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LIBRAIRIE ARMAND COLIN

LES CLASSIQUES DE LA PHILOSOPHIE

Publiés sous la direction de MM.

VICTOR DELBOS †, ANDRÉ LALANDE, XAVIER LEON

Ont paru :

II. Entretiens sur la Métaphysique de MALEBRANCHE. Publiés par Paul Fontana. Deux volumes in-8°, brochés.

VIII. Les Principes de la Connaissance humaine de BERKELEY. Traduction de Charles Renouvier. Un volume in-8°, broché.

IX.

La Siris de BERKELEY. Traduction de G. Beaulavon et D. Parodi. Un volume in-8°, broché.

XII. Mémoire sur les Perceptions obscures de MAINE DE BIRAN. Publié par P. Tisserand. Un volume in-8°, broché.

Pour paraître :

Le Monde et le Traité de l'Homme de DESCARTES.
Méditations Chrétiennes de MALEBRANCHE.

I.

III.

IV.

Traité des animaux de coNDILLAC.

V.

VI.

Traité des sensations de CONDILLAC.

Essai sur l'origine des connaissances humaines de

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LES CLASSIQUES DE LA PHILOSOPHIE.

Publiés sous la direction de MM.

VICTOR DELBOS, ANDRÉ LALANDE, XAVIER LÉON

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Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays.

NOTICE SUR LA VIE ET LA PENSÉE

de

N. MALEBRANCHE

Nicolas MALEBRANCHE naquit à Paris, le 6 août 1638. Son père était, sous le ministère du Cardinal de Richelieu, trésorier des cinq grosses fermes; le frère de sa mère, Catherine de Lauzon, fut viceroi du Canada, intendant de Bordeaux et conseiller d'État.

Malebranche, dernier-né d'une nombreuse famille, était de constitution maladive; selon le P. Adry, il avait commencé dès l'âge de trois ans à souffrir de la maladie de la pierre. Aussi fut-il d'abord élevé et instruit à la maison; c'est seulement à l'âge de seize ans que, sa santé s'étant un peu raffermie, il put suivre les cours du Collège de la Marche, près la place Maubert. Il y passa maître ès arts, puis étudia, pendant trois ans, la théologie en Sorbonne. On lui offrit alors un canonicat à Notre-Dame, situation fort recherchée qu'il refusa pourtant, parce que ses goûts le portaient vers la retraite et la méditation; en 1660 il entra à l'Oratoire et résida, dès lors, à la maison professe de la rue Saint-Honoré, qu'il ne quittait guère que pour aller faire des séjours à la campagne, à Raray (près de Senlis), au château de Roucy, à Perseigne (abbaye cistercienne du diocèse du Mans), ou dans les terres du marquis d'Allemans. A vingt-six ans (1664) il fut ordonné prêtre. C'est cette même année que, ayant pris contact avec le cartésianisme, sa pensée trouva sa voie, qu'elle avait, jusqu'alors, vainement cherchée. Après quatre années d'études et de méditations, il commença, en 1668, à écrire la Recherche de la Vérité, dont les trois premiers livres parurent le 2 mai 1674, après quelques difficultés avec la censure. Le succès fut considérable, ainsi que celui du deuxième volume publié en 1675.

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Mais aussitôt commencèrent des critiques et de très vives polémiques, qui durèrent jusqu'à la mort de Malebranche, occupèrent tout le temps que lui laissait la publication de ses autres ouvrages. Le Traité de la Nature et de la Grâce, publié en 1680, eut un immense retentissement, mais lui fit beaucoup d'ennemis, parmi lesquels, outre le grand Arnauld, avec qui il était déjà en lutte depuis plu596077

sieurs années, le propre supérieur de son Ordre, et Bossuet. Au reste, après une âpre lutte d'intrigues en cour de Rome, le parti d'Arnauld l'emporta, et l'ouvrage fut mis à l'index en 1690.

Après une grave maladie, Malebranche écrit les Entretiens sur la Mort, qui furent publiés à la suite de l'édition de 1696 des Entretiens sur la Métaphysique.

En 1699, Malebranche, géomètre, mathématicien et physicien, entre à l'Académie des Sciences. A cette époque sa renommée était immense; tous ses ouvrages avaient un grand succès, et sa doctrine était enseignée, non sans que cela fit parfois quelque bruit, - dans les principales villes de France, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Hollande, dans les Pays-Bas. Les femmes même voulaient le lire; « et il s'en trouva quelques-unes, dit le P. André, assez pénétrantes pour l'entendre sans maître ce qui me paraîtrait un paradoxe, ajoute-t-il assez ingénument, si je n'en avais vu des exemples, même en province ».

Il était à la campagne à Villeneuve-Saint-Georges, près Paris, lorsque, le 20 juin 1715, il fut atteint de la maladie dont il mourut. Pendant qu'il célébrait la messe, une défaillance l'obligea de s'arrêter. Il fut transporté à Paris trois jours après, et fit une maladie de quatre mois qui fut souvent fort douloureuse. Durant toute cette période il ne fut préoccupé que de se préparer pieusement à la mort et de rechercher les fautes qu'il avait pu commettre durant sa vie, pour s'en accuser et en demander pardon à Dieu.

Il s'éteignit doucement dans la nuit du 13 octobre 1715.

« Cet homme si profond et si élevé dans ses écrits, dit le P. André, était, dans sa conversation, d'une simplicité d'enfant, ouvert, ingénu, modeste, humble, familier, ne s'apercevant ni de son mérite ni de sa réputation. » Il est frappant de noter que le P. Adry parle aussi de sa simplicité d'enfant, et l'on doit signaler, comme un trait intéressant de sa nature morale, que ce puissant métaphysicien aimait s'amuser avec les enfants : « Cet amusement, disait-il, ne laisse dans l'esprit aucune trace désagréable et rien qui puisse troubler dans le travail qui lui succède. »

Il était généreux et désintéressé, et abandonna, soit à de bonnes œuvres, soit à ses parents, presque tout ce qui lui appartenait, ne conservant que ce qui lui était strictement nécessaire pour vivre modestement.

Au physique, voici ce que nous en savons, d'après le P. Adry et le P. Lelong : il avait près de six pieds de haut, était très maigre, avait l'épine dorsale déviée, la poitrine étroite, les poumons faibles et la respiration facilement gênée; sa voix était grêle, ce qui, dit le P. Lelong, « l'obligeait d'élever la voix dans la dispute, surtout lorsqu'il avait affaire à des personnes qui avaient de bons poumons. Il paraissait même, quelquefois, en colère à cause de sa voix. Il était fort agile et fort adroit de son corps; il a été, de son temps, un des meilleurs joueurs de billard... Il avait la tête grosse, le visage long et étroit..., le front fort découvert, le nez long, les yeux assez petits et un peu enfoncés, de couleur bleue tirant un peu sur le gris, fort vifs: c'était la partie de son visage qui marquait le

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