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Aristote, après avoir cité le commencement de ce morceau, où Platon parle de la justice qui accompagne Dieu pour punir ceux qui transgressent sa loi, s'écrie: «Heureux, bien heureux » celui qui s'est attaché à cette loi dès le com» mencement de sa vie (1)! »

Comme les autres philosophes, il s'égare dans ses raisonnemens sur la nature du premier Principe, et souvent il balbutie des paroles dénuées de sens; mais, sortant des ténèbres de son esprit, vient-il à rappeler la doctrine antique, alors on croit entendre un chrétien.

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C'est une tradition ancienne (2), transmise partout des pères aux enfans, que c'est Dieu

qui a tout fait, et que c'est lui qui conserve » tout. Il n'est point d'être dans le monde qui puisse se suffire à lui-même, et qui ne périsse, » s'il est abandonné de Dieu. C'est ce qui a fait » dire à quelques-uns des anciens, que tout est

Epist. VIII. Oper. tom. XI, pag, 159. O grata et jucunda Dei servitus, quâ homo veraciter efficitur liber et sanctus! De Imit. Christi, lib. III, cap. X, n. 6.

(1) Μακάριός τε καὶ εὐδαίμων, ἐξ ἀρχῆς εὐθὺς μέτοχος εἴη. Arist. De mundo, cup. VII, Oper. tom, I, pag. 476.

In quo corrigit adolescentior viam suam? in custo

diendo sermones tuos. Ps. CXVIII, 9.

(2) Cette traduction est de l'abbé Le Batteux.

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plein de dieux ; qu'ils entrent en nous par les yeux, par les oreilles, par tous nos sens: discours qui convient à la puissance active de » Dieu plutôt qu'à sa nature. Oui, Dieu est veritablement le générateur et le conservateur » de tous les etres, quels qu'ils soient, dans tous >> les lieux du monde. Mais il ne l'est pas à la manière du foible artisan, dont l'effort est pénible et douloureux; il l'est par sa puissance » infinie, qui atteint, sans aucune peine, les objets les plus éloignés de lui (1). Assis dans » la première et la plus haute région de l'uni» vers, au sommet du monde, comme l'a dit le poëte, il se nomme (2) le Très-Haut (3). »

(1) Attingit ergo a fine usque ad finem fortiter, Sapient. VIII, 1.

(2) Tu solus altissimus., Ps. LXXXII, 19.

(3) Αρχαῖος μὲν οὖν τις λόγος καὶ πατριός ἐστι πᾶσιν ἀνθρώποις, ὡς ἐκ Θεοῦ τὰ πάντα, καὶ διὰ Θεοῦ ἡμῖν συνέστηκεν. Οὐδεμία δὲ φύσις, αὐτὴ καθ ̓ ἑαυτὴν ἀυτάρκης, ἐρημωθεῖσα τῆς ἐκ τούτου σωτηρίας. Διὸ καὶ τῶν παλαιῶν εἰπεῖν τινες προήχθησαν, ὅτι ταῦτα πάντα ἐστὶ θεῶν πλέα τέ, καὶ δι ̓ ὀφθαλμῶν ἐνδαλλόμεννα ἡμῖν, καὶ δι' ἀκοῆς, καὶ πάσης αἰσθήσεως, τῆ μὲν θείᾳ δυνάμει πρέποντα και ταβαλλόμενοι λόγον, οὐ μὴν τῇ γε οὐσίᾳ. Σωτὴρ μὲν γὰρ ὄντως ἁπαν

των

ν ἐστὶ καὶ γενέτωρ τῶν ὁπωσδήποτε κατὰ τόνδε τὸν κόσμον συν τελουμένων, ὁ Θεός· οὐ μὴν αὐτουργοῦ καὶ ἐπιπόνου ζώου κάματον ὑπομένων, ἀλλὰ δυνάμει χρώμενος ἀτρύτῳ, δι' ἧς καὶ τῶν πόρρω δοκούντων εἶναι, περιγίνεται. Τὴν μὲν οὖν ἀνωτάτω και πρώτην

Comment pourroit-on maintenant ne pas convenir que les anciens connoissoient également et les hautes vérités qui appartiennent à la première révélation, et le moyen de les distinguer des erreurs qu'on y ajouta dans la suite ? Mais personne n'a mieux établi n'a mieux établi que Cicéron le principe de la perpétuité, et l'autorité de la tradition. Il faut l'entendre, l'admirer, et gémir de sachant si bien comment on pouvoit disce que, cerner les véritables dogmes et le culte véritable des opinions fausses et des superstitions qui les défiguroient, il ait lâchement cédé, sur tant de points essentiels, aux préjugés de son siècle, et n'ait pas osé attaquer de front le paganisme qu'il méprisoit (1).

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Lorsque, levant nos regards au ciel, nous » considérons ces grands corps qui roulent dans

ἔδραν αὐτὸς ἔλαχεν, Υπατός τε διὰ τοῦτο ὠνόμασται, καὶ κατὰ τὸν ποιητήν, ἀκροτάτη κορυφῇ τοῦ σύμπαντος ἐγκαθιδρυμένος οὐρανοῦ. Arist. De Mundo, cap. VI, Oper. tom. I, pag. 471.

(1) La même chose arrive aujourd'hui chez les protestans. A peine trouveroit-on un homme instruit et de bonne foi qui ne méprise le protestantisme, et n'en reconnoisse en lui-même la fausseté. Mais on ne laisse pas pour cela d'y rester attaché et de le défendre, soit par des considérations politiques, soit par des intérêts temporels, soit par habitude, soit enfin par une crainte secrète de la vérité et des devoirs qu'elle impose.

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l'immensité, qu'y a-t-il de plus clair, de plus » évident, qu'ils sont régis par une intelligence » divine? S'il n'en étoit pas ainsi, comment » Ennius auroit-il pu dire, avec l'assentiment > universel: Contemplez cette sublime lumière, Jupiter que tous invoquent. Et ce Jupiter, qu'est-ce » sinon le souverain maître de l'univers, qui » gouverne tout par sa volonté, et comme l'appelle le même Ennius, le Père des dieux et des hommes, le Dieu tout-puissant et présent par» tout? Celui qui douteroit de son existence, je » ne comprends pas certes pourquoi il ne pour»roit point douter aussi de l'existence du soleil; » car l'un n'est pas plus évident que l'autre. Si >> cette connoissance n'étoit pas certaine, si cette » croyance n'étoit point inébranlablement affer» mie dans nos âmes, elle ne demeureroit pas toujours stable, elle ne seroit pas confirmée par » la longueur du temps, elle n'auroit pu se forti

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fier avec les siècles et le cours des âges. Car nous » voyons les opinions vaines et fausses s'éva>> nouir en vieillissant... Mais le temps, qui efface » les rêves de l'opinion, confirme les jugemens » de la nature (1). »

(1) Quid enim potest esse tam apertum, tamque perspicuum, cùm cœlum suspeximus, cœlestiaque contemplati sumus, quàm esse aliquod Numen præstantissimæ men

Ainsi la perpétuité est le caractère de ce qui est vrai; et quel autre moyen de reconnoître la perpétuité d'un dogme ou d'une loi, que la tradition des ancêtres? Aussi est-ce cette tradition que Cicéron propose pour règle des croyances; le raisonnement, comme il le dit, n'étant propre qu'à ébranler les vérités les plus cer

taines.

J'ai toujours défendu, je défendrai toujours » les croyances que nous avons reçues de nos pères, touchant les dieux immortels et le culte qui leur est dû; et les discours d'aucun homme,

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tis, quo hæc regantur? Quod ni ita esset, quî potuisset assensu omnium dicere Ennius:

Aspice hoc sublime caudens, quem invocant omnes Jovem ? Illum verò et Jovem, et dominatorem rerum, et omnia nutu regentem, et, ut idem Ennius,

...Patrem divùmque hominumque,

et præsentem, ac præpote entem Deum. Quod qui dubitet, haud sanè intelligo cur non idem sol sit, an nullus sit, dubitare possit. Quid enim est hoc illo evidentiùs ? Quod nisi cognitum comprehensumque animis haberemus, non tam stabilis opinio permaneret, nec confirmaretur diuturnitate temporis, nec unà cum sæculis, ætatibusque hominum inveterare potuisset. Etenim videmus cæteras opiniones fictas atque vanas diuturnitate extabuisse.... Opinionum enim commenta delet dies; naturæ judicia confirmat. Cicer., De nat. Deor., lib. II, cap. II, n. 4 et 5.

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