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NOTES

SUR OTHON.

1. De Ferentinum. Ce n'est point le Ferentinum du Latium; la ville dont il s'agit est un municipe d'Étrurie. Pline le place entre Fésules et Fescennia, l. 111, 5 (8). Voyez aussi Cellarius, Géogr. antiq., 11, 9, p. 725.

2. Son aïeul, M. Salvius. On lit encore Silvius ou Sylvius : aussi Glandorp, dans l'Onomaste, rapporte toute la famille des Othons à Sylvius, et parle de deux Titianus, l'un Sylvius Titianus, frère d'Othon; l'autre Salvius, proconsul d'Asie sous Néron. Les monnaies et les inscriptions se déclarent pour le nom de Salvius, et Burmann ainsi que Oudendorp l'ont rétabli.

3. Quant à L. Othon, père de l'empereur. Tacite le dit consulaire; or, il avait été consul en 786, et substitué à Galba le premier juillet. Il parait aussi avoir géré le consulat extraordinairement, avec Faustus Sylla en 805. Voyez TACITE, Annales, XII, 52. Toutefois, Pighius affirme qu'en cette année ce fut le frère, et non le père d'Othon qui fut consul, et ce, à raison du surnom de Titianus que lui donne Frontin.

4. Pris part à la sédition de Camille. C'est Furius Camillus Scribonianus, lieutenant de Dalmatie, dont il a été parlé au ch. XIII de Claude.

5. Devant son pavillon. Le latin dit ante principia : c'était la place principale du camp, celle où était la tente de l'empereur, du lieutenant ou du préfet. On y voyait aussi la tribune du haut de laquelle les chefs parlaient aux soldats; on y faisait toutes les publications; on y lisait les lettres officielles, les ordres du jour; enfin on y plantait le signal du combat.

6. Sa statue fût posée dans le Palatium. Tacite (Annales, xv,72) regarde aussi cette distinction comme extraordinaire, et cite Tigellinus et Nerva dont les statues furent placées auprès du Palatium, outre qu'on voyait leurs images triomphales au Forum.

7. Le reçut au nombre des patriciens. Depuis César, les empe-reurs s'étaient arrogé ce droit.

8. Femme de noble maison. Ce mot noble convient pour ce temps à la qualité de chevalier. La Harpe, en lui conférant une naissance très-illustre, a suivi la mauvaise leçon splendidissima, qui est en contradiction avec Tacite: Maternum genus impar, nec tamen indecorum (Hist., 11, 50).

9. L. Titianus. Il est souvent cité dans le second livre des Histoires de Tacite. A cette époque, quand on avait beaucoup de fils, quelques-uns d'entre eux prenaient un nom dérivé de celui de leur mère. Ainsi Petronianus de Petronia (Vitellius, 6); Vespasianus de Vespasia (Vesp., 2); Domitianus de Domitia ou Domitella (Vesp., 3).

10. A peine nubile. La Harpe traduit : Avant qu'elle fût nubile, parce qu'il a suivi la leçon nondum que porte la Vulgate : la nôtre est évidemment préférable.

11. Sous le consulat de Camillus Arruntius. Il y a ici une erreur que l'on attribuerait difficilement à Suétone. Caïus ne s'appelait point Arruntius, mais Scribonianus, ainsi que cela résulte de ce que disent Dion et Tacite, pour l'année 785 dont il s'agit. Probablement que, dans les fastes, Camillus Scribonianus figure comme consul ordinaire, et Arruntius comme consul suffectus, en sorte que de maladroits copistes ont embrouillé de cette double mention le texte de Suétone, qui n'a pu errer sur le nom d'une si illustre maison.

12. Recours au fouet. Le latin est remarquable par l'originalité de l'expression flagris objurgaretur, littéralement qu'il l'injuriait du fouet. Tacite, Annales, l. v, ch. 9, se sert d'une locution' analogue, verbere moneri, être averti par le fouet; elle est ordinaire à Suétone qui dit, au ch. 20 de Caligula, que l'on forçait les mauvais auteurs à effacer leurs écrits de leur langue, nisi ferulis objurgari maluissent.

13. Un homme faible. C'est-à-dire qui n'était pas assez fort pour se défendre, et non un estropié comme le dit La Harpe. Il paraît que le bernement, si célèbre par ce qui arriva à SanchoPança, n'était pas moins à la mode dans l'antiquité. On l'appelait

sagatio, parce qu'on se servait de manteau pour cette mystification fort bien décrite dans un vers de Martial, l. 1, Epig. 4, 8:

Ibis ab excusso missus in astra sago.

14. Que la sentence fút rapportée. C'est-à-dire avant qu'il fût de nouveau compté au nombre des sénateurs, avant que son exclusion fût annulée par le crédit d'Othon. Cette condamnation était fondée sur la loi Julia. — Voyez César, 43.

15. Il reçut chez lui.... Poppéa Sabina. Xiphilin, Plutarque, Tacite, sont d'accord en ce point. Néron avait caché cette femme chez Othon, le complice de ses débauches, en attendant qu'il pût se défaire d'Octavie. Dans les Annales, toutefois, Tacite raconte le fait diversement, et s'écarte de la version qu'il a adoptée dans les Histoires. Poppéa Sabina était la femme de Rufius Crispinus, chevalier romain dont elle avait déjà eu un fils. Othon la séduisit et l'épousa, après avoir entretenu un commerce adultère avec elle. Il eut l'imprudence de louer, devant Néron, la beauté de ses formes, et fit si bien que l'empereur voulut la voir, et en devint

amoureux.

16. Le gouvernement de la Lusitanie. TACITE, Hist., 1. I, c. 13: Puis, le soupçonnant d'être l'amant de Poppéa, il le relégua en Lusitanie, sous le prétexte d'un gouvernement. Othon se fit choisir, etc.

17. Vous demandez, etc. J'ai rendu ce distique avec précision, mais les deux vers de La Harpe en sont une heureuse imitation :

Sous le nom de questeur, Othon est exilé ;
C'est qu'il couchait avec sa femme.

18. Pendant dix ans. C'est-à-dire depuis 811, année pour laquelle Xiphilin rapporte l'anecdote de Sabina, jusqu'à la mort de Néron, en 821. Tacite remarque que, durant cette période, Othon sembla perdre le souvenir de son infamie, et se conduisit avec intégrité et presque avec sainteté.

19. L'astrologue Seleucus. Plutarque et Tacite l'appellent Ptolémée. Ce dernier dit (Hist., 1, 22): « Poppée avait entretenu près d'elle plusieurs de ces astrologues, instrument fatal de ses intimités avec le prince. L'un d'eux, Ptolémée, accompagnant Othon en Es

pagne, lui avait promis qu'il survivrait à Néron : l'évènement avait accru son crédit, et, depuis les conjectures et les encouragemens de ceux qui comparaient la jeunesse d'Othon et la vieillesse de Galba, Othon s'était persuadé qu'il parviendrait à l'empire. » (Traduction de M. C. L. F. PANCKOUCKE, Histoires, liv. 1, p. 39.)

20. Recevait le prince. C'est-à-dire, Galba proclamé empereur. L'aureus est exprimé dans Tacite par la somme de cent sesterces, ce qui équivalait à vingt-cinq drachmes d'argent, ou dix-neuf francs soixante centimes. Voyez le Tableau que M. Letronne a fait pour le Tite-Live de M. Lemaire.

21. Quelqu'un l'ayant choisi pour arbitre, etc. Il est question de Cocceius Proculus, éclaireur.

22. D'être adopté par Galba. Tacite nous dit que l'armée et la cour favorisaient les espérances d'Othon.

23. L'énormité de ses dettes. Plutarque porte à 50 millions de sesterces, ou 8,895,000 francs, les dettes d'Othon. Tacite fait un beau tableau de sa situation : « Son faste, onéreux même à un prince, son indigence, à peine supportable pour un particulier, sa haine contre Galba, sa jalousie contre Pison. » (Traduction de M. PANCKOUCKE, Histoires, liv. 1, p. 37.)

24. Cinq affidés. Voici comment M. Panckoucke a rendu ce beau passage: « Othon alors mit à la tête du complot arrêté un de ses affranchis, nommé Onomastus : celui-ci lui amena Barbius Proculus, qui donnait le mot d'ordre aux gardes, et Veturius, qui en était lieutenant. Après les avoir reconnus, par diverses questions, pour gens rusés et audacieux, Othon les comble de présens et de promesses, et leur remet de l'argent pour acheter des complices. Deux soldats entreprirent de disposer de l'empire du peuple romain, et ils en disposèrent. » ( Histoires, liv. 1, p. 43.)

25. Fut absorbé. Cet intervalle fut de quatre jours. Sans doute qu'Othon était retenu, soit par des prodiges, soit par quelque superstition de famille.

26. Autour du Milliaire d'or. C'était une colonne à laquelle venaient aboutir toutes les routes de l'empire. Auguste l'avait élevée en 734.

27. Que les architectes étaient arrivés. Onomastus lui dit que l'architecte et les entrepreneurs l'attendaient. Cela signifiait que les soldats étaient rassemblés, et que tout était prêt. Othon feignit qu'il voulait acquérir des bâtimens dont la solidité lui paraissait douteuse, et dit qu'il allait les faire examiner.

28. Le proclamèrent EMPEREUR. Il n'y en eut d'abord que vingttrois, ce qui découragea beaucoup Othon (Tacite, Hist., 1, ch. 27, p. 47). « Là, vingt-trois soldats le saluent empereur; il tremble à la vue de leur petit nombre; ils le placent dans une litière, et l'enlèvent en tirant l'épée. Presque autant de soldats le joignent en chemin, quelques-uns par complicité, d'autres par surprise. Une partie pousse des cris de joie, agite les glaives, une partie suit en silence pour se décider suivant l'évènement. »

29. Tuer Galba et Pison. Sur la mort de Galba, voyez la vie de cet empereur, c. 19 et 20. Plutarque et Tacite racontent la mort de Pison; voici comment s'exprime le second, dans la traduction de M. PANCKOUCKE (t. 1, p. 69) : « Pison se sauva dans le temple de Vesta ; il y fut accueilli par la pitié d'un esclave public, qui le cacha dans sa chambre. L'obscurité de sa retraite, plus que la religion et la sainteté de l'asile, y différait sa perte prochaine, lorsque arrivèrent, par ordre d'Othon, Sulpicius Florus, soldat des cohortes britanniques, nouvellement fait citoyen par Galba, et Statius Murcus, spéculateur. Nommément désignés pour assassiner Pison, ils brûlaient de le trouver : ils le tirent du temple, et l'égorgent sur le seuil. »

30. Que ce qu'ils lui en laisseraient. Tacite lui fait tenir un autre langage (ch. 29.)

31. Il y exposa, en peu de mots. J'ai suivi la leçon posita ratione. On justifierait difficilement celle qui porte posita oratione, qui, bien que défendue par quelques savans, contrarie toutes nos idées de latinité. Aussi n'a-t-on pas épargné les conjectures, lisant tantôt expositoque brevi oratione, tantôt positoque brevi oratione, de manière à commencer par un ablatif absolu: cela posé; mais ce qui suit démontre que le vice est dans l'adoption du mot oratione. Toutefois, Muller avait proposé : postquam brevem orationem ou post habita brevi oratione.

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