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pas

des passions humaines. Et qu'on ne dise pas qu'il est à craindre que l'intolérance des erreurs ne conduise à l'intolérance des personnes. Comme on ne blâmer l'amour des personnes sous prétexte qu'il peut conduire à l'amour des erreurs, on ne doit pas non plus condamner l'intolérance des erreurs sous prétexte qu'elle peut conduire à l'intolérance des personnes. Une chose étant démontrée raisonnable et salutaire, il faut savoir la respecter malgré les abus que peuvent en faire les

méchans.

Quand donc J.-C. annonce qu'il est venu apporter non la paix mais le glaive, qu'il est venu allumer un feu sur la terre et que son desir est qu'il se répande au loin, il ne veut pas que l'Evangile soit prêché l'épée à la main, ni qu'on use de violence contre ceux qui y sont contraires, ni que le feu de la discorde dévore les cités et les campagnes : autrement il n'aurait pas dit ailleurs: Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Vous serez haïs, persécutés, mis à mort à cause de moi: par la patience vous possèderez vos ames en paix... Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre..... Ceux qui frapperont à coups d'épée périront par l'épée. Il parle du glaive salutaire qui combat les passions, et qui abat tous les rejetons funestes de cette tige empoisonnée; il parle de ce feu divin qui consume les vices, nourrit les vertus, et enflamme les coeurs de charité pour tous les hommes.

Mais, dit on encore, Jésus-Christ réprouve cenx qui ne veulent pas écouter et suivre sa doctrine; il exige pour elle une préférence exclusive; il déclare que celui qui n'est pas pour lui est contre lui, que pour étre son disciple il faut haïr son père, sa mère, son épouse etc., et même sa propre vie : toutes ces maximes, et, en général, le prosélytisme commandé par la Religion chrétienne, peut-on les accorder avec la tolérance?

Oui, sans doute. Réprouver les incrédules pour la vie à venir, ce n'est pas déclarer qu'il faut leur faire la guerre en ce monde.

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Exiger une préférence exclusive pour la vérité, de la doctrine chrétienne, une fois connue c'est seulement exiger que l'homme embrasse la vérité qui nécessairement est une, et qu'il rejette tout ce qui y est contraire; c'est exiger que l'homme obéisse à Dieu qui ne peut pas ne pas défendre l'erreur volontaire en ce qui tient aux hommages que nous lui devons. Or n'est-ce pas un crime damnable de résister opiniâtrément à la volonté divine? Annonçant sa doctrine comme émanée de Dieu, Jésus-Christ devait dire que celui qui n'est pas lui, est contre lui: car n'être pas pour une doctrine qu'on sait venir de Dieu, c'est ne pas se conformer sciemment à la volonté de Dieu, c'est

pour

y

être contraire, c'est faire un acte de révolte.

que

Il devait dire aussi qu'il faut que l'homme sacrifie l'amour de son père et de sa mère et sa propre vie, plutôt que de désobéir à Dieu, en abjurant ia

vérité de l'Evangile. Quoi de plus juste, en effet, que de préférer Dien aux hommes et même à notre misérable vie de la terre? Supposons qu'un tyran absurde commandât, sous peine de mort, à un géomètre de renoncer, par serment, à croire et à enseigner que les trois angles d'un triangle sont égaux à deux angles droits; ce géomètre ne se reprocherait-il pas, comme uue impardonnable lâcheté, cette abjuration? Et cependant cette proposition de géométrie n'est d'aucune utilité morale, et l'attachement à cette vérité n'a aucun rapport direct avec la volonté divine.

Enfin, chercher à faire des prosélytes par des leçons et des exemples de toutes les vertus, par la sincérité et la force des preuves, par une patience invincible dans la persécution, et n'agir ainsi que par le seul motif d'éclairer les hommes, de les rendre meilleurs et plus heureux : voilà ce que le Christianisme commande et ce qu'il a exécuté. En cela qu'y a-t-il d'incompatible avec la tolérance?... Si les hommes ont mêlé leurs passions au vrai prosélytisme, la Religion n'en est pas responsable. (1)

S. IV. CULTE DU CHRISTIANISME.

« Je n'approuve pas, dit Léibnitz, ceux qui, » sous prétexte d'adoration en esprit et en vérité, » rejettent du culte divin tout ce qui frappe les

(1) Voyez la conférence de Mgr. l'Evêque d'Hermopolis sur la tolé Défense du Christianisme, tome 3o.

rance,

» sens et l'imagination, sans songer à la faiblesse >> humaine. Car si l'on considère avec attention la » nature de notre esprit uni à notre corps, on re>> connaîtra sans peine que, bien que nous ayons >> intérieurement les idées des choses étrangères » aux sens, nous ne pouvons cependant pas y at» tacher notre réflexion ni nous y arrêter avec at>>tention, sans l'entremise de quelques signes sensi»bles, tels que les mots, les caractères, les repré» sentations, les similitudes, les exemples, les cir>> constances les effets; et plus ces moyens sont » significatifs, et représentent un grand nombre » de propriétés de l'objet considéré, plus ils sont » utiles, surtout s'ils offrent quelque chose de sail>> lant et de remarquable. » (Tome V. p. 263.)

C'est ce qui caractérise les rites chrétiens. Considérés dans leur ensemble, ils ont pour objet immédiat d'élever notre esprit à la hauteur des choses divines, de soutenir la piété toujours prête à déchoir, de ranimer la ferveur qui a besoin d'un aliment continuel pour ne pas s'éteindre; considé rés en particulier, chacun d'eux nous rappelle des devoirs spéciaux, nous ramène à leur pratique, nous encourage à les remplir. Ainsi le culte du Christianisme par son rapport, par sa liaison intime avec les autres parties de ce grand tout, en complète la belle harmonie.

Un jour de chaque semaine est entièrement consacré à Dieu ce jour est celui où il consomma l'ouvrage de la création, et celui où Jésus-Christ, en

ressuscitant, consomma l'ouvrage plus précieux encore de notre rédemption, et confirma notre foi. Le peuple trouve, dans le repos du dimanche, un délassement nécessaire, et y renouvelle ses forces pour continuer ses travaux. Mais c'est le moindre des biens qu'y puisent les membres de la société

chrétienne.

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Dans la dissipation où vivent la plupart des homil importe qu'il y ait un jour spécialement destiné à tourner vers Dieu leurs pensées et leurs affections. Chaque dimanche, l'Eglise assemble les fidèles autour des autels: là, en quelque sorte plus près de la Divinité et plus immédiatement sous sa main, tout leur rappelle ses bienfaits et ses préceptes. L'enfant y reçoit les élémens de la doctrine religieuse, qui sont développés à l'âge mûr. La voix du pasteur, la pompe et la gravité des céré monies, la sainteté des mystères, l'exemple commun: tout concourt à élever l'ame, à soutenir, à exciter la piété, à inspirer la pratique de tous les devoirs.

jour du Seigneur l'Eglise ajoute des fêtes, époques sacrées qui nous rappellent les grandes vérités de la Religion; qui remettent, pour ainsi dire, sous nos yeux, les faits principaux de la vie de Jésus-Christ; qui, par ce spectacle, raniment dans nos coeurs la reconnaissance, l'amour, la soumission toutes les vertus dont la vie du Sauveur du monde fut constamment la leçon et le modèle.

Les fêtes de la Vierge et des Saints tiennent au

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