Obrázky na stránke
PDF
ePub

α

Saint Ambroise. « J'honore donc dans le corps du martyr les blessures qu'il a re« çues au nom de Jésus-Christ; j'honore la « mémoire de cette vertu qui ne mourra jamais; j'honore ces cendres que la con«fession de la foi a consacrées; j'honore en « elles les semences de l'éternité; j'honore « ce corps qui m'a appris à aimer le Sci«gneur, et à ne point craindre de donner ma vie pour lui (Sermo 55). »

α

Saint Chrysostome. « Après la puissance a de la parole, les tombeaux des saints sont a ce qu'il y a de plus propre, lorsque nous « les avons sous les yeux, à nous porter à « l'imitation de leurs vertus. On ne saurait s'en approcher sans se sentir saisi d'une « forte impression; la vue de la châsse frappe « vivement le cœur, on est ému comme si « celui qui y repose était présent et adres«sait lui-même des prières pour nous : aussi « s'y trouve-t-on pénétré d'une sainte joie, « et l'on s'en retourne pour ainsi dire changé <«<en un autre homme. C'est pour cela que « Dieu nous a laissé les restes des saints (Lib. « contra Gent).» – -Ce que ne sauraient faire « l'or et les richesses, les reliques des mar«tyrs l'opèrent. Jamais l'or ne chassa les << maladies et ne garantit contre la mort, « mais les ossements des martyrs ont pro<< duit ce double effet. Le premier de ces mi«racles est arrivé du temps de nos pères, le « second s'est vu de nos jours (Homil. « 67, de S. Drosid., mart.). »

Saint Grégoire de Nysse, dans son discours sur la fête du martyr Théodore. « Quand on entre dans un lieu comme celui-ci, où « l'on conserve la mémoire et les reliques de ce juste, l'esprit est d'abord frappé à « la vue de ces constructions et des orne«ments dont elles sont curichies, et de cette « magnificence qui y éclate de toutes parts. « L'artiste y a déployé toute son habileté « dans les figures des animaux, et la sculp«<ture si parfaite de la pierre, tandis que la « main du peintre se fait surtout admirer a dans la représentation des circonstances du a martyre. On y aperçoit aussi la figure du « Christ qui contemple cette scène. »

Saint Nil. « Dans le sanctuaire du temple <«< le plus sacré, vers l'Orient, qu'il n'y ait « qu'une seule et unique croix..... Que le « saint temple soit tout rempli de peintures

bien exécutées par les artistes les plus cé« lèbres, représentant les événements les plus a remarquables de l'Ancien et du Nouveau « Testament, afin que les ignorants et ceux qui ne sont point capables de lire les sain « les Ecritures, puissent apprendre ainsi à connaître, par la vue de ces peintures, les actions vertueuses de ceux qui on! « servi le vrai Dieu, selon sa volonté et ses commandements (Lib. IV, Ep. 61). » CHAPITRE VIII.

[blocks in formation]

quelques-unes des abominations papistes que j'ai trouvées confirmées par les premières et les plus hautes autorités de l'Eglise chretienne, il en est une comprise sous le titre Invocation des Saints, dont je ne me suis pas encore occupé, à savoir le culte ou (comme les protestants l'appellent) l'idolâ– trie que les papistes rendent à la bienheureuse Vierge Marie. On ne saurait douter que ce culte, renfermé dans les justes limites dans lesquelles tous les catholiques raisonnables l'ont toujours su renfermer, ne fit partie des pratiques de piété en usage parmi les chrétiens dès les premiers siècles de l'Eglise. Dans le second siècle, nous voyons saint Irénée, la grande lumière de cette époque, attribuer tant de pouvoir à l'intercession de la sainte Vierge auprès de Dieu, qu'il suppose qu'elle a été l'avocate, dans le ciel, de la mère du genre humain, Eve, si malheureusement déchue de l'état dans lequel elle avait été créée. L'Evangile de l'enfance de Jésus, qu'on assigne à la même époque, quoiqu'il ne soit évidemment qu'une imposture (1), peut servir au moins comme d'écho pour nous faire connaître l'esprit qui dominait parmi les orthodoxes dans ces tempslà. Ce livre, en rapportant les circonstances qui précédèrent la nativité de Notre-Seigneur, ne donne à la Vierge que le simple nom de Marie; mais immédiatement après cet événement, il l'appelle la divine Marie, et ajoute que l'on dédiait alors les églises en son honneur (2).

Dans l'état d'irritation que je ne pus, je l'avoue, m'empêcher d'éprouver à la découverte de cette nouvelle preuve de papisme dans les premiers âges de l'Eglise, je ressentis en moi-même un secret désir qu'il fût en mon pouvoir de retrouver aussi dans ces tempslà les folies et les extravagances qu'on a vues depuis dans le culte de la Vierge et qui ont causé tant de tort à la religion, qu'on en a rendue responsable, et d'après lesquelles seules la plupart des protestants jugent de la foi des catholiques sur ce sujet (3). Ce dont

(1) A cet évangile est ordinairement joint un antre livre apocryphe d'une aussi baute antiquité, c'està-dire l'évangile de la naissance de Marie, dans lequel il est dit que le but de son mariage avec Joseph n'était pas qu'il en fit son épouse, mais qu'il fût le gardien de sa virginité perpétuelle, le grand-prètre Ini ayant dit: Vous êtes la personne choisie pour prendre avec vous la vierge du Seigneur, et pour la lui conserver. >

(2) Le ministre Jurieu prétendait que la Vierge ne fut jugée digne d'être invoquée et honorée d'on cuite religieux qu'après la décision du concile d'Ephèse, qui, par opposition à Nestorius, déclara que Marie était la Mère de Dieu. Mais Bossuet a fort bien répondu que l'église même dans laquelle a été tenn ce concile était un témoignage des honneurs déjà rendus à la Vierge, en ce qu'elle était dediée sous son nom. Il rappelle aussi un fait rapporté également par saist Grégoire de Nazianze longtemps avant la tenne de ce concile; c'est une martyre du troisième siècle qui pria la bienheureuse Marie de venir en aide à une vierge qui était en péril. ɔ

(3) Le luthérien Goetzius, supposant charitames meni que de saintes femmes, teles que Marie, An

je veux ici parler, ce ne sont pas tant des grossières extravagances de ceux qui ont fait de la Vierge comme une quatrième personne de la Trinité, ou des folles superstitions comme celle de Louis XI qui, par un contrat formel, transporta à la mère de Dieu tous droits et tous titres sur les fiefs et les priviléges du comté de Boulogne, ce n'est pas tant, dis-je, de ces absurdités impies que je veux parler que de ces excès d'un zèle indiscret qui conduisirent saint Bonaventure (1) et d'autres catholiques distingués à assigner à la Vierge un rang beaucoup plus élevé dans l'échelle des êtres supérieurs, que la raison et la véritable piété ne le sauraient admettre (2).

Catherine, Marguerite etc. (ainsi qu'il les énumère), forment le principal objet du culte chez les catholiques, appelle leur foi une religion de femmes, Religio muliebris. (Voyez ses Meletemata Annæbergensia.) (1) Le Psautier de S. Bonaventure est un de ces monuments d'un zèle extravagant, qui, quoique topjours condamné des catholiques eux-mêmes, servira toujours de prétexte à leurs ennemis pour diriger contre cux de nouvelles attaques. Fen M. Charles Butler, en répondant aux attaques de M. Southey et du D. Philpotts, tant au sujet de ce psautier qu'au sujet de l'hymne catholique Impera Redemptori, paraît n'avoir pas fait attention que Grotius avait eu la même tâche à remplir avant lui. En parlant d'un livre composé par un nominé Jacques Laurence, ce grand homme, dans une lettre à son frère, s'exprime ainsi : Au mépris de toute justice, il impute à toute la masse des catholiques le psautier de S. Bonaventure (quoiqu'il ait été condamné par les docteurs de la Sorbonne), et l'hymme à la vierge Marie qui commence par les mots Impera Redemptori, ainsi que quelques autres passages extraits de leurs livres. Dans cette même lettre, Grotius, avec sa candeur ordinaire et si bien éclairée, rend justice aux vues des catholiques, sur d'autres points essentiels de leur foi. Il est également possible, dit-il, pour ceux qui vivent dans cette communion d'éviter ioute idolâtrie, en n'honorant les saints seulement que comme serviteurs de Dieu, en n'usant des images que comme d'objets propres à leur rappeler de pieux souvenirs, et en n'adorant dans le sacreiment que ce qui en fait la partie principale, puisque, d'après le Concile de Trente, l'adoration du sacrement n'est rien autre chose que d'adorer Jésus-Christ dans le sacrement. Pour avoir une idée exacte des efforts inutilement tentés par Grotius pour inspirer aux partis qui étaient de son temps aux prises une portion de son esprit si généreux et si conciliant, le lecteur fera bien de consulter l'Arminianisme et le Calvinisme comparés de Nicole, ouvrage plein de réflexions et de recherches du plus haut intérêt.

(2) L'absurdité commise par le savant Lipsius ( un de cette foule de gens de lettres dont toute la somme de réputation qui leur est due, leur est, si je puis m'exprimer ainsi, escomptée pendant leur vie), en léguant, sur son lit de mort, son plus beau manteau fourré à la Vierge Marie, a attiré sur sa mémoire, de la bouche des beaux-esprits des Pays-Bas, un torrent de ridicule, que la défense de ce testament par son ami Wowerius (Assertio Lipsiani Donari) n'était guère de nature à dissiper.

On peut recueillir grand nombre d'exemples curieux des excès où sont tombés quelques pieux enthousiastes par rapport au culte dû à la sainte Vierge. On peut citer entr'autres la thèse suivante, produite par les Récollets de Liége, en 1676. Frequens confessio et communio, et cultus B. Virginis, etiam in us qui gentiliter vivunt, sunt signum prædestinatio

Mais, bien loin de rien découvrir dans les premiers siècles du christianisme qui puisse justifier de pareilles prétentions, je reconnus bientôt que si, dès lors même, il s'était glissé quelques abus dans ce culte, les pasteurs de Eglise, ceux qui avaient mission d'enseigner la véritable doctrine chrétienne, curent soin de les repousser et de les dénoncer comme des actes d'idolâtrie, et l'on ne saurait peutêtre donner une exposition plus fidèle de la croyance et des sentiments des catholiques de nos jours sur cette matière, que celle qui se trouve dans les remarques dirigées par le grand ennemi des hérésies, saint Epiphane, contre quelques femmes hérétiques de son temps qui rendaient à la Vierge plus d'honneur qu'il ne convient. « Son corps, dit-il, « était saint, je l'avoue, mais elle n'était pas « Dieu. Elle n'a pas cessé d'être vierge, mais « elle n'est pas proposée à nos adorations; « car elle adore elle-même celui qui, étant « descendu des cieux et du sein de son Père, « est né de sa chair.... Donc, quoiqu'elle fût « un vase d'élection et qu'elle fût douée «< d'une sainteté éminente, elle n'est cepen« dant qu'une femme et participe à notre «< commune nature; mais elle est digne toute<< fois des plus grands honneurs rendus aux << saints de Dieu. Elle est au-dessus d'eux « tous à cause du mystère céleste accompli << en elle. Mais nous n'adorons aucun des << saints; et comme ce culte suprême n'est << point rendu aux anges, encore moins peut<«<il être rendu à la fille d'Anne. Que Marie « donc soit honorée, mais que le Père, le <«< Fils et le Saint-Esprit seuls soient adorés ; « que personne n'adore Marie ( Adv. Colly« ridianos (1) hær. 59 ). »

Telle est précisément, je m'imagine, l'immense et essentielle différence que mettrait un théologien catholique de nos jours entre l'adoration et l'honneur; entre le culte dû à Dieu seul et cette pieuse vénération que nous devons, de concert avec toute l'antiquité chrétienne, rendre à celle qui a été proclamée par une voix inspirée, Bénie entre toutes les femmes, et la Mère du Seigneur.

En un mot, lorsque je vins à replier mes regards du point où j'étais alors arrivé sur toute la suite et les résultats de mes recherches parmi ces siècles primitifs, je me trouvai

nis, et l'assertion plus absur le encore du jésuite portuguais Mendoza: Impossibile esse ut B. Virginis cultor in æternum daminetur. Ce sont là, il est vrai, de pitoyables extravagances; mais si l'on doit se faire des excès ou des erreurs en fait de croyance religieuse, un argument contre la croyance elle-même, les points essentiels de la foi auront beaucoup plus à souffrir d'une pareille logique que le pouvoir d'intercession attribué à la Vierge.

(1) Ces hérétiques, qui étaient pour la plupart des femmes, avaient coutume d'offrir à la Vierge une espèce particulière de pain ou de gâteau, appelée en grec collyris. Leur grande offrande cependant était un pain qu'ils lui présentaient, à une époque déterminée de l'année, avec beaucoup de solennité, après quoi ils se partageaient entre eux l'oblation. Dans cette cérémonie les femmes remplissaient l'office de prêtre.

forcé de convenir que le papisme du dixneuvième siècle ne diffère en aucune manière du christianisme des troisième et quatrième siècles; que si saint Ambroise, saint Basile et quelques autres encore de ces fleurs des Eglises pouvaient emprunter les bonnets de nuit magiques de leurs contemporains, les sept dormeurs, et qu'à ce moment même, après un somme d'environ quinze siècles, ils vinssent à ouvrir les yeux dans la ville de Carlow, ils trouveraient dans la personne du docteur Doyle, le savant évêque de Leighlin et de Ferns, non-seulement un Irlandais dont ils pourraient eux-mêmes être fiers de faire la connaissance, mais un catholique comme eux, dont le symbole leur paraîtrait de tout point conforme au leur.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

Parmi les points de papisme que j'ai énumérés comme appartenant déjà au symbole de la primitive Eglise, il en est deux qui s'y trouvent plutôt compris implicitement que mentionnés d'une manière expresse, je veux dire la foi au purgatoire et la confession auriculaire, sur lesquels j'ai quelques courtes réflexions à présenter.

L'usage solennel de prier pour les morts ne peut être fondé que sur la croyance qu'il existe un état intermédiaire de purification et de souffrance par lequel les âmes passent après la mort, et dont les prières des fidèles peuvent aider à les délivrer. L'antiquité donc de l'usage des prières pour les morts (el nous en trouvons des traces dans les plus anciennes liturgies) nous prouve suffisamment combien est ancienne la croyance sur laquelle elles sont fondées. Le second livre des Machabées (en ne prenant même ces livres, ainsi que le font les protestants, que comine une histoire non canonique, quoique cependant authentique) nous apprend que les anciens Juifs sur ce point avaient la même foi que les catholiques: « C'est donc une sainte et salutaire pensée de prier pour les morts, afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés. >>

On ne doit point s'étonner que celle croyance soit si ancienne; car assurément, il ne peut y en avoir de plus naturelle, comme aussi, d'un autre côté, il n'y a rien de moins conforme, soit à la connaissance que nous avons de la nature humaine, soit aux idées que nous nous formons de la nature divine, que l'absence de toute gradation dans les récompenses et les châtiments, comme il résulterait nécessairement du défaut d'un état intermédiaire entre le ciel et l'enfer. Ce qu'a dit le théologien protestant Paley, au sujet du purgatoire, me paraît fondé sur des sentiments qu'approuvent à la fois la raison et la nature. « Qui peut, demande-t-il, supporter la pensée d'habiter dans des tourments eternels? Qui pourrait dire, cependant, qu'un Dieu éternellement juste ne les infligera pas?

L'esprit de l'homme cherche quelque refuge, il ne le trouve que dans la pensée que peutêtre quelque châtiment temporaire, après la mort, purifiera l'âme de ses souillures morales et la rendra digne enfin d'être agréable à un Dieu infiniment pur. »

Parfaitement d'accord avec Paley sur ce point, c'était avec un certain plaisir que je voyais alors que depuis saint Justin, martyr, jusqu'à saint Basile et saint Ambroise, tous les Pères des premiers siècles sont unanimes à admettre l'existence de cet état intermédiaire (1). Le plus grand nombre d'entre eux

(1) Partageant le sentiment de Paley sur ee point, le docteur Jonhson dit que la plupart des hommes ne sont ni assez obstinément méchants pour mériter un châtiment éternel, ni assez bous cependant pour être dignes d'être admis dans la société des célestes esprits, et que Dieu a bien voulu établir un état intermédiaire où ils pussent être purifiés par ‹ divers degrés de souffrances.—Ces témoignages de Paley et de Jonbson en faveur du dogme catholique du purgatoire me donnent la pensée de mettre sous les yeux du lecteur quelques autres aveux candides des protestants par rapport à la vérité de nos croyances catholiques. Je les classerai ici sous leurs titres

respectifs, en renvoyant le lecteur au chapitre

54 de cet ouvrage, où se trouveront cités d'autres exemples du même genre.

TÉMOIGNAGES PROTESTANTS EN FAVEUR DES DOCTRINES CATHOLIQUES.

PRIMAUTÉ DU PAPE.

Voici en quels termes forts et énergiques Grotius reconnaît que la primauté du pape repose sur une base canonique, et qu'une pareille juridiction est nécessaire pour conserver l'unité: Restitutionem

christianorum in unum idemque corpus semper optatam a Grotio sciunt qui cum norunt. Existima<vit autem aliquand› incipi a protestantium inter se conjunctione. Postea vidit id plane fieri nequire, quia præterquam quod calvinistorum ingenia ferme omnium ab omni pace sunt alienissima, protestantes nullo inter se communi ecclesiastico regimine sociantur. Que causæ sunt cur facile partes in unum protestantiam corpus colligi nequeant, imo et cur partes aliæ atque alia sunt exsurrectura'. ‹ Quare nunc plane sentit Grotius, et multi cum ipso, non posse protestantes inter se jungi, nisi smul jungantur cum eis qui sedi romane coherent, sine qua nullum sperari potest in Ecclesia commune regimen. Ideo optat ut ca divulsio que evenit, et causæ divulsionis tollantur. Inter eas causas non « est primatus episcopi romani, secundum canones, få, lente Melanchtone, qui eum primatum etiam necessarium putat ad retinendam unitatem. › ( Dernière (1 réplique à Rivet. Apologet Discus.)

Grotius avait tenu à peu près le même langage par rapport à ce qu'il appelle la force de la primau:ć, dans sa première réplique à Rivet. Que vero est causa cur qui opinionibus dissident inter catholicos, maneant eodem corpore, non rupta communione; contra, qui inter protestantes dissident, idem facere nequeant, utcumque multa de dilectione fraterna loquantur? Hoc qui recte expendent invenient quanta sit vis primatus (Ad. art. VII).

Quiconque lit leurs écrits (des Pères) verra que ceux du quatrième et du cinquième siècle accordent la primauté à l'évêque de Rome, et affirment qu'à lui appartient le soin de toutes les Eglises. > (Dumoulin, Vocation des pasteurs.)

Rome était une Eglise consacréé par la résidence de Saint Pierre, que l'antiquité a reconnu pour le chef de l'Eglise apostolique, elle a pu aisément être considérée par le concile de Chalcédoine comm

interprètent en ce sens un passage remarquable de saint Paul (1 Cor., III, 13, 14, 15),

la tête de l'église (Blondel, sur la suprématie ). › Au milieu de quelques observations sur le pouvoir pontifical et les avantages qu'il a produits pendant le moyen âge, Daines Barrington dit : « Ce fut un grand avantage pour l'Europe en général qu'il y cût un (arbitre commun auquel on pût recourir dans toutes les querelles nationales, et qui ne pût jamais penser à étendre ses propres domaines, quoiqu'il eût pu souvent faire un usage abusif de son ponvoir comme médiateur. » Il ajoute: ‹ Les anciens paraissent avoir joui des mêmes avantages en remettant toutes leurs contestations à l'arbitre de l'oracle de Delphes (Observ. sur les anciens sta◄ tuts). ›

Après avoir reconnu l'incertitude des Ecritures comme règle de foi, un écrivain de nos jours, le Docteur Arnold, continue ainsi : Sachant bien que tel est l'état des choses, et comprenant bien aussi avec la sagesse qui la caractérise, le mal affreux que causent les divisions religieuses, l'Eglise catholique romaine a attribué, dans toute la suite des siècles, au pouvoir souverain qui régit la société a chrétienne un esprit infaillible de vérité qui pût déclarer et fixer d'une manière certaine et faisant autorité, le sens véritable de tout passage contesté de l'Ecriture; et si l'Ecriture se tait, la voix vivante de l'Eglise prend sa place, et, guidée comme elle l'est par le même esprit qui a inspiré les livres saints, elle prononce sur tous les nouveaux points de controverse avec non moins d'autorité (Principes de l'Église réformée).

PENITENCE, CONFESSION, ETC.

Les longues et fatigantes pénitences même qui ⚫ étaient anciennement imposées aux personnes excommuniées n'étaient qu'une nouvelle preuve de la sincère affection des pasteurs de la primitive Eglise pour les âmes qui leur étaient confiées. Les ‹ théologiens (protestants) modernes ont voulu prouver que le repentir n'implique qu'un pur acte de l'esprit, et il est vrai, en effet, que le repentir qui dispose les adultes an baptême n'implique rien de plus qu'un simple changement de résolution...; mais le repentir qu'on exige des chrétiens qui sont déchus de l'état de grâce et se sont plongés dans des habitudes vicieuses, ou ont commis des péchés très-griefs, est d'une autre espèce; et les pasteurs et les Pères des temps apostoliques ont cru qu'il impliquait des austérités extériemes, des jeunes fréquents et une longue carrière d'humiliations, tant en public qu'en particulier, ainsi qu'ils l'ont ‹ suffisamment prouvé par leur pratique constante... Nous avons raison de croire que quand saint Paul dit de quelques Corinthiens, qu'ils ne s'étaient pas repentis des iniquités qu'ils avaient commises, voulait dire qu'ils ne s'étaient pas osten⚫siblement et solennellement humiliés pour leurs péchés en présence de tous les fidèles assemblés (Johnson, Sacrifice non sunglant). »

Le même écrivain continue ainsi : ‹ Les chrétiens out perdu la vraie notion du repentir pour les péchés commis après le baptême, repentir que la primitive Eglise faisant consister avec raison dans une longue carrière de jeûnes, de prières, le pécheur confessant publiquement ses péchés passés et les déplorant amèrement à force de larmes et de gémissemen's..... C'était là le Repentir pour le salut, dont on n'avait point å se repentir, que les apôtres et les premiers ières exigeaient des chrétiens qui étaient tombés dans des fautes scandaleuses. ›

est reconnu que tous les prêtres, mais les prêtres seulement, ont le pouvoir de remettre les péchés, et que la confession auriculaire est d'un usage fort ancien dans l'Eglise ( L'évêque Montagne, ‹ Gagger gagged ). ›

DEMONST. EVANG. XIV.

qui leur paraît indiquer clairement et expressément un lieu destiné à purifier les âmes,

Notre confession doit être entière et parfaite, integra et perfecta, et non à demi. Nous devons confesser tous nos péchés, mortels et véniels, ◄ omnia venialia et omnia mortalia. Dieu seul efface les péchés; c'est vrai, mais il est un autre confesseur ‹ qu'on ne doit pas négliger. Celui qui vem être sûr du pardon doit aller trouver un prêtre et lui faire son humble confession. Le ciel attend la sentence prononcée ici-bas par le prêtre, et le Seigneur confirme dans le ciel ce que le prêtre a lié ou dél é sur la terre ( L'évêque Sparrow, sermon sur la confes、sion).

Lorsque vous vous trouvez chargés et accablés, yez recours à votre médecin spirituel, et découvrezlui franchement et ouvertement la nature et la malignité de votre maladie. N'allez pas à lui sculement comme si vous vous adressiez à un homme savant et capable de vous consoler, mais comme à quelqu'un qui a reçu de Dieu lui-même le pouvoir de vous absoudre de vos péchés (Chillingworth).

La confession est une excellente institution, un obstacle au vice. Elle est admirablement calculée pour disposer au pardon les cœurs ulcérés par la haine et pour engager ceux qui sont coupables d'injustices à restituer (Voltaire).

Que de restitutions et de réparations la confession ne produit-elle pas parmi les catholiques! (J-J. Rousseau. )

TRADITION.

Le lecteur trouvera tout ce qu'il peut y avoir de plus péremptoire et de plus convaincant en faveur de la doctrine catholique sur la tradition dans un écrit remarquable du Docteur Lingard, intitulé Essai sur la Vue comparative de l'évêque Marsh, etc. Les arguments par lesquels ce théologien distingué prouve que sans l'aide de la tradition "inspiration miêine de l'Ecriture ne saurait être démontrée sont absolument sans réplique. Comment, demande-t-il, les Ecritures peuvent-elles prouver leur propre inspiration? C'est sur leur inspiration que repose toute leur autorité doctrinale. Il faut prouver qu'elles sont inspirées avant que vous puissiez d'éduire de leur témoignage aucun point de doctrine. Si, en cherchant à démontrer l'inspiration d'un livre, vous la supposez préalablement, vous tombez dans une étition de principe, vous prenez pour certain et démontré ce que vous avez entrepris de prouver. Si vous n'en supposez pas préalablement l'inspiration, alors le témoignage de ce livre sur le point en question n'a pas plus d'autorité que le témoignage de tout écrivain ecclésiastique ou profane..... Mais, dira t-on peut-être qu'il paraît, par une suite de témoignages, que les auteurs de ce livre étaient les apôtres du Christ, qu'ils étaient sous la direction de l'E-prit-Saint, qu'ils ne pouvaient enseigner une doctrine fausse, et que par conséquent leurs écrits doivent être inspirés? Mais où avez-vous recueili tous ces faits? Si c'est du témoignage de la tradition, il est donc faux que l'inspiration de l'Ecriture puisse se prouver par Eerture scule; si c'est, au contraire, de l'EcriLure, vous en devez donc prouver l'inspiration avant de pouvoir exiger du lecteur qu'il adopte votre syslème. D'où je conclus que vouloir déterminer le canon on l'inspiration des Ecritures par l'Ecriture seule et une chose impraticable : c'est la tradition qui doit nous instruire de ces deux choses. ›

Il est évident, d'après les Ecritures elles-mêmes, que tout le christianisme fut transmis d'abord aux évêques qui sucédèrent aux apôtres, par tradition orale, et il leur fut aussi commandé de le conserver et de le transmettre de la même manière à leurs successeurs. On ne trouve nulle part dans l'Ecriture, dans saint Paul ou les autres apôtres, qu'ils aient

(Deux.)

où « le feu éprouvera toutes les œuvres de l'homme, quelle qu'en soit la nature; » et où

jamais conçu le dessein de mettre par écrit, isolément on en commun, ce qu'ils avaient enseigné comme nécessaire au salut, on bien de former in canon complet de leur doctrine, de sorte qu'il n'y Ceût de nécessaire au salut que ce qui serait ren• fermé dans ces écrits (Docteur Brett, Tradition ‹ nécessaire ). ▸

lei ( Thess. VI) il est fait clairement mention • des traditions de saint Paul et conséquemment de traditions apostoliques, transmises par la parole aussi bien que par l'écriture; et l'on y voit la condamnation de ceux qui ne portent pas un égal respect à l'une et à l'autre (à la parole orale et à la parole écrite) (Ibid.).

Les traditions qui ont le Christ pour auteur, dans des points de foi, ont une autorité divine, tout comme la parole écrite; les traditions venues des apôtres ont la même autorité que leurs écrits; il n'est aucun protestant sensé qui puisse nier que les Apôtres aient enseigné de vive voix plus qu'ils n'ont écrit (Montagne, Gagger Gaggeg). ›

Le Docteur Waterland, après avoir fait observer, d'après le témoignage d'Irénée, que Polycarpe avait <converti un grand nombre d'infidèles par la force de la tradition, ajoute que c'était là un argument plus évident et plus frappant alors que n'eût pu l'être toute espèce de discussion, avec la lettre ، nue de l'Ecriture (Imp. de la Doctrine de la ‹ Trinité). ›

PRIÈRES POUR LES MORTS ET PURGATOire.

Qu'on ne voie plus les protestants rejeter comme abusive et illicite l'ancienne pratique de prier et d'offrir pour les morts. C'est une pratique reçue dans toute l'Eglise du Chrisl, qui l'a toujours regardée comme pieuse et charitable. Uu grand nombre de Pères pensaient que des fautes légères qui n'ont pas été remises pendant la vie, sont pardonnées après la mort par l'intercession de l'Eglise dans ses prières publiques, dans celles surtout qui se font dans la célébration des redoutables mystères; et en effet il n'y a pas d'absurdité à croire cela. La pratique de prier pour les morts vient des Apôtres, si l'on en croit Chrysostome ( L'évêque Forbes, sur le purgatoire).

On ne saurait nier que saint Augustin n'enseigne clairement qu'il y a des âmes qui souffrent des peines temporelles après la mort (Fulke, Réfutation du dogme du Purgatoire). ›

Après avoir mentionné les différentes opinions des Pères sur la carrière d'expiation que les âmes doivent traverser, Leibnitz en vient à cette belle conclusion toute empreinte de l'esprit catholique : « Quidquid hujus sit, plerique omnes consenserunt in castigationem sive purgationem post hanc vitam, qualis cuinque ea esset, quam ipsæ animæ ab excessu ex corpore illuminatæ et conspecta tunc imprimis « praterita vitae imperfectione, et peccati felitate, maxima tristitia tactæ, sibi accersunt libenter, nollentque aliter ad culmen beatitudinis pervenire (Systema theolog.).

On pent tirer des sentiments de l'ancienne Eglise une preuve de la nature propitiatoire de l'eucharistie qui ne paraîtra que trop forte; ce sont les prières contentes dans les liturgies, et dont parlent ɛi souvent les Pères, pour les àmes des défunts. II n'y a point, que je sache, de liturgie qui n'en contienne, et les Pères en font souvent mention. Saint Chrysostome en parle comme d'une institution qui remonte aux apôtres; saint Augustin affirme que ces sortes de prières profitent à ceux qui ont mené une vie assez vertueuse pour les mériter; saint Cyrille de Jérusalem parle d'une prière pour ceux qui se

d'après l'explication donnée par Origène de ce passage, «chaque crime, en proportion de

sont endormis du sommeil de la mort avant nous, cet saint Cyprien p›rle du refus de ces prières comme d'une censure portée sur quelques personnes par ses prédécesseurs; Tertullien présente cette prati que comme généralement répandue de son temps, et les constitutions ordonnent aux prêtres et an peuple de remplir ces devoirs de piété pour les ames de ceux qui sont morts dans la foi (Johnson, Sacrifice non sanglant). ›

Le docteur Whitby, dit le même écrivain, a pleinement démontré dans ses annotations à la ‹ 2o Ep. à Tim. IV, 4, que les premiers Pères et même les apôtres croyaient que les âmes des fidèles ne seraient admises dans le ciel qu'au jour du ‹ jugement. On conclut de là, je pense, qu'elles sont, pendant cet intervalle, dans un état d'attente, et capables de recevoir un accroissement de lumière et de rafraîchissement. Puisqu'il n'était défendu nuile part de prier pour elles tant qu'elles sont en cet état, on en conclut que cela était permis, et si cela était permis, il n'est pas besoin d'en dire davantage, la nature fera le reste. Tout ce que je pré‹ tends, c'est de prouver par là que les anciens croyaient que l'Eucharistic est un sacrifice propitiatoire, et qu'en conséquence ils adressaient à Dien ces prières pour leurs amis défunts au moment le plus solennel de l'office eucharistique, après que les symboles avaient reçu leur dernière consécration.▸

On doit nécessairement convenir qu'il y a dans les écrits de Tertullien des passages qui semblent indiquer que dans l'intervalle qui sépare la mort de la résurrection générale, les âmes de ceux qui sont destinés au bonheur éternel sont purifiées des taches que les hommes mêmes les plus vertueux contractent pendant leur vie (L'évêque Kaye). ►

Parmi les témoignages protestants en faveur de cet antique usage des chrétiens de prier pour les morts, il ne faut pas omettre les deux épitaphies que Barrow, évêque de Saint-Asaph, et M. Thorndike, prébendaire de Westminster, ont eux-mêmes composées pour être mises sur leur tombe. L'épitaphe de l'évêque est ainsi conçue: O vos transeuntes in domum Domini, domum orationis, orate pro conservo vestro, ut inveniat misericordiam in die Domini. O vous, qui entrez dans la maison du Seigneur, dans la maison de prière, priez pour votre frère, afin qu'il trouve miséricorde au jour du Seigneur. De même Thorndike, dans son épitaphe, supplie le lecteur de prier pour le repos de son âme: Tu, lector, requiem ei, et beatan in Christo resurrectionen precare.

INVOCATION DES SAINTS.

، Si l'Eglise romaine veut déclarer qu'elle n'a point d'autre confiance dans les saints que celle qu'elle peut avoir dans les hommes vivants, et que, quels que soient les termes dans lesquels ses prières puissent être exprimées, on doit les entendre d'une simple intercession seulement, c'est à dire, sainte Marie, priez pour moi votre divin Fils; si, dis-je, les catholiques veulent seulement déclarer cela, ces prières n'offriront plus aucun danger (Réponse de Molanus à Bossuet). ›

Telle est et telle á toujours été la doctrine des catholiques, comme il le paraitra par l'exposé suivant de leur loi sur ce point, tel qu'il est consigné dans un traité revêtu d'une grande autorité, intitulé: Principes catholiques-romains, et cité dans l'important ouvrage qui a pour titre : Foi des catholiques. Les catholiques sont persuadés que les anges et les saints dans le ciel, étant remplis de charité, prient pour nous qui sommes les frères des saints sur la terre et les membres du même corps; qu'ils se réjouissent lorsque nous nous convertissons; que, voyant Dieu, ils voient et connaissent en lui tout ce qui peut convenir à leur état de bonheur; et que Dieu prète

« PredošláPokračovať »