dalifer les gens du monde, en relevant les défauts des Religieux, & paroiffant trop exagerer les moindres fantes où ils tombent. A ce qu'il dit fur ces deux points, nous pouvons ajoûter que les Religieux ne laiffent pas d'accomplir leurs Devoirs, quoiqu'ils n'arrivent pas à la perfection qui leur eft propofée, pourvû qu'ils Y tendent.conftamment ; & que leurs fautes, vraies ou fuppofées, n'empêchent pas la fainteté de leur Etat, & ne peuvent raisonnablement détruire l'eftime qui lui eft dûe. ARTICLE LX L NOUVELLES LITTERAIRES. FRANCE. DE PARIS. Lettres Edifiantes & curieufes écri tes des Miffions Etrangeres, par quelques Miffionnaires de la Compagnie de fefus. XXIII. Recueil. A Paris, chez Nicolas le Clerc, rue de la Bouclerie, & P. G. le Mercier, rue S. facques, au Livre d'Or. M. DCC. XXXVIII. vol. in-12. E Recueil n'eft pas moins intéreffant que les précédens, & les Lettres qui le compolent, ne font ni moins Curieufes, ni moins Edifian. tes. On y verra l'état de la Religion à la Chine, depuis la mort du dernier Empereur ennemi déclaré du Christianisme, une perfécution excitée au Tong King, rapportée dans l'Epitre aux Jefuites de France, & la Conftance des Chrétiens dans cette épreuve; les progrès de la Foi dans de vastes contrées de l'Amérique, les mœurs de ces Peuples &c. Les Indes ne fourniffens pas des objets moins dignes d'attention ; & une nouvelle Carte d'une grande partie de la prefqu'ifle des Indes en deçà du Gange, dreffée par le fieur d'Anville, fur deux Cartes manuscrites des Miffionnaires, Jefuites, fera connoître des terres jufqu'ici, tout à fait ignorées des Européans, Difcours prononcés dans l'Académie Françoife, le fendy 6. Mars M. DCCXXXVIII. à la Réception de M. le Duc de la Tremoille. A Paris de l'Imprimerie de Jean-Baptifte Coignard Imprimeur du Roi, & de l'A cadémie Françoife. M.DCCXXXVIII M. le Marquis de S. Aulaire, qui répondit à M. le Duc de la Tremoille, a peint ingénieufement l'un & l'autre Difcours, par ces paroles: Il me 3 convient d'arrofer de larmes la refpectable cendre que vous venez de couvrir de fleurs; la difference des hommages que nous lui rendons eft affortie à celle de nos âges. Déja les Auditeurs avoient trouvé dans le Difcours de M. le Duc de la Tremoille la nobleffe, la dignité, & cette élégante fimplicité qui convient à l'ilJuftre fucceffeur de M. le Maréchal d'Eftrées, les louanges diftribuées avec décence, les caracteres vrais, bien maniés, & naturellement enchaflés; le tout enfin digne de l'Académie, & de l'Académicien. Dans M. de Saint Aulaire; on avoit admiré cette vivacité d'efprit, cette délicateffe de fentimens que l'âge n'a point affoiblis, des tours brillans, une éloquence pleine de graces, que la révolution de près d'un fiécle, femble n'avoir fait que meurir, & perfectionner dans un génie heureux, par un long commerce avec les Maîtres de P'Art; une politeffe enfin qui le dé pouillant de ce qui lui eft dû d'eftime & de louanges, l'en rend encore plus digne, & rehauffe tous fes 2 R iij talens. L'Impreffion n'a fait que con- Mefnier, Libraire - Imprimeur à |