Obrázky na stránke
PDF
ePub

mandent une explication. La tribu Véline était, à ce qu'il paraît, dans l'origine, une race d'esclaves que les Romains affranchissaient en cor.sidération de leur valeur, mais sans leur accorder les mêmes honneurs qu'aux autres citoyens. Chacun de ces derniers avait part, comme on sait, à des distributions de froment; quant à ceux de la tribu Véline, ils ne recevaient que du blé de mauvaise qualité. (Cette note figure sur l'édition d'une traduction de Perse, imprimée en Suisse en 1765, et qui se trouvait primitivement en marge d'un manuscrit du dix-huitième siècle, appartenant à la bibliothèque de Berne.)

(8)

Rien qu'une pirouette affranchit un esclave

Et le fait citoyen.

On sait que l'une des formes de l'affranchissement était celle-ci Le maître conduisait l'esclave devant le préteur, et là, Je faisant tourner sur ses talons, il prononçait ces paroles : Hunc esse liberum volo.

(9) Place à Marcus Dama!

Dama est un nom d'esclave; Perse nous le montre subitement décoré du prénom de Marcus, très répandu dans les premières familles patriciennes.

(10) . La liberté que le chapeau nous donne.

...

Les affranchis recevaient publiquement un chapeau, symbole de la liberté chez les Romains.

[blocks in formation]

Qui ne sait ce que fit le premier Brutus pour la cause de la liberté?

(12) Mais lorsque du préteur la verge m'a touché.

Le préteur, en prononçant la formule de l'affranchissement, touchait l'esclave d'une baguette appelée vindicta, du nom de

Vindicius, le premier esclave qui reçut la liberté, pour avoir découvert la conjuration des fils de Brutus.

(13) Le code Masurus.

Masuri Rubrica. Dans la traduction comme dans le texte, le nom propre du jurisconsulte Massurius (Sabinus) est altéré, et il convient de le rétablir ici.

(14) Qui transforme en remède un poison, sans pouvoir En préciser la dose, outrage la science.

Diluis elleborum, etc.

Ce vers du texte et les quatre suivans renferment des idées empruntées toutes à Horace (Epitre à Auguste, liv. 2):

(15)

Abrolonum ægro

Non audet, nisi qui didicit, dare.
Navem agere ignarus navis limel,
Clament periisse pudorem
Cuncli pene patres.

Réprimes-tu chez toi l'ardente soif de l'or?

Le texte porte :

Nec glutto sorbere salivam mercurialem.

Il y avait là une image difficile à rendre supportable pour le lecteur, et qui ne pouvait se traduire que par un équivalent.

(16)

Si tu possèdes l'art

D'avoir le front honnête et le cœur d'un renard.

On lit dans Horace :

Nunquam le fallant animi sub vulpe latentes.

(17) Je puis serrer la corde.

Ceci est dit métaphoriquement. Il s'agit d'un esclave à peine affranchi; Perse le compare à un chien tenu en laisse, dont on lâche ou dont on serre la corde à volonté.

(18) La danse de Bathylle.

C'était un affranchi de Mécène, fameux pantomime, et qui excellait dans les danses qui exigent de la grâce et de la légèreté.

(19)

Te dira l'Avarice.

Lève-toi! lève-toi!.

Tout le monde connaît l'imitation que Boileau a faite de ce passage:

Le sommeil sur ses yeux commence à s'épancher :
Debout! dit l'Avarice, il est temps de marcher, etc.

On a déjà fait remarquer dans la préface, en citant Laharpe sur ce point, que le tableau du poète latin est plus complet que celui du poète français, en ce que le premier fait arriver, après l'Avarice, la Mollesse, qui donne des conseils diametralement opposés à ceux que le malheureux dormeur vient de recevoir.

(20) Les vins de Cos.

Le vin de l'île de Cos, dans la mer Égée, était laxatif ; aussi l'auteur a-t-il dit: lubrica Coa.

(21) Une urne de ciguë éteindrait mal le feu

Qui te brûle les sens.

Les anciens faisaient avec la ciguë une liqueur à laquelle ils trouvaient des propriétés rafraîchissantes.

[blocks in formation]

Ce dialogue entre un fils de famille et son esclave favori est imité d'une scène de Térence.

(23) Gare aux coups de pantoufle!

Il paraît que certaines femmes romaines portaient chez elles des pantoufles rouges (solea rubra). L'auteur fait allusion aux licences des courtisanes envers leurs amans.

(24) Et l'on croit l'obtenir par un coup de baguette!

Ici, le mot latin qui désigne la baguette du préteur n'est plus vindicta (V. note 12), mais festuca, qui en était le synonyme.

(25) Briller aux Jeux Floraux.

C'était surtout lors des fêtes célébrées en l'honneur de Flore, que les édiles faisaient au peuple des distributions de légumes, alin de conquérir de nombreux suffrages et de monter à de plus bautes dignités.

(26) Quand les fils d'Israel..., etc.

Perse raille ici les superstitieux. Or, parmi eux il y en avait beaucoup pour qui les pratiques du judaïsme, tolérées à Rome mais en général méprisées, étaient des objets d'épouvante.

(27) Il craint les spectres noirs.

La croyance aux revenans date de loin, comme on voit, et durera sans doute tant qu'il y aura des esprits faibles.

(28)

Les tristes accidens

Prédits par l'œuf cassé.

Il paraît que les prêtres, consultés sur l'avenir, mettaient quel. quefois un œuf sur la cendre chaude, et, s'il venait à se casser, tiraient de là un très fâcheux pronostic. Nous avons, nous autres modernes, pour faire le pendant de cette croyance superstitieuse, le sel répandu annonçant un prochain malheur.

(29)

La rencontre sinistre

De la prêtresse borgne errant au bruit du sistre.

Encore un sujet d'effroi digne du précédent! Les prétresses d'Isis ou de quelque divinité malfaisante, étaient ordinairement des femmes affligées de quelque difformité ou d'un aspect effrayant.

Le sistre qu'elles portaient était une espèce de verge compo

sée de l'assemblage de plusieurs lames d'airain assez minces, s'entrechoquant l'une l'autre et rendant un son très aigu. Leur rencontre était réputée de mauvais augure.

(30) 1l tremble d'être enflé par un pouvoir malin

S'il n'a mordu de l'ail trois fois de grand matin.

Les notes qui précèdent expliquent suffisamment ce dernier exemple de la plus sotte crédulité. De nos jours, n'y a-il pas encore des individus qui affirment qu'on leur a jelé un sort?

(31)

Vas, si tu l'oses,

A nos centurions dire toutes ces choses.

Perse n'aimait pas les centurions, à ce qu'il paraît. Déjà, nous l'avons vu dans la troisième satire, stigmatiser leur grossièreté et leur ignorance. (V. la note 15 de la satire 3.)

15

« PredošláPokračovať »