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dix francs de notre monnaie, et le petit sesterce à vingt et un centimes; mais c'est une évaluation sur laquelle les commentateurs ne sont point absolument d'accord.

V. 95. Nunc sportula, etc. — Sportula, diminutif de sporta, du verbe asportare, signifiait originairement, dans la langue latine, un panier, une corbeille. Lorsque l'usage se fut introduit chez les grands de Rome de faire donner à leurs clients certaines portions de nourriture, pain, viande, etc., ces portions, qui étaient contenues dans des corbeilles, furent appelées, par métonymie, sportulæ.

Les distributions se faisaient tantôt en argent, tantôt en comestibles. Ces présents étaient parfois de petites médailles d'argent qui servaient de monnaie; mais les empereurs et les riches patriciens donnaient des médailles d'or.

Ipsos Trojugenas.

V. 100. descendre d'Enée.

Les Romains se vantaient de

V. 104. Natus ad Euphratem, etc. — La perforation des oreilles était une marque de servitude chez la plupart des peuples orien

taux.

V. 105. Quinque tabernæ. Plusieurs commentateurs pensent que cet affranchi possédait en effet cinq boutiques, qui lui produisaient quatre cent mille sesterces de revenu ; ce qui répondait au census equestris, c'est-à-dire à une fortune considerable. Mais il ne faut pas oublier qu'une partie du forum, où s'assemblaient les banquiers, les usuriers, les faiseurs d'affaires, s'appelait Quinque Tabernæ, « les Cinq-Boutiques. » Ce lieu a changé plusieurs fois de nom.

V. 109. Pallante et Licinis, etc. Licinius, affranchi d'Auguste; Pallas, affranchi de Claude.

V. 111. Pedibus qui venerat albis. — On blanchissait avec de la craie les pieds des esclaves étrangers, et de ceux qu'on ne garantissait pas en les exposant en vente.

V. 116. Crepitat Concordia nido. - Ce vers a fait naître une foule de conjectures. Ce nid de cigogne était-il réel, ou seulement sculpté sur le fronton du temple de la Concorde? C'est ce qu'on ne peut décider.

Suivant l'ancien scoliaste, il y avait dans ce temple beaucoup de cigognes. Cet oiseau était d'ailleurs l'emblème de la concorde.

V. 136. Vacuisque toris, etc. — Les anciens se couchaient sur des lits pour prendre leurs repas; ils s'appuyaient sur le coude pour manger de la main droite, et leur dos était soutenu par des coussins.

Dans la salle à manger des riches, il ne devait y avoir que trois fits autour d'une table, afin qu'un des côtés demeurât vide pour

le service. Le maître de la maison se plaçait sur le lit à droite, au bout de la table: le lit du milieu était le plus honorable.

Rien n'égalait la magnificence de ces lits dans les grandes maisons; ils étaient d'ivoire, d'ébène et de cèdre, d'or et d'argent : les plus splendides étaient en écaille de tortue.

Avant la deuxième guerre punique, les Romains s'asseyaient, pour manger, sur de simples bancs de bois.

V. 155. Tæda lucebit in illa. C'était un affreux supplice: on attachait un homme à un pieu planté dans l'arène; on le revêtait d'une tunique soufrée; puis, après l'avoir enduit de bitume et de résine, on allumait un brasier sous ses pieds.

Tacite et Sénèque ont fait mention de cette abominable torture, particulièrement infligée aux chrétiens sous Néron.

V. 171. Quorum Flaminia, etc. Les Romains plaçaient leurs tombeaux le long des grandes routes: on trouve encore, en fouillant les voies antiques, beaucoup de colonnes sépulcrales.

La voie Flaminienne avait cent vingt lieues de longueur. Ce magnifique chemin devait son nom à Flaminius, qui l'avait construit l'an 533 de Rome.

SATIRE II.

V. 3. Qui Curios simulant. Curius Dentatus, vainqueur des Samnites, des Sabins et des Lucaniens, fut trois fois consul.

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V. 5, 6 et 7. Chrysippi invenias, etc. — Chrysippe, célèbre dialecticien de la secte de Zénon. Pittacus de Mitylène, un des sept sages. — Cléanthe, philosophe stoïcien.

V. 10. Inter Socraticos. On aurait tort de voir dans ce vers une allusion maligne aux calomnies répandues contre Socrate. Juvénal parle, dans une autre satire, de ce grand homme avec une profonde vénération.

V. 15. Atque supercilio brevior coma. taient leurs cheveux très-courts.

Les stoïciens por

V. 29. Qualis erat nuper tragico. Il est ici question de Domitien et de Julie, sa nièce, fille de Titus et femme de Sabinus.

V. 35. Contemnunt Scauros. M. Émilius Scaurus, dit SalJuste, était un homme actif, factieux, avide de pouvoir et de richesses; mais il savait cacher très-habilement ses vices.

V. 37. Ubi nunc, lex Julia? ---La loi Julia, de Adulteriis, portait des peines contre ceux qui seraient convaincus d'inceste ou d'adultère.

V. 44. Ante omnes debet Scantinia. La loi Scantinia, qu'on

attribue à C. Scantinius, tribun du peuple, sévissait principalement contre le crime de pédérastie.

V. 53. Comedunt coliphia, etc. Ce pain sans levain, pétri avec du fromage frais, était censé donner plus de vigueur aux athlètes. On pense, d'après deux vers de Martial, que ce pain avait la forme d'un Priape.

V. 66. Quum tu multitia sumas.-Ces étoffes étaient déliées et transparentes, comme nos gazes et nos crêpes. On peut juger de la délicatesse de ces tissus par les expressions de Sénèque et de Pétrone: Vitrex togæ, ventus textilis, nebula linea, etc. Tibère, pour mettre un frein à ce luxe inouï, fit rendre par le sénat un décret conçu en ces termes : Decretum ne vestis serica viros fœdaret.

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V. 71. Minus est infamia turpis. Au mot insania, que portent un grand nombre de manuscrits, Isaac Grangæus a substitué infamia, qui semble mieux convenir ici.

V. 83. Accipient te, etc. L'empereur Domitien avait fondé, en l'honneur de Minerve, un college de prêtres qui célébraient aussi les mystères de la bonne déesse. Avant cette usurpation d'un privilege dont les femmes seules s'etaient trouvées en possession, les hommes étaient exclus de ces mystères, où l'on voilait même la représentation des animaux mâles. Du temps de Cicéron, Publius Clodius profana les mystères de la bonne déesse, en se glissant, déguisé en femme, chez Jules César, afin de corrompre Pompéia, son épouse.

V. 92. Cecropiam soliti Baptæ, etc. - Cotytto, divinité des Thraces, dont le culte secret avait été transporté à Athènes. On ne sait pas précisément ce que c'était que ces Baptes, ainsi nommés peut-être, du grec ßantitev, parce qu'ils croyaient expier leurs souillures en se plongeant dans l'eau.

V. 99 et 100. Ille tenet speculum, etc.-Othon, septième empereur romain, parvint à l'empire l'an 69 de Jésus-Christ, après avoir fait assassiner Galba et Pison. Son armée avant été défaite à Bebriac par Vitellius, il se tua de désespoir. Othon avait mérité la faveur de Néron par sa mollesse et ses debauches.

Il y a dans ces deux vers de Juvenal une allusion à ce vers de Eneide, liv. XII :

Magni gestamen abantis.

Actoris furunci spolium est tout entier emprunté a Virgile.

V. 108. Quod nec in Assyrio, etc. Sémiramis fut si impudique, suivant le témoignage de Pline, ut equum ad coitum usque adamaverit.

V. 110. Reverentia mensæ, etc. Les tables étaient sacrées :

Et mensæ credere adesse deos.

OVIDE, Fast., VI, 306.

V. 111. Hic turpis Cybeles, etc. On adora Cybèle sous ces noms: Ops, Rhée, Vesta, la bonne déesse, la mère des dieux, Dyndimene, mère Idée. Bérécynthe. Elle était fille du Ciel et de la Terre, et femme de Saturne. On la représentait sur un char traîné par des lions, avec une tour sur la tête, une clef à la main, et vêtue d'une robe parsemée de fleurs.

La cérémonie qui se pratiquait en Syrie pour recevoir de nouveaux Galles (prêtres de Cybèle) est ainsi décrite par Lucien :

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« A la fête de la déesse se rend un grand nombre de gens, tant « de la Syrie que des régions voisines; tous y portent les figures « et les marques de leur religion. Au jour assigné, cette multitude se rend au temple; quantité de Galles s'y trouvent, et y célè« brent leurs mystères; ils se tailladent les coudes, et se donnent << mutuellement des coups de fouet sur le dos. La foule qui les << environne joue de la flûte et du tympanon; d'autres, saisis <«< comme d'un enthousiasme, chantent des chansons qu'ils com<< posent sur-le-champ. Tout ceci se passe hors du temple, et la troupe qui fait toutes ces choses n'y entre pas. C'est dans ces jours-là qu'on crée des Galles. Le son des flûtes inspire à plu«sieurs des assistants une espèce de fureur; alors le jeune homme qui doit être initié quitte ses vêtements, et, poussant de grands cris, vient au milieu de la troupe, où il tire une épée, et se fait eunuque lui-même. Il court ensuite par la ville, portant entre << ses mains les marques de sa mutilation, et les jette dans une maison, où il prend l'habit de femme.

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V. 121. Censore opus est an aruspice nobis? Le censeur réprimait les désordres; l'aruspice était chargé de les expier, en examinant les entrailles des victimes.

V. 123. Segmenta, et longos habitus, et flammea sumit, etc.— Le flammeum, grand voile que portaient quelquefois les dames romaines. Il couvrait le dessus de la tête, et retombait presque sur les talons. Le flammeum de couleur pourpre était le voile des épousées.

V. 126. Sudavit clypeis ancilibus. Ces boucliers, nommés anciles, étaient confiés à la garde de douze jeunes patriciens, dont Numa avait fait un collége de prêtres appelés Saliens, du latin salire, parce que, tous les ans, on portait ces boucliers sacrés par la ville, en dansant, et en chantant des hymnes. Les anciles étaient conservés dans le temple de Mars.

V. 132. Jugeribus campi, quem negligis. Ce champ fut con

sacré à Mars par Romulus, ou peut-être par le peuple, après l'expulsion de Tarquin le Superbe, qui se l'était approprié.

V. 142. Palmas præbere Luperco. Les Luperques, prêtres du dieu Pan, parcouraient les rues comme des frénétiques. Nus et armés d'un fouet, ils frappaient tous ceux qu'ils rencontraient. Les femmes croyaient que ces Luperques pouvaient les rendre fécondes en leur frappant dans la main.

Dans les combats de

V. 143. Vicit et hoc monstrum, etc. l'amphithéâtre, les rétiaires portaient un trident d'une main et un filet de l'autre. Ils étaient vêtus d'une tunique, et poursuivaient le mirmillon en lui criant: Non te peto, Galle, sed piscem peto. « Ce n'est pas à toi que j'en veux, Gaulois, c'est à ton poisson. >>

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Les mirmillons, armés d'un bouclier et d'une faux, portaient un poisson sur le haut de leur casque. Les Romains leur avaient donné le sobriquet de Gaulois.

V. 147. Omnibus ad podium spectantibus. Le podium, espèce de grand péristyle circulaire, était occupé par les sénateurs, les magistrats, l'éditeur du spectacle et l'empereur. Les quatorze gradins des chevaliers se trouvaient immédiatement audessus du podium. Au-dessous du podium étaient des loges ou voûtes, caveæ, où l'on renfermait les bêtes féroces qui devaient combattre.

Dans la satire VIII, v. 201, il sera encore question des combats de ce Gracchus.

V. 157. Cuperent lustrari, etc. - L'expiation était un acte de religion généralement établi dans le paganisme pour purifier les coupables, et les lieux que l'on croyait souillés.

C'est une in

V. 160. Minima contentos nocte Britannos. exactitude ou un préjugé d'alors. Tacite et Pline disent, comme Juvénal, que les Bretons n'avaient presque point de nuit.

V. 170. Artaxata. Artaxate, capitale de l'Arménie.

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SATIRE III.

V. 2. Vacuis sedem figere Cumis. Cumes, ville de Campanie. Le satirique fait allusion à la sibylle de Cumes, célébrée par Virgile (Enéide, liv. VI).

Juvénal emploie souvent les épithètes de solitaires, vides et désertes, quand il parle de Gabies, de Fidènes et d'Ulubre, petites villes presque abandonnées pour les plaisirs de Rome.

V. 5. Præpono Suburræ. Suburre, un des quartiers les plus fréquentés de Rome, était situé dans la deuxième région.

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