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seule chose qu'elles fassent mal-adroitement, mais c'est la seule qu'elles fassent de mauvaise grace : leurs coudes en arriere et collés contre leurs corps leur donnent une attitude risible, et les hauts talons sur lesquels elles sont juchées, les font paroître autant de sauterelles qui voudroient courir sans sauter.

La recherche des vérités abstraites et spéculatives, des principes, des axiomes dans les sciences, tout ce qui tend généraliser les idées, n'est point du ressort des Femmes, leurs études doivent se rapporter toutes à la pratique ; c'est à elles à faire l'application des principes que l'homme a trouvés, et c'est à elles de faire les observations qui menent l'homme à l'établissement des principes. Toutes les réflexions des Femmes, en ce qui ne tient pas immédiatement à leurs devoirs, doivent tendre à l'étude des hommes ou aux connoissances agréables qui n'ont que le goût pour objet car quant aux ouvrages de génie, ils passent leur portée; elles n'ont pas non plus assez de justesse et d'attention pour réussir aux sciences exactes, et quant aux connoissances physiques, c'est à celui des deux qui est le

plus agissant, le plus allant, qui voit le plus d'objets; c'est à celui qui a le plus de force, et qui l'exerce davantage, à juger des rapports des êtres sensibles et des lois de la nature. La Femme qui est foible et qui ne voit rien au-dehors apprécie er juge les mobiles qu'elle peut mettre en œuvre pour suppléer à sa foiblesse, et ces mobiles sont les passions de l'homme. Sa méchanique à elle est plus forte que la nôtre, tous ses léviers vont ébranler le cœur humain. Tout ce que son sexe ne peut faire par lui-même et qui lui est nécessaire ou agréable, il faut qu'il ait l'art de nous le faire vouloir il faut donc qu'elle étudie à fond l'esprit de l'homme, non par abstraction l'esprit de l'homme en général, mais l'esprit des hommes qui l'entourent l'esprit des hommes auxquels elle est assujettie, soit par la loi, soit par l'opinion. Il faut qu'elle apprenne à pénétrer leur sentiment par leurs discours par leurs actions, par leurs regards par leurs gestes. Il faut que, par ses discours, par ses actions, par ses regards, par ses gestes, elle sache leur donner les sentimens qu'il lui plaît, sans même paroître y songer. Ils philosopheront mieux

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qu'elle sur le cœur humain mais elle lira mieux qu'eux dans le cœur des hommes. C'est aux Femmes à trouver, pour ainsi dire, la morale expérimentale, à nous à la réduire en systême. La femine a plus d'esprit, et l'homme plus de génie ; la femme observe, et l'homme raisonne; de ce concours résultent la lumiere la plus claire et la science la plus complette que puisse acquérir de lui-même l'esprit humain, la plus sûre connoissance, en un mot, de soi et des autres qui soit à la portée de notre espece.

Le monde est le livre des Femmes ; quand elles y lisent mal, c'est leur faute, ou quelque passion les aveugle.

La raison des Femmes est une raison pratique, qui leur fait trouver très-habilement les moyens d'arriver à une fin connue, mais qui ne leur fait pas trouver cette fin.

Les Femmes ont le jugement plutôt formé que les hommes; étant sur la défensive presque dès leur enfance, et chargées d'un dépôt difficile à garder, le bien et le mal leur sont nécessairement plutôt connus.

Si la raison d'ordinaire est plus foible et s'éteint plutôt chez les Femmes, elle

est aussi plutôt formée, comme un frêle tournesol croît et meurt avant un chêne.

La présence d'esprit, la pénétration, les observations fines sont la science des Femmes ; l'habileté de s'en prévaloir est leur talent.

Femmes Femmes ! objets chers et funestes, que la nature orna pour notre supplice, qui punissez quand on vous brave, qui poursuivez quand on vous craint, dont la haine et l'amour sont également nuisibles, et qu'on ne peut ni rechercher, ni fuir impunément! beauté, charme, attrait, sympathie! être ou chimere inconcevable, abyme de douleurs et de voluptés! beauté, plus terribles aux mortels que l'élément où l'on t'a fait naître, malheureux qui se livre à ton calme trompeur! c'est toi qui produis les tempêtes qui tourmentent le genre humain.

FILLE S.

Les Filles doivent être vigilantes et laborieuses; ce n'est pas tout, elles doivent être gênées de bonne heure. Ce malheur, si c'en est un pour elles, est

inséparable de leur sexe, et jamais elles ne s'en délivrent que pour en souffrir de bien plus cruels. Elles seront toute leur vie asservies à la gêne la plus continuelle et la plus sévere, qui est celle des bienséances: il faut les exercer d'abord à la contrainte afin qu'elle ne leur coûte jamais rien; à dompter toutes leurs fantaisies, pour les soumettre aux volontés d'autrui.

Une petite Fille qui aimera sa mere ou sa mie, travaillera tout le jour à ses côtés sans ennui: le babil seul la dédommagera de toute sa gêne. Mais si celle qui la gouverne lui est insupportable, elle prendra dans le même dégoût tout ce qu'elle fera sous ses yeux. Il est trèsdifficile que celles qui ne se plaisent pas avec leurs meres, plus qu'avec personne au monde, puissent un jour tourner à bien mais pour juger de leurs vrais sentimens, il faut les étudier, et non pas se fier à ce qu'elles disent; car elles sont flatteuses dissimulées, et savent de bonne heure se déguiser.

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La premiere chose que remarquent en grandissant les jeunes personnes, c'est que tous les agrémens de la parure ne leur suffisent point, si elles n'en ont qui

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