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et de l'Inde (1), ne rendoient originairement de culte qu'au seul vrai Dieu. Ce culte primitif se conserva long-temps à la Chine (2), où le gouvernement, les lois, les mœurs, s'unissoient pour consacrer l'autorité de la tradition; et Voltaire lui-même a remarqué le respect prodigieux que

première dynastie de Perse, descendit volontairement du trône et se retira, disent les historiens persans, dans sa première demeure, qui étoit une grotte, où il vaquoit à prier et à adorer le Créateur de toutes choses. Il n'est pas probable que le peuple eût une autre religion que le monarque. Voyez D'Herbelot, Biblioth. oriental., art. Caiumarath; tom. II, p. 180. Paris, 1785.

(1) Le théisme a été la religion primitive du genre humain. La marche progressive du polythéisme supposeroit cette vérité, si d'ailleurs les faits ne la démontroient pas. Chez les Indiens comme chez tous les autres peuples de la terre, on reconnoît à travers les fables et les fictions les plus bizarres, un culte pur dans son origine, corrompu dans son cours.... Le commerce des nations altéra le culte public des Indiens. Quoiqu'assez éloignés de l'Egypte, on ne peut cependant douter qu'ils n'aient eu connoissance de la religion de cette contrée. L'Ezour-Vedam; Observat. prélim, pur M. de Sainte-Croix, tom. I, p. 13 et 14.

(2) La religion de la Chine est toute renfermée dans les King. On y trouve, quant à la doctrine fondamentale, les principes de la loi naturelle que les anciens Chinois avoient reçus des enfans de Noé. Lettres édifiantes, tom. XXI, p. 177. Toulouse, 1811.

ces peuples ont pour ce qui leur a été transmis par leurs pères (1).

L'auteur (2) d'un commentaire (3) sur le Tchoûng-Yoûng, l'un des quatre livres, parle ainsi : « Tsèu-ssê-tsêu (petit-fils de Confucius), affligé de voir que la doctrine traditionnelle

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» base de la raison et de toute instruction, commençoit à se perdre, ressaisit et donna le fil de cette tradition en l'établissant par ces paroles; il dit: Il n'y a pas sous le ciel d'hommes qui ne sachent qu'il y a en eux quelque chose » de naturel, qu'il y a dans les choses une ma» nière d'être, et qu'il y a dans les saints un enseignement. On sait aussi que ce naturel, » cette raison, cette instruction, tirent leur » nom de leur origine. C'est le Thian (ciel ou Dieu) qui nous les a conférés par l'entremise >> des deux principes et des cinq élémens. C'est » des hommes que les hommes les ont reçus; ils en » ont formé le courage, l'obéissance, et les cinq » vertus éternelles, et c'est là ce qu'on appelle >> nature. Dans les hommes tout ce qui est conforme à cette doctrine naturelle, tout ce qui,

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(1) Essai sur l'hist. génér. et sur l'esprit et les mœurs des nat., tom. I, chap. I, p. 19. Ed. de 1756.

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» de soi-même et dans l'usage journalier, forme » la voie ordinaire des actions raisonnables, s'ap

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pelle loi (ou vertu). De la part des saints, >> tout ce qui tend à disposer ou à mesurer d'une » manière conforme à la raison les actions des » autres hommes, de telle sorte qu'elles ne péchent ni par excès, ni par défaut, ce qui forme » pour l'univers une règle ou une loi invariable, s'appelle instruction. Cette instruction s'éta» blit d'après la raison ou la loi; la raison est » conforme à la nature; la nature est un ordre du ciel. Ainsi l'on peut regarder la première origine de la raison ou de la vertu comme ve» nant du ciel même (1).

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Un écrivain qui paroît avoir soigneusement étudié l'ancienne histoire de la Chine, assure que les Chinois, depuis le commencement de leur origine jusqu'au temps de Confucius, n'ont point été idolâtres, qu'ils n'ont eu ni >> faux dieux, ni statues, qu'ils n'ont adoré que » le Créateur de l'univers, qu'ils ont toujours appelé Xam-ti, et auquel leur troisième empereur, nommé Hoam-ti, bâtit un temple.... Le nom de Xam-ti, qu'ils donnoient à Dieu, signifie Souverain maître, ou Empereur. On remarque qu'il y a bien eu des empereurs de

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(1) L'Invariable Milieu, etc., not, p. 134, 135.

» la Chine qui ont pris assez souvent le surnom » de Ti, qui veut dire Maître, Empereur, ou » celui de Vam, qui signifie Roi; qu'il y a eu » même un prince de la quatrième race, qui » s'est fait appeler Xi hoam-ti, le grand ou l'auguste Empereur; mais qu'il ne s'en est trouvé >> aucun qui ait osé prendre le titre de Xam, c'est-à-dire de Souverain, et qu'on l'a toujours » laissé par respect, à l'arbitre absolu de l'uni» vers (1). »

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Nous avons déjà cité l'écrit plein d'intérêt, sous divers rapports, dans lequel un prince de la famille impériale, converti au christianisme, et qui reçut au baptême le nom de Jean, expose les motifs de sa conversion. Voici comment il s'exprime au commencement de cet écrit:

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« J'ai bien examiné nos livres, et j'ai remarqué » que Yao-Chun, Ya-Tang, Ouen-Vou, Kong» Tze, Mong-Tze, tous ces sages philosophes et > ces anciens empereurs ne servoient que le suprême Monarque du ciel; qu'ils regardoient ce » culte comme la première et la plus essentielle affaire, comme la base de leur gouvernement. » Après avoir rapporté différentes preuves de ce fait, tirées des anciennes annales de la Chine, il ajoute :

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(1) Morale de Confucius. Avertissem, p. 15.

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« Le philosophe Confucius dit: Les cérémonies qu'on pratique pour honorer la terre, doivent se rapporter toutes au culte du maître » du ciel. Mongoze, autre philosophe célèbre, » dit Veillez sur votre cœur; veillez sur votre

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esprit, parce que vous servez le souverain Monarque du ciel. Enfin il paroît que ces princes et >> ces philosophes n'avoient en tout d'autre but, » et d'autre fin, que de faire respecter et honorer le Seigneur suprême. Tous les sages de cès >> premiers siècles ont enseigné la même doctrine; ils l'ont conservée très-pure et sans mélange de fausseté (1). »

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Li-Lao-Kiun établit moins un culte nouveau, qu'il ne détourna du vrai culte, en formant une espèce d'école philosophique, où à des opinions dangereuses on mêloit les rêveries absurdes de la magie.

Ce ne fut que l'an 65 de notre ère, sous le règne de Mim-Ti, que la secte de Fô s'introduisit à la Chine (2); et, quoiqu'elle n'y soit que tolé

(1) Motifs du prince Jean pour embrasser la Religion chrétienne. Lettres édif., tom. XX, p. 349, 350.

(2) La plupart des historiens chinois conviennent que le culte de Fô n'a été introduit à la Chine que du temps des Hans « La doctrine de Fô, dit un de ces écrivains, » n'est dans le fond qu'une vile secte de quelques peuples >> barbares; ce n'est que sous les derniers Hans qu'elle s'est

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