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dans l'explication des passages difficiles, et çà et là il s'accorde avec Saadia (1).

II. Il existe plusieurs autres traductions persanes manuscrites. Une d'elles, contenant le Pentateuque, diffère de la précédente (2); elle est écrite en caractères hébreux. Elle reproduit presque toujours littéralement la paraphrase chaldaïque d'Onkelos (3).

Une autre (4) renferme Josué, les Juges, Ruth, Esdras et Néhémias. Comme celle qui précède, elle est écrite en caractères hébreux. Cette version est très littérale.

Une troisième (5), écrite aussi en caractères hébreux, donne les quatre livres des Rois et les Paralipomènes. C'est plutôt une paraphrase qu'une traduction; elle suit en effet exactement la paraphrase de Jonathan.

III. On possède aussi une traduction, écrite comme celles qu'on vient d'indiquer, en caractères hébreux, des prophètes Isaïe, Jérémie et Ezéchiel (6). Elle est faite sur le texte massorétique, suivant la paraphrase de Jonathan et le commentaire de Kimchi (7).

Une traduction de Jérémie, écrite en caractères hébreux (8), est faite sur la paraphrase de Jonathan.

Une autre, écrite de même, donne les Lamentations de Jérémie et les douze petits Prophètes. Cette traduction contient beaucoup de contre

sens.

IV. Les Proverbes, l'Ecclésiaste et le Cantique des Cantiques, écrits de même (9).

Job et les Lamentations, écrits de mème (10).

Job, écrit de même (11).

Job, écrit de même (12).
Esther, écrit de même (13).

Daniel, écrit de même (14).

Daniel, écrit de même. Cette version s'accorde avec la précédente (15). Tobie, Judith, l'histoire de Bel et du Dragon, écrits de même (16).

(1) V. Rosenmuller, l. c., pp. 6 et suiv.

(2) Bibl. nat., mss. hebr., 70-71.

(3) V. Munk dans la Bible de Cahen, t. IX, pp. 135 et suiv.

(4) Bibl. nat., mss. hebr. 90. Le ms. est daté de 1601.

(5) Ibid. 91.

(6) Ibid. 97.

(7) V. la Bible de Cahen, t. IX, pp. 141 et suiv.

(8) Bibl. nat., mss. hebr. 100.

(9) Ibid., 117.

469 et suiv.

(10) Ibid., 118. (11) Ibid., 120. (12) Ibid., 121. (13) Ibid., 127.

(14) Ibid., 128.

(15) Ibid., 129. (16) Ibid., 130.

Cfr. Hassler, dans les Theolog. Studien und Kritiken, t. II (1829), pp.

V. la Bible de Cahen, t. IX, p. 140.

V. la Bible de Cahen, t. IX, p. 140.

- V. Zotenberg, Catalogue des manuscrits hébreux et samaritains de la Bibliothèque impériale, Paris, 1866, in-4°. Nous en avons tiré les renseignements qui pré

cèdent.

Section V

LA TRADUCTION SAMARITAINE DU PENTATEUQUE (1)

I. Le Pentateuque de la recension samaritaine (2) a été traduit dans le dialecte samaritain (3). Cette traduction suit le texte mot à mot. Elle imite toutefois les Targums en employant des circonlocutions pour les noms divins. Elle évite les anthropopathismes (4). Elle emploie des euphémismes. Cela peut s'expliquer, non par l'emploi d'Onkelos (5), mais par l'influence qu'a exercée la tradition herméneutique des Juifs sur la théologie des Samaritains (6). La traduction s'accorde en effet fréquemment avec Onkelos, mais s'en éloigne dans bien des passages difficiles.

L'auteur et l'époque en sont inconnus. D'après les Samaritains, le grand-prêtre Nathanael (mort vers 20 de l'ère chrétienne) l'aurait écrite (7). D'après Gésénius (8), elle daterait de peu d'années avant la naissance du Sauveur. Selon Juynboll (9), elle était depuis longtemps employée au second siècle de l'ère chrétienne, puisqu'à cette époque on faisait en Egypte une traduction grecque d'après son contenu. Mais d'autres critiques, Hævernick en particulier (10), croient que la traduction dont il s'agit est plus ancienne que le Samaritain. On a même soutenu qu'elle ne datait que d'une époque postérieure à Mahomet (11).

II. Elle fut connue en Europe par un manuscrit apporté à Rome en 1616 par della Valle. Le P. Morin l'imprima dans la Polyglotte de Paris en l'accompagnant d'une mauvaise version latine. De là, elle passa dans la Polyglotte de Londres (12). Elle a été publiée encore tout récemment en caractère carré (13).

III, Traductions grecque et arabe du Pentateuque samaritain. Chez les Pères du IIIe et du IVe siècle, ainsi que dans des manuscrits des Septante, à côté de fragments d'Aquila, de Symmaque et de Théodotion, on trouve des scolies ou fragments d'une traduction grecque du Pentateuque

(1) Keil, § 194-195.

(2) V. plus haut, p. 363, note.

(3) Cfr. Gesenius, De Pentateuchi Samaritani origine, indole et auctoritate, Leipzig, 1815, in-4; Winer, De versionis Pentateuchi Samaritani indole, Leipzig, 1817, in-4°.

(4) Gesenius, ibid., p. 19; Winer, ibid., pp. 29 et suiv.

(5) C'est l'opinion d'Hottinger et de Eichhorn, Einleitung, t. II, pp. 326-327.

(6) Cfr. Winer, ibid., pp. 64 et suiv.

(7) Winer, ibid., p. 9.

(8) Op. cit., p. 18.

(9) Orientalia, t. II, p. 116.

(10) Einleitung, § 90.

(11) Frankel, dans Verhandl. der ersten Versammlung deutscher und ausl. Orienta listen, p. 10.

(12) V. aussi Uhleman, Chrestomathia Samaritana, Leipzig, 1837. — Cfr. Winer, op. cit., pp. 10 et suiv.

(13) Par Brüll, Das Samaritanische Targum, 1875-1876. La Genèse avait déjà été publiée par Petermann, Pentateuchus Samaritanus, fasc. I, Genesis, 1872.

appelée tò Expapɛrtixóv (1). On a conclu de là à l'existence d'une traduction complète du Pentateuque dérivée du Samaritain (2). D'autres critiques, Castell, Vossius, Herbst (3), doutent qu'une telle traduction ait jamais existé, et pensent que ces scolies sont des extraits traduits de la version samaritaine. Sur ce point même, il y a encore partage: on ne sait pas au juste si ces scolies viennent directement de la version samaritaine, ou si elles sont tirées d'une recension de cette version, faite pour corriger et expliquer les Septante (4). Hengstenberg croit même que ce n'est que la traduction grecque des Septante altérée dans quelques passages particuliers (5).

Après la disparition de la langue samaritaine, vers 1070, un Samaritain égyptien, Abou Saïd, fit une traduction arabe du Pentateuque à l'usage de ses concitoyens (6). Il prit pour base de son travail la traduction de Saadia, qu'il suivit mot à mot, la plupart du temps, dans les endroits où le Pentateuque samaritain s'accorde avec l'hébreu. Aidé de la version samaritaine, il fit une version fidèle en général. Seulement, à l'exemple des Targumistes, il supprima les anthropopathismes, employa des euphémismes, et se permit de petites altérations, surtout à l'égard des noms propres (7).

Comme les Samaritains de Syrie se servaient de la traduction de Saadia, même après que celle d'Abou Saïd se fut répandue, Aboul Baracat, vers 1208, composa des scolies sur cette version pour la recommander et pour ruiner le crédit de celle de Saadia. De là provinrent deux recensions de la traduction samaritano-arabe, l'une égyptienne. celle d'Abou Saïd, l'autre syrienne, celle d'Aboul Baracat. Dans la suite. les manuscrits les mèlèrent, et on ne peut plus les distinguer d'une manière certaine (8).

On en a jusqu'ici publié fort peu de chose (9).

(1) Une liste de ces scolies est donnée par Walton, Prolegom. XI, 14.

(2) Gesenius, Winer, Juynboll.

(3) Einleitung, t. I, p. 191.

(4) Eichhorn, ibid.

(5) Beitrage, t. II, p. 33.

d'une traduction complète.

Bleek (Einleitung, p, 779) n'admet pas non plus l'existence

(6) Cfr. Sylv. de Sacy, Sur la version samaritaine-arabe des livres de Moïse, dans les Mémoires de l'Académie des Inscriptions, t. XLIX, pp. 1-199; G. van Vloten, Specimen philologicum continens descriptionem codicis ms. bibliothecæ Lugduno-Bat., partemque inde excerptam versionis samaritano-arabicæ Pentateuchi, Leyde, 1803, in-4°; Juynboll, Orientalia, t. II, pp. 114 et suiv.

(7) S. de Sacy, op. cit.

(8) Cfr. Juynboll, op. cit., pp. 135 et suiv.

(9) Kuenen a édité la Genèse, Leyde, 1851, et l'Exode et le Lévitique, ibid., 1854,

Chapitre IV

LA VULGATE LATINE ET LES VERSIONS QUI EN DÉRIVENT (1)

Section I

LA VULGATE LATINE

§ 1. Prolégomènes.

I. La Vulgate latine se compose: 1o des livres deutéro-canoniques de l'Ancien Testament, conservés de l'Italique et non révisés par S. Jérôme, à l'exception de Tobie et de Judith; 2o du Nouveau Testament et du Psautier (Psalterium Gallicanum, (2), venus de l'Italique après avoir été révisés par S. Jérôme; 3o des livres proto-canoniques de l'Ancien Testament (à l'exception du Psautier) et des livres de Tobie et de Judith, traduits par S. Jérôme sur l'hébreu et le chaldéen.

II. Pour le catholique, la Vulgate est la traduction de la Bible la plus importante. Par sa valeur intrinsèque et son antiquité, elle l'emporte sur toutes les autres traductions (3). C'est elle que les Pères de l'Eglise latine, au moins en majorité, ont citée.

Depuis le VIIe siècle, elle est presqu'exclusivement en usage dans l'Eglise, et en particulier dans le Missel et dans le Bréviaire. De toutes les traductions, c'est la seule qui ait été déclarée authentique par un décret d'un concile général. Depuis le concile de Trente, c'est la version dont le théologien catholique fait le plus fréquent usage (4).

§ 2. Origine de la Vulgate.

I. S. Jérôme était encore activement occupé à la révision de l'Italique, quand, sur les conseils de ses amis, il prit la résolution d'en

(1) Cfr. Riegler, Kritischen Geschichte der vulgata, Sulzbach, 1820, in-8°; L. Van Ess, Pragmatisch-Kritische Geschichte der Vulgata im allgemeinen und zunæchst in Beziehungauf das Trientische Decret, Tubingue, 1824, in-8°; Kaulen, Geschichte der Vulgata, Mayence, 1868, in-8°; Ungarelli, Prælectiones de Novo Testamento et historia Vulgatæ Bibliorum editionis, Rome, 1847, in 8o.

(2) V. plus haut, p. 403.

(3) Sauf peut-être la Peschito, au point de vue de l'antiquité (V. plus haut, p. 419). (4) Gilly, Précis d'Introduction, t. I, p. 228.

treprendre une nouvelle traduction directement sur le texte hébreu (1). S. Jérôme était préparé à cette tâche par une connaissance sérieuse de l'hébreu, véritablement admirable à l'époque où il vivait. Ni grammaires, ni dictionnaires n'existaient alors, et il fallait avoir recours à l'enseignement d'un rabbin juif (2). S. Jérôme se soumit à ce dur labeur et se rendit maître de la langue (3).

II. Alors il entreprit la traduction de tous les livres hébreux de l'Ancien Testament. Il passa quinze ans à ce travail (390-405). Dès 386, à Césarée, il avait copié sur l'original d'Origène le texte hébreu des Hexaples (4). En 391, il traduit les quatre livres des Rois et le livre de Job. De 391 à 392, il traduit Judith, Tobie, Esther, les Psaumes, l'Ecclésiaste, les Proverbes, le Cantique des cantiques, les grands et les petits Prophètes. En 394, il traduit la Genèse, Josué, les Juges et Ruth; en 396, les Paralipomènes et le reste des Prophètes. Il achève sa traduction dans les années suivantes, et l'a terminée en 404.

III. Il se servit de bons manuscrits hébreux (5). Il utilisa aussi la tra

(1) « Quia nuper cum Hebræo disputans, quædam pro Domino Salvatore de psalmis protulisti testimonia, volensque ille te illudere, per sermones pene singulos asserebat non ita haberi in hebræo, ut tu de LXX interpretibus opponebas: studiosissime postulasti, ut post Aquilam, Symmachum et Theodotionem, novam editionem latino sermone transferrem ». (Ad Sophron, Pref. in Psalm.). << Desiderii mei desideratas accepi epistolas... obsecrantis ut translatum in latinam linguam de Hebræo sermone Pentateuchum nostrorum auribus traderem» (In Pentat., préf.). - « Si LXX interpretum pura et ut ab eis in Græcam versa est editio permaneret, superflue me, Chromati, Episcoporum sanctissime atque doctissime, impelleres ut hebræa volumina latino sermone transferrem » (In Paralip., préf.). Dans quelques endroits, il justifie son entreprise et semble dire qu'il ne l'a commencée que pour la défense de l'Eglise : « Qui scit me ob hoc in peregrinae linguae eruditione sudasse, ne Judæi falsitate scripturarum ecclesiis ejus diutius insultarent » (In Isaiam, préf.). - « Ut scirent nostri quid hebraica veritas contineret, non nostra confinximus, sed, ut apud Hebræos invenimus, transtulimus » (Epist. LXXXIX, ad Augustin.).

(2) Les maitres de S. Jérôme étaient des rabbins de Lydda ou de Tibériade (In Job, préf., cité plus bas, p. 431. note 1re; In Paralip., préf.); un d'entre eux s'était converti au christianisme: << Dum essem juvenis et solitudinis me deserta vallarent, incentiva vitiorum, ardoremque naturæ ferre non poteram, quem, cum crebris jejuniis frangerem, mens tamen cogitationibus æstuabat ad quam edomandam cuidam fratri, qui ex Hæbreis crediderat, me in disciplinam dedi, ut post Quintiliani acumina. Ciceronis fluvios, gravitatemque Frontonis et lenitatem Plinii, alphabetum discerem » (Ep. IV ad Rusticum). S. Jérôme donne le nom d'un de ces maltres: « Putabant me homines finem fecisse discendi. Veni rursum Hierosolymam et Bethle hem, quo labore, quo pretio Barrabanum nocturnum habui præceptorem! Timebat enim Judæos, et mihi alterum exhibebat Nicodemum. Horum omnium frequenter in opusculis meis facio mentionem » (Epist. LXXXIV ad Pammach. et Ocean.). · V. aussi in Dan. préf., cité plus bas, p. 431, note Ire. D'un passage de l'Apol. contr. Rufinum (I, 16), nous apprenons que le vrai nom de ce Juif était Bar-Hanina.

-

(3) Le Clerc et après lui J.-G. Rosenmuller (Historia interpretationis librorum sacrorum t. III, p. 333) ont prétendu que S. Jérôme ne savait l'hébreu que très médiocrement. C'est une accusation fausse, dictée par des préjugés de secte. V. R. Simon, Histoire critique du Vieux Testament, pp. 257 et suiv.

(4) Tillemont, Mémoires pour... l'histoire ecclésiastique des six premiers siècles, in-4o, t. XII, pp. 103 et suiv.

(5) « Subito Hebræus intervenit, deferens non pauca volumina quæ de Synagoga quasi lecturus acceperat. Et illico habes, inquit, quod postulaveras, meque dubium et quid facerem nescientem ita festinus exterruit, ut omnibus prætermissis ad scribendum transvolarem quod quidem usque in præsens facio » (Epist. CXXV ad Damasum).

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