Obrázky na stránke
PDF
ePub

née 1638; cette ligne auroit donc dû arriver à Paris plutôt qu'à Londres ; & cependant c'eft à Londres qu'elle eft arrivée fix ans plutôt qu'à Paris. Cela nous démontre que le mouvement de cette ligne n'eft point du tout relatif aux intervalles des méridiens terreftres.

Il ne me paroît donc pas poffible de déterminer la marche de ce mouvement de déclinaifon, parce que fa progreffion eft plus qu'irrégulière, & n'eft point du tout proportionnelle au tems, non plus qu'à l'espace ; elle eft tantôt plus prompte, tantôt plus lente, & quelquefois nulle; l'aiguille demeurant ftationnaire, & même devenant rétrograde pendant quelques années, & reprenant enfuite un mouvement de déclinaifon dans le même fens progreffif. M. Caffini, l'un de nos plus favans Aftronomes, a été informé qu'à Quebec la déclinaison n'a varié que de trente minutes, pendant 37 ans confécutifs; c'eft peut-être le feul exemple d'une ftation aussi longue; mais on a obfervé plufieurs stations moins longues en différens lieux par exemple, à Paris, l'aiguille a marqué la même déclinaison pendant cinq années, depuis 1720 jusqu'en 1724, & aujourd'hui ce mouvement progreffif eft fort ralenti ; car, pendant feize années, la déclinaifon n'a augmenté que de deux degrés, ce qui ne fait que fept minutes & demie par an, puifqu'en 1769, la déclinaifon étoit de vingt degrés, & qu'en 1785, elle s'eft trouvée de vingt

deux (f). Je ne crois donc pas que l'on puiffe, par des observations ultérieures & même très-multipliées, déterminer quelque chofe de précis fur le mouvement progreflif ou rétrograde de l'aiguille aimantée, parce que ce mouvement n'eft point l'effet d'une caufe conftante, ou d'une loi de la Nature, mais dépend de circonftances accidentelles, particulières à certains lieux, & variables felon les tems; je crois pouvoir assurer, comme je l'ai dit, que le défrichement des terres, & la découverte ou l'enfouiffement des mines de fer, foit par les tremblemens de terre, les effets des foudres fouterraines & de l'éruption des volcans, foit par l'incendie des forêts, & même par le travail des hommes, doivent changer la position des poles magnétiques fur le globe, & fléchir en même-tems la direction de l'Aimant.

En 1785, la déclinaifon de l'aiguille aimantée étoit de vingt-deux degrés; en 1784, elle n'a été que de vingt-un degrés vingt-une minutes; en 1783, de vingt-un degrés onze minutes (g); en 1782, de vingt-un degrés trente-fix minutes (h).

(f) Ce fait eft confirmé par les obfervations de M. Cotte, qui prouvent que la déclinaison moyenne de l'aiguille aimantée, en 1786, n'a été à Laon que de vingt-un degrés trente-une minutes. Voyez le Journal de Phyfique du mois de Mai 1787.

(g) Connoiffance des tems, années 1787 & 1788. (h) Idem, année 1786.

Et en confultant les obfervations qui ont été faites par l'un de nos plus habiles Phyficiens M. Cotte, nous voyons qu'en prenant le terme moyen, entre les réfultats des obfervations faites à Montmorency, près Paris, tous les jours de l'année, le matin, à midi & le foir, c'eft-à-dire, le terme moyen de 1095 obfervations; la déclinaison, en l'année 1781, a été de vingt degrés feize minutes cinquante-huit fecondes ; & les différences entre les obfervations ont été fi petites, que M. Cotte a cru pouvoir les regarder comme nulles (i),

En 1780, cette même déclinaifon moyenne a été de dix-neuf degrés cinquante-cinq minutes vingt-sept fecondes; en 1779, de dix-neuf degrés quarante-une minutes huit fecondes; en 1778, de dix-neuf degrés trente-deux minutes cinquante-cinq fecondes; en 1777, de dix-neuf degrés trente-cinq minutes cinquante-cinq secondes; en 1776, de dix-neuf degrés trente-trois minutes trente-une fecondes; en 1775, de dix-neuf degrés quarante-une minutes quaranteune fecondes (k),

(i) Connoiffance des tems, année 1775, page 387.

( k ) En 1780, la déclinaison moyenne prise d'après 6022 obfervations, a été de 19 deg. 55 min. 27 fec. Mais les variations de cette déclinaison ont été bien plus confidérables qu'en 1781, car la plus

Ces obfervations font les plus exactes qui aient jamais été faites; celles des années précédentes, quoi

le

grande déclinaison s'eft trouvée de 20 deg. 15 min. le 29 juillet, & la moindre de 18 deg. 40 min. le même jour. La difference a donc été de degré 35 min.; & cette variation, qui s'est faite le même jour, c'est-à-dire, en douze ou quinze heures, eft plus considérable que progrès de la déclinaison pendant 15 ans, puifqu'en 1764, la déclinaison étoit de 18 deg. 55 min. 20 fec., c'est-à-dire, d 15 min. 20 fec. plus grande que celle du 29 juillet, à l'heure qu'elle s'est trouvée de 18 deg. 40 min. . ... En 1779, la déclinaison moyenne, pendant l'année, a été de 19 deg. 41 min. 8 fec. La plus grande déclinaison s'eft trouvée de 20 deg., le 6 Décembre, à la fuite d'une aurore boréale, & la plus petite, de 19 deg. 15 min., en Janvier & Février; la différence a donc été de 45 min. L'obfervateur remarque que l'augmentation moyenne a augmenté de 8 à 9 min. depuis l'année précédente, & que la variation diurne s'eft foutenue avec beaucoup de régularité, excepté dans certains jours où elle a été troublée, le plus fouvent à l'approche ou à la fuite d'une aurore boréale; an refte, ajoute-t-il, l'aiguille aimantée tend à fe rapprocher du nord chaque jour, depuis trois ou quatre heures du foir, jusqu'à cinq ou fix heures du matin, & elle tend à s'en éloigner depuis cinq ou fix heures du matin, jufqu'à trois ou quatre heures du foir.... En 1778, la déclinaifon moyenne, pendant l'année, a été de 19 deg. 32 min. 55. fec. La plus grande déclinaison a été de 20 deg. le 29 Juin; on avoit observé une aurore boréale la veille à 11 heures du Loir; la plus petite déclinaison a été de 18 deg. 54 min. le 26 Janvier ; ainfi, la différence a été de 1 deg. 6 min. En 1777, la déclinaifon moyenne,. pendant l'année, a été de 19 deg. 35 min. La plus grande déclinaifon s'eft trouvée de 19 deg. 58 min. le 19 Juin, & la plus petite de 18 deg. 45 min. au mois de décembre; ainsi, la différence a été de 1 deg. 13

que bonnes, n'offrent pas le même degré d'exactitude, & à mesure qu'on remonte dans le paffé, les observations deviennent plus rares & moins précises, parce qu'elles n'ont été faites qu'une fois ou deux par mois, & même par année.

Comparant donc ces obfervations entr'elles, on voit que, pendant les onze années, depuis 1775 jufqu'en 1785, l'augmentation de la déclinaison vers l'oueft n'a été que de deux degrés dix-huit minutes dix-neuf fecondes, ce qui n'excède pas de beaucoup la variation de l'aiguille dans un feul jour, qui quelquefois eft de plus d'un degré & demi. On ne peut donc pas en conclure affirmativement, que la progreffion actuelle de l'aiguille vers l'oueft foit confidérable; il fe pourroit, au contraire, que l'aiguille fût presque stationnaire depuis quelques années, d'autant qu'en 1774 la déclinaifon moyenne a été de dix-neuf degrés cin

min.... En 1776, la déclinaison moyenne, pendant l'année, a été de 19 deg. 33 min. 31 fec. La plus grande déclinaifon s'eft trouvée de 20 deg, en Mars, Avril & Mai, & la plus petite déclinaifon en Janvier & Février, de 19 deg.; ainsi, la différence a été de 1 deg..... En 1775, la déclinaison moyenne, pendant l'année, a été de 19 deg. 41 mia 41 fec.; la plus grande déclinaifon s'eft trouvée de 20 deg. 10 min. le 15 avril, & la plus petite de 19 deg. le 15 décembre; ainfi, la différence a été de 1 deg. 10 min.... Connoiffance des tems, années 1778 & fuivantes.

quante-cinq

« PredošláPokračovať »