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DIXERIS hæc inter varicosos centuriones: Continuo crassum ridet Vulfenius ingens, Et centum Græcos curto centusse licetur.

mément à l'ordonnance, trois fois le matin une tête d'ail 116.....

Faites entendre à nos vieux centurions 117 ce langage, l'épais Vulfenius 118 partira aussitôt d'un gros rire: «Moi, dira-t-il, je ne donnerais pas cent sous de cent Grecs 119. »

NOTES

DE LA CINQUIÈME SATIRE.

Le sujet de cette satire, que le sage seul est libre et que tous les ignorans sont esclaves, est une de ces thèses qui etaient agitées dans les écoles de philosophie, et dont la poésie et l'éloquence cherchaient à s'emparer sans cesse, pour les populariser par un langage moins sec et moins grossier que celui des classes. C'est la même qu'avaient déja traitée Cicéron et Horace, le premier dans ses Paradoxes, le second dans ses Satires Foyes CICER., Paradoz., 111 et v; HORAC., Sat., liv. 11, 3 et 7).

Quels sont précisément les véritables auteurs de cette maxime : Que le sage seul est libre, et que tous les ignorans sont esclaves? c'est ce qu'il est difficile de dire, toutes les écoles de philosophie et tous les écrivains moralistes s'étant accordés en ce point, que la sagesse doit être le fondement, non-seulement de la liberté, mais même de toute la vie sociale et domestique. Cependant cette maxime parait appartenir plus particulièrement aux stoïciens; on la retrouve dans tous leurs auteurs, dans tous leurs ouvrages, au fond de toute leur doctrine. C'est ce qu'atteste Diogène de Laërce, article Zénon de Cittium, lorsqu'il dit de leur sage : Móvov tɛ ÈXɛú— θερον τούς δὲ φαύλους, δούλους. Εἶναι γὰρ τὴν ἐλευθερίαν, ἐξουσίαν αὐτοπραγίας, τὴν δὲ δουλείαν, στέρησιν αὐτοπραγίας..... Et seul il est libre ; et les méchans sont esclaves. Car la liberté, c'est le pouvoir d'agir comme on le veut; et la servitude, c'est la privation de ce pouvoir..... Ce qui conduisait les stoïciens à dire, en fortifiant l'expression de leur pensée, que non-seulement les sages sont libres, mais que méme ils sont rois : οὐ μόνον δὲ ἐλευθέρους εἶναι τοὺς σόφους, ánnà xai Bacinéas. Ces maximes se retrouvent, à quelques variantes près dans l'expression, dans tous les livres du stoïcisme; elles sont même le titre ou le sujet de plusieurs ouvrages, comme de celui-ci

de Perse. D'ailleurs c'est encore au stoïcisme, et au stoïcisme seul, qu'appartient cette doctrine, renfermée dans cette même satire du vers 115 au vers 123, que toutes les fautes sont égales; doctrine qui, au rapport du même Diogène de Laërce, fut émise par Chrysippe au liv. Iv de ses Questions naturelles : ¿péoxel te autoïs ïoa ἡγεῖσθαι τὰ ἀμαρτήματα; doctrine qui n'est que la conséquence et le développement des idées des stoïciens sur l'ordre, ou l'immobile fatalité des lois de la nature.

Ainsi, tout ce sermon satirique est entièrement fondé sur les principes du Portique; il est destiné à établir la théorie du libre arbitre, dont les stoïciens ont été les premiers et les plus zélés défenseurs. On pourrait s'étonner au premier abord que Perse reprenne des thèses philosophiques déjà vieilles de son temps, et l'on pourrait se demander pourquoi il a cru devoir les renouveler, quand déjà elles avaient été mises en œuvre par des écrivains aussi habiles que Cicéron et Horace. Mais, pour peu qu'on veuille y réfléchir, on verra que son ouvrage n'est ni une répétition, ni une copie de ceux qui avaient déjà paru sur la même matière. Quand cela serait, il ne faudrait point l'en blâmer; les leçons de la sagesse, pour devenir profitables aux hommes, pour entrer dans la pratique de la vie et y répandre leur salutaire influence, ont besoin d'être souvent répétées, et elles le sont d'âge en âge par les voix de la littérature. Mais, encore une fois, la leçon de Perse n'est point la même que celle d'Horace et de Cicéron. Cicéron, qui était éclectique, était loin d'adopter les principes absolus du stoïcisme, et, lorsqu'il a cherché à les exposer dans ses Paradoxes, il l'a fait bien plus pour essayer s'il serait possible de les traduire dans la langue oratoire, que pour en démontrer la certitude par une discussion vraiment philosophique; c'est ce que prouve le titre même de Paradoxes, donné à ces exercices de rhétorique, c'est ce qu'il avoue lui-même dans le petit préambule adressé à Brutus, qui précède son ouvrage. Quant à Horace, l'épicurien Horace, il est trop évident que, lorsqu'il fait d'un fou comme Damasippe l'apôtre du stoïcisme, il a voulu faire toucher au doigt le vice de cette doctrine exagérée, de laquelle on nè s'avise qu'en désespoir de cause, lorsqu'on est ruiné sans ressource, et qu'on allait se jeter à l'eau ; et s'il met dans la bouche de Dave, son esclave, des représentations piquantes et sensées

contre ses propres défauts, ces représentatious ne sont pas plus dictées par le stoïcisme que par toute autre espèce de doctrine Horace se fait faire son procès à lui-même en homme de bon sens, qui sait bien que toute espèce de philosophie condamne les excès et les passions, mais qui sait bien aussi que nous sommes trop faibles pour suivre toujours exactement la règle, et que, dans tous les cœurs, il est toujours de l'homme.

Ce n'est pas sur ce ton léger et enjoué, sur ce ton de bonhomie, que Perse traite de la thèse la plus sérieuse du stoïcisme, de celle à laquelle il demande de réformer les mœurs publiques et de refaire de véritables Romains. C'est posément, méthodiquement, qu'il expose la véritable théorie de la liberté, de cette liberté morale qui fait que l'on ne dépend ni des caprices du peuple, ni de la faveur des grands, que l'on ne dépend que de soi, parce que l'on a terrassé dans son cœur l'une après l'autre toutes les passions, et que l'on a établi son âme dans un calme inaltérable, le calme de la sagesse. Ce n'est pas tout-à-fait une utopie que cette théorie si belle, puisque l'on peut citer dans la pratique et ces journées heureuses de Perse, causant et pensant avec son précepteur, et la mort de Thraséas, et la vie de Marc-Aurèle. Mourir comme Thraséas ou vivre comme Marc-Aurèle, c'est ce qu'il y a de plus beau peut-être : c'est quelque chose encore que de souper avec ses amis, comme Perse avec Cornutus, et de inédire ensemble des grands, des petits et du sort. Il y a de la mélancolie sans doute dans cet ouvrage de Perse, comme dans tout ce qu'il a écrit, mais de cette mélancolie qui ne déplaît pas aux âmes honnêtes.

Les titres des satires de Perse, tels qu'on en lit plusieurs dans les manuscrits, ne sont point de l'auteur lui-même : les anciens mettaient rarement des titres à leurs ouvrages; ils sont des copistes et des éditeurs. Voici ceux qu'on lit sur quelques-uns des manuscrits que j'ai eus entre les mains: Hanc satiram scribit ad Cornutum magistrum; c'est celui du manuscrit 8055, et encore ne se trouve-t-il qu'à la marge. Quarta satira ad Annæum Cornutum, stoicum, cujus fuit auditor; c'est celui des manuscrits 8048 et 8070. Les éditions les plus anciennes n'ont point de titres; j'ai cru devoir adopter celui-ci : la Liberté.

Dans le vieux commentaire du scoliaste, que l'on appelle Cor

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