SATIRA V. Ad Cornutum, Magistrum suum. DE VERA LIBERTATE. PERSIUS, CORNUTUS. PERSIUS. Vatibus hic mos est centum sibi poscere voces, Centum ora, et linguas in carmina centum. Fabula seu moesto ponatur hianda tragœdo, Vulnera seu Parthi ducentis ab inguine ferrum. SATIRE V. L'Auteur, à Cornutus, son Maître. DE LA VRAIE LIBERTÉ. PERSE, CORNUTUS. PERSE. Souvent, dès son début, un poète aux abois Réclame bruyamment cent bouches et cent voix, Pour peindre d'un héros la tragique figure, Ou le Parthe arrachant le fer de sa blessure (1). CORNUTUS. Quorsum hæc? Aut quantas robusti carminis offas Ingeris, ut par sit centeno gutture niti? Grande locuturi nebulas Helicone legunto, si quibus aut Prognes, aut si quibus olla Thyestæ Fervebit, sæpe insulso cœnanda Glyconi. Tu neque anhelanti, coquitur dum massa camino, PERSIUS. Non equidem hoc studeo, bullatis ut mihi nugis Pagina turgescat, dare pondus idonea fumo. Secreti loquimur. Tibi nunc, hortante camena, Excutendia damus præcordia; quantaque nostræ Pars tua sit, Cornute, animæ, tibi, dulcis amice, Ostendisse juvat. Pulsa, dignoscere cautus CORNUTUS. Qu'est-ce à dire? cent voix !... De tes poumons gonflés Il s'exhalera donc des vers bien boursouflés? Que l'emphatique auteur dont la muse funeste Dit les sanglans festins de Progné, de Thyeste, Si souvent dévorés par le fade Glycon (2), Vive dans les brouillards du sublime Hélicon; Mais, pour toi, tu n'es point, comme un soufflet de forge, De ces cris de corbeau qui sont ronflans et creux, repas plébéiens te conviennent bien mieux. PERSE. Tu dis vrai, car jamais d'une page entamée Mais, parlons à l'écart : ma Muse, en ce moment, Sache quelle est ta part, ami, dans tout mon être; |