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irons, nous irons ensemble, en quelque lieu que tu me précèdes, compagnons prêts à faire le dernier voyage.

Ni la chimère au souffle de feu, ni Gyas aux cent mains, s'il se relevait, ne pourraient m'arracher d'auprès de toi : ainsi l'ont décidé les Parques et la puissante Équité.

Soit que la Balance, ou le redoutable Scorpion, témoin funeste à l'heure natale, ou le Capricorne, tyran des flots d'Hespérie, aient présidé à ma naissance, une merveilleuse alliance unit nos deux astres.

Toi, l'éclat tutélaire de Jupiter t'arracha à l'impie Saturne, et enchaîna les ailes de la Mort rapide, lorsque le peuple en foule fit retentir trois fois le théâtre de ses cris joyeux. Moi, un arbre tombé sur ma tête m'aurait enlevé à ton amitié, si le dieu Faune, gardien des favoris de Mercure, n'eût amorti le coup de sa main protectrice. N'oublie pas d'immoler les victimes, d'ériger le temple promis par tes voeux! Moi, j'offre en sacrifice un modeste agneau.

LÉON HALEVY.

XVIII.

A UN RICHE AVARE.

Nr l'ivoire ni les lambris dorés ne brillent dans ma maison, et les poutres de l'Hymette n'y chargent pas des

Non trabes Hymettiæ

Premunt columnas ultima recisas

Africa, neque Attali

Ignotus hæres regiam occupavi;

Nec Laconicas mihi

Trahunt honestæ purpuras clientæ.

At fides et ingeni

Benigna vena est; pauperemque dives

Me petit : nihil supra

Deos lacesso, nec potentem amicum

Largiora flagito

Satis beatus unicis Sabinis.

Truditur dies die,

Novæque pergunt interire lunæ :

Tu secanda marmora

Locas sub ipsum funus, et, sepulcri
Immemor, struis domos;

Marisque Baiis obstrepentis urges
Summovere litora,

Parum locuples continente ripa.

Quid? quod usque proximos Revellis agri terminos, et ultra Limites clientium

Salis avarus! pellitur paternos

In sinu ferens Deos,

Et uxor, et vir, sordidosque natos.

Nulla certior tamen,

Rapacis Orci sede destinata,

Aula divitem manet

Herum. Quid ultra tendis? Æqua tellus.

colonnes arrachées aux extrémités de l'Afrique. Héritier inconnu, je n'ai pas pris possession du palais d'Attale, et de nobles clientes ne tissent point pour moi des laines de Laconie.

Une lyre, une verve assez heureuse, voilà mes biens; et, malgré ma pauvreté, le riche me recherche. Je n'importune pas les dieux, et je ne fatigue point mon puissant ami de demandes ambitieuses : ma petite terre de Sabine suffit seule à mon bonheur.

Le jour chasse le jour, les lunes se succèdent et s'évanouissent; et toi, si près de la mort, tu fais tailler le marbre; tu oublies ton tombeau et tu élèves des palais. La terre que tu possèdes ne satisfait pas ton ambition, et tu travailles à envahir le rivage où la mer de Baïa vient se briser avec furie.

Pourquoi sans cesse arracher les bornes du champ voisin? Pourquoi ta cupidité te fait-elle franchir les limites de tes cliens? Vois l'époux et l'épouse que tu chasses emporter leurs Pénates et leurs jeunes enfans couverts de haillons.

Cependaut pour toi, riche possesseur, il n'est pas de palais plus certain que l'inévitable demeure de l'avide Pluton. Que chercherais-tu au-delà? La terre s'ouvre également pour le pauvre et les fils des rois; le gardien

Pauperi recluditur

Regumque pueris; nec satelles Orci

Callidum Promethea

Revexit auro captus: hic superbum

Tantalum atque Tantali

Genus coercet; hic, levare functum Pauperem laboribus

Vocatus atque non vocatus, audit.

XIX.

IN BACCHUM.

BACCHUM in remotis carmina rupibus Vidi docentem, credite, posteri! Nymphasque discentes, et aures Capripedum Satyrorum acutas. EVOE! recenti mens trepidat metu, Plenoque Bacchi pectore, turbidum Lætatur. Evoe! parce, Liber!

Parce, grave metuende thyrso!
FAS pervicaces est mihi Thyiadas,
Vinique fontem, lactis et uberes,
Cantare rivos, atque truncis
Lapsa cavis iterare mella.

FAS et beatæ conjugis additum
Stellis honorem, tectaque Penthei
Disjecta non leni ruina,

Thracis et exitium Lycurgi.

incorruptible des enfers n'a point ramené sur l'autre bord l'ingénieux Prométhée, et il y retient aussi le superbe Tantale et son exécrable race qu'on l'appelle ou qu'on le fuie, il vient délivrer le pauvre en finissant ses peines.

XIX.

SUR BACCHUS.

ERNEST PANCKOUCKE.

DANS un antre écarté, j'ai vu Bacchus, croyez-moi, races futures, enseignant de nouveaux chants aux Nymphes avides de ses leçons! j'ai vu les Satyres aux pieds de chèvre, dressant leurs oreilles !

Évoé! mon cœur palpite encore d'une crainte récente; une joie confuse remplit mon sein, plein de Bacchus. Évoé! épargne-moi; Bacchus, épargne-moi! dieu du thyrse redoutable!

Tu m'as permis de chanter les Thyades indomptables, les sources du vin, les ruisseaux d'un lait abondant, le miel coulant, sans se tarir, du creux des arbres.

Tu m'as permis de chanter la gloire de ton heureuse épouse, admise parmi les astres, et le palais de Penthée, couvrant la terre de son horrible ruine, et la mort du Thrace Lycurgue.

Horace. I.

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