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sont ainsi délimitées avec précision. Partant d'une donnée, elles ont pour but d'accréditer cette donnée et de défendre ses droits.

En second lieu, les moyens que notre science emploie pour atteindre ce but sont pris dans le contenu même de la révélation chrétienne, dans l'histoire de cette révélation conservée au sein de l'Eglise, par conséquent dans le domaine de la théologie chrétienne, surtout dans la théologie historique entendue de la manière la plus large.

« Enfin le but de cette science n'est pas seulement de fournir une connaissance extérieuredes livres saints, mais de préparer à pénétrer surement dans leur doctrine et par là de contribuer à former et à développer la connaissance de Dieu. Il y a donc un lien étroit entre cette science et l'ensemble de la théologie catholique » (1).

Mais il faut en même temps que l'introduction soit historique. Elle ne peut en effet négliger, sous peine de ne reposer sur aucune base solide, les innombrables renseignements que les siècles passés nous ont transmis. C'est là surtout qu'elle fait voir l'accord de la tradition avec les données anciennes, et qu'elle nous révèle la valeur documentaire de nos livres saints.

Enfin elle doit être critique, impitoyablement rejeter ce qui est faux ou douteux et n'accepter que les faits incontestés. La vérité et l'Eglise n'ont rien à redouter de la saine critique (2).

Nous trouvons à ce sujet quelques réflexions intéressantes dans un auteur protestant contemporain (3) sur la nécessité de la critique biblique :

Aujourd'hui toute exégèse sérieuse doit commencer par consulter, sur chaque passage, les diverses leçons et fixer le texte avant de l'expliquer. Je n'ignore pas que bien des personnes, et même des théologiens, disent quelquefois : A quoi bon toutes ces minuties? Nous nous en tenons au texte traditionnel consacré par l'usage, au texte reçu. Sait-on bien du moins ce qu'est ce fameux texte reçu? Après les premières recherches et comparaisons de manuscrits faites par Erasme, les deux Estienne et Théodore de Bèze, il se manifesta la plus grande diversité dans les éditions grecques du Nouveau Testament. On souffrait de cette confusion, car la critique n'avait pas encore appris à classer et à juger les variantes et les documents. Les célèbres Elzevier d'Amsterdam exploitèrent cette situation. Ils firent, sans grande science, une édition commode, élégante, correcte du Nouveau Testament, sans nom d'auteur, et, pour la faire mieux accepter, la donnèrent comme le texte reçu de tous, textum ab omnibus receptum. Ce fameux texte, qui pendant deux siècles a exercé une véritable tyrannie et dont plusieurs théologiens n'osent encore s'affranchir, n'est donc autre chose en réalité qu'une spéculation de libraires. Si nous avons aujourd'hui un meilleur texte, ne le devons-nous pas à la série des savants qui, depuis Erasme, se sont appliqués à l'étude et à la recherche des anciens manuscrits? Dans les travaux patients d'un Estienne, d'un Griesbach, d'un

(1) Cfr. Delitzsch, Begriff und Methode der sogenebibl. und insbes, alttestamentlich. Einleitung, dans Zeitschrift fur Protestantism und Kirche, nouv. série, t. XXVIII, pp. 133 et suiv. ; — H.-A. Hahn, art. Einleitung in das A. T. dans la Real-Encyclopedie de Herzog.

(2) V. l'Église et la science, par le P. Ch. de Smedt, Louvain, 1877, in-8°.

(3) A. Sabatier, La Critique biblique et ses origines en France, dans la Revue politique et littéraire, 17 novembre 1877, p. 459.

Lachmann ou d'un Tischendorf, n'y a-t-il pas plus de sérieuse piété à l'égard de la Bible que dans les déclamations creuses de ceux qui suivent aveuglément la lettre traditionnelle ?

Cette restitution du texte n'est que la première partie de la critique biblique, ce que l'on appelait autrefois, assez improprement, la basse critique ou la critique verbale. La grammaire, la lexicologie, la paléographie et l'archéologie en sont les instruments ou les auxiliaires. Mais on ne peut s'arrêter là; cette première critique conduit nécessairement à un autre genre de questions et d'études, à une critique nouvelle qu'on appelle la critique historique.

« De même qu'on trouve des variations dans les manuscrits et qu'on n'arrive à un texte plus sûr qu'en les comparant, de même on trouve une grande diversité dans les témoignages anciens. Ce n'est qu'en les confrontant, en les classant et en les rapprochant des données internes fournies par les documents eux-mêmes, qu'on peut arriver à déterminer le temps, le mode de leur apparition et le nom de celui qui les a écrits.

La critique n'est donc pas le contraire de la tradition et ne vise pas à la détruire c'est plutôt le rétablissement et la démonstration de la tradition légitime, débarrassée des erreurs ou des légendes qui la voilent et la surchargent. Sans doute la critique elle-même est loin d'être infaillible et doit se garder de rendre des oracles; elle est sujette son histoire le prouve — à de singulières illusions et à de graves excès de scepticisme ou de dogmatisme. Mais elle possède toujours en elle-même la vertu et les moyens de se corriger, et les témérités de certains critiques aventureux ne prouvent rien contre la légitimité ou la nécessité de la science que nous défendons.

• Pourquoi, d'ailleurs, parler sans cesse des méfaits de la critique sans tenir compte des services qu'elle a rendus ? Elle a souvent confirmé la tradition, en lui donnant le poids et le caractère d'une solution scientifique. Elle ne se borne pas à nier; elle affirme en même temps, ou du moins elle ne considère sa tâche comme épuisée que lorsqu'elle a dégagé la réalité positive des faits ».

Rien de plus conforme à l'esprit que l'Eglise a toujours encouragé chez les critiques catholiques. Ce n'est qu'en dénaturant le caractère de son enseignement qu'on l'a accusée de manquer de critique et d'encourager l'ignorance (1). Jamais au contraire le véritable érudit catholique n'a eu d'autre maxime que celle de S. Paul : « Omnia probate, quod bonum est tenete (2)». C'est ce que nous espérons montrer dans ce travail (3).

(1) Il ne faut pas chercher dans l'introduction une démonstration évangélique; tel n'est pas en effet le but que nous tâchons d'atteindre ; c'est aux apologistes et aux théologiens à tirer de nos études les conséquences utiles; nous ne devons ici que réunir tout ce qui facilite l'étude de la Bible. Quant à l'interprétation des textes, c'est, en dernier ressort, à l'Église infaillible d'en décider. Cfr. Lamy, Introductio, t. I, pp. 6 et 7.

(2) 1 Thess. V. 21.

(3) Le lecteur remarquera que nous laissons de côté l'examen de la beauté littéraire de la Bible. Cette question est trop subjective, et se rattache plutôt à l'Apologétique qu'à l'Introduc tion. Chateaubriand a traité ce sujet, Génie du Christianisme, livre V, ed. Didot, in-12, t. I, pp. 322 et suiv. V. aussi Joubert, Pensées, 3o édit., in-12, t. II, p. 32. Tout le monde se rappelle le fameux passage de J.-J. Rousseau : « La majesté des Évangiles m'étonne... » On le trouvera dans Migne, Démonstr. évang., t. IX, c. 1245. On pourrait y ajouter ce que dans les Pensées, Pascal dit des Évangiles. Mais tous ces endroits sont bien connus, et il sera peut

II

HISTOIRE DE L'INTRODUCTION BIBLIQUE

On peut la diviser en trois époques distinctes: 1o Antiquité; 2o Moyen âge; 3° Temps modernes.

1o Antiquité (1). — Aux premiers temps du christianisme, les Pères (2) s'occupent surtout de fixer et de prouver la doctrine; aussi ne pensent-ils pas à étudier les questions d'origine et d'authenticité des livres bibliques qui du reste n'étaient pas soulevées.

Dans les apologies écrites contre les païens ou contre les hérétiques, nous avons quelques renseignements qui peuvent trouver place dans une introduction; mais les introductions spéciales n'existent pas encore (3). On rencontre quelques indications relatives aux questions d'introduction dans Origène (4), saint Jean Chrysostôme (5), Théodore de Mopsueste (6) et Théodoret (7).

être préférable de donner un extrait de M. Renan sur ce sujet. Voici les paroles de cet auteur: « Si nous envisageons dans son ensemble le développement de l'esprit hébreu, nous sommes frappés de ce haut caractère de perfection absolue qui donne à ses œuvres le droit d'ètre envisagées comme classiques au même sens que les productions de la Grèce, de Rome et des peuples latins. Seul entre tous les peuples de l'Orient, Israël a eu le privilège d'écrire pour le monde entier. C'est certainement une admirable poésie que celle des Védas, et pourtant ce recueil des premiers chants de la race à laquelle nous appartenons, ne remplacera jamais, dans l'expression de nos sentiments religieux les Psaumes, œuvre d'une race si différente de la nôtre. Les littératures de l'Orient ne peuvent en général être lues et appréciées que des savants; la littérature hébraïque, au contraire, est la Bible, le livre par excellence, la lecture universelle ; des millions d'hommes ne connaissent pas d'autre poésie. Il faut faire sans doute, dans cette étonnante destinée, la part des révolutions religieuses, qui ont fait envisager les livres hébreux comme la source de toute révélation: mais on peut affirmer que si ces livres n'avaient pas renfermé quelque chose de profondément universel, ils ne fussent jamais arrivés à cette fortune. Israël eut, comme la Grèce, le don de dégager parfaitement son idée, de l'exprimer dans un cadre réduit et achevé. La proportion, la mesure, le goût, furent en Orient le privilège exclusif du peuple hébreu, et c'est par là qu'il réusssit à donner à la pensée et aux sentiments, une forme générale et acceptable pour tout le genre humain. » Du peuple d'Israël et de son histoire, dans la Revue des Deux-Mondes, 15 novembre 1855, pp. 747 et suiv. Cet article a été reproduit dans les Études d'histoire religieuse. On voit que, quelque école que l'on se rattache, l'impression produite par la Bible est la même.

(1) Nous ne nous occupons pas des Juifs anciens; il y a chez eux des interprétations et des commentaires, mais pas d'introduction. Les commentaires juifs sont indiqués dans l'introduction particulière de chaque livre.

(2) L'exégèse des Apôtres n'a pas à nous occuper ici. Elle trouverait mieux sa place dans une étude sur les citations de l'Ancien Testament dans le nouveau. Cfr. G. Rosenmuller, Historia interpretationis librorum Sacrorum in Ecclesia Christiana, inde ab Apostolorum ætate usque ad Origenem, part I, Hildburghusæ, 1795, in-12, pp. 13 et suiv.

(3) Ainsi, Celse attaque-t-il l'authenticité des livres de Moïse (Origène, Contr. Cels., V, 42), Porphyre celle de Daniel? Origène et les autres apologistes répondent plutôt au moyen d'arguments dogmatiques que de preuves historiques. Haevernick, ibid., §. 5.

(4) Ses Hexaples sont nécessaires pour la critique du texte.

(5) V. sur ce père, Rosenmuller, op. cit., pars 3a, pp. 265 et suiv.

(6) Ibid., p. 250.

(7) Ibid., t. IV, p. 35.

Les premières œuvres qui, dans leur ensemble, se rapprochent de l'Introduction (1), sans former pourtant un organisme complet, sont les remarques dues à saint Jérôme. Dans ses préfaces, dans la première partie de son catalogue des hommes illustres, dans ses lettres surtout, ce saint Docteur a réuni des renseignements nombreux et d'une valeur inestimable sur l'origine, l'autorité, le style des livres sacrés et sur la manière d'interpréter l'Ecriture. Les trois opuscules de ce Père, Liber hebraicarum quæstionum in Genesin (2), Liber de locis hebraicis (3), De nominibus hebraicis ne doivent pas être oubliés ici, malgré les réserves justifiées que la critique peut faire à leur sujet. Mais, ces réserves une fois faites, on peut dire qu'il a eu, plus que tous les autres Pères, les qualités nécessaires pour bien comprendre l'Ecriture Sainte (4). Nul, plus que lui, ne sentait le besoin d'une introduction à l'Ecriture. Dans sa belle lettre à Paulin, il s'élève fortement contre ceux qui s'ingèrent, « sine prævio et monstrante viam,› dans l'interprétation de l'Ecriture (5). Nul aussi ne l'a aimée davantage :

Qui cibi, quæ mella sunt dulciora quam Dei scire prudentiam, et in abdita ejus intrare, et sensum Creatoris inspicere, et sermones Domini Dei tui qui ab hujus mundi sapientibus deridentur, plenos discere sapientia spirituali? Ha beant sibi cæteri, si velint, suas opes, gemma bibant, serico niteant, plausu populi delectentur; et per varias voluptates divitias suas vincere nequeant. Nostræ divitiæ sint in lege Domini meditari die ac nocte, pulsare januam non patentem, panes Trinitatis accipere et sæculi fluctus, Domino præeunte, calcare (6).

Une œuvre plus complète est due à l'illustre évêque d'Hippone. Dans son traité en quatre livres De doctrina christiana (7), Saint Augustin traite de l'autorité des livres saints, de leur canon, de la manière de les bien lire et de les expliquer. Il désigne lui-même le contenu de son livre comme des règles pour traiter l'Ecriture, præcepta tractandarum scripturarum. » On peut regarder ce traité comme un système d'herméneutique. Il est admirable, dit Haevernick (8), et encore très utile, parce qu'on y trouve (9) les caractéristiques d'une bonne interprétation de l'écriture (10).

Dans ce livre, S. Augustin cite un écrivain donatiste, Tichonius Afer, qui vivait peu de temps avant lui, et auquel on doit des règles pour trouver le sens de l'Ecriture, regulæ septem ad investigandam et inveniendam

(1) V. Schanz, Die Probleme der Einleitung bei den Vaetern, dans le Tuebinger Quartalschrift, 1879, pp. 56 et suiv.

(2) Opp., ed. Martianay, t. II.

(3) Opp., même éd., t. II, p. 86. Ce dernier opuscule ne doit être consulté qu'avec précaution, au moins en ce qui regarde les étymologies.

(4) R. Simon, Histoire crtique du Vieux Testament, Rotterdam, 1865, in-4o, p. 393. Cfr. Rosenmuller, op. cit., pars. 3a, pp. 329 et suiv.; Nowack a traité (en allemand) de l'importance de S. Jerôme pour la critique du texte de l'Ancien Testament. 1875.

(5) Opp., t. IV, part. 2, c. 568.

(6) Ep. 30 ad Paulam, num. 13, ed. Migne, 1. 444.

(7) Opp. éd. Bened., t. IV. Ce traité a été édité à part, Helmstadt, 1629, in-8°, Leipzig, 1769; Leipzig, 1838, in-16.

(8) Op. cit., §. 5.

(9) Liv. I. et II.

(10) Cfr. R. Simon, Histoire du V. T., pp. 397 et suiv.; Rosenmuller, op. cit., pp. 406 et suiv.; Clausen, Augustinus Hipponensis, Sanctarum Scripturarum interpres, pp. 136 et suiv.; Vigouroux, Manuel biblique, t. I, p, 251.

intelligentiam sacrarum scripturarum (1), mélange assez pauvre de règles de théologie et de formules de composition.

L'ouvrage de S. Eucher, en 450, Liber formularum spiritualis intelligentiæ (2) se rapproche de celui de S. Augustin que nous venons d'indiquer. Il ne faut pas oublier son autre ouvrage, ad Salonium filium ins

tructio.

Junilius Africanus (3), évêque du vie siècle, a laissé une œuvre plus importante dans ses Libri duo de partibus legis divinæ (4). On y trouve un essai de théorie, et en même temps un effort pour arriver à une étude plus méthodique de l'Ecriture. Il se rattache à l'école de Nisibe (5), dont il ne nous reste plus malheureusement d'œuvre dogmatique sur ce point; il nous donne même le nom de son maître, Paul, élève de cette école, ubi divina lex per magistros publicos, sicut apud nos in mundanis studiis Grammatica et Rhetorica, ordine ac regulariter traditur (6). »

Il ne faut pas oublier la Synopsis athanasiana, qui semble antérieure à l'an 450, et qui renferme une introduction presque entière (7).

Euthalius (vers 450) a profité de cet ouvrage dans ses Prolégomènes aux livres apostoliques. Euvre consciencieuse d'un homme érudit, cette synopse mérite d'être placée au premier rang parmi les introductions proprement dites. Elle comprend tous les livres de l'ancien et du nouveau Testament. L'ouvrage est généralement excellent (8).

Nous ne citons que pour mémoire les ouvrages de Cosmas Indicopleustès (9), que nous retrouverons dans l'histoire du Canon.

L'ouvrage d'Adrien, 'Eywy się ràs beías ypapàs (10), est surtout du domaine de la grammaire et de la rhétorique, et n'appartient pas à l'introduction proprement dite (11).

Cassiodore a plus de droits à notre attention. Ses deux livres de Institutione divinarum scripturarum (12) ont encore beaucoup de valeur au point de vue littéraire; le catalogue qu'il y donne des commentateurs bibliques, principalement des latins, est important. Il indique les moyens de saisir le sens de l'Ecriture, il recommande l'étude des lettres profanes pour arriver à mieux comprendre les lettres sacrées, enfin il donne d'importants conseils aux moines par rapport à la copie des manuscrits de la Bible (13). Au moyen âge l'influence de son œuvre fut considérable, et presque tous les travaux d'introduction écrits alors en proviennent (14).

(1) Patrol. lat., t. XVIII.

(2) Ibid., t. XLIX-L.

(3) V. Rosenmuller, op. cit., t. V., pp. 21 et suiv.

(4) Migne, Patrol. lat., t. LXVIII. ils ont été publiés séparément, Bâle, 1545, in-8°, Francfort, 1603, in-8°. Cfr. Kihn, Theodor von Mopsuestia und Junilius als Exegeten, Fri

bourg, 1880, in-8°.

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(5) V. von Lengerke, De Ephraim. 8yr. arte hermeneutica.

(6) Migne, Patrol. lat., t.LXVIII, c. 63.

(7) Athan. Opera, ed. Garnier, t. II, pp. 126–204.

(8) Reithmayr, Introduction, t. I, pp. 12 et 16.

pretationis, t. IV, pp. 3. et suiv.

(9) V. sur lui Reithmayr, op. cit., t. I, p. 16.

Cfr. J.-G. Rosenmuller, Historia inter

(10) Patr. grecque, t. XCVIII. La première édition est de Vienne, 1602, in-4°.

(11) Haevernick en donne une courte analyse, op. cit. §. 5.

(12) Patrol. lat., t. XIX.

(13) Rosenmuller, op. cit., t. V, pp. 30 et suiv.; R. Simon, Hist. crit. du V. T., p. 409. (14) V. Reithmayr, op. cit., t. 1, p. 17.

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