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» hommes; et la première de toutes, reconnue dans le monde entier, ordonne de révérer les » dieux (1). N'est-il pas aussi partout or

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donné d'honorer ses parens?-Sans doute.

. Et les mêmes lois ne défendent-elles pas aux

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pères et aux mères d'épouser leurs enfans, aux

> enfans d'épouser les auteurs de leurs jours? » Oh! pour cette loi-ci, je ne crois pas qu'elle » vienne de Dieu (2). - Pourquoi? C'est que

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je vois des gens qui la transgressent. -- On en transgresse bien d'autres : mais les hommes qui violent les lois divines, subissent des châ» timens auxquels il est impossible qu'aucun » d'eux échappe (3).

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. »

Il n'y a sur ce point qu'un langage parmi les anciens, lorsqu'ils ne parlent pas d'après un système particulier de philosophie; car alors, comme l'observe Diodore, ils ne sont d'accord sur rien, et ils se contredisent en des choses de la plus haute importance (4).

(1) Εγὼ μὲν θεοὺς οἶμαι τους νόμους τούτους τοῖς ἀνθρώποις θεῖναι. Καὶ γὰρ παρὰ πᾶσιν ἀνθρώποις πρῶτον νομίζεται τοὺς θεοὺς σέβειν. (2) Οὗτος Θεοῦ νόμος εἶναι.

(3) Xenophont., Memorab. Socrat., lib. IV, cap. IV. (4) Si quis maximè insignes philosophorum sectas diligenter expendat, plurimùm inter se discrepare, et in gravissimis sententiis sibi invicem adversari comperiet, Diodor. Sicul., lib. II, p. 82.

Fondé sur l'antique tradition (1), Plutarque enseigne que non seulement la justice accom

pagne le Dieu suprême, mais qu'il est luimême la justice, la plus ancienne et la plus parfaite loi (2). Les limites de notre patrie, » dit-il ailleurs, ce sont les bornes du monde ; » nul ne doit s'estimer étranger, ou banni, là où » sont le même feu, la même eau, le même air, » le même soleil, les mêmes lois pour tous, le » même chef qui préside au même ordre, le » même roi et le même souverain, Dieu, qui >>tient en sa main le commencement, le milieu » et la fin de toutes choses, que la justice ac» compagne, et qui punit les violateurs de la loi divine, loi commune à tous les hommes, et

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qui les unit entre eux comme les citoyens d'une même ville (3). »

(1) Οἱ παλαιοὶ οὕτω λέγουσι καὶ γράφουσι καὶ διδάσκουσι : Sic veteres dicunt, scribunt atque docent. Plutarch. ad Princip. indoct. Oper., tom. II, pag. 781.

(2) ὁ μὲν Ζεὺς οὐκ ἔχει τὴν δίκην πάρεδρον, ἀλλ ̓ αὐτὸς δίκη καὶ Θέμις ἐστὶ, καὶ νόμων ὁ πρεσβύτατος καὶ τελειότατος. Id., ibid.

-In Petri autem prædicatione inveneris Dominum vocari legem et rationem. Clem. Alexandr., Strom., lib. I, pag. 357.

(3) Οὗτοι τῆς πατρίδος ἡμῶν ὅροι εἰσὶ, καὶ οὐδεὶς οὔτε φυγὰς ἐν τούτοις, οὔτε ξένος, οὔτε ἀλλοδαπός, ὅπου τὸ αὑτὸ πῦρ, ὕδωρ, ἀὴρ... ἥλιος, σελήνη, φωσφόρος· οἱ αὐτοὶ νόμοι πᾶσι ὑφ ̓

Quel témoignage plus précis, plus formel, pourroit-on désirer? L'antiquité de la loi divine son universalité, sa sanction, tout s'y trouve. Quand les païens transgressoient cette loi, est-ce la lumière qui leur manquoit? Ecoutez encore Cicéron.

« La loi est une raison conforme à la nature » des choses, qui nous porte à faire le bien et à » éviter le mal (1): elle ne commence pas à » être loi au moment où on l'écrit, mais elle est » loi dès sa naissance, et elle est née avec la >> raison divine : c'est pourquoi la loi véritable » et souveraine, à laquelle il appartient d'ordon» ner et de défendre, est la droite raison du » Dieu suprême.... Elle établit la distinction da juste et de l'injuste conformément à la très-an

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ἑνὸς τάγματος καὶ μιᾶς ἡγεμονίας . . . εἷς δὲ βασιλεὺς καὶ ἄρχων, Θεός, ἀρχὴν τε καὶ μέσα καὶ τελευτὴν ἔχων τοῦ παντός, εὐθεί, περ ραίνει κατὰ φύσιν περιπορευόμενος. Τῷ δὲ ἔπεται δίκη τῶν ἀπολειςπομένων του Θείου Νόμου τιμωρός, ἢ χρώμεθα πάντες ἄνθρωποι φύσει πρὸς πάντας ἀνθρώπους, ὥσπερ πολίτας. Id. De Exsul., ibid., pag. 601.

(1) Hic autem est ille finis, qui à præstantissimis philosophis celebratur, videlicet juxta naturam vivere. Id fit quando mens, ingressa virtutis semitam, incedit per recta rationis vestigia, et Deum sequitur memor ejus præceptorum, habens ea rata dictis factisque omnibus. Philo Judæus, De migrat. Abrah., Oper. p. 407. Francofurti, 1691.

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tique et souveraine nature de toutes choses (1) » et c'est d'après elle que les lois des hommes punissent les méchans, protégent et défendent » les bons (2),

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Est-ce par la seule force de son génie, que Cicéron s'étoit élevé à cette sublime doctrine? Non certes. De qui donc la tenoit-il? De la tradition, comme il nous l'apprend lui-même. « Je vois que c'étoit le sentiment des sages, que la loi n'est

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point une invention de l'esprit de l'homme, » ni une ordonnance des peuples, mais quelque

(1) Cicéron ne distingue point la nature des choses de la loi divine; ces deux expressions pour lui sont synonymes. Ipsa naturæ ratio, quæ est lex divina et humana, dit-il dans le Traité des devoirs, lib. III, cap. V,

n. 23.

(2) Ratio profecta à rerum naturâ, et ad rectè faciendum impellens, et à delicto avocans: quæ non tùm denique incipit lex esse, quum scripta est, sed tum quum orta est; orta autem simul est cum mente divinâ : quamobrem lex vera atque princeps, apta ad jubendum et ad vetandum, ratio est recta summi Jovis.... Ergo est lex justo- rum injustorumque distinctio, ad illam antiquissimam et rerum omnium principem expressa naturam, ad quam leges hominum diriguntur, quæ supplicio improbos afficiunt, defendunt ac tuentur bonos. Cicer., De Legib., lib. II, cap. IV et V. Conf. cum, Clem. Alex. Strom., lib. 1, p. 351. Lutet., Paris, 1641.

› chose d'éternel qui régit tout l'univers, par des commandemens et des défenses pleines de » sagesse. C'est pourquoi ils disoient que cette » loi première et dernière, est le jugement » mêine de Dieu, qui ordonne ou défend selon » la raison (1); et c'est de cette loi que vient » celle que les dieux ont donnée au genre hu⚫ main (2).

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Cicéron, comme Socrate, attribue primitivement à Dieu l'établissement de la loi (3); et, comme Socrate, il ajoute qu'elle a été donnée par les dieux, au genre humain. Confucius dit dans le même sens que « le prince sage se règle

(1) C'est aussi l'idée que les Juifs avoient de la loi : Lex porrò nihil aliud est procul dubio, quàm divinum eloquium, facienda præcipiens, vitanda prohibens. Philo Judæus, De migrat. Abrah., Oper., p. 408.

(2) Video sapientissimorum fuisse sententiam, legem neque hominum ingeniis excogitatam, nec scitum aliquod esse populorum, sed æternum quiddam, quod universum mundum regeret, imperandi, prohibendique sapientiâ ità principem legem illam et ultimam, mentem esse dicebant, omnia ratione aut cogentis, aut vetantis Dei, ex quâ illa lex, quam dii humano generi dederunt. De Legib., lib. II, cap. IV.

(3) İlle (Deus) legis hujus inventor, disceptator, lator. De republ., fib. II, ap. Lactant. Divin. Instit., lib. VI, cap. VIII.

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