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gage! Eh quoi avez-vous donc oublié si » vite les miracles opérés en votre faveur; » la Tamise suspendant son cours, son lit des

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séché pour vous ouvrir un libre passage, ses >> flots arrêtés sans aucune digue, et recommençant à couler quand vous avez atteint l'autre >> bord? » Se trouveroit-il un homme, un seul, que ce discours persuadât ? Quel autre effet produiroit-il que d'exciter la risée des enfans mêmes? Et que devroit en attendre l'auteur sinon d'être aussitôt enfermé comme fou?

Or toute l'histoire des Juifs est remplie de faits aussi étonnans que le passage de la mer Rouge. Il n'y a presque point eu chez ce peuple de génération à qui, de siècle en siècle, on n'ait dit qu'elle avoit été témoin de semblables prodiges. Il y en avoit de perpétuels, tels que le rational. du grand prêtre, la nuée qui couvroit le propitiatoire; et toujours les Juifs ont cru ces prodiges, et pas un doute ne s'est élevé dans un seul esprit sur leur réalité, même après que les Sadducéens eurent attaqué l'immortalité de l'âme ; c'est-à-dire, que pendant quinze cents ans, il a existé une nation de fous, qui croyoient voir ce qu'ils ne voyoient pas, entendre ce qu'ils n'entendoient pas; en un mot dont les sens et la raison, toutes les fois qu'ils avoient un puissant intérêt à ne se point abuser, étoient constamment en

contradiction avec la raison et les sens des autres hommés.

Quand quelques esprits obstinément aveugles admettroient la possibilité d'un pareil renversement de toutes les lois de l'ordre moral; que s'ensuivroit-il, si ce n'est que quelques esprits peuvent dépasser toutes les limites connues de l'extravagance? Condamnés par le sens commun universel, qu'importeroit leur opinion particulière opposée à la décision sans appel du genre humain? La question n'est pas de savoir si l'homme est maître de résister à l'évidence, jusqu'au point de nier la vérité de l'Écriture-Sainte; mais si la vérité de l'Ecriture-Sainte est certaine ou appuyée sur des témoignages irrécusables; et là-dessus nous en appelons au jugement du monde entier.

On ne choqueroit pas moins la raison en révoquant en doute l'histoire évangélique attestée par une multitude d'auteurs juifs et païens, dont les témoignages ont été recueillis par Bullet (1) et Lardner (2). Pendant plusieurs siècles, ceux

(1) Histoire de l'établissement du christianisme tirée des seuls auteurs juifs et païens, où l'on trouve une preuve solide de la vérité de cette religion, in-4°.

(2) A large collection of ancient Jewish and Heathen tes-timonies of the truth of the christian religion, with notes and observations. 4 vol. in-4".

mêmes qui aitaquoient la religion chrétienne n'ont point contesté les faits sur lesquels elle repose; tant ils étoient avérés, tant leur certitude paroissoit inébranlable: et l'on viendroit aujourd'hui, sans autre preuve qu'une haine forcenée contre le christianisme, nier ce que confessoient Celse, Porphyre, et Julien!

Deux sociétés ennemies s'accordent à reconnoître la vérité de ce que l'Evangile nous apprend de Jésus-Christ; et certes on ne pensera pas que les Juifs et les Chrétiens (1) se soient concertés pour tromper l'avenir de la même manière, sur celui que les uns blasphèment et que les autres adorent. Interrogeons d'abord les Juifs.

Peuple autrefois le peuple de Dieu, devenu non pas le tributaire, le serviteur d'un autre peuple, mais l'esclave du genre humain, qui malgré son horreur pour toi, te méprise jusqu'à te laisser vivre peuple opiniâtre, dont aucune souffrance, aucun opprobre n'a pu lasser ni l'orgueil, ni la bassesse; qui ne trouves pas en toimême un remords, un humble regret, une plainte

(1) Aux Juifs et aux chrétiens il faut joindre les musulmans, qui admettent comme nous les faits évangéliques. Nous ne les nommons pas dans le texte, parce qu'ils ne sont, comme nous l'avons déjà dit et comme nous le prouverons dans le volume suivant, qu'une secte du christianisme.

pour désarmer le bras qui te frappe, et qui portes sans étonnement, depuis dix-huit siècles, tout le poids de la vengeance divine: peuple incompréhensible, cesse un moment le travail dont tu te consumes sous le soleil, rassemble-toi des quatre vents où le souffle de Dieu t'a dispersé, viens et réponds: Est-il vrai qu'il ait existé dans ton sein un homme nommé Jésus, qui se disoit le Libérateur annoncé par tes prophètes (1)?

Oui.

Est-il vrai qu'il ait paru au temps où l'on croyoit que le Messie devoit venir (2)?

Oui.

Est-il vrai qu'il soit né dans le lieu où il étoit prédit que le Messie naîtroit?

Oui.

Est-il vrai, laissant à part ce qu'il disoit de sa

(1) Talmud Babil. Tract. Sauhedr., cap. VI.

(2) Vid. Talmud-Hierosol. Tract. de Sanhedr. et libr. Berachoth, cap. Haiha Kore. Echa Rabbethi, seu Explic. Lamentat. Jerem., in cap. I. Rabbi Moys. Hadartan, Comment. in Genes. ad h. verb. Et scriba de fomore ejus. Id. Comment. in Isa. cap. ultim. Le Rabbin Moïse, dit l'Égygtien, dans le livre Sophrin, dit que « Jésus de Na» zareth a paru être le Messie, qu'il a été mis à mort par » le Sanhedrin, ce qui a été la cause qu'Israël a été détruit » par l'épée. » Galatin. de Arcan. cathol. verit., pag. 179.

mission, que sa vie étoit pure (1) et sa doctrine sainte (2)? Qui.

Est-il vrai qu'il ait opéré ainsi que ses disciples des œuvres miraculeuses?

Il est manifeste et nous ne pouvons le nier (3). Malheureux! et qui t'a donc empêché de le

(1) Le Toldoth Jeschu, quoique rempli d'invectives sacriléges contre Jésus-Christ, ne lui fait aucun autre reproche que de s'être dit le Messie et le fils de Dieu.

(2) Triphon dit que les préceptes de l'Évangile sont si parfaits qu'on ne peut les observer. Υμεῖς δὲ ματαίαν ἀηρὴν παραδεξάμενοι, Χριστὸν ἑαυτοῖς τινα ἀναπλάσσετε, καὶ αὐτῶν χάριν tà võv àoxótw; àtólλvole. Dialog. cum Tryph. Jud., cap. X.

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(3) Et conferebant ad invicem, dicentes : Quid faciemus hominibus istis ? quoniam quidem notum signum factum est per eos, omnibus habitantibus Jerusalem : manifestum est, et non possumus negare. Act. IV, 15 et 16; et Joan. XI, 47. — Il est dit dans le Toldoth, que JésusChrist guérissoit les lépreux et ressuscitoit les morts, par la vertu du nom ineffable de Dieu, qu'il avoit dérobé dans le temple. Le même livre atteste les miracles de saint Pierre, qu'il appelle Simon Cephas. Le savant Heydeck, rabbin converti, nous apprend qu'encore aujourd'hui les Juifs continuent d'avouer les miracles de JésusChrist. Prosiguen en nuestro tiempo en confesar los prodigios obrados por Jesu-Christo, con la diferencia » que pretenden de haberlos obrado en nombre de Bel» zebu.» Defensa de la Relig. christian., tom. III, p. 316, not. 385.

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