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peinte ny moulée, et furent l'espace de cent » soixante et dix premiers ans, qu'ils édifièrent » bien des temples et des chapelles aux dieux: » mais il n'y avoit dedans statue ne figure quel» conque de Dieu, estimant que ce fust un sacrilége de vouloir représenter les choses divines par les terrestres, attendu qu'il n'est pas pos>>sible d'atteindre aucunement à la cognoissance » de la Divinité, sinon par le moyen de l'enten» dement (1).

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Les temples dont parle ici Plutarque, étoient consacrés aux vertus, pour signifier, dit Cícéron, que ceux qui avoient ces vertus dans le cœur, étoient les temples des dieux mêmes (2).

Varron assure également que les Romains n'eurent, pendant plus de cent soixante-dix ans, aucune image des dieux; et que ceux qui introduisirent l'usage des simulacres, établirent une erreur inconnue auparavant (3).

(1) Plutarque, Vie de Numa. Hommes illustres, tom. I, pag. 235, 236. Traduct, d'Amiot. Edit. de Vascosan.

(2) Benè verò, quòd mens, pietas, virtus, fides, consecratur manu: quarum omnium Romæ, dedicata publicè templa sunt ut illa qui habeant ( habent autem omnes boni) deos ipsos collocatos putent in animis suis, De Legib., lib. II, c. XI.

(3) Dicit etiam idem auctor acutissimus atque doctissimus (Varro), quòd hi soli ei videantur animadvertisse

Il est certain que la religion primitive des Celtes et des Germains étoit exempte d'idolâtrie, et qu'elle ne commença de se corrompre que lorsque ces peuples, abandonnant les traditions antiques, adoptèrent les superstitions égyptiennes et romaines (1).

quid esset Deus, qui crediderunt eum esse animam motu ac ratione mundum gubernantem.... Dicit etiam antiquos Romanos plus annos centum et septuaginta deos sine simulacro coluisse. Quòd si adhuc, inquit, mansisset, castiùs dii observarentur.... Nec dubitat eum locum ità concludere, ut dicat, qui primi simulacra deorum populis posuerunt, eos civitatibus suis et metum demsisse, et errorem addidisse. S. August. De civitate Dei, lib. IV, c. XXXI. Oper. tom. VII, col. 111, 112. Ed. Benedict.

(1) Voyez l'Essai sur les Gaulois, dans l'ouvrage intitulé: Antiquités de Vesoul, etc.; par M. le comte Wlgrin de Taillefer. « Les différens noms de Teutatès, Belé

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nus, Esus, Taranis et Dis, semblent n'avoir été dans l'esprit des Druides autre chose que des attributs de la » Divinité. Outre que ce sentiment se lie très-bien avec » l'idée du Dieu suprême qui ne s'est jamais perdue tota»lement chez eux, les anciens Gaulois ne connurent point » d'abord d'autre Divinité. Les chefs mêmes des premières » colonies n'acquirent pas l'idée d'un seul Dieu par la » voie du raisonnement, mais par la tradition. Le nom » de Tis fut donné dans le commencement à l'Etre suprême par les Germains. Il répond au mot Theos des » Grecs, dont les latins ont fait celui de Deus. Au nom • » de Tis, les Gaulois ajoutèrent celui de Teutatès : ce qui

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« Les Slaves ou Esclavons, et les Antes n'ado>> roient encore au sixième siècle, qu'un seul » Dieu, seigneur de toutes choses, et qui lance le » tonnerre, auquel ils immoloient des boeufs » et d'autres victimes. C'est ce qu'atteste Pro» cope (1), qui écrivoit sous l'empire de Justi

» veut dire père des hommes. Une pareille doctrine étoit › bien éloignée du polithéisme. Esus étoit un nom appel>> latif : il signifie Seigneur ou Tout-Puissant. C'est le » même que le Zeus des Grecs. Dieu, dit Aristote, est ainsi » appelé. Hésychius, célèbre grammairien, assure que » par le terme Esus on doit entendre l'Etre suprême... Le » nom de Belenus peut également se donner au vrai Dieu. » Au reste, il est certain que les Gaulois reconnurent un » premier être, d'où sont émanés tous les autres. Les fo» rêts, les arbres et les pierres qu'ils consacroient à la Di» vinité, n'étoient pas originairement l'objet de leur culte. >> Ces consécrations se faisoient pour rendre plus respec→ » table le lieu de l'assemblée. Le nom de Dieu qu'ils don»> noient aux sanctuaires, ne servoit qu'à rappeler sa pré» sence plus facilement à l'esprit. Ils l'adoroient, tantôt » sous le nom de père, pour animer la confiance qu'ils » devoient avoir en lui; et tantôt sous celui de maître du » tonnerre (Taranis), de Seigneur et de roi, pour se » rappeler les droits qu'il avoit sur eux... Tandis que les » Gaulois respectèrent les traditions qu'ils tenoient des >> anciens, la religion primitive se conserva parmi eux » dans son intégrité. » Deric, Introduct. à l'Hist. ecclésiast. de Bretagne, tom. I, liv. I, pag. 213 et suiv. (1) De bello goth., lib. III, p. 498.

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» nien. Ces peuples faisoient partie des Scythes. On sait que la première de ces deux nations a occupé la Bohême, la Pologne, l'Esclavonie » et la Russie, et qu'elle n'embrassa le christianisme que quatre ou cinq cents ans après le temps dont il est ici parlé. » Or l'histoire prouve qu'aucun peuple ne passa jamais de luimême, et sans un secours étranger, de l'idolâtrie au culte d'un seul Dieu. « J'infère de là, con>> tinue Bullet, que les Esclavons n'avoient ja>> mais adoré qu'un seul Dieu, maître du monde, puisque telle étoit leur religion au sixième » siècle. J'en infère encore que tel avoit été originairement le culte de tous les Scythes, dont les Esclavons étoient un essaim, n'étant pas croyable que la même nation ait eu, dans ses premiers temps, des religions différentes (1). » Rien n'obscurcit, rien n'altère l'éclat de la vérité, lorsqu'elle se lève comme l'astre de la vie sur les peuples naissans. Sa pure lumière pénètre dans des cœurs purs et y féconde le germe de tout ce qui est bon, de tout ce qui est saint: heureux âge d'innocence et de foi; et que ne peut-il durer toujours! Mais bientôt les passions fermentent; elles produisent l'erreur et le vice, qui se projettent

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(1) L'existence de Dieu démontrée par les merveilles de la nature, tom. II, p. 20-22.

comme d'énormes ombres entre l'homme et la vérité. Cependant l'astre poursuit son cours, il continue de briller, mais à travers de noires vapeurs qui s'épaississent sans cesse; et vers le soir on le voit, descendant peu à peu dans des ténèbres enflammées, éclairer de ses derniers rayons un ciel sanglant et chargé de tempêtes. Les habitans de l'Amérique (1), de la Perse (2),

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(1) Carli, Lettres améric., tom. I, p. 105. lasso de la Vega nous apprend qu'avant l'arrivée des Incas au Pérou, les anciens habitans de ces contrées croyoient qu'il y avoit un Dieu suprême auquel ils donnoient le nom de Pacha-Camack (le Créateur du monde), qu'il donnoit la vie à toutes choses, qu'ils conservoit le monde. Ils disoient qu'il étoit invisible... Tout son culte se réduisoit à incliner profondément la tête et à élever les yeux lorsqu'ils prononçoient son auguste nom. Cependant on lui éleva dans la suite un seul temple, dans un endroit appelé la vallée de Pacha-Camack: il subsistoit encore lors de la première entrée des Espagnols au Pérou. Leland, Nouv. démonst. évangél., tom. I, p. 127.

(2) Suivant Mohsin Fani, la religion primitive de la Perse fut une ferme croyance dans un Dieu suprême qui a fait le monde par sa puissance, et le gouverne par sa sagesse; une crainte pieuse de ce Dieu, mêlée d'amour et d'adora'ion; un grand respect pour les parens et les vieillards, une affection fraternelle pour le genre humain. Sir John Malcolm, Hist. de la Perse, tom. I, p. 273. — Caiumarath ou Kaiomurs, premier roi et fondateur de la

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