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sur celles de Pepin, de Charlemagne, de Louis le debonnaire, et d'Otton. Tout le monde sait aujourdhui ce que c'est que la donation de Constantin, et sa fausseté est plus universellement reconnue que celles des decrétales d'Isidore. Mais du temps de ces Papes la verité de cette piéce n'etoit pas revoquée en doute; S. Bernard la supposoit, quand il disoit au pape Eugéne qu'il n'etoit pas seulement successeur de Saint Pierre, mais de Constantin; elle etoit connue et reçue des le neuvième siècle; et a peine a-t-on commencé a s'en desabuser vers le milieu du quinzième. Les Grecs mêmes le recevoient, comme il paroit dans Theodore Balsamon, qui la rapporte toute entiere, et prétend y fonder les prerogatives du siège de Constantinople.

Nouvelle Bibliotheque des auteurs Ecclesiastiques, par L. E. Dupin. Tom. i. p. 215. (Utrecht, 1731.)

Des fausses decretales attribuées aux premiers Papes. La fausseté des decretales attribuées aux premiers Papes avant Syrice est presentement si connue, qu'il ne seroit pas necessaire d'en rien dire ici, si le sujet de mon le livre ne m'obligeoit de rapporter en peu de mots les principales raisons qui vont voire qu'ils ont ete supposées. Je commence par celles qui sont generales et communes a toutes les decretales, et je descendrai ensuite dans les particulieres.

1. Toutes ces decretales ont été inconnues a tous les anciens péres, a tous les papes, et a tous les auteurs ecclesiastiques qui ont ecrit avant le neuvieme siècle de l'eglise. Or qui pourroit croire qu'un si grand nombre de lettres composées par tant de saints Papes, qui contenoient tant de points importans de la discipline de l'eglise, eussent été inconnues a Eusebe, a St. Jerome, a S. Basile, a S. Augustin, et a tous ceux qui ont parle des ecrits des Papes, ou qui ont ecrit de la discipline de l'eglise ? Seroit-il possible que les Papes a qui ces lettres etoient très favorables ne les eussent jamais allequées pour faire valoir leur autorité ? Qui s'imaginera que les decisions de ces decretales n'eussent jamais etè citées dans aucun concile ni dans ancun canon? Quiconque fera reflexion que les canonistes se sont tres souvent copiés, et que depuis que ces canons ont été supposées, elle ont etè citées par infinité de fois par les Papes par les conciles, et par les canonistes, connoitra facilement quelles eussent été tres

* Gregory VII. et ses successeurs.

This clearly proves the fallibility of Popes and Councils.

celébres, et tres souvent allequées dans l'antiquité, si elles eussent ete veritables Le premier qui les a publice, si nous en croyons Hincmar, est un nommé Riculphe, evêque de Mayence, qui est mort au commencement du neuvième siècle. On crut qu'il les avoit apportées d'Espagne, parce que la collection portoit le nom d'Isidore, mais elle ne peut pas être du grand Isidore, Archevêque de Seville. Et il y a apparence, que ce n'est point un Espagnol, mais plutôt un Allemand, ou un Francois, qui a supposé ces decretales. Il semble même qu'il y a de ces decretales supposées depuis Riculphe : et il est vraisemblable qu'il soit Benôit diacre de l'eglise de Mayence, qui a fait une collection de canons par l'ordre d'Autcaire, eveque de Mayence, successeur de Riculphe, qui a mis la dermiere main a cette collection de fausses decretales attribuées, a un Isidore, surnommé Marchand, ou Pecheur, qui est different de l'evêque de Seville. Nous lisons dans l'histoire, que vers ce temps, un nommé Isidore, frère d'Eulogius, vint d'Espagne avec des Marchands, et se retira a Mayence. Il est bien probable, que c'est le nom de cet homme, que a voulu donner a la collection des decretales, et que c'est ce qui a fait croire qu'elle avoit été apportée d'Espagne.

l'on

Secondement, la supposition de ces lettres se prouve invinciblement, parcequ'elles sont composées d'un tissu de passages des Peres, des conciles, des lettres des Papes, des canons, et des ordonnances des Empereurs, qui ont paru depuis le troisième siècle de l'eglise, jusque vers le milieu du neuvième. Il est visible que tous ces passages tirés de differens endroits ont été cousus ensemble par un imposteur, qui n'avoit pas assez d'esprit et de génie, pour composer luimême les lettres.

Troisiémement l'ecriture est citées dans toutes ces lettres suivant la version Vulgate de Saint Jerome, ce qui fait voire manifestement, qu'elles ne sont point des Papes, dont elles portent le nom, qui ont vécu longtems avant lui.

Quatriérement, la matière de ces lettres ne convient pas au siècle, où les Papes a qui elles sont attribuées, ont vêcu; il n'y est parlè ni de persecutions, ni de Martyrs, ni de la doctrine de l'eglise contre les premiers heretiques, ni du devoir des evêques, ni du soin qu'on doit avoir du troupeau de J. C. Mais on y traite de questions de doctrine contre les Ariens, et les Eutychiens, qui supposent que l'eglise etoit etablie longtemps.

Cinquiemement, les lettres sont pleines d'anachronismes; les consulats, et les noms des consuls y sont marqués de

travers, et les années veritables des Papes ne s'accordent souvent pas avec ce qui se trouve dans ces lettres.

Sixiémement, le style de ces lettres est barbare; elles sont pleines de solecismes, et l'on trouve des termes qui n'ont été en usage que dans les bas siècles. Il est encore a remarquer que toutes ces lettres sont de même stile; or comment se pourroit-il faire que tant de Papes differens vivant en differens siècles, eussent tous eu un même stile ? Cela ne fait-il pas voir evidemment, que toutes ces lettres ont été composées a peu près en même tems, et dans un même esprit ?

On comme ces lettres parurent dans un siècle peu eclairè, il ne faut pas s'etonner, si elles furent recues sans beaucoup de contestation. Toutefois Hincmar Archevêque de Rheims, et les evêques de France eurent d'abord bien de la peine a les reconnoitre; mais peu aprés elles acquirent de l'autorité, etoient soutenues de la cour de Rome, dont elles favorisoient les pretensions.

Dupin afterwards enters at some length into details, which the reader will do well to consult, though there is no room for them in this volume.

PURGATORY.

This is a most fearful doctrine, and in its practical effects one of the most pernicious of the Romish errors. It has a marked tendency to convert filial love into servile fear; it leads to distrust in Christ, and to idolatrous trust in the mercy and influence of the Virgin Mary, who being only a creature, is represented as having no demands on the score of justice. It heightens incalculably the woes of affliction, and fills with dismay the dying. It has poured abundant treasures into the coffers of the Popes and Romish priests, and they have consulted their interest in investing it with the most awful character. It is the receptacle of those who die in a state of grace. The Apostles and martyrs and canonized saints, through their own merits and sufferings, are held to have escaped it. All other persons, if they die in a state of grace, are said to be tormented in it for a definite period; and as Papal indulgences have been granted for thousands of years, this definite period may apparently be of very long duration. The general opinion of Romanists is that the instrument of torment is fire. It is said, it is true, that this opinion is not de fide. But the Church of Rome

has given her sanction to this opinion both directly and in-. directly. Indirectly, by permitting the publishing of numberless visions of persons who are said to have been seen in the flames of purgatory; and also by pictorial representations of purgatorial flames in Roman Catholic churches: directly, in the Catechism of the Council of Trent, which is the most authoritative Catechism in the Roman Church, and which was composed for the use of her parish priests, which expressly asserts that there is a purgatorial fire, in which the souls of the pious are tormented for a fixed time. Cardinal Bellarmine states that all the Fathers agree that the pains of purgatory are ("atrocissima") most dreadful; and that the great majority of the Romish doctors are of opinion that the fire of purgatory is the same as the fire of hell.

Romanists adduce certain texts of Scripture in support of their views. They cite 2 Macc. xii. 45. But 1. The people died in idolatry, which, according to the Romish doctrine, is mortal sin; and none who die in mortal sin are held to go to purgatory. 2. ver. 43, 44. The offering was made for a happy resurrection; but purgatory occurs before the resurrection. 3. The Maccabees are not inspired Scriptures. They were not received in the Jewish canon; and even Gregory the Great spoke of them as uncanonical; and in 2 Maccabees xv. 39, the writer plainly confesses that he was uninspired; and (2 Maccabees xiv. 41, 42.) suicide is commended. Matth. v. 24, 25, is next brought forward. But as the person dying is said to have God for his adversary, he does not die in a state of grace, and does not go to purgatory; and besides, there are such differences of the Fathers respecting who the adversary is, Chrysostom saying one thing, and many of the Fathers another thing, and respecting the interpretation of other parts of the passage, that no Romanist can, consistently with his pledge only to interpret Scripture according to the unanimous opinion of the Fathers, give any meaning at all to the text. Matth. xii. 32, is quoted to prove that some sins are forgiven in the next world, which are not pardoned in this world: but the parallel passages, (Mark iii. 38. and Luke xii. 10.) shew that such sins shall never be forgiven. 1 Cor. iii. 12-15 is a favourite passage with the Romanists. But respecting the right interpretation of this passage of Scripture there is such a conflict between the Fathers, that Roman Catholics are precluded from interpreting it. (See at the end of the extracts from the Fathers.) The evident meaning of the passage is, that preachers are to be careful to build

upon the foundation, (Christ,) true believers, who are represented by gold, silver, precious stones; and not stony-ground hearers, who are represented by wood, hay, stubble; else the fire of tribulation and persecution would destroy their work, though they themselves should be saved with great difficulty, as though by fire. The passage evidently refers to persons; for, speaking of the Corinthians, the Apostle said previously, ye are God's building.”

Lastly, they quote 1 Pet. iii. 18-20. But the time of the preaching is named; and the evident meaning of the passage is, that Christ, the great Prophet of the Church, from the beginning preached through Noah by the Spirit, whilst the ark was preparing, to the spirits who were in the bondage of iniquity. Of this passage Augustine gives two interpretations.

There is evidently no real Scriptural ground for the doctrine; whilst it is quite opposed to the Gospel scheme, which declares that man is "justified by faith," and that "the blood of Christ cleanseth from all sin," and that “by one sacrifice he hath for ever perfected them that are sanctified." It is true that God as a father chastises his children when they err. But he does this in this life, for their improvement; to convince them of the evil of sin and to bring them nearer to himself; and his chastisements are parental and not penal. Thus he chastised David for his great sin. And David said, (Ps. ciii.) "Like as a father pitieth his children, so the Lord pitieth them that fear him." But the flames of purgatory are penal, and Christ is frequently represented by Romish writers as incensed against believers for their sins committed after baptism and grace, and the Virgin Mary is entreated to appease his anger. The belief that after death a believer is to be plunged into the dreadful torments of purgatory* must tend to substitute servile fear for filial love and confidence.

There are some passages of Scripture which are decidedly repugnant to the doctrine. To the thief on the cross it was said (Matth. xxiii. 43.), "To-day shalt thou be with me in paradise." Paul says that it is better to be "absent from the body and present with Christ." In the Revelation it is said, (xiv. 13.), Write, blessed are the dead which die in the Lord from henceforth; yea, saith the Spirit, that

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The Romish purgatory is a sort of temporal hell; and to escape, or to alleviate, its torments Romanists look to alms, good works, penances, masses, and indulgences. Their system is legalism and bondage.

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