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dée comme plus certaine par les géologues (1).

Il ne paroît pas que l'erreur ni l'idolâtrie fussent au nombre des désordres qui provoquèrent cet effroyable châtiment (2). Toute chair, dit l'Écrivain sacré, avoit corrompu sa voie sur la terre (3); paroles qui ne réveillent d'autre

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(1) « Je pense donc, avec MM. De Luc et Dolomieu, » que, s'il y a quelque chose de constaté en géologie, » c'est que la surface de notre globe a eté victime d'une » grande et subite révolution, dont la date ne peut >> remonter beaucoup au delà de cinq ou six mille ans; » que cette révolution a enfoncé et fait disparoître le » pays qu'habitoient auparavant les hommes et les espèces » d'animaux aujourd'hui les plus connus; qu'elle a, au » contraire, mis à sec le fond de la dernière mer et en a » formé aujourd'hui les pays habités; que c'est depuis » cette révolution que le petit nombre des individus épargnés par elle se sont propagés sur les terrains nouvelle» ment mis à sec; et, par conséquent, que c'est depuis » cette époque seulement que nos sociétés ont repris une » marche progressive, qu'elles ont formé des établisse» mens, recueilli des faits naturels, et combiné des sys» tèmes scientifiques. » Cuvier, Discours préliminaire des Recherches sur les ossemens fossiles des quadrupèdes. Voyez aussi De Luc, Lettres géologiques. Paris, 1798. André, Théorie de la surface actuelle de la terre. Paris, 1806. Th. Howard, The scriptural history of the Earth. (2) S. Cyril. contr. Julian, lib. I.

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(3) Omnis quippe caro corruperat viam suam super terram. Genes., VI,

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idée que celle de la violation de la loi morale; et les hommes en effet étoient encore trop près de la révélation primitive, pour qu'elle fût oubliée, ou obscurcie parmi eux.

Dieu la confirme de nouveau; il renouvelle son alliance avec les enfans d'Adam (1); et l'on ne peut pas douter qu'cutre les commandemens principaux qui regardent la foi et les mœurs, il n'ait prescrit à Noé, les rites mêmes du culte par lequel il vouloit être honoré, puisque nous le voyons, cinq siècles après, parler ainsi à Isaac: «Toutes les nations de la terre seront bénies » dans ta semence, parce qu'Abraham a obéi à » ma voix, qu'il a gardé mes préceptes et mes commandemens, et observé les lois et les cérémonies (2) » que j'ai ordonnées. Ce commaudement divin, reconnu d'ailleurs par tous les peuples, explique seul l'étonnante universalité du sacrifice, et l'uniformité de certains usages religieux chez des nations totalement inconnues les unes aux autres (3).

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Descendues d'une souche commune, elles ne

(1) Genes., cap. VIII et IX.

(2) Benedicentur in semine tuo omnes gentes terræ eo quod obedierit Abraham voci meæ, et custodierit præcepta et mandata mea, et ceremonias legesque servaverit. Genes., XXVI, 4 et 5.

(3) Grotius, De verit. Relig. christan., I. I, sect. VII.

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perdirent point, en se séparant, la connoissance de la loi qui devoit être leur héritage commun (1); et c'étoit une antique croyance des Hébreux (2), que le premier précepte des Noachides, ou le premier commandement donné aux enfans de Noé, et en eux à tout le genre humain, avoit pour but de prévenir la corruption du culte, en ordonnant, comme l'enseignoient les Egyptiens mêmes, de détester tout ce qui n'étoit pas transmis par les ancêtres (3).

Platon assure que les premiers hommes vécurent dans l'innocence, aussi long-temps qu'ils

-De Jure Belli et Pacis, lib. II, cap. V, S 13. - Clerici, Comment, in Pentat. in not, supra Livitic., cap. XXIII,

vers 10.

(1) C'est surtout de l'Orient, le berceau de la religion, des arts et des sciences, qu'il faut tirer cette tradition primitive sur laquelle nous insistons. C'est de là qu'elle est passée à tous les peuples. Il n'y a point de vérité historique aussi rigoureusement démontrée que l'existence de cette tradition, confirmée par tous les monumens antiques. Fabricy, Des titres primitifs de la Révélat., tom. I, Disc. prélim., p. LXXVI.

(2) Vid. Selden, De Jure natur. et gent. juxta disciplin.

Hebræor.

(3) De cultu extraneo, sive idololatriâ. Ægyptii, Cultûs extranei nomine, detestari videntur quicquid oi yoveïs où Taрédεičav parentes non commonstrârunt. Marsham, Canon chronicus, p. 161.

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ne s'écartèrent point de ce précepte. «Ils étoient bons, dit-il, principalement à cause de leur simplicité. Ce qu'ils entendoient dire être hon» nête, ou honteux, étoit pour eux la vérité » même; pleins de droiture et de candeur, ils croyoient et obéissoient. Ils ne connoissoient point, comme aujourd'hui, cette sagesse qui apprend à soupçonner le mensonge; mais, te>>nant pour vrai ce qu'on disoit des dieux et des hommes, ils y conformoient leur vie (1). » D'après l'institution divine, la religion universelle ou la vraie religion reposoit donc originairement, comme elle repose encore, sur la tradition; et en aucun temps l'erreur n'a pu entrer dans le monde, que par la violation de cette régle infaillible de vérité.

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(1) Αγαθοὶ μὲν δὴ διὰ ταῦτά τε ἦσαν, καὶ διὰ τὴν λεγομένην εὐήθειαν. ἡ γὰρ ἤκουον καλὰ καὶ αἰσχρὰ εὐήθεις ὄντες, ἡγοῦντο ἀληθέστατα λέγεσθαι, καὶ ἐπείθοντο. Ψεῦδος γὰρ ὑπονοεῖν οὐδεῖς ἐπίστατο, διὰ σοφίαν, ὥσπερ τανῦν· ἀλλὰ περὶ θεῶν τε καὶ ἀνθρώπων τα λεγόμενα, ἀληθῆ νομίζοντες, ἔζων κατὰ ταῦτα, De Legib. lib. III. Oper. tom. VIII, pag. 111. Ed, Bipont. C'est. l'âge e d'or des poëtes. Primos illos homines diisque proximos mortales optima fuisse indolis, vitamque vixisse optimam undè et auream hanc dici ætatem. Dicoearch. ap. Porphyr. De usu animal., lib. IV, pag. 345. Vid. et. Varro, De Re rusticâ, lib. I, cap. II, et Pausanias, lib. VIII, pag. 457. Edit. Hanoviæ, 1613.

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Mais, lors même qu'ils la violoient, les anciens ne l'abandonnoient pas entièrement, ils n'en méconnoissoient point l'autorité, et bien des siècles s'écoulèrent avant qu'ils essayassent de s'en former une différente. «La philosophie traditionnelle, qui ne s'appuyoit pas sur le raisonnement et l'explication des causes, mais sur » une doctrine d'un autre genre et d'une autre origine, sur la doctrine primitive transmise des pères aux enfans, me paroît, dit Bur> net, avoir subsisté jusqu'après la guerre de » Troie (1). »

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Elle se perpétua surtout en Orient (2), comme le remarque Diodore, à propos des Chaldéens,

(1) Durâsse mihi videtur ultrà trojana tempora philosophia traditiva, quæ ratiociniis et causarum explicatione non nitebatur, sed alterius generis et originis doctrinâ primigenâ et aтрoлapadóτw Th. Burnet, Archæolog. philos., lib. I, cap, VI.

(2) La philosophie ne s'enseignoit dans l'Inde, comme dans l'Égypte, que par tradition...; partout elle ne se transmettoit que de vive voix; cette manière, en usage chez les anciens Druides et chez les Gymnosophistes, subsiste encore aujourd'hui dans l'Inde; leur philosophie n'ayant point d'autres fondeinens que la tradition, n'est point contentieuse, et ne donne aucun lieu aux raisonnemens substils ou captieux. Memoir. de l'acad. des Inscript., tom. LV, p. 218, 220.

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