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que les édiles et les questeurs, ou des prêtres d'un rang supérieur, tels que les pontifes ou les augures. On annonçait, pendant trois marchés consécutifs qui se tenaient de neuf jours en neuf jours, celui où l'on devait tenir les comices, afin que chacun put prendre connaissance de l'affaire qui devait y être traitée. S'il était question d'une loi, on en faisait publier ces jours-là les principales dispositions; et s'il s'agissait d'une élection, on proclamait les noms des candidats.

On appelait candidats, les citoyens qui demandaient les magistratures, du nom de la toge blanche, a togá candidá, qu'ils portaient, pour se faire remarquer des autres citoyens. Les candidats ne portaient point de tunique sous la toge, pour pouvoir plus aisément montrer les blessures qu'ils avaient reçues à la guerre.

Aucun citoyen ne pouvait se présenter pour candidat, s'il n'en avait obtenu la permission du président des comices, qui devait, avant d'accorder cette permission, examiner si le candidat avait rempli toutes les conditions exigées par les lois.

La candidature avait cet avantage, qu'elle n'élevait aux magistratures que les hommes qui s'y croyaient propres et qui s'étaient préparés à les exercer; mais elle avait cet inconvénient, qu'elle favorisait la présomption et la brigue, et qu'elle écartait la vertu timide.

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Le jour des comices arrivé, le magistrat qui devait les présider, se rendait avant le lever du soleil au lieu de l'assemblée et prenait place sur une estrade élevée, assis dans sa chaise curule et ayant devant lui, sur une estrade inférieure, la tribune aux harangues décorée de rostres ou proues de navire. Son premier devoir avant d'ouvrir la séance, était de consulter les dieux, en faisant prendre les auspices par un augure; et si les auspices n'étaient pas favorables, il renvoyait la séance à un autre jour par cette simple formule, alio die.

Il y avait plusieurs sortes d'auspices, les uns que l'on prenait en observant l'état du ciel, comme la pluie, les éclairs et le tonnerre; les autres en observant le vol des oiseaux, les entrailles des victimes et le plus ou moins d'appétit des poulets sacrés, signes de la volonté divine, que chaque augure interprétait à sa manière d'où l'on peut conjecturer quelle devait être l'influence des augures sur les délibérations publiques. Aussi n'admettait-on guère parmi eux que d'anciens consuls.

Quand les auspices étaient favorables, le président ouvrait la séance par une prière aux dieux et exposait en peu de mots le sujet de la délibération. S'il était question d'une loi, un héraut en publiait les principales dispositions. S'il s'a

gissait d'élections, on proclamait les noms des candidats; et, s'il était question d'un jugement, on annonçait la peine à laquelle le coupable devait être condamné.

Le président donnait ensuite la parole à ceux des magistrats, qui avaient le droit d'émettre leur avis; mais il ne pouvait jamais la refuser aux tribuns. Ceux-ci étaient les interprètes du peuple, comme les consuls l'étaient du sénat: on voyait cependant quelquefois des consuls, tels que Marius, et même des tribuns, tels que Milon, intervertir leur rôle et défendre, les uns la démocratie aù nom du sénat, et les autres l'oligarchie au nom du peuple.

Lorsque tous les avis avaient été entendus, les citoyens qui se trouvaient ordinairement confondus pêle-mêle autour de la tribune aux harangues pour écouter les orateurs, se séparaient, sur un signe du président, et se formaient aussitôt par tribus ou par centuries, pour aller aux suffrages.

Chaque tribu ou chaque centurie occupait en même temps, ou toutes occupaient l'une après l'autre une enceinte particulière, marquée par des cordes tendues, que l'on remplaça dans la suite par une balustrade en marbre, septa marmorea; et il y avait au-devant de chaque enceinte une estrade sur laquelle était une urne, destinée à recevoir le vote de chaque citoyen, et où l'on

ne pouvait arriver que par un couloir ou passage étroit, nommé ponticulus. A l'entrée du couloir se tenait un huissier, qui distribuait à chaque votant des bulletins, portant le nom des candidats, quand il s'agissait d'une élection, et, quand il s'agissait d'une loi, d'autres bulletins où l'on voyait les lettres initiales, U. R. uti rogas, qui signifiaient l'approbation, ou l'initiale A, antiquo, qui signifiait le rejet. Dans les jugements, on se servait de boules blanches et de boules noires, des premières pour absoudre, des autres pour condamner.

Chaque votant jetait en passant son bulletin dans l'urne; et quand le scrutin était terminé, les scrutateurs, choisis parmi les citoyens les plus distingués, comptaient publiquement les suffrages, et en présentaient immédiatement le résultat au président, qui le faisait publier par un héraut. S'il y avait des réclamations, on recommençait jusqu'à trois fois le scrutin; mais enfin le président décidait.

Chaque centurie ou chaque tribu votait à son tour, et c'était le sort qui désignait celles qui .devaient voter les premières: mais dès que la pluralité des tribus ou des centuries avait émis un même vote, on n'appelait plus les autres, parce que leur vote était inutile. La pluralité des voix formait le vote de chaque tribu et de

chaque centurie; et si une tribu ou une centurie avait émis un nombre égal de voix opposées, son suffrage était réputé nul, excepté dans les jugements où la présomption était en faveur de l'accusé.

La séance terminée, le président congédiait l'assemblée par cette formule: Ite, Quirites, res finita est, Allez, Romains, l'affaire est décidée.

Les lois rendues dans les comices portaient le nom du consul ou du tribun qui les avait proposées, et elles étaient transcrites sur un registre déposé dans le trésor public.

CHAPITRE III.

De la distribution des pouvoirs dans les différentes classes de citoyens, et des divers ordres de l'État ou des sénateurs, des chevaliers, des nobles et des plébéiens.

. LES comices formaient le conseil-général de la cité, et le sénat en formait le petit conseil ou proconseil. Mais le sénat était tout à la fois conseil législatif et conseil dirigeant.

Comme conseil législatif, le sénat proposait les lois qui étaient présentées par les consuls aux

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