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noiffance fervira à expliquer les Phénomenes en question. Si l'on confidere, ajoûte-t-il, que les animaux dans leur origine font infiniment petits, compofés d'un nombre prodi gieux de particules prefque imperceptibles, fujettes à fe déranger au moindre choc, on s'étonnera plutôt de cette extrême uniformité qui regne parmi eux, que des difformités qui s'y rencontrent en si petit nombre. Ór voici les caufes qu'il rapporte de ces difformités. 1. La variété des particules, & de leurs combinaifons 20. Les infirmités des enfans dans le fein de leurs meres. 3°. L'accroiffement interrompu de quelques parties du foetus, par obftruction, ou autrement. 4°. La maniere gênée, contrainte, violente,, où il fe trouve, les atteintes, les chocs, compres fions, &c. qu'il éprouve. 5°. Enfin les indifpofitions qu'il hérite de fes parens. On conçoit aifément que toutes ces caufes développées fuffifent à expliquer toutes les irrégularités qu'on attribuë fans raison, & contre la raifon, à l'imagination des meres,

& il n'eft pas difficile de fuppléer à ce développement.

Mais pourquoi veut-on rendre l'imagination refponfable de ces accidens? Encore fi le Peuple feul adoptoit cette vaine fuppofition: mais que des Phyficiens faffent des Livres pour la foutenir, c'est ce qui n'est pas concevable. Ne voit-on pas la même chofe arriver à proportion dans tous les animaux, dans les plantes, dans toutes les productions de la nature, qui ont leurs taches, leurs difformités, leurs irrégularités, leurs monftres? Où trouvera-t-on là l'empire de l'Imagination?

M. Blondel a ajoûté à la fin de fa Differtation un Supplément, où il examine un grand nombre d'exemples vrais ou fabuleux, allégués en faveur de l'opinion qu'il réfute. Il en rejette la plûpart, pour leur faufferé & leur fuppofition, & rapporte les autres aux vrais principes, & à leurs caules phyfiques.

On ne fera pas furpris de trouver dans ce Livre certains écarts qui pourroient bleffer la piété des Fide

les, quand on fera réfléxion que c'eft un Proteftant qui écrit, fuivant les préjugés de fa Secte. Pour ce qui eft du Traducteur, ou il n'a jamais bien fçû la langue dans laquelle il écrit, ou il l'a fort oubliée.

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REFLEXIONS SUR Article de Cain, du Dictionnaire Critique & Hiftorique de M. Bayle. Par le Pere Merlin Jefuite,

M

A premiere Réfléxion regarde la difficulté que M. Bayle propofe en faveur des Préadamites. Il dit dans le corps de l'Article: L'arrêt que Dieu prononça (contre Caïn) le condamna au bannissement & à une vie vagabonde, ce qui lui fit avoir peur que quiconque le trouveroit ne le tuât. Voici la Note qui répond à ce Texte. Ce langage femble fuppofer que Cain étoit perfuadé qu'il y avoit des habitans par toute la terre; car un homme qui auroit

cru que le genre humain etoit renfermé tout entier dans la famille d'A dam, n'auroit point trouvé de meilleur moyen pour éviter qu'on ne le tuật, , que de s'eloigner de cette famille: & au contraire voici Cain, qui, pourvû qu'il ne s'en éloigne pas, ne paroît craindre aucun meurtrier ; il ne craint d'être tué, qu'en cas qu'il joit vagabond & fugitif fur la terre. Notre Critique voit un arrêt de banniffement dans ces paroles que Dieu dit à Cain, vous ferez vagabond fugitif fur la terre ; & il croit que Dieu ordonna à Cain de fe retirer dans un païs fort éloigné de la terre qu'il avoit fouillée du fang de fon frere. Si l'Ecriture veut effectivement dire cela, M. Bayle penfe jufte. It n'eft pas poffible, que Cain en contéquence, & à caufe de fon exil cúr peur d'être tué par quiconque le trouveroit, à moins qu'il ne fût perfuadé qu'il y avoit des hommes par toute la terre: ce qui établit l'erreur des Préadamites.

On s'apperçoit affez que M. Bayle

prétend badiner, quand il avouë que cette difficulté, qui eft fondée fur la crainte que Cain fugitif a d'être tué, n'est pas très-grande; fama. niere eft de donner fouvent pour infurmontables & infolubles les plus minces objections; & de paroître méprifer celles que véritablement il efti me très fortes. Quoiqu'il en foit, non feulement il ne trouve pas manvais que les libertins fassent valoir la difficulté qu'il leur met entre les mains; mais il la réfute fi foiblement, pour ne pas dire fi ridiculement , que fans doute il confent qu'ils la regardent comme une démonstration. Il ne voit perfonne dit-il, qui pour réfuter cette objection des Préadamites, n'ait recours à la fécondité d'Eve, & ne calcule combien d'enfans il pouvoit fortir tant d'elle que de fes filles dans l'espace de cent ans : mais il me femble que ce nest point aller au fait. Eh pourquoi n'eft-ce point aller au fait ! fi l'arrêt qui relegue Caïn dans des païs lointains et une fauffe piece que M. Bayle de fa pure grace four

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