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SIR ARNOLD.

Pour me rendre service; et j'ose l'exiger.

SIR GEORGES.

Je ne résiste plus, si c'est vous obliger.

SIR ARNOLD.

Tu combles tous mes vœux, et je t'en remercie.
Que dans cet entretien Charles se justifie.

Il vient. Où me cacher? Eh! mais, ce paravent...
Comment! On nous écoute !

SIR GEORGES.

Ah! le tour est plaisant.

SIR ARNOLD.

C'est, je crois, une femme.

SIR

GEORGES.

Eh! oui, ne vous déplaise:

Une fille de mode, une jeune Française

Qui, parfois, me visite en tout bien, tout honneur. En vous voyant entrer elle a sans doute eu peur: Pour qu'on ne la vît point, ma foi, la pauvre fille A couru se cacher. Elle est assez gentille.

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Moi, je ne rougis point d'avouer ma faiblesse;
Le sage fuit l'excès, même dans la sagesse.

SIR ARNOLD.

Bon, fuis toujours l'excès; et, ce livre à la main,
Monsieur le philosophe est, ma foi, bien malin.
Mais la Française vient d'entendre à la sourdine
Tout ce que nous disions de lady Joséphine:
Sur ma femme peut-être elle ira jaser.

SIR GEORGES.

Non.

Je réponds corps pour corps de sa discrétion.

SIR ARNOLD.

Georges, compose-toi : prends un maintien sévère, Et, tout en le sondant, sermone bien ton frère. Moi, dans ce cabinet, je vais vous écouter.

Allons, John, maintenant sir Charles peut monter;

(John sort.)

Et moi, l'oreille au guet, je reste en sentinelle.
Chacun de son côté. Cachez-vous bien, la belle :
Je ne regarde pas, je ne dérange rien;
Votre choix est louable, et vous faites fort bien.

LADY JOSEPHINE, la tête hors du paravent.
Puis-je sortir enfin sans crainte d'être vue?

SIR GEORGES.

Restez, ne bougez pas, ou vous êtes perdue.

SIR ARNOLD, la tête hors du cabinet.

Sur ma femme avec art il faut l'interroger.

SIR GEORGES.

Suffit. Je vous promets de ne rien négliger.

LADY JOSEPHINE.

Fermez la porte à clef.

SIR GEORGES.

Paix done; voici mon frère.

SIR ARNOLD.

Parlez haut.

SIR GEORGES.

Mais paix donc; je sais ce qu'il faut faire.

(Il se cache dans la chambre voisine.

SCÈNE VI.

SIR GEORGES, SIR CHARLES.

SIR CHARLES.

Eh bien, qu'est-ce, mon frère ? On ne peut vous parler; Et, quand je viens vous voir, vous vous faites céler? Où donc est sir Arnold? montrez-le moi de grâce.

SIR GEORGES.

Mais à votre nom seul il a quitté la place.

SIR CHARLES.

Apparemment il croit que j'ai besoin d'argent?

SIR GEORGES.

Non; mais de vous, mon frère, il se plaint vivement.

SIR CHARLES.

Et de quoi se plaint-il? car, plus je m'examine...

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Oui, rien n'est plus certain.

La femme d'un ami! quel choix de libertin!

SIR CHARLES.

C'est de moi qu'il se plaint! Mon Dieu, qu'il se rassure:
Ces prétentions là, c'est moi qui vous le jure,
N'existèrent jamais. Elle a beaucoup d'appas,
Des grâces, de l'esprit; mais je n'y songe pas.
En effet, il a pris une bien jeune femme.
Il s'en aperçoit donc? ou peut-être madame
S'aperçoit qu'elle a pris un mari déja vieux?

SIR GEORGES.

Les scandaleux discours!

SIR CHARLES.

Joséphine est au mieux.

Un jour, cela soit dit entre nous, mon cher frère,
J'ai cru m'apercevoir que je pourrais lui plaire,
Par caprice, sans doute, et non penchant du cœur;
Mais je n'ai pas voulu tracasser mon tuteur.
D'ailleurs, j'aime Élisa; c'est pour toute la vie;
Et je ne me permets aucune fantaisie.

SIR GEORGES.

Bon; voilà qui pourra tranquilliser l'époux.

Supposez que la dame eût du penchant pour vous, Est-ce que vous pourriez?...

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Si, près d'elle admis en tête à tête,

Recevant du désir la douce impression,
Pressé par le mystère et par l'occasion...

SIR GEORGES.

Eh bien?

SIR CHARLES.

Eh bien...

SIR GEORGES.

Comment! vous auriez la bassesse?...

SIR CHARLES.

Non, je viendrais d'un frère emprunter la sagesse; J'aurais recours à vous dans ce grand embarras.

SIR GEORGES.

Ah! respectez l'hymen, et ne plaisantez pas.

SIR CHARLES.

J'en conviens avec vous, il est très-respectable.
Ah çà! mais, parlez donc, vous, l'homme raisonnable:
C'est vous qui de la belle êtes le favori.

SIR GEORGES.

Moi! Qui? moi! vous savez que j'aime son mari.

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