Obrázky na stránke
PDF
ePub

SCÈNE II.

SCÈNE III.

SIR ARNOLD.

Fort bien. Je ne suis plus le maître en ma maison;
Et tel est cependant le sort d'un vieux garçon,
Dès qu'il veut à son tour tâter de l'hymenée.
Elle fait mon bonheur depuis près d'une année;
Depuis ce bonheur là... je suis fort malheureux.
Mais pourquoi l'épouser? oh! j'étais amoureux.
Le jour même où je fis cette énorme sottise,
Nous avons eu dispute en entrant dans l'église;
Le prêtre et l'auditoire entendaient nos éclats;
Et les cloches du lieu faisaient moins de fracas.
Chaque jour, chaque instant, c'est dispute nouvelle;
Si j'eusse offert ma main à quelque demoiselle
Qui de la capitale eût connu les travers,
Passe; mais au village on n'a pas les grands airs.
Quoique fille des champs, à voir de quelle aisance
Elle a de nos ladys singé l'extravagance,

On jugerait qu'à Londre elle a toujours vécu;
On croirait volontiers qu'elle n'a jamais vu

D'arbres, ni de jardin que le parc de Saint-James :
Aux champs, d'après cela, courez choisir vos femmes,
En robes d'indienne, en jupons brodés d'or,
Sur les monts de l'Écosse, au palais de Windsor:
La raison n'entre point dans ces têtes frivoles;
Les femmes en tous lieux sont toujours un peu
Ces folles-là pourtant nous mènent malgré nous;
Elles sont folles, soit; mais nous sommes plus fous.
(Il sort.)

folles.

[blocks in formation]

SIR ARNOLD.

Eh! oui; venez, ma chère.

Élisa, vous avez un fort bon caractère;

J'ai toujours estimé ce grand fonds de douceur,
Et je vous traite plus en père qu'en tuteur.

ÉLISA.

Élisa de vos soins sera digne, j'espère.

SIR ARNOLD.

J'étais l'intime ami de défunt votre père:

C'était un galant homme, et qui vous aimait fort;
Et tenez pour certain que, s'il n'était pas mort,
Déja d'un bon époux il vous aurait pourvue.
Mais ce soin me regarde; et j'ai jeté la vue

Sur un mari charmant, le seul digne de vous.

Vous riez, Élisa!

ÉLISA.

Quel est donc cet époux?

SIR ARNOLD.

Un homme... sans défauts; vous devinez peut-être?

ÉLISA.

Pas trop. Quel est son nom? je voudrais le connaître.

[blocks in formation]

Je n'ai pas pour lui les mêmes yeux que vous.

SIR ARNOLD.

J'entends. Vous aimez mieux son méprisable frère.

ÉLISA.

Je ne puis le nier: je fus toujours sincère.
En renonçant à lui, je n'ai point abjuré
L'intérêt qu'autrefois il m'avait inspiré.

Je sais que mon devoir est dans l'obéissance;
Mais on n'ordonne point l'amour, l'indifférence.

SIR ARNOLD.

Mais on n'ordonne point... Voilà du sentiment. Pourquoi chez les Anglais n'est-il plus de couvent? Sir Charles!...

ÉLISA.

Contre lui la haine vous anime.

Son frère, dites-vous, a la publique estime;
Il a du moins la vôtre: il est aimé de vous.
Puisse-t-il mériter un partage aussi doux!
Sir Charle a, je le sais, l'âme sensible et fière;
Il n'est pas sans vertu, puisqu'il a su me plaire.

SIR ARNOLD.

Élisa, vous avez un caractère affreux.

ÉLISA.

Vous disiez tout à l'heure...

SIR ARNOLD.

Aimer un malheureux

Qui n'est depuis long-temps défendu par personne!

ÉLISA.

Ce n'est pas un motif pour que je l'abandonne.
S'il faut que ma raison condamne ses erreurs,
Permettez-moi, du moins, de plaindre ses malheurs.

[blocks in formation]

Son père est mort exprès... deux femmes ! quel martyre!

L'une est tout sentiment; l'autre... ah! je l'aperçoi.

« PredošláPokračovať »