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Il faut croire les anciens sans raisonner (1), dit Platon. C'est la tradition, dit Saint-Chrysostôme; ne demandez rien de plus (2).

S'agit-il de discerner, entre différens cultes, quel est le véritable : On doit croire, dit Cicéron, que le meilleur est le plus ancien et le plus près de Dieu (3). Et Tertullien: « Qui décidera, si ce » n'est la considération du temps, attachant l'autorité à ce qui sera trouvé plus ancien, et préjugeant la corruption dans ce qu'on aura » reconnu plus récent; car, le faux n'étant que » la corruption du vrai, la vérité précède néces

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>> from the far greater antiquity of those relations among » the Jews, than any among the Greeks; and therefore the D corruption of the tradition was in them, and not in the » Jews: which must be our only way for finding out which » was the original, and which the corruption, by demons» trating the undoubted antiquity of one beyond the other.»> Orig. sacræ, Boɔk I, ch. I, vol. I, p. 15. Oxf., 1797.

(1) Priscis itaque viris credendum est. . . licèt nec necessariis nec verisimilibus rationibus eorum oratio confirmetur. Plat. in Timao; Oper., tom. IX, p. 324.

(2) Παράδοσίς ἐστι, μηδεν πλέον ζήτει. Traditio est : nihil quæras ampliùs. S. Chrisost. in II. Epist. ad Thessal., c. III, Homil. IV, Oper. t. VI, p. 532. Ed. Bened.

(3) Et profectò ità est, ut id habendum sit antiquissimum et Deo proximum, quod sit optimum. De legib., lib. II, cap. XVI.

»sairement l'erreur. En un mot, ce qui est vrai, » c'est ce qui étoit avant tout le reste; ce qui » étoit avant tout le reste, c'est ce qui a été dès >> le commencement (1)

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Il est donc absurde, dit Tite-Live, de rien changer à ce qui est antique (2). Qu'on n'innove donc point, dit un ancien Pape, et qu'on s'en tienne à la tradition (3).

Telle est la doctrine unanime des siècles, également proclamée par les Patriarches, les Juifs, les Gentils, les Chrétiens; doctrine immuable comme la vérité qu'elle conserve et qu'elle perpétue; doctrine enfin qu'un des plus grands génies qui ait paru dans le monde, et l'un des plus illustres docteurs de l'Eglise, résume en ces mots: « On ne peut en aucune manière parvenir à la

(1) Quis inter nos determinabit, nisi temporis ratio, præscribens auctoritatem, quod antiquiùs reperietur; et ei præjudicans vitiationem, quod posteriùs revincetur? In quantum enim falsum corruptio est veri, in tantum præcedat necesse est veritas falsum.... In sumna.... id verius quod prius, id prius quod et ab initio. Tertullian., adv. Marcion., lib. IV, cap. IV. Oper. p. 415. Edit. Rigalt.

(2) Nihil motum ex antiquo probabile est. Tit. Liv., lib. XXXIV, cap. LIV.

(3) Nihil novandum nisi quod traditum est. Steph. Pap. I, Epist. ad Afros; ap. Vinc. Lirin. Commonit., c. VI. Nihil addi convenit vetustati. Vinc. Lirin.

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» vraie Religion, qu'en croyant ce que l'on con» noîtra plus clairement dans la suite, si l'on > en est digne, et en obéissant à ce qu'ordonne » la plus haute autorité (1).

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(1) Nous citerons en entier le passage d'où sont tirées ces paroles, afin qu'on voie avec quelle force saint Augustin oppose la méthode catholique de l'autorité, à la méthode hérétique du raisonnement, qui ne conduit qu'au doute et à l'erreur. Si jam satis tibi jactatus videris, finemque hujusmodi laboribus vis imponere; sequere viam catholicæ disciplinæ, quæ ab ipso Christo per Apostolos ad nos usque manavit, et ab hinc ad posteros manatura est. - Ridiculum, inquis, istud est, cùm omnes hanc se profiteantur tenere, ac docere. Profitentur hoc omnes hæretici, negare non possum; sed ità ut eis, quos illectant, rationem se de obscurissimis rebus polliceantur reddituros: eoque catholicam maximè criminantur, quòd illis qui ad eam veniunt præcipitur ut credant; se autem non jugum credendi imponere, sed docendi fontem aperire gloriantur. Quid, inquis, dici potuit, quod ad eorum laudem magis partineret? Non itù est. Hoc enim faciunt nullo robore præditi, sed ut aliquam concilient multitudinem nomine rationis : quâ promissâ naturaliter anima gaudet humana, nec vires suas valetudinemque considerans..., irruit in venena fallentium. Nam vera Religio, nisi credantur ea quæ quisque posteà, si se benè gesserit dignusque fuerit, assequatur atque percipiat, et omninò sine quodam gravi auctoritatis imperio inire rectè nullo pacto potest. S. August., De utilitate credendi, c. VIII, n. 20 et 21. Oper. tom. VIII, col. 58. Edit. Benedict.

Or nous avons prouvé qu'aucune secte idolâtrique n'avoit d'autorité réelle ; qu'il n'existe et qu'il n'exista jamais qu'une seule religion, qui a commencé avec le monde; religion, par conséquent, une, universelle, perpétuelle, dans ses dogmes, dans ses préceptes, dans son culte essentiel; que toujours et partout on a connu son existence, et le moyen par lequel on pouvoit la discerner des erreurs et des superstitions nées de l'orgueil, de l'ignorance, de l'insatiable curiosité et de toutes les passions humaines. Nous avons fait voir, en même temps, que cette religion n'est autre que la religion chrétienne, qui seule possède ces grands caractères de l'autorité souveraine à laquelle tout esprit doit obéir, l'unité, l'universalité, la perpétuité. Nous allons montrer de plus, que la sainteté ne lui appartient pas moins visiblement: de sorte qu'à quelque époque, et sous quelque rapport qu'on la considère, Dieu se manifeste en elle et par elle avec tant d'éclat, que ne pas l'apercevoir, c'est être livré à un aveuglement si terrible, qu'on ne trouve point de terme pour le déplorer.

Et que l'impie ne cherche point à se rassurer en se disant, que peut-être n'est-il pas en son pouvoir d'en sortir; qu'il cherche la lumière, et que la lumière le fuit. La lumière est partout, car partout est la Parole qui éclaire tout homme

venant en ce monde. Elle entre par la foi dans. l'entendement; et la foi, ce grand don de Dieu qu'il ne refuse à personne, ne dépend que de la volonté (1). L'esprit, comme le cœur, est libre d'obéir; et si la raison n'étoit pas libre, rien dans l'homme ne le seroit. Mais ou l'on ferme l'oreille

(1) Rousseau lui-même avoue, dans l'Émile, qu'au moins quelques hommes peuvent être coupables de ne pas croire; ce qui suppose que la foi dépend de la volonté. Et en effet, comme l'observe Pascal, «la volonté est un des principaux » organes de la créance; non qu'elle forme la créance, mais >> parce que les choses paroissent vraies ou fausses, selon la » face par où on les regarde. La volonté qui se plaît à l'une >> plus qu'à l'autre, détourne l'esprit de considérer les qua»lités de celle qu'elle n'aime pas : et ainsi l'esprit, marchant » d'une pièce avec la volonté, s'arrête à regarder la face » qu'elle aime; et, en jugeant par ce qu'il y voit, il règle » insensiblement sa créance suivant l'inclination de sa vo»lonté.»-«C'est ce qui fait, dit Leibnitz, qu'une âme a tant » de moyens de résister à la vérité qu'elle connoît, et qu'il » y a un si grand trajet de l'esprit au cœur. » Théodicée, tom. II, p. 80. Et c'est ce qui fait aussi que l'homme peut être justement puni pour n'avoir pas cru, ou pour avoir vécu dans de fausses croyances. Écoutez un des patriarches de la philosophie moderne. « On rendra compte un » jour à Dieu de tout ce qu'on aura fait en conséquence » des erreurs qu'on aura prises pour les dogmes véritables; » et malheur, dans cette terrible journée, à ceux qui se >> seront aveuglés volontairement ! » OEuvres de Bayle, tom. II, p. 226.

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