimés (13); Job ne l'est pas (14), non plus que

(1) Leyde, 1571.

(2) Anhalt, 1621.

(3) 1663.

(4) Rome, 1703.

(5) Leyde, 1709.

(6) Londres, 1821.

(7) Ibid., 1828.

(8) Cfr. Eichhorn, Einleitung, t II, § 290.

(9) Cfr. Roediger, De origine et indole arabicæ librorum veteris Testamenti historicorum interpretationis, Halle, 1829, in-4°, pp. 102 et suiv.

(10) Paulus, Specimen versionum Pentateuchi arabicarum, pp. 36 et suiv.

(11) Gildmeister, De Evangeliis in arabicum e syriaco translatis, Bonn, 1865.

(12) Cfr. Gesenius, Jesaias, t. I, pp. 98 et suiv.

(13) Le Pentateuque a été imprimé à Constantinople, 1516; puis dans les Polyglottes de Paris, t. VI, et de Londres, t. I.- Isaie a été publié par Paulus, Iéna, 1790–1791.

(14) Trouvé par Gesenius à Oxford (Jesaias, préf., p. X) et utilisé souvent par lui dans son Thesaurus.

les petits Prophètes (1) et les Psaumes (2). Kimchi cite la traduction d'Osée.

II. La traduction de Josué, imprimée dans les Polyglottes (3), rend fidèlement le sens. Une partie des Rois (III Rois, XII-IV Rois, XII, 16), traduite par un Juif du XIe siècle. La traduction de Néhémias (1

IX,

27) due à un auteur juif et interpolée d'après la Peschito par un chrétien (4).

III. Le Pentateuque publié par Erpenius, est une traduction littérale, due à un Juif africain du XIIIe siècle (5).

IV. D'autres traductions de la Genèse, des Psaumes, de Daniel, ne nous sont connues que par quelques spécimens (6); d'autres n'ont pas encore été décrites (7). On peut dire que ce sujet n'a pas été jusqu'ici étudié d'assez près.

Section IV

TRADUCTIONS PERSANES

I. La Polyglotte de Londres (8) contient une traduction persane du Pentateuque par un Juif appelé Jacob fils de Joseph Taoûs (9). Cette traduction ne peut pas remonter au-delà du IX ou du X siècle (10); quelques auteurs mème la reculent jusqu'à la première moitié du XVIe siècle (11). Le texte est traduit littéralement sur la massore. Le traducteur conserve même des expressions hébraïques qui ne conviennent pas au génie de la langue perse; il introduit aussi dans sa traduction beaucoup de mots hébreux. Il évite les anthropomorphismes et les anthropopatismes. Il suit Onkelos

(1) Mss. Oxford.

(2) Deux mss. à Oxford, un à Munich. Schnurrer et Ewald ont publié quelques fragments de ce dernier.

(3) Le texte arabe des Polyglottes a été réimprimé par la Société biblique, Newcastle, 1811. (4) Cfr. Roediger, l. c.

(5) Leyde, 1622.

(6) Cfr. Doderlein dans Eichhorn, Repertorium, t. II, pp. 153 et suiv.; Schnurrer dans Eichhorn, Allg. Bibliothek, t. III, pp. 425 et suiv.: Rink, ibid., pp. 665 et suiv. M. P. de Lagarde en a publié un certain nombre. V. Bickell, dans Zeitschrift fur katholische Theologie, 1875, pp. 386 et suiv.

(7) A la bibliothèque nationale de Paris, il y a mss. fonds hébreu, 79, un Pentateuque en arabe qui a peut-être R. Yapheth pour auteur.

(8) T. IV. Cette version avait d'abord été imprimée à Constantinople, en 1546, en caractères hébreux. Elle fut transcrite en caractères persans par Thomas Hyde pour la Polyglotte. Cfr. Rosenmuller, De versione Pentateuchi persica, Leipzig, 1813, in-4°, p. 5.

(9) Ou le Paon. Ce nom s'explique encore par une dérivation de Tus, ville du Khorasan, célèbre par son académie juive. La première explication semble préférable.

(10) Rosenmuller, op. cit., le conclut de ce que 22 dans Gen. X, 10, est rendu par Bagdad, qui a été fondée en 762.

(11) Ainsi Lorsbach (Iéna allg. Lit. Zeitung, 1816, no 58, p. 459) et M. Vigouroux (Manuel biblique, t. 1, p. 191).

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