SCÈNE II. SIR ARNOLD, LADY JOSEPHINE. LADY JOSEPHINE. Qu'est-ce donc, Sir Arnold? ne grondez pas sans moi. Bon. Celle-ci du moins n'est pas sentimentale. Vous querellez toujours; et c'est un vrai scandale. SIR ARNOLD. Vous pouvez m'apaiser d'un mot. LADY JOSEPHINE. De tout mon cœur; Car j'ai besoin, mon cher, de votre bonne humeur : Je perds tout mon argent depuis trois matinées. SIR ARNOLD. Ca, combien vous faut-il? LADY JOSEPHINE. Eh! mais, deux cents guinées. SIR ARNOLD. Quand vous êtes aimable on fait ce qui vous plaît: Voici l'or qu'il vous faut. LADY JOSEPHINE, lui donnant sa main à baiser. Et voici mon billet. SCÈNE III. SCÈNE IV. SCÈNE V. SIR ARNOLD, SIR OLIVER, MOSÈS, ROULEY. SIR OLIVER. Mais pour l'usure enfin n'est-il pas un jargon? ROULEY. L'essentiel, je pense, est d'être bien fripon. Monsieur l'entend, du moins: il parle bien usure. SIR OLIVER. Quel intérêt faut-il demander? SIR ARNOLD. Vingt pour cent. MOSÈS. Fi donc! monsieur serait reconnu dans l'instant. ROULEY. Vous ne voudriez pas passer pour honnête homme? MOSÈS. Il faudra demander une très-forte somme. SIR OLIVER. Quoi donc? trente pour cent? MOSÈS. Beaucoup plus. SIR OLIVER. Comment diable! Cinquante pour cent? MOSÈS. Soit. C'est assez raisonnable. Pourtant, si l'emprunteur a grand besoin d'argent, Comme les tems sont durs, demandez cent pour cent. SIR OLIVER. Bon. Mosès peut me rendre un fripon accompli, Un moment. C'est ici que se fait l'entrevue. Chez moi? SIR ARNOLD. MOSES. Chez vous, monsieur: c'est ma condition. Il faut soigner un peu sa réputation. Je puis entrer chez vous: on connaît vos affaires. SIR ARNOLD. Personne ne le voit, pas même un usurier! SCÈNE VI. SIR CHARLES, SIR OLIVER, MOSES. MOSES. Allons, parlez, messieurs: vous êtes en présence. Vous pouvez devant moi traiter en conscience; A cinquante pour cent l'argent sera prêté. (A sir Charles.) C'est monsieur Prémium, garçon de probité, Voici monsieur Norton, débiteur très-solvable: SIR CHARLES. Mosès s'est embarqué dans un fort beau discours. Jusqu'à mille pour cent, si je le trouvais bon; Que de traiter ensemble en tout bien, tout honneur, |