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teur du ciel et de la terre : voilà le premier article du symbole de toutes les nations.

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« L'existence d'un Dieu, cause suprême, principe et fin de toutes choses, a été crue et enseignée si clairement et si constamment par l'antiquité tout entière; tous les peuples la proclament avec une si parfaite unanimité, qu'il semble impossible de ne pas reconnoître » dans cet accord la voix même de la nature (1). »

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(1) Deum esse, supremam videlicet rerum omnium caussam, principium atque finem, tam apertè, tamque constanter credidit ac prædicavit omnis retrò vetustas, tantoque consensu in eamdem conspirant sententiam universæ gentes, ut naturæ vox esse videatur. (Alnetan. quæst., lib. II, cap. I, p. 97. ) « Tous les peuples » ont admis un Dieu suprême supérieur aux génies gou» verneurs du monde. Bien loir de s'en déguiser l'excel»lence, ils l'outroient en quelque façon, en pensant que » l'univers, dont il étoit le premier auteur, étoit indigne » de ses soins paternels, et que les foibles mortels, né » pouvant avoir d'accès auprès d'une telle majesté, » étoient forcés de borner leur culte à des dieux infé»rieurs. » L'abbé Foucher, Mem. de l'acad. des Inscript., tom. LXXIV , p. 385. « Les peuples barbares, les >> nations policées, les ignorans comme les savans, ont >> reconnu un Être souverain, et la créance d'un Dieu suprême doit être regardée comme la foi du genre humain » et le cri de la nature. » Bullet, l'Exist. de Dieu démontrée par les merveilles de la nature, tom. II, p. 8.

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Ainsi parle le docte Huet, et l'on va voir qu'il n'avance rien qui ne soit appuyé sur les monumens les plus authentiques (1).

« non

(1) Dans un Mémoire inséré dans le Recueil de l'Académie des Inscriptions, tome LXII, p. 337, l'abbé Le Batteux examine cette question: Si les païens ont jamais ignoré le vrai Dieu. Après avoir observé qu'il s'agit » des sages, mais de ce qu'on appelle peuplé par opposi>>tion aux sages,» il ajoute : « Il m'a paru qu'on pou>> voit établir que ces peuples (les Chaldéens, les Perses, » les Égyptiens, les Grecs et les Romains), malgré tant » d'erreurs et d'extravagances, ont connu un Dieu su» prême, et qu'ils n'en ont connu qu'un. » Il développe ensuite les preuves de son sentiment, et conclut ainsi : << Donc, la tradition du genre humain, les mystères, les » usages religieux, la forme des gouvernemens, les lois, » les sermens, les poëtes, les philosophes, le sentiment >> intérieur, la crainte de l'avenir, enfin le ciel et la terre, >> anncnçoient la même vérité. Tout le genre humain au» roit été endormi, qu'une seule de ces voix auroit suffi » pour le réveiller. » p. 360 et 361. Mais « quel étoit » donc le crime du genre humain livré à l'idolâtrie ? Le » voici : C'étoit d'avoir connu Dieu et de ne l'avoir point » glorifié; c'étoit d'avoir substitué à son culte celui des » idoles; en un mot, c'étoit le crime tant de fois reproché » aux Juifs, et tant de fois puni dans cette nation infidèle. » Quand les Juifs firent le veau d'or dans le désert, ils n'avoient point oublié le Dieu dont ils voyoient la gloire sur le mont Sinaï; quand, établis dans le pays de Chanaan, ils immoloient à Baal, à Astaroth, ils n'i>> gnoroient pas que le Seigneur parloit à Séilo: Saloinon

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Que l'unité de Dieu fût connue des Egyptiens (1), et même enseignée par leurs prêtres, on n'en peut pas douter puisque Solon, Thalès, Pythagore, Eudoxe, Platon, qui ont eux-mêmes enseigné si clairement cette unité, étoient allés

>> bâtit des temples aux dieux de ses femmes, il n'abattit >> point pour cela celui qu'il avoit élevé au Dieu de son » père. Ils boîtoient des deux côtés, comme le leur repro>> choit le prophète Élie : Usque quò claudicatis in duas » partes? Si Dominus est Deus, sequimini eum, si autem » Baal, sequimini illum. Voilà le crime des Juifs.

» Celui des païens étoit plus grand encore les Juifs >> adoroient du moins le vrai Dieu, lui associant les dieux >> des nations; mais les païens connoissant le vrai Dieu, >> ne l'associoient point à leurs dieux nationaux; il ne lui >> rendoient aucun hominage, aucun culte c'étoit le » Dieu de la nature, le Dieu de tout le monde; d'où ils >> concluoient, dans la pratique, qu'il n'étoit le Dieu de » personne. » p. 364 et 365.

:

L'abbé Mignot, très-versé dans l'histoire des anciennes religions, soutient, comme l'abbé Le Batteux, que « le >> culte de ces différens êtres (les esprits intermédiaires et >> les âmes des hommes), n'éteignit point la connoissance » de l'Être souverain ou de la première cause : cette con»> noissance se conserva au milieu de la plus grande dépravation de la religion.» Mém. de l'acad. des Inscript., tom. LXV, pag. 154.

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(1) Les Éthiopiens reconnoissoient aussi un Dieu immortel, qui est la cause de toutes choses. Strab., lib. XVII.

s'instruire en Egypte des anciennes traditions religieuses, ainsi que Plutarque nous l'apprend (1). Les Egyptiens appeloient Kneph ce Dieu souverain, unique, éternel (2). On le représentoit avec un œuf sortant de sa bouche,

pag. 115.

(1) Talis ergo fuit Ægyptiorum accuratio in contemplatione rerum divinarum. Testimonium perhibent etiam › Græcorum sapientissimi, Solon, Thales, Plato, Eudoxus, Pythagoras... qui in Ægyptum venerunt, et cum sacerdotibus versati sunt. De Isid. et Osir., Oper., tom. II, pag. 354. -Euseb., Præp. Evang., lib. III, cap. XI, -Les livres d'Hermès étoient très-célèbres chez les anciens. Quoique les fragmens qui nous ont été conservés sous son nom soient apocryphes; néanmoins les Pères de l'Église les ayant cités dès les premiers siècles, il est difficile de croire qu'ils aient été fabriqués depuis la prédication de l'Évangile, et surtout qu'ils ne s'accordent pas avec la doctrine qu'on attribuoit généralement à Hermès. Hic scripsit, dit Lactance, libros, et quidem multos, ad cognitionem rerum divinarum pertinentes; in quibus majestatem summi ac singularis Dei asserit; iisdemque nominibus appellat quibus nos Deum et Patrem. Ac ne quis nomen ejus requireret avivupov, id est, sine nomine esse dixit eo quod nominis proprietate non egeat, ob ipsam scilicet unitatem. De fals. Relig., lib. I, cap. VI. Vid. et. S. Cyril. contr. Julian, lib. I, pag. 3o; et Suidas, voc. Éppñs, tom. I, pag. 1042, édit. Colón. Allobrog., 1619.

(2) On l'honoroit, à Memphis, sous le nom de Phtas, qui, en langue cophte, signific opifex, artifex, constilutor, ordinator. Selon Jamblique (De Myst., sect. VIII,

pour rappeler qu'il avoit créé l'univers par sa parole; et ce symbole de la puissance créatrice passa de l'Égypte dans l'Inde, où on le retrouve encore aujourd'hui (1). Le Dieu de la tradition, le vrai Dieu, n'étoit donc pas inconnu dans la patrie de toutes les superstitions idolâtriques. Les habitans de la Thébaïde lui rendoient même un culte exclusif; et tandis qu'on levoit dans toutes les autres provinces un tribut pour la nourriture des animaux sacrés, ils en étoient seuls exempts, dit Plutarque, parce qu'ils ne reconnoissoient point d'autre dieu que le Dieu éternel, qu'ils nomment Kneph (2).

Selon les Egyptiens, dit Jamblique, le pre» mier des dieux a existé seul avant tous les » êtres. Il est la source de toute intelligence et » de tout intelligible. Il est le premier principe

cap. III), les Égyptiens l'appeloient aussi Amon, ou Amoun, l'esprit créateur et formateur ilu monde.

(1) Hist. des Rit. relig. des Indes, part. VIII, tom. VI, pag. 296.

(2) Cùm autem ad alenda quæ venerantur animalia sumptum suppeditent Ægyptii, soli Thebaidos incolæ immunes sunt. Hi enim mortalem deum nullum censent, sed Deum qui Kneph ipsis dicitur, ortus exsortem et immortalem putant. De Isid. et Osirid., Oper., tom. II, pag. 357.

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