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REMARQVES

SUR LA

SEPTIEME SATYRE

DE IVVENAL.

I.

Tratio ftudiorum in Cafare tantùm. Il parle de EDomitien. Car bien qu'il ne l'ayt pas épargné

dans la fe, onde & dans la quatriéme Satyre fur les defordres de fa vie, il a bien pû le loüet de la pro* tection qu'il donnoit aux Mufes; puis qu'il eft vray qu'il ayma quelque temps la Poëfic. Simulavit & ipfe mire modestiam, inprimis que Poëtica studium, recitavitque etiam publicè, Suet.

2. Quadrans tibi nullus in umbra, J'ay faivrun autre texte, quadrans tibi nullus in arca, eftant celuy des plus habiles. Quadrans a efté traduit en general pour une piece d'argent.

2. Altera quos nudo traduxit Gallia Tale. J'ay tar duit, qui eftoient Efclaves dans la Grece. Car la nue dité des pieds eftoit une des marques de l'Esclavage: Et la Gallo-Grece eftoit une des parties de la Grece

qu'il nomme icy altera Gallia, une feconde Gaule,

4. Maculonus commodat ades. Quelques-uns li fent, Maculonis. Quoy qu'il en foit, il pretend monftrer que l'on pre te un grand Logis, & c'eft précifément ce que j'ay expliqué, eftant facile d'ailleurs de conjecturer que ce Maculonius eftoit un homme riche, & avare,

5. Orchestra. Eftoit l'endroit du Theatre, où l'on danfoit, & où l'on chantoit: C'étoit auffi quelquefois où eftoient les Places les plus honorables.

6. Cothurno, dont fe fervoient les Acteurs dans la Tragedie, comme de Socco dans la Comedie Les Joueurs de Farce eftoient nuds pieds, & on les nommoit Planipedes.

7. Cum fregit fubfellia verfu, & que tout y rompoit. J'ay preferé cette expreffion à toutes les cbfcurités, dont les Commentateurs ont embrouillé cer endroit, qu'il n'eft point difficile d'entendre, fi on remarque feulement qu'il ne s'agit que d'une grande foule de monde, que les Vers de Stace attiroient, De: forte que les Amphiteatres fe rompoient, eftant trop chargés.

8. Intactam Paridi nisi vendat Agaven. Les cinq Vers qui fuivent, & qui font contre le Comedien Pa ris, firent des affaires au Poëte. Ce Paris eftoit fort bien auprés de l'Empereur. Pour le vanger de Juvenal, fans qu'il peuft fe plaindre de luy, il luy fift donner le commandement d'une cohorte Prætorienne en Ægypte, où quelques uns ont crû qu'il eftoit mort. Mais il vêcut long-temps aprés Domitien, & felor la conjecture de quelques uns, jusques au temps de Nerva, de Trajan, & d'Adrien.

9. Ruffati pone Lacerna C'eftoit le Cocher de Domitien, ou un fimple Soldat. Les Vers qui fuivent, ne peuvent bien s'entendre, qu'en les prononçant avec les tons differents, tels que demande le fens interrompu du difcours.

10. Confedere duces. C'est le commencement des Harangues d'Ajax, & d'Ulyffe dans Ovide. Surgis tu pallidus Ajax C'est pourquoy il luy plaift de nommer Ajax celuy, qui fe leve pour haranguer.

II. Crambe repetita. J'ay traduit, quand on ne mange que d'une chofe, ce proverbe n'ayant point lieu dans noftre Langue. Et d'ailleurs, il eft bon de s'abstenir tout à fait des Proverbes dans un difcours ferieux.

12. Sic pedo conturbat Vous pouvés fuivre cette interpretation. C'eft ainfi que Pedon trompe fes creanciers, que Mathon leur fait banqueroute. Telle fera la fin de Tongillus.

13. An poft nimbas, & fulmina. C'eft un des fujets de Declamation, qu'ils prenoient. Il femble dire qu Annibal avant efté furpris d'un orage, aprés qu'il cût remporté la Victoire de Cannes, ne pût avancer jufqu'à Rome, les eaux de la petite Riviere d'Anio. eftant devenuës extraordinairement groffes.

1. Artem fcindens Theodori, enseignant par TaBles, c'eft à dire par divifions.

14. Algentem ræviat cornatio folem Pour y prendre le Soleil durant l'hiver. D'autres fuivent une penfée toute contrai e & pretendent que c'est pour prendre le frais en efté. Au refte, prendre le Soleil, ou le frais a efté une e preffion literale.

IS Cytharedi cauda magiftri Il parle de Chiron, que les Poëtes difoient avoir efté moitié homme, & moitié cheval.

16. Qui toties Ciceronem Allobroga dixit, qui le traita l'Allemand. T'ay plus fuivi ce que noftre Langue. voulu que ce que la Geographie demandoit, Allobroges, font les Savoyards.

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fe. Stemmate quod Thufco ramum millefime ducis; & Seneque, fi quid eft aliud beni in Philofophia, hoc eft, quod ftemmata non infpicit: Et Sallufte. Satis eft me ita vivere, ut ego fim pofteris meis nobilitatis ini.

tium.

2. Pictofque ostendere vultus majorum. Il y avoit dans l'ancienne Rome trois fortes de perfonnes. Nobiles, novi, ignobiles. Les Nobles avoient droit d'a voir les Images de leurs Anceftres. Ceux qui n'étoient ny Nobles, ny nouveaux, n'avoient aucunes Images chés eux. Les nouveaux avoient droit de garder feulement leur Image.

3. Effigies quo tot bellatorum. Aux Jours de Fefteson ouvroit de grands Cabinets, où ces Images étoient gardées. On les portoit aux jours des Fune railles. On les couronnoit de fleurs. Ce qui a don

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né licu au mot de Stemmata, qui fignifie des Couron

nes,

3. Euganea quantumvis mollior agna. Je ne fuis point defcendu à cette comparaison, que noftre Langue n'ayme point, non plus que dans le Vers fuivant. Attritus Catinenfi pumice Lumbum. Il est certain que nous ne pouvons plus fupporter un trop grand détail, fi ce n'eft en des chofes de confequence.

4. Paulus, vel Cossus, vel Drufus moribus effe. Ce font les noms de ces Illuftres Romains, qui ont fait un fi grand honneur à leur Patrie, que nous avons encore une haute estime de leur vertu, bien que nous ne puiffions ignorer que les actions les plus éclatantes de ces Grands Hommes, n'étoient pas fans deffaut.

5. Populus quos clamat Ofiri invente. Il faut voir Plutarque dans fon Traité d'Ifis, & d'Oficis, Il suffic de dire ici que ces Ægyptiens celebroient avec grande joye la Fefte d'Ofiris, qui leur avoit enfeigné l'art de femer, & de receuillir le bled.

6. Tecum eft mihi fermo, Rubelli. C'est à toy Rubellius. On peut tutayer ceux que l'on reprend dans la Satyre. On n'auroit pas droit d'exiger de moy, que j'en cuffe ufé autrement. Cela mefme s'étend plus loin que la Satyre, & j'ay appris que ç'a efté une ridicule affectation de civilité de parler en pluriel à la tefte d'un difcours méprifant, comme quelques modernes ont fait.

7. Aft ego Cecropides. Mais moy je fuis de la race des Dieux. Cela eft plus connu, que fi j'avois écrit de la Race de Cecrops, premier Roy des Atheniens, qui fe croyoient iffus des Dieux,

3. Pofteritas & Hirpini. La pofterité de Corythe & de Hirpin. J'avois déja une affés grande autorité, pour ne faire pas de difficulté de traduire ainfi. Mais

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